Elevage ovin
Dans cette partie, nous décrivons l’ensemble des techniques d’élevage à mettre en œuvre pour les deux systèmes d’élevage ou types de troupeaux étudiés: les troupeaux croisés de phénotype Sardi en moyenne montagne et les troupeaux de population Rahalya en zones de haute montagne.
Conduite technique
Conduite de la reproduction
L’objectif à se fixer dans cette conduite est d’assurer une amélioration des performances des brebis en matière de reproduction (fertilité, prolificité) et de production laitière en phase de lactation.
Le rythme de reproduction testé est d’un agnelage par an, les antenaises étant mises à la reproduction pour la première fois à l’âge de 18 mois.
Pour éviter des agnelages dispersés au cours de l’année et qui sont difficiles à gérer, il est indispensable de limiter la présence des béliers dans les troupeaux à deux mois, comme le montre le calendrier de reproduction à respecter pour les deux systèmes d’élevage étudiés (Tableau 1, voir fichier PDF).
La préparation “alimentaire et prophylactique” de la lutte se fera pendant une durée de quinze jours pour les brebis et une durée de 60 jours pour les béliers. La lutte proprement dite durera 60 jours (tableau 1).
Les brebis à la lutte seront réparties en familles de 30 à 40 têtes chacune. Des béliers performants, de préférence sélectionnés de race Sardi pour les troupeaux Sardi et de race Timahdite pour les troupeaux Rahalya, seront affectés pendant toute la période de lutte pour saillir les brebis d’une même famille.
Pour le déroulement de la lutte, les béliers devront être lâchés avec les brebis chaque jour après qu’ils aient reçu leur ration concentrée quotidienne. A la fin de la période de lutte, les béliers devront être séparées des brebis pour être soit réutilisés pendant la lutte suivante soit réformés. Le sevrage groupé des agneaux aura lieu à un âge moyen de 90 jours.
Les brebis devront être réformées après leur sixième lutte, et les béliers ne devront saillir la même brebis ou sa progéniture que pendant un maximum de deux luttes.
Conduite alimentaire
Etant données les possibilités de conduire les animaux sur parcours dans les deux systèmes d’élevage, leur alimentation sera basée sur le pâturage, avec l’introduction occasionnelle de la paille et du foin de luzerne qui seront utilisés selon leur disponibilité et selon le stade physiologique des animaux. En outre, les animaux recevront une complémentation concentrée qui sera raisonnée de sorte à satisfaire leurs besoins en fonction de leurs exigences en rapport avec les stades physiologiques (lutte, lactation, engraissement). Les aliments utilisés seront principalement des aliments abordables par les éleveurs de la région (paille des céréales, foin de luzerne, orge grain, tourteau de tournesol).
Pour ce qui est de l’abreuvement de l’ensemble des ovins, une eau de bonne qualité devra être mise à leur disposition à volonté et pendant les différentes phases de production.
Alimentation des brebis
Pendant la période de préparation et du déroulement de la lutte, les brebis à état corporel modeste (généralement un poids < 25 kg pour les brebis Rahalya et < 30 kg pour les brebis de phénotype Sardi) recevront en plus du pâturage, un complément concentré composé de 190 g d’orge, 100 g de tourteau de tournesol et 10 g de CMV par brebis et par jour. Les brebis en bon état, recevront un complément concentré composé de 160 g d’orge, 40 g de tourteau de tournesol et 10 g de CMV.
Pendant les 6 dernières semaines de gestation et les deux premiers mois d’allaitement, les brebis seront supplémentées sur la base d’un complément de 330 g d’orge, 160 g de tourteau de tournesol et 20 g de CMV par tête et par jour.
En dehors de ces périodes, l’alimentation des brebis sera basée sur les parcours avec une offre aditionnelle de foin de luzerne ou de paille. Cette offre se fera en fonction du pâturage disponible.
Alimentation des béliers
Pendant la préparation de la lutte et durant la période de lutte, les béliers recevront, en plus du foin de luzerne ou de la paille selon les disponibilités, un complément de 650 g d’orge, 330 g de tourteau de tournesol et 20 g de CMV par bélier et par jour.
En dehors de ces périodes, l’alimentation des béliers sera basée sur une complémentation de 300 g d’orge, 200 g de tourteau de tournesol et 20 g de CMV.
Alimentation des agneaux
L’alimentation des agneaux au cours du premier mois de leur vie sera exclusivement lactée. A partir du deuxième mois, ils recevront, en plus du lait maternel, une complémentation concentrée à l’aide du système Creep feeding (accès libre). Cette complémentation variera en fonction de la capacité d’ingestion de l’agneau. Le mélange concentré sera composé de 65% d’orge, 33% de tourteau de tournesol et 2% de CMV. Les quantités distribuées seront ajustées en fonction de l’âge des agneaux et de leur consommation quotidienne (généralement, cette consommation sera autour d’une moyenne de 200 g par tête et par jour). En outre, les agneaux disposeront de foin de luzerne et de l’eau à volonté.
Le sevrage groupé aura lieu le moment où la moitié des agneaux ont atteint l’âge de trois mois, et leur alimentation sera basée sur le pâturage qui sera complété, en fonction de sa disponibilité, par une offre de foin de luzerne ou de paille, avec une supplémentation moyenne de 200 g par tête et par jour du mélange distribué avant le sevrage (65% d’orge, 33% de tourteau de tournesol et 2% de CMV), et ce jusqu’à la mise à l’engrais des agneaux.
Généralement, la période de distribution de chaque type de ration concentrée devra être précédée par une phase d’adaptation aux nouveaux régimes alimentaires. Cette phase devra s’étaler sur une durée minimale de 7 jours, caractérisée par une introduction progressive de ces nouveaux régimes alimentaires dans les rations, en partant de 25% de la quantité le premier jour pour atteindre les 100% le septième jour.