1.3 C
New York
mardi, décembre 3, 2024

Buy now

Gestion des grandes salles de traite au Maroc

Qualité de la traite/qualité du lait

Des divers critères habituellement utilisés pour juger de la qualité de la traite, le plus important reste l’impact de la routine de traite sur la santé générale de la mamelle et le pourcentage de mammites subcliniques ou cliniques constatées. Il n’est cependant pas toujours aisé dans une étable de faire la part de mammites imputables à l’hygiène de traite de celles ayant comme origine l’hygiène du logement ou d’autres causes.

Quel que soit l’effort consenti dans un élevage, il est impossible d’enrayer les mammites, en particulier pour de grands effectifs conduits en stabulation libre avec aire paillée, comme c’est le cas présent.

Généralement, une traite de qualité est celle où les résultats de la numération cellulaire restent largement inférieurs à la valeur limite de 300.000 cellules/ml de lait, au-delà on bascule dans la situation de mammites subcliniques, indicateur entre autres, d’une mauvaise hygiène de la mamelle. Dans un élevage propre, le taux ne doit pas excéder 5% de vaches atteintes par mois et 20 % par an.

Nous avons examiné l’historique des enregistrements des mammites depuis les premières traites. Les résultats sont en dents de scie avec des hauts et des bas, fonction surtout de la période de l’année ou de l’état de la litière plus exactement. Le nombre de nouveaux cas constatés en salle de traite peut aller de quelques cas à des valeurs de la journée parfois inquiétantes.

C’est lorsque la mamelle reste au contact d’une aire de couchage humide et souillée, que l’on constate la flambée des mammites dans l’étable. Le taux d’infection est par contre plus faible par temps sec ou si on prend la précaution de changer plus fréquemment la litière. Des résultats de prévention intéressants peuvent également être obtenus en été, simplement en séchant la litière en place au soleil pendant 2-3 jours, avant de la réutiliser.

L’excès d’humidité dans la litière est un facteur aggravant des mammites. Il faut éviter des raclages trop profonds créant des retours d’eau de pluie ou de fuites des gouttières dans l’aire de couchage. L’expérience montre aussi qu’après raclage, il faut recouvrir immédiatement l’aire de couchage avec une nouvelle litière, sinon il y a montée rapide du taux de mammites, vraisemblablement à cause d’une concentration plus forte des agents infectieux en profondeur.

Mazaria étant située en zone très excentrée par rapport aux grandes régions de production des céréales, comme le Zaer et le Saïs, l’usage de la paille comme litière sur l’aire de couchage est quasi-impossible pour un effectif de 2000 têtes à cause de son prix de revient élevé (1,20 Dh/kg) du fait des frais de transport. La paille comme litière a été éliminée et remplacée très tôt par du sable de type marin de la ferme.

Aucune comparaison, selon un protocole expérimental approprié, n’a jamais été faite pour comparer objectivement sable et paillage comme litières. Toujours est-il que d’un point de vue pratique, le taux de mammites diminue sensiblement lorsque le sable utilisé est renouvelé fréquemment et/ou maintenu sec (hiver/été 2008, figure 1), et perd son efficacité lorsqu’on tarde trop à renouveler ce sable (automne/printemps 2008).

Dans les limites de l’échantillon étudié (env. 350 VL/lot), il ne semble pas y avoir de rapport net entre l’infection par des mammites et la productivité de la vache (les faibles productrices semblent aussi sensibles que les VHP avec plus de 35-40L/j). L’infection parait par contre bien liée au numéro de lactation (taux multiplié par 1,8 pour les vaches en seconde lactation par rapport aux primipares).

Sur les 2000 VL concernées par la traite, l’étable a perdu 3 vaches pour causes de mammites colibacillaires et en a réformé 12 autres pour avoir perdu un ou deux quartiers à cause des mammites.

On ne peut parler de la qualité de la traite sans évoquer celle du lait. D’une manière générale, le lait produit fait l’objet de contrôles réguliers au laboratoire à son arrivée à l’usine de la COPAG. Il a toujours été payé à la qualité et primé pour sa bonne qualité (TP, TB, cellules somatiques,…), sauf dans un seul cas d’acidité anormalement élevée, par suite de panne subite du système de refroidissement.

Activités du projet ConserveTerra

Articles à la une

error: