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mardi, décembre 3, 2024

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Les Petits Fruits au Maroc: Importance, Exigences et Techniques de Culture

Les maladies

Les principales maladies du myrtillier sont la rouille (Pucciniastrum vaccinii), la pourriture des racines (Phytophthora cinnamomi et P. spp.) et la pourriture grise (Botrytis cinerea). Dans les régions humides, on rencontre également l’anthracnose (Colletotrichum gloeosporioides), l’alternariose (Altenaria tenuissima) et la pourriture sclérotique (Monilinia vaccinii-corymbosi).

La rouille peut affecter les feuilles et les fruits, surtout en condition humide. Des traitements préventifs à base de cuivre, de soufre ou de fongicide permettent un bon contrôle de la maladie. En Californie, on recommande des fongicide à base de Fenbuconazole, de Pyraclostrobine et/ou boscalide.

La pourriture des racines se manifeste par le jaunissement ou la décoloration des feuilles, le flétrissement des tiges, l’absence de nouvelles pousses, la nécrose des racines ainsi que la décoloration de la cime et des racines. Les plants entiers finissent par flétrir et par perdre leurs feuilles (Photo 12). L’apparition de la maladie est généralement causée par un mauvais drainage et une mauvaise aération du sol, associés à un stress des racines. Comme traitement on recommande un bon drainage, la confection de billons bien surélevés, l’aération du sol par l’incorporation de matière organique et une bonne gestion des irrigation afin d’éviter l’excès d’eau.

Un habillage du système racinaire avant la plantation est également recommandé pour éviter les racines mal formées qui se cassent et pourrissent. On peut également traiter avec de l’Aliette ou d’autres fongicides à base de phosphites, ou de l’acide phosphoreux.

Le produit peut être injecté dans le système d’irrigation à une concentration de 1-2 % v/v.

La pourriture grise apparaît sur fleurs et fruits durant les périodes froides, pluvieuses ou humides (Photo 13). Elle peut être contrôlée par le Bénomyl, le Captane (tous les 7 jours à partir du gonflement et jusqu’à la fin des bourgeons).

Pour ce qui du framboisier et du mûrier, Les maladies les plus redoutables sont les maladies cryptogamiques. Les principaux facteurs liés à la dissémination de ces maladies sont la sensibilité des cultivars, la vigueur des plants, le stade de croissance, les conditions environnementales, les pratiques agronomiques et la densité des plants. Les principales maladies ainsi que les matières actives fongicides recommandées pour les contrôler sont résumés dans le tableau 5 (voir fichier PDF).

Les ravageurs

Pour ce qui des ravageurs, le insectes nuisibles les plus redoutés sont la mouche blanche (Bemisia argentifolii) qu’on peut contrôler par les biopesticides à base de neem, d’azadiractie, du savon potassique et des insecticides à base d’Imidaclopride et de Carbaryl, la cicadelle du rosier (Edwardsiana rosae) qui est facilement contrôlée par le savon insecticide et les huiles à spectre étroit, Les thrips (thysanoptères) qui sont traités en Californie par le spinosad. La Perce-tige du Pacifique, un insecte qui attaque parfois les cultures de myrtilles souffrant de stress ou brûlées par le soleil. La meilleure façon de la contrôler et d’éliminer les sources du stress.

Des problèmes mineurs peuvent être posés par escargots pendant la période de récolte (Escargots prédateurs, Appâts) et les toiles d’araignées qui déprécient la qualité esthétique des fruits.

Le framboisier et le mûrier peuvent être attaqués par plusieurs insectes et ravageurs dont les plus nuisibles sont larves vermiformes (coleoptera), les insectes foreurs de la griffe (Pennisetica marginata), les foreurs de la tige (Oberea bimaculata), l’agrile de framboisier (Agrilus ruficollis), les enrouleuses (Olethreutes permundana), les pucerons (Aphis rubicola), Amphorophora agathonica), les cicadelles (Homoptera spp.), les acariens (Tetranychus urticae) et les mouches blanches (Bemesica tabaci).

