Instabilité de la situation des maladies transmises par les tiques
L’exposition des jeunes bovins aux tiques infectées par Babesia (taux d’inoculation) durant leur vie, sans babésiose clinique, peut leur assurer une protection élevée. Pour la babésiose (B. bigemina, B. divergens et B. bovis), la theilériose (T. annulata) et l’anaplasmose (A. marginale), la prévalence des anticorps et le taux d’inoculation ont été utilisés par certains auteurs comme indicateurs de stabilité endémique.
Si nous considérons le degré d’infestation par les tiques et la prévalence d’anticorps dans les troupeaux, une situation endémique stable peut apparaître lorsque le bétail développe une immunité contre le parasite, sans avoir contracté la babésiose ou la theilériose clinique.
Cela se produit dans les troupeaux au niveau desquels 75% des animaux sont séropositifs. Ces troupeaux courent cependant un risque significatif tant qu’il y aura parmi eux des animaux susceptibles de contracter la maladie clinique.
Deux cas épidémiologiques sont décrits:
- dans le premier cas, s’il reste un taux d’inoculation élevé de tiques infectées et lorsque la séroprévalence est supérieure à 10% le risque d’incidence clinique est élevé.
- dans le second cas, si 10% des animaux sont séropositifs, le bétail est susceptible, le taux d’inoculation est presque faible, et donc le risque est faible, mais dès l’apparition d’un cas clinique le taux de mortalité devient élevé.
Des études de séroprévalence menées dans le Gharb, la région de Doukkala, le Haouz et le Tadla ont montré que la plupart des fermes sont dans une situation endémique instable vis-à-vis de la maladie clinique. L’état d’endémie instable élevée est lié à une faible population de tiques vectrices.
L’endémie instable élevée est de loin la plus fréquente au Maroc. Cette situation est décrite chez plus de 70% des élevages se trouvant respectivement dans les zones semi-arides et sub-humides.
En général, la situation endémique varie d’une région à une autre, elle reste étroitement liée aux modifications de l’écosystème qui sont responsables de la variation du taux d’infestation par les tiques, et par conséquent de la manifestation clinique de la babésiose ou de la theilériose.