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jeudi, novembre 21, 2024

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Valorisation de l’eau en agriculture et ses applications à l’élevage bovin laitier

Conclusion

Ces réflexions sur le concept de valorisation de l’eau en agriculture et ses applications à l’élevage bovin laitier en périmètre irrigué montrent la très large variabilité des résultats obtenus. Ces fluctuations dépendent bien sûr de la combinaison entre rendement en lait par vache, productivité à l’hectare des fourrages et consommations en eau à la parcelle. Plusieurs éléments sont susceptibles d’expliquer cette variabilité.

Au plan agronomique, la gestion des irrigations et les interactions entre le facteur hydrique et les autres facteurs de production (fertilisation et lutte phytosanitaire) ne paraissent pas totalement maîtrisées par les agriculteurs mais ce point nécessite des investigations plus approfondies. Au niveau zootechnique, une importante charge animale, supérieure aux préconisations régionales, conjuguée à des rendements de biomasse fourragère limités, induit des ingestions éloignées des normes d’encombrement des vaches laitières. D’un point de vue qualitatif, les rations découlant de l’usage généralisé de la luzerne présentent un excès d’azote dégradable non valorisé en raison d’un déficit énergétique, ce qui concourt à des problèmes de reproduction et déprécie les performances des vaches.

Il est clair que l’amélioration des performances de la valorisation de l’eau par l’élevage laitier passe prioritairement par le changement de l’efficience d’irrigation à la parcelle. En effet, dans le périmètre du Tadla, l’usage quasi exclusif de méthodes gravitaires induit une perte de plus de 40 % des volumes d’eau, même si cela permet de réalimenter la nappe souterraine, qui est ensuite utilisée à des fins d’irrigation d’appoint en périodes critiques. Le passage à des techniques d’irrigation plus économes à l’échelle de la parcelle peut être une solution, pour peu que des investissements conséquents soient consentis par les agriculteurs (bassins d’accumulation collectifs). Ceux-ci doivent aussi y être préalablement formés pour adapter en conséquent la conduite de leurs cultures.

L’amélioration de ces résultats passe aussi par une formation et un appui technique aux éleveurs prenant en compte l’ensemble de la chaîne de production allant de la fourniture d’eau aux exploitations à la production de lait et de viande. Cette dimension pourrait être progressivement prise en charge par les coopératives de collecte laitière du Tadla, qui interviennent déjà auprès des éleveurs pour l’approvisionnement en aliments du bétail (principalement des concentrés et l’ensilage de maïs), la mise à disposition d’ensileuses, et la fourniture de petit matériel (pots trayeurs) n.

SRAÏRI Mohamed Taher(1) et KUPER Marcel(2)
(1)Professeur au Département des Productions et Biotechnologies Animales (DPBA)
(2)Chercheur au Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD)
Contact: mt.srairi@iav.ac.ma

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