Entretien de la culture
A Louata, il faut contrôler non seulement la pression des mauvaises herbes spécifiques du milieu mais aussi celles introduites de l’extérieur par la semence et par les élevages ovins du voisinage qui pâturent sur les terrains à certaines époques de l’année (partie en jachère, chaumes après récolte), sans oublier le problème plus crucial des espèces résistantes aux phytohormones telles que le coquelicot et le brome (Bromus rigidus).
Le choix du produit désherbant en fonction des espèces présentes, du matériel de grande largeur en bon état et bien étalonné, le respect des conditions météorologiques requises, du stade d’intervention, de la bouillie, …sont autant d’éléments à prendre en compte pour réussir l’opération.
Comme exemple d’association de produits, il faut citer Lancelot + Pallas additionnés de 250 gr/hl de sulfate d’ammoniaque et 250 cc d’huile minérale de type Saf-T-side pour lutter à la fois contre les dicotylédones et les graminées résistantes, notamment le coquelicot et le brome.
Pour les maladies cryptogamiques, l’oïdium, le piétin échaudage, la septoriose, voire parfois la fusariose, peuvent attaquer les blés dans la zone, mais d’une manière générale la maladie grave reste la rouille jaune (Puccinia Striiformis). Selon qu’on a affaire au Bour ou à l’irrigué, à une année d’extrême sécheresse, à une année moyenne ou à une excellente année, la stratégie est soit une stratégie zéro traitement, à un seul traitement ou à deux traitements.
Là aussi, divers produits avec une seule matière active ou association de 2 matières actives sont utilisés (Opus, Opéra max, Impact RM,…).
Irrigation d’appoint
C’est dans les années 90-95 que les pivots circulaires utilisés pour l’irrigation du blé ont été installés. A cette époque, il a fallu d’abord prouver la rentabilité du projet, compte tenu d’une part du coût d’investissement (coût de plate-forme de pompage trop élevé, conduites sur plusieurs km,…) et d’autre part, du coût énergétique de refoulement de l’eau à partir du lac du barrage concerné, sis pour les parcelles les plus excentrées, à une dénivelée Z = -300 m et plus.
Avec une eau en tête de parcelle à des prix élevés entre 1,8 et 3 Dh/m3 (0,20 $ à 0,35 $/m3), il a fallu restreindre les objectifs en abandonnant l’idée des irrigations d’été qui requièrent des pivots équipés de canalisations de 8’’ plus coûteux, au profit de structures plus légères avec des tubes de 6’’ 5/8ème, conçus pour l’irrigation d’appoint. Il a fallu en même temps éliminer du projet tous les terrains très éloignés et/ou sis trop en altitude, en dépit de leur bonne qualité pédologique pour certains. Pour le groupe de parcelles restantes, il a fallu aussi résoudre le problème assez compliqué, pour la technologie de l’époque, de l’optimisation des cartes de busage des appareils, lié à la forte pente et/ou à la double pente, le problème du ruissellement inhérent à la faible perméabilité des terrains, celui du choix de la dose, compte tenu de la faible capacité de rétention en eau du sol.
D’une manière générale à Louata, pour optimiser le système, il faut travailler à forte fréquence et faible dose (3-4 passages/semaine à dose < 15 mm) et mener une gestion avec comme objectif principal de consommer le moins d’eau possible, sans toutefois limiter le potentiel des variétés. Selon la pluviométrie de la campagne, on intervient surtout au démarrage en cas de pluie tardive au moment des semis et, pour l’appoint, le plus souvent en fin de campagne en cas d’année sèche. L’apport varie de 75 m3/ha à 1.650 m3 selon la pluviométrie de l’année. L’efficience de l’eau d’irrigation d’appoint est très fluctuante et semble curieusement sur le long terme, peu tributaire du déficit pluviométrique de la campagne. Elle varie de 2,10 kg de grain/m3 à 2,26 kg/m3, contre 0,53 et 1,03 kg/m3 pour l’efficience de l’eau de pluie en Bour.