Les larves de plusieurs types de coléoptères sont nuisibles pour le framboisier et le mûrier (Photo 14). Elles peuvent causer des dégâts désastreux sur le système racinaire. Ces larves sont généralement introduites par le fumier. L’addition du chlorure de calcium au fumier peut réduire considérablement l’inoculum du ver blanc en desséchant les larves. Une autre méthode de contrôle comprend l’utilisation de cuves de décantation bleu clair pour attirer et tuer les coléoptères adultes.

Les insectes foreurs détruisent les tiges. La meilleure façon de lutter contre les insectes foreurs de tiges consiste à prévenir leur intrusion dans les plantations grâce à une lutte culturale, notamment en éliminant les framboisiers et les mûriers sauvages des environs, car ils constituent un hôte potentiel, pouvant héberger ces foreurs. Au cas où le parasite s’est établi dans le champ, une lutte chimique à l’aide d’un insecticide peut s’avérer nécessaire.

Diverses espèces d’enrouleuses peuvent menacer framboisiers et mûriers. Les dégâts des noctuelles adultes se manifestent surtout sur les nouvelles repousses qui prennent une forme spiralée et courbées (Photo 15). Les larves se trouvant à l’intérieur se transforment en nymphes et se nourrissent sur les baies. La lutte est surtout préventive. Il convient de maintenir un environnement propre en éliminant les mauvaises herbes et les débris de taille. Le recours à des agents biologiques, comme le Bacillus thuringiensis est également possible.

Les pucerons posent un problème car ils se nourrissent des pousses et des bourgeons et peuvent entraîner l’enroulement des feuilles en plus du risque de transmission de certaines maladies virales. Le virus à craindre est le virus de la Mosaique de la framboise. Deux mesures préventives sont à prendre pour prévenir ce genre de problèmes: n’utiliser que des plants certifiés exempts de virus et veiller à éliminer toute plantes suspectes présentant les symptômes de la maladie virale. Le traitement des pucerons ne doit être déclenché que lorsque leurs population atteignent des seuils nocifs (30% d’infestation). Les pucerons ont de nombreux prédateurs naturels tels que le chrysope, la coccinelle convergente, l’Aphidius spp. et bien d’autres espèces de guêpes d’où l’importance de prévoir le compagnonnage (cultures de plants hôtes pour les prédateurs) dans la stratégie de gestion globale des vergers.

Les cicadelles endommagent les framboisiers et les mûriers en suçant le tissu de la feuille entravant ainsi le bon fonctionnement photosynthétique.

Quant aux acariens, ils ne constituent un sérieux problème qu’en période chaude et sèche (fin printemps-début été). Ils causent des dégâts sur les feuilles et s’abritent généralement au niveau de la face inférieure. Les mauvaises herbes peuvent constituer une source d’infestation initiale. L’adoption de mesures sanitaires et préventives permet un bon contrôle des acariens. Ces mesures commencent par la bonne surveillance de la population des acariens, la taille et l’arrachage des plants desséchés et morts, la lutte contre la poussière et la lutte contre les mauvaises herbes. La lutte biologique est possible avec un autre acarien: Phytoseiulius persimilis. Une lutte efficace nécessite quelques 25.000 à 35.000 individus de P. persimilis par hectare. On estime qu’un ratio d’un prédateur pour dix tétranyques est favorable pour une lutte biologique.

La mouche blanche endommage les plants en se nourrissant de leur sève, ce qui réduit la vitalité du plant. Elle libère aussi une excrétion visqueuse (miellat) qui déprécie la qualité des fruits qui deviennent ainsi impropre à la commercialisation. La mouche est aussi un vecteur de maladies virales. Elle compte plusieurs punaises appartenant à la sous-famille des géocorinae, la punaise anthocoride, le chrysope, Enncarsia formosa et les guêpes parasitaires.

Protection contre le gel et les oiseaux

Le myrtillier craint le gel surtout en période floraison. Dans les zones gélives, des mesures de protection, comme l’aspersion d’eau, peuvent s’avérer nécessaire. Dans les régions tempérées, la protection contre le gel se fait par des systèmes de chauffage coûteux.

Les framboises, les mures et les myrtilles sont très attirants pour les oiseaux. Si la culture est en plein champ, il faut prévoir des filets anti-moineaux ayant des mailles de 19 à 22 mm.

Prof. Lahcen Kenny
IAV Hassan II, CHA, Agadir Maroc

Activités du projet ConserveTerra

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