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samedi, novembre 23, 2024

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Eléments agro-économiques pour réussir la culture du blé tendre en Bour

Choix variétal

C’est incontestablement dans la filière des céréales à paille que le Maroc dispose d’un patrimoine variétal très riche issu en grande partie de sa propre recherche scientifique. D’excellents blés, dont certains (assez vieux d’ailleurs) sont toujours maintenus en multiplication sur le terrain, ont été inscrits par l’INRA-Maroc et par d’autres organismes depuis les années 80, avec une vague pratiquement tous les cinq à dix ans. On y trouve du matériel précoce et adapté à l’aridité (Arrehane, Resulton), du matériel à haut potentiel pour l’irrigué et les zones bien arrosées du nord du pays (Achtar, Tigre, Radia), du matériel à gros grain (Kanz, Bandera, Wafia), plus riche en protéines (Fadela, Mehdia, Marchouch), ou encore tolérant aux insectes dangereux tels que la mouche de Hesse (Saada, Arrehane) ou aux maladies comme la septoriose et les rouilles (Fadela, Samia).

Longueur du cycle, productivité, qualité du grain, sensibilité aux insectes, aux maladies, à l’égrenage sont autant de facteurs d’aide au choix parmi les variétés disponibles.

C’est durant le palier hydrique que le blé est sensible à l’échaudage et que son poids de 1000 grains est impacté. A Louata, les variétés de type cycle long et productives telles que Achtar, Tigre et Radia sont en général affectées à l’irrigué et aux meilleures parcelles Bour avec sols profonds. Elles sont également semées précocement afin d’échapper aux vents chauds de Chergui de fin de cycle. Tandis que des variétés plus précoces, comme Arrehane, sont affectées aux terrains moins profonds à capacité de rétention faible et peu tamponnés à l’égard du manque de pluie.

Les critères agronomiques ne sont pas les seuls pris en compte pour définir la liste variétale de la campagne. Pour la semence en particulier, Louata, comme n’importe quel autre producteur, aimerait bien ne multiplier, s’il en a le choix, que les générations les plus rémunératrices des bonnes variétés productives. Mais sa marge de manœuvre sur ce plan reste limitée. C’est l’organisme de collecte et de commercialisation (SONACOS pour l’essentiel) avec qui le contrat de production de semences est signé, qui fait l’arbitrage quelque peu difficile entre les multiplicateurs. Il fixe l’assortiment variétal, introduit, retire ou réajuste les superficies en fonction de la politique générale de multiplication, de la demande du marché et du stock stratégique de report imposé par l’Etat. Souvent, il y a un écart plus ou moins important, entre le programme souhaité par le multiplicateur et la disponibilité au niveau du centre de la SONACOS, que ce soit en termes de variétés, quantité par variété ou délai et programme de livraison.

Préparation du sol

Louata est un Domaine de grande superficie (1), situé en zone plutôt semi-aride (2), avec de fortes pluies hivernales (3), des sécheresses fréquentes de fin de printemps (4), des terrains en partie en forte pente vulnérables à l’égard de l’érosion (5) et en partie superficiels avec faible capacité de rétention (6). La stratégie de préparation du sol, doit intégrer le double souci d’un semis dans les délais, afin de mieux profiter des pluies hivernales mais en même temps le souci d’une meilleure protection des sols contre les risques d’érosion. Dans les faits, cette stratégie est déclinée en système alliant jachère travaillée précocement (1), semis direct permettant d’aller plus vite en réalisant les semis sans avoir besoin de préparation préalable du sol (2) et du semis conventionnel excluant les outils couteux (3), à faible rendement (4) et remontant le sous-sol stérile en surface en cas de sol superficiel, telles que les charrues à socs ou à disques (5). Le semis conventionnel, qui ne représente plus que 51%, sur les 1.400-1.500 ha de céréales semés en moyenne chaque année, fait intervenir surtout des outils à dents de grande largeur tels que les chisels, les scarificateurs et les vibroculteurs, qui offrent l’avantage à la fois d’un meilleur emmagasinage relatif d’eau de pluie dans le profil et d’une meilleure protection contre l’érosion (6).

Quoique la topographie en double pente de certaines grandes parcelles limite parfois la démarche en obligeant de travailler en partie en pente et non suivant les courbes de niveau. Selon les campagnes et selon que la pluie est précoce ou tardive, les principales séquences de préparation actuelles du sol sont les suivantes:

Derrière Jachère pour les parcelles en semis direct

ff Désherbage au glyphosate ou par un défanant + semis direct (si pluie précoce);
ff Passage léger de Cover Crop + semis direct (si pluie tardive).

Derrière Jachère conventionnelle

ff Stubble plow (printemps) +chisel et/ou + Cover Crop + semis (+ rouleau si terrain foisonné);
ff Chisel (printemps) + Cover Crop + vibroculteur + semis (+ rouleau si terrain foisonné).

Derrière légumineuses en semis conventionnel

ff Chisel après récolte + Cover Crop + semis (+ rouleau si terrain foisonné);
ff Chisel après récolte + Cover Crop + vibroculteur + semis (+ rouleau si terrain foisonné).

Derrière précédent blé en semis conventionnel

ff 2 x chisel + Cover Crop + vibroculteur + semis (+ rouleau si terrain foisonné).

Sur de grandes surfaces où l’on a des délais très courts pour effectuer les semis, la préparation du sol et l’épandage d’engrais ou le désherbage des jachères, doivent constamment prendre de l’avance sur le semis afin de ne pas bloquer le semoir, quitte à travailler de nuit ou avec deux ou trois shifts. D’autre part, il faut également disposer d’un grand pouvoir de réactivité et d’un parc matériel suffisant en nombre et en puissance requise pour pouvoir exécuter les travaux.

Eu égard à l’expérience du Domaine, le besoin minimum pour l’implantation de 1.500 ha de céréales avec deux shifts, sans trop de retard, sont de 4 tracteurs pneumatiques de grande puissance (P> 140 Cv) et 7-8 tracteurs de moyenne puissance (P≤ 90 Cv). D’une manière générale, avec une bonne organisation des chantiers, les rendements usuels des opérations sont en moyenne de 10 ha/j/machine pour un chisel de 13 dents, de 24 ha/j/machine pour un vibroculteur de 7 m, de 12 ha pour un Cover Crop de 32 disques, de 50-60 ha pour un épandeur d’engrais ou un pulvérisateur de 24 m.

Pour les semis, le meilleur rendement machine est obtenu avec le semoir pneumatique à distribution centralisée de 6m de large (20-25 ha/j), suivi du semoir semis direct de 4m de large (20 ha/j) et du semoir classique à céréale de 4m de large (16 ha/j).

Activités du projet ConserveTerra

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