Que retenir ?
Différentes approches sont utilisables pour poser (ou confirmer) le diagnostic de gestation chez la brebis. Parmi les paramètres importants à considérer pour juger de ces techniques, nous retiendrons la précocité du diagnostic, l’exactitude du diagnostic positif correspondant assez bien à la sensibilité, l’exactitude des diagnostics négatifs correspondant assez bien à la spécificité, la facilité de mise en oeuvre et enfin le coût de l’examen ou de l’analyse.
Si l’on considère la précocité, le dosage de la progestérone garde la faveur. Applicable dès le 17ème jour après la fécondation, ce test offre des valeurs d’exactitude de diagnostic de gestation d’environ 90 % tandis que les valeurs de diagnostic de non-gestation approchent les 100 %.
Les limites résident dans l’obligation de connaître avec précision la date de la saillie ou de l’insémination et d’en tenir compte individuellement. Son coût varie entre 30 et 40 Dh et peut être considéré comme raisonnable dans le cas de petits troupeaux.
Le dosage de la PSPB/PAG permet un diagnostic un peu moins précocement dès le 20ème jour s’il est réalisé dans le sang et le 32ème jour s’il est réalisé dans le lait. Il n’est pas nécessaire de connaître ni de tenir compte de la date de saillie pour autant qu’un délai minimum de 22 jours sépare la dernière fécondation possible de la date du prélèvement s’il s’agit d’un dosage du sang et de 32 jours pour le lait.
Dans ces conditions, la sensibilité est de 94 % et la spécificité est de 100 %. Au 29ème jour de gestation, ces valeurs augmentent pour atteindre 100 % de sensibilité et 99 % de spécificité. Le coût de l’analyse, établi aujourd’hui entre 30 et 50 Dhs mais susceptible de diminuer lorsque l’ELISA et un test simplifié entreront en application.
Parmi les méthodes applicables à la ferme, l’échographie en mode-B est la seule réellement efficace. Elle est réalisable précocement dès le 30ème jour, et permet un rythme d’examen élevé (50 à 100 brebis/heure).
Elle nécessite néanmoins un personnel spécialisé et un matériel coûteux. Elle se rentabilise assez facilement. Le prix de l’examen, dégressif en fonction du nombre d’animaux examinés dans le troupeau, est de l’ordre de 10 à 25 Dh.
Cette méthode permet en outre de dénombrer le nombre de fœtus, ce qui ne manque pas d’intérêt pour la constitution de lots d’animaux et la bonne conduite du troupeau.
En conclusion, il ne faut pas opposer les différentes approches car elles peuvent être complémentaires dans la recherche des causes de faible fertilité dans un troupeau (détection des mortalités embryonnaire ou fœtale, pseudogestation…).