Technologies d’extraction des essences de rose
Extraction des huiles essentielles de rose
L’huile essentielle de rose est obtenue par hydrodistillation qui permet d’obtenir l’eau de rose et l’huile essentielle. L’huile essentielle est la matière la plus chère et la plus prisée. Cette opération s’accomplit dans un alambic. Le but est d’entraîner avec la vapeur d’eau les constituants volatils des produits bruts. La vapeur, chargée de l’essence de la matière première distillée, se condense dans le serpentin de l’alambic avant d’être récupérée dans un essencier (vase de décantation pour les huiles essentielles). La séparation eau essence se fait automatiquement par différence de densité. Le produit est retiré de l’essencier au fur et à mesure de la distillation en donnant dans l’ordre une « tête », un « cœur » et « une queue ».
Lors du processus d’hydrodistillation, la vapeur condensée provoque un mélange bouillant de fleurs de rose et d’eau. L’agitation associée au bouillonnement empêche les pétales de rose de former une masse compacte dans laquelle la vapeur ne peut pas pénétrer. Même dans les meilleurs cas, on obtient seulement 10 g d’huile de rose à la distillation de plus de 100 kg de pétales fraîches (0.1%). Ainsi entre 2.800 et 3.000 kg de pétales sont nécessaires pour la fabrication de 1 kg d’huile.
L’huile de rose est un mélange très compliqué de plus de 270 composants différents, le composant principal remis de la fleur étant l’alcool de phenyl-éthyle. Le produit secondaire de l’hydrodistillation est l’eau de rose. Elle se caractérise par l’arôme des pétales frais. La teneur en huile essentielle dans les pétales est faible, environ 0,1%. A cause de la volatilité de l’huile de rose, cette teneur est plus élevée à la première ouverture de la fleur, le matin. Pour cette raison les fleurs de rose utilisées pour la distillation doivent être cueillies à la main, chaque jour avant que le soleil se lève très haut.
Dans l’alambic, fleurs et eaux mêlées se transforment par condensation en eau aromatique.
De nos jours, nous parlons pour la parfumerie d’hydrodistillation qui se pratique dans des alambics en acier inoxydable afin d’éviter des colorations de la matière première, cas assez fréquent quand les alambics étaient en cuivre. L’alambic a une forme haute avec un dôme et un col de cygne bien calorifugé, précédé d’un dispositif contre l’entraînement des brouillards et vapeurs. On le remplie de végétaux frais ou secs, de gomme ou de racines, auxquels on ajoute au minimum cinq fois leur poids d’eau. On travaille avec de la vapeur d’eau surchauffée et à 5 ou 6 atmosphères de pression.
A l’échelle industrielle, deux types d’alambics sont utilisés:
Les alambics modernes à feu direct
Les alambics ont une capacité de 1.200 à 1.500 litres et sont chargés avec 150 à 300 kilogrammes de roses recouverts par trois à quatre fois leur poids en eau. Par exemple, un alambic de 1.800 litres est chargé avec 250 à 300 kilos de roses et 1.200 litres d’eau sont ajoutés. L’ensemble est ensuite chauffé. Après environ une heure trente, la distillation démarre et se poursuit durant une heure trente: l’opération nécessite environ trois heures dans son intégralité.
Durant l’opération, l’arrivée d’eau froide dans le condenseur doit être régulée afin que le condensat s’écoule à une température de 35 à 40 °C. A des températures plus faibles, l’huile se solidifie dans les condenseurs et ne peut être recueillie. Après un départ lent, la distillation s’opère à feu vif et se termine quand environ 140 litres d’eau sont obtenus pour 250 kilos de roses.
Les alambics à vapeur
Les alambics à vapeur employés aujourd’hui pour la distillation des roses ressemblent étroitement aux alambics à feu direct, excepté qu’ils sont équipés d’une chaudière au sommet pour le chauffage avec des vapeurs indirectes et d’un serpentin pour l’injection des vapeurs directes dans l’alambic. Comme dans le cas d’une distillation à feu direct, les fleurs doivent être recouvertes avec l’eau bouillante et le tout est agité.
L’utilisation des vapeurs directes permet un chauffage plus rapide, ainsi qu’une meilleure régulation de la température. En même temps, l’ébullition provoque une certaine agitation de la masse florale. En dehors de cela, le mode opératoire demeure identique à la méthode précédente. En revanche, la charge des fleurs peut être supérieure pour une même capacité d’alambic.