Recommandations
Bien que le niveau technique soit amélioré dans la majorité des exploitations enquêtées, certaines recommandations s’imposent encore pour surmonter quelques difficultés:
Au niveau de la pépinière:
- insister davantage sur le bon état sanitaire des plants, surtout lorsqu’on se trouve obligé d’arracher certains, juste 20 jours après plantation;
- éviter d’installer la pépinière dans un endroit proche des vents et des milieux où se trouvent des plantes hôtes de la mouche blanche;
- installer des pièges jaunes à l’intérieur et à l’extérieur de la serre;
- utiliser préventivement les insecticides homologués, aux doses recommandées tout en respectant l’alternance et la compatibilité entre produits mélangés;
- opter pour des filets de type 10x 20 et 10×22.
Au niveau de la serre de production:
- installer des brise-vents pour réduire les arrivages de la mouche blanche, surtout au niveau de la partie Est et du côté des fermes voisines;
- s’assurer de la qualité et de l’étanchéité du filet et du plastique et de la méthode de son montage pour éviter tous les trous et ouvertures indésirables;
- installer le filet 10×20 ou 10×22 sur toute la hauteur des côtés latéraux et les faîtières La serre doit être étanche, bien aérée et totalement isolée (fermeture de tous les trous);
- aménager des SAS avec des entrées serrées pour entraver la circulation de part et d’autre de la serre;
- diminuer le nombre d’entrées et de sorties à la serre de production par l’installation de structures d’expulsion des plantes indésirables lors du désherbage ou de l’effeuillage;
éviter de cultiver de la tomate en plein champ et des variétés sensibles au TYLCV à côté des tolérantes;
- éliminer les mauvaises herbes à l’intérieur et à l’extérieur de la serre. Certaines d’entre elles (Solanum nigrum, Malva palviflora…) sont communes dans les serres de tomate et dans leurs abords. Le paillage plastique blanc généralisé peut être utilisé pour les empêcher de se développer à l’intérieur, mais il faut prendre en considération sa capacité d’emmagasiner la chaleur qui peut induire une mauvaise nouaison. Pour cela, les trous de plantation doivent être aussi grands que possible (6 plantes pour chaque trou); L’utilisation du plastique peut se faire même à l’extérieur de la serre (1mètre), elle permet d’éviter le passage répété des ouvriers pour désherber les abords;
- installer 5 à 8 pièges jaunes englués par hectare et à 20 cm en dessous de l’apex, pour suivre la capture des adultes chaque jour au début de la culture et chaque semaine à sa fin. Ces pièges peuvent servir aussi pour le piégeage de masse et peuvent être installés sous forme de bandes en plastique jaune englué à l’intérieur et à l’extérieur de la serre;
- suivre régulièrement les populations d’aleurodes sur tomate en insistant sur les lignes de bordure et sur les feuilles basales, c’est là où on peut facilement trouver des pupes et des larves visibles à l’aide d’une loupe à la face inférieure des feuilles. L’observation des œufs reste difficile, mais la présence d’adultes sur les feuilles du tiers supérieur laisse supposer que les femelles ont déjà commencé la ponte. Dans ce sens, une inspection à grande échelle s’impose pour détecter les régions à pullulations élevées de B.tabaci et intervenir à temps avec le produit convenable contre le stade prédominant. Ceci sera la base du choix du larvicide à utiliser.
- traiter avec des produits homologués. A titre d’exemple l’endosulfan (organo-chloré) couramment employé par la majorité des producteurs n’est pas encore homologué contre les aleurodes;
- respecter les délais de traitements pour protéger le consommateur;
- alterner les matières actives pour éviter les problèmes de résistance;
- éviter les surdosages et les produits toxiques comme le métamidophos, le métidathion et autres…;
- réduire le nombre de traitements et renforcer le système de prévention;
- s’orienter vers l’utilisation des produits microbiologiques et des « IGR » à effet démontré sur le blocage de la mue;
- respecter les délais de l’effet toxique des pesticides sur les pollinisateurs et la faune antagoniste, notamment la punaise prédatrice Cyrtopeltis sp et l’Hyménoptère parastoide Eretmocerus sp.
Prof. BENAZOUN Abdeslam et EL MERROUNI Sanae
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II
Complexe Horticole d’Agadir