La floraison est le stade phénologique qui annonce, après la dormance, l’entrée en activité reproductive. Sa période qui s’étale généralement sur une durée de 2 à 3 semaines subit l’influence remarquable des conditions climatiques de l’année et du microclimat du site de plantation.
La fleur est constituée de pièces florales avec des organes reproducteurs séparés chez une fleur solitaire (noyer, pistachier) ou associées chez une fleur hermaphrodite avec un pistil et des anthères (amandier, pommier, olivier…). Elle peut être autocompatible ou autostérile. Son évolution en fruit nécessite la pollinisation qui consiste en un transport des grains de pollen d’une étamine sur un stigmate. Ce transfert est indispensable à la fécondation et à la fructification. Avec une floraison abondante, on considère qu’un taux de 10 à 15 % de fécondation est suffisant pour assurer une production normale.
La pollinisation reste une étape particulièrement délicate à cause des problèmes d’incompatibilité, de décalage de floraison et de dépendance vis-à-vis des insectes pour le transport du pollen.
Incompatibilité pollinique
L’incapacité d’une fleur à être fécondée par son propre pollen est désignée par le terme d’auto-incompatibilité. Pour que la fécondation puisse avoir lieu, les grains de pollen doivent donc provenir des fleurs d’une variété différente.
Certaines variétés sont incompatibles entre elles: le pollen d’une variété est alors incapable d’assurer la fécondation des ovules de l’autre. Les cas d’incompatibilité totale entre variétés sont cependant limités.
L’incompatibilité se traduit par une inhibition de la germination du grain de pollen sur le stigmate ou l’arrêt de la croissance des tubes polliniques dans le style.
Période effective de pollinisation
Lorsque le pollen est libéré des anthères, il doit être transporté vers les stigmates dont la réceptivité est effective dès l’ouverture de la fleur. Sa dégénérescence a lieu entre 3 et 5 jours après. Le dessèchement du style est rapide (3 à 6 jours) et la longévité de l’ovule ne dépasse pas 4 à 5 jours.
Lorsque le pollen germe sur le stigmate, il émet un tube pollinique qui croit dans le style pour atteindre sa base (ovule) en 3 à 5 jours. Les conditions optimales de pollinisation sont donc réunies sur une période très brève après l’ouverture de chaque fleur.
La fécondation, conduisant à la formation et au développement des graines/pépins et des fruits chez les rosacées, doit se produire dans un sac embryonnaire mature. Ce dernier qui constitue la partie essentielle de l’ovule subit une évolution rapide durant les 5 jours qui suivent la pollinisation. Il renferme une oosphère accompagnée des deux synergides. Le sac embryonnaire s’allonge rapidement entre le 5ème et le 15ème jour après pollinisation. Cet allongement accompagné de la fusion des noyaux polaires marquent le début des événements de la fécondation. Une trame coenocytique héberge l’embryon qui subit des divisions 2 à 3 semaines après pollinisation.