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jeudi, novembre 21, 2024

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Eléments agro-économiques pour réussir la culture du blé tendre en Bour

Productivité et qualité

Le Maroc ne cultive pas de blé d’hiver très productif comme celui produit en Europe. Les essais réalisés sur ce type de blé, notamment à Louata de 1990 à 1995, n’ont pas montré de performances meilleures par rapport aux blés alternatifs utilisés, en dépit du nombre d’heures de froid de la zone. Comme pour le reste du pays, à Louata, la pluie est globalement la variable explicative première de la productivité des céréales.

D’une manière générale, les rendements plafonds en Bour sont de l’ordre de 50-60 qx/ha. Ils correspondent aux campagnes avec bon régime pluviométrique comme 2006 et 2012 (P> 550 mm avec bonne répartition), et les rendements planchers de moins de 20 qx/ha, aux campagnes très sèches comme 2004/2005 (P< 330mm avec mauvaise répartition). Entre les deux extrêmes, les autres variables additionnelles explicatives de la productivité sont, toutes choses égales, l’effet précédent cultural (le rendement est meilleur derrière jachère que derrière féverole ou derrière un autre blé, et le plus mauvais rendement est obtenu derrière pois chiche de printemps qui laisse un profil asséché). Et viennent ensuite l’effet variété (Radia est meilleure qu’Arrehane), l’effet type de sol (les terrains profonds et tamponnés vis-à-vis de l’arrêt des pluies tolèrent mieux la sécheresse et donnent un rendement meilleur que les sols superficiels s’épuisant vite), l’effet date de semis (en général les rendements des semis précoces de novembre sont meilleurs que ceux des semis tardifs de fin décembre).

A Louata, les rendements des parcelles affectées à la semence montrent également une certaine supériorité nette par rapport aux parcelles de blé commun de rang génétique inférieur (Tableau 2). Il en est aussi de l’effet des irrigations d’appoint, en particulier les années très sèches.

En ce qui concerne la paille, le rendement est également fonction de l’année, de la variété, des possibilités d’irrigation. Il varie de 120 bottes de 14 kg à 300 bottes/ha.

Propreté de la récolte, poids spécifique du grain (secondairement sa couleur) sont les principaux critères de la qualité pour les blés destinés aux minoteries, auxquels il faut ajouter la pureté spécifique et variétale, la faculté germinative et la présence de mauvaises herbes dites coriaces dans les cahiers des charges, en cas de blé de semence.

Ce sont surtout les conditions climatiques de l’année (mais parfois les erreurs agronomiques), qui sont responsables de la non qualité. Un blé dense échaudé par la sécheresse de fin de cycle ou par un épisode prolongé de Chergui, d’un poids spécifique très faible de 72-73 kg/hl (au lieu de 79-80 des cahiers des charges), sera refusé comme semence et sera même sous payé comme blé pour l’écrasement. Des orages tardifs de 50-60 mm, intervenant la veille de la récolte, peuvent également altérer la qualité du blé, en provoquant entre autres la germination sur épi. Là aussi, le produit risque d’être refusé comme semence et sous payé à la vente comme blé commun.

Les autres causes de la mauvaise qualité de la récolte (rares à Louata du fait du bon niveau technique de la ferme), sont la récolte souillée pour n’avoir pas été désherbée correctement, un grain en partie échaudé, par suite d’un phénomène grave de verse due à l’excès d’azote, ou pour n’avoir pas été traité contre les rouilles ou les septorioses.

Activités du projet ConserveTerra

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