Malgré que l’épandage mécanique d’engrais ait été introduit au Maroc depuis fort longtemps, les conditions de sa réussite, dans le contexte propre du pays, n’ont jamais fait l’objet d’études spécifiques.
Sur le terrain, la situation donne l’impression que toute la problématique de l’épandage est réduite à sa seule facette mécanique de la maîtrise des réglages du distributeur. Même pour l’utilisateur bien averti, dès lors que les prescriptions de la notice d’emploi, telle qu’elle a été élaborée par le constructeur, sont scrupuleusement respectées (attelage, prise de force, largeur, débit, …), l’épandage est considéré comme étant bien fait et il n’y a pas à s’en soucier.
Or, le Maroc n’est pas fabricant d’épandeurs mais importe du matériel dont l’étalonnage a été fait ailleurs, avec des engrais qui n’ont pas forcément les mêmes caractéristiques que ceux fabriqués sur place. D’autre part, un bon réglage n’est pas la seule condition de réussite de l’épandage. Encore faut-il maîtriser toutes les étapes qui le précèdent (choix de l’engrais, façon de le stocker, de le transporter, de le mélanger, …), pour qu’elles ne soient pas des sources primaires d’hétérogénéité, susceptibles d’affecter la qualité de l’opération.
L’homogénéité de l’épandage est très dépendante de la qualité de l’engrais utilisé. Une granulométrie et une densité serrées, une bonne coulabilité du produit dans la trémie et dans le mécanisme de dosage, sont autant de propriétés physiques d’une bonne homogénéité d’épandage. Une granulométrie trop étalée, une densité irrégulière, la présence d’un taux de poussière ou d’agglomérats de reprise en masse élevé, sont par contre des facteurs défavorables à un épandage uniforme.
Aux Domaines Agricoles, il a été décidé en 2003 de reprendre cette question des épandages à la base, en vue d’établir les règles agronomiques de travail pour la société. Le but de ce bulletin est de faire profiter l’utilisateur des premiers éléments complets obtenus dans le cadre de ces essais de normalisation interne.