Dépôt de gras
Le génotype de l’agneau a eu un effet significatif sur le dépôt du gras interne (pelvien et rénal), gras mésentérique et dorsal indiquant la différence qui existe entre les races utilisées en croisement. Les agneaux croisés Ile-de-France x Beni Guil ont déposé significativement moins de gras mésentérique dans la carcasse (613 g), alors que les croisés D’man x Beni Guil et Lacaune x Beni Guil ont déposé plus de gras mésentérique, soit respectivement 930 et 818 g (Figure 9).
Les agneaux Beni Guil ont enregistré un dépôt de gras mésentérique intermédiaire soit 756 g. Ces différences entre races peuvent être expliquées par les poids adultes des races parentales utilisées et aussi par leur origine respective: la race D’man est prolifique, la race Lacaune est d’origine laitière et la race Ile-de-France est viandeuse. Des observations similaires ont été également rapportées dans les croisements impliquant des races rustiques Timahdite et Sardi.
La tendance de dépôt de gras dorsal mesuré au niveau de la 13ème côte (Figure 10) ou estimée subjectivement est inverse au dépôt de gras interne mésentérique. En effet, les croisés de pères améliorés Ile-de-France x Beni Guil et Lacaune x Beni Guil possèdent l’aptitude de déposer plus de gras dorsal en comparaison avec les agneaux de types locales Beni Guil et D’man x Beni Guil qui ont tendance à déposer plus de gras interne.
En effet, le faible dépôt du gras interne apprécié subjectivement (gras de rognon et pelvien) et le gras mésentérique dans les carcasses des agneaux issus des pères de la race Ile-de-France avec les races locales Sardi, Timahdite a été également observé dans nos recherches antérieures.
Les agneaux croisés D’man x Beni Guil avec 50% de gènes D’man et 50% de gènes Beni Guil ont présenté un dépôt de gras dorsal faible. Les carcasses des agneaux Beni Guil sont plus grasses comparées à celles des agneaux Sardi, Timahdite et Boujâad observés dans nos études antérieures.
La tendance des agneaux de pères D’man x Beni Guil à déposer plus de gras interne peut être en partie expliquée par l’effet des gènes D’man connus pour être favorables au dépôt du gras interne. Des observations similaires ont été rapportées dans les croisements D’man x Timahdite et D’man x Sardi et D’man x Boujâad.
Il semble, en outre, que la vitesse de croissance et l’état d’engraissement des agneaux abattus à un poids similaire soient liés principalement au gabarit et au poids adulte de la race du père de l’agneau.
Signalons toutefois, que le sexe de l’agneau a eu une influence hautement significative sur le dépôt de gras interne et de couverture. Les agnelles ont déposé +236 g, +0,77 mm, +1,01 et +0,52 points, respectivement pour les dépôts de gras mésentérique, dorsal, les scores de gras interne et externe.