Les performances de l’agriculture marocaine sont appelées à être augmentées sensiblement dans les années à venir. De significatifs gains de productivité sont ainsi attendus dans la plupart des secteurs, ce qui induit la généralisation des bonnes pratiques dans les exploitations agricoles.
Pour concrétiser ce saut qualitatif, il importe au préalable de connaître avec précision l’état des lieux afin d’identifier des possibilités d’intervention. Or, la plupart des études conduites sur l’agriculture marocaine concluent à une variabilité prononcée de ses performances techniques et économiques. Ces fluctuations résultent de la multitude des facteurs impliqués, dont le plus décisif est la maîtrise de la conduite technique des cultures et de l’élevage ainsi que l’absence de spécialisation des exploitations agricoles. Sont aussi en cause les variations climatiques interannuelles, sans omettre le facteur humain responsable de la gestion des exploitations, intimant donc de considérer les modes de faire valoir adoptés.
Le mode de faire valoir décrit la nature des liens contractuels qui existent entre le détenteur du droit d’usage sur une terre et le détenteur de la maîtrise foncière sur cette terre. Il existe deux modes de faire valoir i) direct, lorsque la terre est la propriété de la personne physique ou morale qui l’exploite, et ii) indirect, au cas où la terre est déléguée par le propriétaire à la personne qui l’exploite (preneur, métayer, khammes) moyennant une rémunération en espèces et/ou nature.
Le faire valoir indirect (FVI) est présent dans l’agriculture irriguée au Maroc, mais il a fait l’objet de rares études qui en quantifient l’importance et qui analysent ses répercussions sur les performances des exploitations agricoles et les rémunérations des contractants. En vue de déterminer l’impact des logiques du FVI sur les productions agricoles, un travail de recherche a été effectué dans la plaine irriguée du Tadla au cours de la campagne 2009/2010.