Qu’est ce que le compostage ?
Le compostage est un processus de conversion biochimique, par biodégradation aérobique, des matières organiques carbonées et azotées en un produit appelé compost qui est hygiénique, de composition stable et riche en substances humiques.
Quelles sont les matières compostables ?
Toutes les matières organiques sont compostables. Pour le secteur des primeurs par exemple, les principaux déchets à composter sont: les feuilles, tiges et fruits de la tomate, du haricot vert, de la courgette et de toutes les cultures maraîchères, fumier, feuilles et tronc de bananier, déchets verts organiques de pépinières etc.
Il est recommandé de disposer d’une base de données des caractéristiques de matières compostables au niveau de chaque région agricole. Ceci exige l’analyse des déchets de cultures et des fruits les plus dominants ainsi que les autres matières organiques disponibles à proximité des exploitations. Ceci facilitera, comme nous allons le voir, le calcul d’optimisation des mélanges de matières à composter.
Le compostage: voie d’élimination et de valorisation des matières organiques
Grâce au processus de biodégradation, le compostage permet d’éliminer près de 50 % de la masse des matières organiques initialement mise en compostage. Les pertes sont sous forme de gaz carbonique (CO2) et d’eau.
Quels sont les rôles du compost
Le compost joue plusieurs rôles:
un rôle alimentaire qui réside dans la fourniture progressive des éléments nutritifs aux plantes cultivées,
améliore l’activité biologique du sol,
renforce l’efficacité des engrais minéraux apportés,
améliore les propriétés physiques des sols (rétention en eau, rétention des cations des sols sableux, structure et stabilité structurale, circulation de l’air),
Suppression de pathogènes par son effet de biofumigation.
Pour ce dernier point, Les résultats de recherche ont montré que le compost permet d’atteindre des résultats comparables à ceux obtenus par le bromure de Méthyl. Certains auteurs recommandent de coupler la solarisation aux amendements organiques. Ces travaux ont également montré que les amendements organiques permettent une suppression de la plupart d’agents pathogènes: nématodes, Fusarium, Cylindrocarpon, Rhizoctonia, Pythium, Verticillium dahliae, Streptomyces, etc…
Le mode d’action mis en jeu dans ce type de biofumigation consiste en la production de gaz par le bais de la décomposition des produits d’amendements organiques. Ces gaz détruisent de manière relativement sélective les pathogènes mais ne détruisent pas la totalité de la microflore du sol. Il semble que ce traitement est d’autant plus efficace que la teneur en azote des produits d’amendement organique est élevée. C’est le cas par exemple du compost à base de fumier.
Un autre mécanisme consiste en le développement des saprophytes après application du compost. Ces saprophytes inhibent par compétition les agents pathogènes. Cette compétitivité, élevée pour les micro-organismes bénéfiques, se manifeste vis à vis des nutriments.