Irrigation
La stévia est une plante très exigeante en eau et elle résiste très peu au stress hydrique. Dans son habitat naturel, où le climat est semi-humide tropical avec une moyenne des précipitations d’environ 1.500 mm, elle croit dans des endroits qui sont continuellement humides mais non soumis à des inondations prolongées, sur des sols ayant une grande réserve en eau et continuellement humides. Dans ces conditions, elle ne nécessite pas d’irrigation fréquente.
En culture commerciale, l’irrigation de la stévia est nécessaire pour avoir des rendements élevés. L’humidité du sol doit être constamment proche de la capacité au champ (80 % de la capacité au champ), notamment en période estivale après transplantation ou récolte des feuilles. Le coefficient cultural Kc varie selon les milieux de 0,25 à 1,45 pour la phase 0-25 jours après transplantation (JAT); de 0,56 à 1,14 pour la phase 26-50 JAT et de 0,85 à 1,16 pour la phase 51-80 JAT. En raison de ses forts besoins en eau et pour des considérations d’économie de l’eau, la méthode d’irrigation localisée (goutte à goutte) est la plus recommandée pour la stévia.
L’irrigation par aspersion favoriserait les maladies foliaires et la chute des graines dans le cas de la production des semences. La fréquence d’irrigation dépend du stade de la culture, de la technique d’irrigation et des conditions climatiques, notamment, la température et l’humidité relative. En conditions du Sud-Ouest du Maroc, les essais sont en cours pour déterminer la dose et la fréquence d’irrigation optimales.
Contrôle des mauvaises herbes
La stévia présente une faible capacité de compétition vis-à-vis des mauvaises herbes durant le début de son cycle de croissance en raison du faible taux de croissance initial des plantules. A ce stade, le contrôle des mauvaises herbes est nécessaire puisqu’elles peuvent limiter sa croissance et par conséquent son rendement. Les adventices peuvent également entraver la récolte des feuilles.
Le contrôle des adventices peut se faire mécaniquement, manuellement ou par utilisation d’un mulch en plastique. Ce dernier limite la germination des graines des adventices et présente aussi l’avantage de réduire l’évaporation de l’eau à partir du sol. Mais, il présente l’inconvénient de gêner la transplantation et d’empêcher le développement de nouvelles pousses à partir de la base des plantes.
Le recours aux herbicides chimiques pourrait être également envisagé mais cette pratique est à proscrire pour préserver la qualité des feuilles et protéger l’environnement et la santé du consommateur. L’utilisation d’une forte densité de plantation pourrait également constituer une stratégie de lutte contre les mauvaises herbes.
Maladies et ravageurs
Les maladies ne semblent pas constituer un problème majeur pour la stévia bien que certaines attaques fongiques ont été enregistrées, notamment en conditions humides. Les plantes âgées semblent plus sensibles aux maladies que les jeunes plantules. Les principales maladies observées sur la stévia à travers le monde sont: Rhizoctonia solani, Sclerotinia rolfsii, Sclerotenia sclerotiorum, Sclerotium dephinii, Alternaria steviae, Septoria steviae, Botrytis cinerea, Fusarium spp., Septoria Steviae, Erysiphe cichoracearum et Phytopthora spp.
En conditions du Sud-Ouest du Maroc, aucune maladie fongique n’a été identifiée jusqu’à ce jour mais une mortalité de certaines plantes a été constatée, pouvant être expliquée par un excès d’eau d’irrigation. Afin de préserver l’environnement et la santé du consommateur, la lutte biologique basée sur des extraits végétaux est la méthode recommandée pour le contrôle des maladies fongiques. Cependant, le recours au traitement chimique serait nécessaire en cas de forte attaque.
Les attaques de ravageurs ne sont pas économiquement significatives dans une culture de stévia. Cependant, les jeunes plantules pourraient être la cible de certains insectes. Les ravageurs potentiels pour la stévia sont les cochenilles, les pucerons, les mollusques, les limaces, les fourmis, les coléoptères, les araignées rouges et les nématodes nodulaires qui sont attirés par le goût sucré des feuilles. La lutte biologique contre les ravageurs reste la technique la plus recommandée.