Description botanique
Les feuilles de Stevia rebaudiana sont pointues, en forme de lance avec une longueur de 5 cm et une largeur de 2 cm. La tige est annuelle, semi-ligneuse plus ou moins pubescente. Elle contient moins de stéviosides que les feuilles et les fleurs. La hauteur de la plante se situe entre 50-70 cm dans son milieu naturel. Sur des sols fertiles, la hauteur peut atteindre 100 cm voire 120 à 180 cm.
En conditions du Sud-Ouest du Maroc (Essaouira), la hauteur maximale atteinte par la stévia est de 150 cm à 152 jours après transplantation. Les fleurs de stévia sont petites, blanches et auto-incompatibles, ce qui nécessite des insectes pour une pollinisation croisée et pour la production de graines viables.
Les graines sont petites (environ 3 mm de longueur) et portent à leurs extrémités des poils fins leur servant de transport par le vent, et présentent une très faible viabilité. Les graines de couleur claire sont généralement infertiles et les graines de couleur foncé sont fertiles. Le système racinaire est fibreux, filiforme et pérenne se ramifiant fortement mais superficiellement. Il renferme des réserves importantes en nutriments, mais ne contient pas de stéviosides.
La stévia est normalement décrite comme une espèce pérenne dans son habitat naturel, mais dans certains environnements à hiver froid, elle peut être cultivée comme une culture annuelle. Le cycle de croissance de stévia peut être divisé en 4 phases: germination, période de croissance active, floraison et maturité des graines. La première phase inclut la germination et l’établissement, la seconde concerne la croissance végétative, la troisième englobe l’initiation du bouton floral, la pollinisation et la fertilisation et la quatrième représente la croissance et le remplissage des graines. La durée de chaque phase dépend des conditions environnementales, notamment la température, la photopériode, la lumière, l’alimentation en eau et en éléments minéraux.
Origine et Histoire
L’histoire de la culture de la stévia commence au Paraguay et au Brésil. A l’origine, la stévia poussait seulement dans la partie sud de l’Amérique du Sud. Les indiens de la tribu des Guaranis connaissent la stévia depuis des siècles en raison de son goût sucré car ils utilisent les feuilles pour sucrer leurs tisanes. Elle est souvent nommée «la plante sucrée du Paraguay» et on la décrit aussi souvent comme étant la plante la plus sucrée du monde.
La stévia est apparue en Europe pour la première fois au 16ème siècle quand les conquérants espagnols ont appris par les habitants de l’Amérique du Sud que cette plante possédait un incroyable pouvoir de sucrer les aliments.
La recherche et le développement commercial de la stévia a connu un début assez hésitant. En 1908, il a été fait état que la plante contenait différents édulcorants mais c’est seulement en 1931 qu’il a été possible d’isoler des stéviosides. Pendant la seconde guerre mondiale, les alliés ont eu l’intention de commercialiser les stéviosides pour remplacer le sucre conventionnel qui n’était plus disponible en quantité suffisante. Malheureusement, la technologie n’était pas assez développée pour permettre une production industrielle. En 1970, le gouvernement japonais a interdit l’utilisation des édulcorants synthétiques, une décision qui a permis de développer la commercialisation des stéviosides naturels.
Depuis plus de 25 ans, les consommateurs japonais utilisent l’extrait de la plante, non seulement parce que c’est un produit naturel et sûr, mais surtout parce que c’est un édulcorant sans calories.
Actuellement, le Japon est le plus grand consommateur mondial de stévia et le pays le plus avancé dans le domaine de la recherche sur cette culture. Par la suite, d’autres pays se sont joints au Japon tels l’Inde et la Chine. Ce dernier est actuellement le plus grand producteur mondial. En Europe, la stévia est autorisée en tant que supplément alimentaire et non pas en tant qu’édulcorant.
Aux USA, la FDA a récemment autorisé (Décembre 2008) l’utilisation de la stévia en tant qu’édulcorant et les grandes firmes multinationales s’intéressent actuellement aux extraits très sucrés de la stévia.