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jeudi, novembre 21, 2024

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Productivité et rentabilité de la betterave à sucre irriguée au goutte à goutte dans les sols sableux de Larache

Conclusion

Dans la zone R’mel de Larache, tout le monde semble unanime sur la faible productivité de la betterave en aspersion, mais en dehors des déclarations verbales, nous ne disposons d’aucune donnée chiffrée pour pouvoir opérer une comparaison objective.

Installée à la ferme de Bargha, depuis juste deux campagnes, avec des équipements exclusivement de goutte à goutte, la société Mazaria ne peut se prononcer sur les anciens résultats spécifiques à l’aspersion, d’autant plus qu’elle n’a pas hérité d’archives techniques de l’exploitant précédent. Les recherches menées auprès des Services chargés des expérimentations dans la région, n’ont pas permis non plus de retrouver les comptes rendus des anciens essais défavorables à la culture dans le secteur. Toujours est-il que, eu égard aux dépenses enregistrées dans le goutte à goutte en 2007, il est manifeste que la culture n’est rentable que si la productivité dépasse largement le seuil limite des 40 t/ha.

Avec le goutte à goutte, nous n’avons noté aucune mauvaise réaction de la betterave parmi celles couramment citées comme étant responsables de l’échec de la betterave avec l’aspersion. Mis à part quelques poches de pourriture molle des racines, d’importance limitée, aucun arrêt de croissance ou de dessèchement précoce flagrant de la culture n’a été noté. Au contraire, la culture a conservé un excellent état végétatif, voire même un excès de vigueur jusqu’à début août. Tant qu’on injecte l’eau et l’engrais, le feuillage reste vert et couvre la racine contre le coup de soleil et les risques de ramollissement.

Les rendements en racines et en sucre obtenus dans les sables de Larache, avec ce nouveau mode d’irrigation, sont très prometteurs. Ils permettent une rentabilité qui fait de la betterave une culture compétitive, du moins à l’égard des autres grandes cultures telles que les céréales. Ces résultats auraient été en outre, nettement meilleurs si ce n’était quelques petites erreurs techniques comme celle de la profondeur de semis, qui nous parait avoir sensiblement affecté le poids de la racine et de là le rendement final.

Le suivi au champ a montré qu’à fin février, une ligne sur deux présentait une racine d’une grosseur insuffisante pour une telle date, à cause de la profondeur de semis exagérée. La perte de rendement correspondant à ce retard de croissance a été évaluée au moins à 5-10 t/ha.

Les terrains testés dans cette expérience sont des sables purs très pauvres, des progrès substantiels sont en principe attendus sur ces terrains, à condition d’en améliorer le statut organique et la fertilité chimique. Un supplément de progrès est également possible avec les variétés monogermes, sous réserve d’une conduite minutieuse de la culture.

Aït Houssa A.(1), Hsayni M.(1), Benbella M.(2), Maataoui M.(2), El Midaoui M.(2)
(1)MAZARIA Laouamra, Larache
(2)Département d’Agronomie, Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès

Activités du projet ConserveTerra

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