Programme d’action de l’Association Nationale des Eleveurs de Bovins et sa contribution au développement des filières lait et viande bovines
N. Belkadi, ANEB, Rabat
L’Association Nationale des Eleveurs de Bovins de Races Pures a été créée en juin 1990 sous forme fédérative regroupant les coopératives et les associations régionales des éleveurs de bovins existantes à cette époque au niveau des périmètres irrigués et zones bour favorables, ainsi que les organismes opérant dans le domaine de l’élevage bovin au Maroc. En février 2000, l’Association a modifié sa dénomination pour devenir «Association Nationale des Eleveurs de Bovins» (ANEB). Actuellement, l’ANEB regroupe 23 adhérents répartis sur l’ensemble des régions du Royaume dont 12 coopératives, 6 associations et 5 grandes fermes d’élevage bovin laitier. Elle représente plus de 60 000 éleveurs de bovins laitiers disposant d’un cheptel estimé à 315000 vaches reproductrices.
L’ANEB, dont la mission est l’intensification de l’élevage bovin et l’amélioration de la productivité et des revenus des éleveurs, a mis en place dès les premières années de son existence, en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture jusqu’à 2009, des programmes d’actions annuels financés dans un cadre contractuel. Ces programmes ont porté sur le développement de l’insémination artificielle, le contrôle laitier, la sélection des reproducteurs et gestion des livres généalogiques, l’encadrement technique des éleveurs et la formation des techniciens.
Le programme d’insémination artificielle a connu une extension de son réseau pour atteindre actuellement 120 circuits d’IA. Les réalisations en IAT ont connu une évolution positive, passant de 34000 en 1990 à plus de 240 000 actes en 2011. Cependant, Il continue à se heurter à des difficultés du suivi technique et d’évaluation de ses réalisations. L’ANEB assure pour ses adhérents l’approvisionnement en semences sélectionnées importées de différents niveaux génétiques qui représentent 25% des réalisations totales. Le reste est assuré par les deux CRIA de Fouarat et de Ain Jamâa.
Le programme du contrôle laitier n’a pas connu un développement notable. Après sa régression et même son arrêt dans certaines régions durant le début des années 2000, le contrôle laitier a connu depuis 2006 une relance grâce à sa réorganisation par l’Etat, qui a confié la gestion de l’opération moyennant un contrat de prise en charge aux organisations professionnelles régionales d’éleveurs. Au niveau national, aucune action n’a été attribuée à l’ANEB dont notamment la gestion des livres généalogiques. Actuellement, cette opération touche quelques 20 000 vaches laitières relevant de 217 unités pépinières de bovins laitiers réparties dans 11 régions.
Vu l’importance du programme d’identification généralisée des bovins, l’ANEB, ses associations et coopératives d’éleveurs contribuent activement à la réalisation de cette opération par l’information et l’encadrement de leurs adhérents, la mise à la disposition des identificateurs de moyens logistiques (véhicules, carburant, etc.) et la formation le recrutement des identificateurs dans certaines régions.
L’ ANEB réalise, selon les années, des sessions soit de formation de base au profit des inséminateurs et des contrôleurs laitiers, soit de formation continue pour ces derniers et pour les cadres. Des formations et des journées d’information et de sensibilisation sont également organisées chaque année au profit des éleveurs, de leurs fils, ainsi que pour les vachers et les techniciens travaillant dans les élevages. L’ ANEB organise aussi chaque année des voyages d’études et des visites de salons internationaux au profit des éleveurs, des techniciens et des cadres.
Depuis le lancement du Plan Maroc Vert et la création en 2008/2009 des interprofessions au niveau de la filière lait: FIMALAIT et la filière viandes rouges: FIVIAR, dont l’ANEB est membre, la convention contractuelle des plans d’actions, autrefois établie entre l’ANEB et le Ministère de l’Agriculture, a changé au profit des interprofessions. Ainsi à ce jour, les plans d’action de l’ANEB pour les années 2010, 2011 et 2012 ont été financés par l’Etat pour la filière viandes rouges à travers la FIVIAR, mais pour la filière lait rien malheureusement n’a encore démarré. Aussi, et depuis 2009/2010, l’ANEB continue à financer ses actions d’encadrement et de formation à travers le programme viandes rouges de la FIVIAR uniquement. Ce dernier, basé sur le développement du croisement industriel, a permis à l’ANEB de réaliser environ 10000 IA pour l’année 2011 avec un ciblage particulier des vaches croisées, des vaches locales et des vaches de race pure en fin de carrière.
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