Actions pour réduire la vulnérabilité des cultures
La quantité de pluie mesurée à la surface du sol ne profite pas en totalité à la culture (Figure 7). Une partie est évaporée juste après sa chute, une autre est perdue par ruissellement, et une autre s’infiltre dans le sol. La partie infiltrée se déplace soit latéralement, soit verticalement en profondeur (drainée) soit évaporée vers l’atmosphère. La partie de l’eau de pluie qui reste stockée dans le sol à différentes profondeurs est celle qui sert potentiellement à alimenter la culture, à condition que celle-ci soit capable d’explorer les horizons du sol par ses racines. Ajouté à cela, les plantes aussi bien celles cultivées que les plantes adventices, transpirent par leurs organes aériens l’eau absorbée au niveau des racines. C’est donc l’eau réellement transpirée par la culture qui profite à la plante cultivée.
Toute gestion du risque de sécheresse agricole repose sur l’équilibre atmosphère-plante-sol (Figure 7). Les techniques qui permettent d’améliorer le stock d’eau dans le sol, de conserver le plus longtemps possible l’eau dans le sol, de la mettre à la disposition de la culture hors de portée de parasites, et de mieux utiliser cette eau, en plaçant adéquatement le cycle de la culture et en utilisant les variétés efficientes en utilisation de l’eau, sont de mesures de réduire la vulnérabilité à la sécheresse.
Dans la figure 7, quatre mesures sont mentionnées pour réduire la vulnérabilité des cultures à la sécheresse. Parmi ces mesures, trois sont d’ordre génétique comme le développement du système racinaire, la résistance aux maladies et aux hautes températures et la résistance au stress hydrique. Les maladies et parasites peuvent être contrôlés par des mesures chimiques ou culturales.
L’irrigation d’appoint permet d’améliorer le stock d’eau dans le sol, et de ce fait devrait figurer parmi les actions de réduire la vulnérabilité des sols, mais elle permet aussi à la plante de survivre à un moment difficile pour en attendant que la pluie revienne.
En modifiant la variété de blé tendre “Marchouch”, en lui conférant une résistance génétique à la mouche de Hesse, un gain important de rendement a été réalisé. Dans les conditions de forte infestation, par la mouche au stade plantule, le gain a été de 30%, soit 7 quintaux à l’hectare de plus que la variété sensible. Sous des conditions où l’eau n’as pas été un facteur limitant, le gain a été plus important, pouvant atteindre 140% en cas de haute infestation par l’insecte.
La tolérance à la sécheresse du blé tendre a été améliorée de 78 kg/an durant les trois dernières décennies, en agissant en premier lieu (avant 1995) sur la longueur du cycle pour échapper à la sécheresse de fin de cycle, puis en deuxième lieu (après 1995) sur le système racinaire et la conservation de l’eau sous stress hydrique, en deuxième.