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jeudi, décembre 26, 2024

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Valorisation de l’eau en agriculture et ses applications à l’élevage bovin laitier

La valorisation de l’eau par l’élevage de bovins laitier: cas du périmètre du Tadla

L’étude a été réalisée en conditions irriguées (en moyenne, 50 % de la production nationale annuelle de lait, sur moins de 12 % de la SAU), étant donné l’importance stratégique de l’eau pour la production de fourrages de qualité (luzerne, bersim et maïs), support indispensable à un élevage bovin laitier rentable.

Le périmètre irrigué du Tadla a été retenu, étant donné sa contribution significative à l’approvisionnement en lait du marché national (près de 18 % de la production annuelle). Ce travail a été réalisé sur une campagne agricole, du 1er juillet 2005 au 30 juin 2006. Six exploitations ont été choisies parmi les 17.000 pratiquant l’élevage bovin dans le périmètre du Tadla, de manière à représenter des situations différentes de production laitière, selon une typologie d’étables préalablement réalisée.

Au niveau méthodologique, ce travail a donc visé à cerner les performances systémiques d’une chaîne de fonctions de production qui vont de l’eau (dans la diversité de ses origines, de surface, souterraine, et précipitations) aux produits bovins (lait et viande) en passant par les fourrages. Cette chaîne est illustrée dans la figure 1 (voir fichier PDF).

Le suivi de 6 exploitations sur douze mois a visé à préciser les pratiques culturales et d’élevage adoptées et les effets de celles-ci sur les productions de la sole fourragère irriguée et les quantités de lait et de viande issues des troupeaux bovins. Les itinéraires techniques des cultures fourragères ont été relevés par parcelle (travail du sol, quantités de semences, engrais, lutte phytosanitaire, récolte).

Une évaluation des productions de fourrages par parcelle a été menée, en suivant les quantités fauchées. Elles ont été validées par le suivi des rations distribuées aux bovins ainsi que leurs variations. Les productions de lait et de viande par exploitation ont été déterminées par les livraisons de lait auxquelles ont été rajoutées les consommations internes (tétée des veaux et lait auto-consommé) ainsi que par la quantification des mouvements d’animaux et leurs prix d’achat et de vente.

Les exploitations 1 à 4 sont de grande taille, dans le contexte du périmètre (15 à 240 ha), avec des troupeaux laitiers basés sur la race Holstein (Tableau 1, voir fichier PDF). L’exploitation 1 s’est orientée vers un élevage laitier spécialisé (plus de 5 000 kg de lait par vache et par an), auquel l’exploitation 2 associe des activités de maraîchage, alors que les exploitations 3 et 4 affichent une stratégie d’élevage bovin avec une moindre productivité en lait par vache (moins de 3.500 kg de lait par vache et par an). Les exploitations 5 et 6 sont de petite taille (3,5 à 4 ha) et possèdent un élevage bovin mixte (lait et viande simultanément) avec des vaches de type croisé (Holstein x race locale).

La taille du troupeau varie de 7 à 20 vaches, avec des chargements compris entre 2,8 et 5,6 Unités Zootechniques par ha de fourrage. Ces valeurs sont largement supérieures aux recommandations nationales, à savoir un maximum de 2 UZ par ha de fourrages convenablement irrigués et à haut niveau de productivité pour satisfaire les besoins alimentaires totaux des vaches laitières et de leur suite, sans gaspillage de concentrés.

Les niveaux de valorisation de l’eau en fourrages et puis en lait et viande ont été déterminés, grâce à un suivi des utilisations de l’eau de toutes origines à l’échelle de chaque parcelle cultivée en fourrages. Les données relatives aux volumes d’eau utilisés par chaque exploitation ont été obtenues en cumulant (i) les quantités consommées via le réseau de surface (à partir des factures émises pour chaque exploitation par l’Office Régional de la Mise en Valeur Agricole du Tadla – ORMVAT), (ii) les précipitations relevées auprès des stations météorologiques, et (iii) les quantités prélevées dans les nappes par mesure des débits des pompes équipant les forages et par suivi de leurs durées de fonctionnement.

Les volumes d’eau réellement utilisés par les cultures, une fois déduites les pertes par ruissellement et percolation, liées aux méthodes exclusivement gravitaires d’irrigation à la parcelle dans toutes les exploitations, ont été déterminés en tenant d’un coefficient d’efficacité de 60 % des volumes appliqués (coefficient issu de travaux antérieurs conduits au Tadla sur l’efficience de l’irrigation gravitaire).

Les valorisations de l’eau en fourrages, puis des fourrages en produits animaux ont été calculées, ainsi que les consommations d’eau pour produire un litre de lait et un kg de poids vif bovin. En outre, les coûts de revient des différents fourrages cultivés dans les exploitations étudiées et les coûts de l’Unité Fourragère Lait (UFL) qui en découle, ont été déterminés, en se basant sur les valeurs moyennes suivantes: luzerne verte: 0,19 UFL/kg; maïs ensilage: 0,23 UFL/kg; bersim: 0,11 UFL/kg. Par ailleurs, la marge brute de l’élevage bovin et ses composantes (parts du lait et de la viande dans les produits et parts des aliments, de la main-d’œuvre et des autres intrants dans les dépenses totales) ont été déterminées.

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