Encadré 1. Mécanismes de suppression de pathogènes pendant le compostage
Assainissement thermique lors de la phase thermophile
Comme le montre la figure suivante, le processus de compostage se caractérise par une phase dite thermophile pendant laquelle la température atteint des valeurs comprises entre 50 et 65 °C. Lorsque cette température séjourne (et touche la totalité de la masse en compostage) pendant au moins 5 jours, on assiste à une suppression totale des germes pathogènes. Remarquons que le compostage est un processus à la fois consommateur d’énergie (matériaux carbonés) et producteur de chaleur. La durée de la phase thermophile par rapport à la phase globale de fermentation est variable selon les conditions de démarrage du compostage et la fréquence de retournement adoptée.
La toxicité des substances générées par le métabolisme microbien et la biodégradation des composés organiques au cours du compostage (cas d’acides organiques ou produits phénoliques précurseurs de l’humification). Il a été également mentionné que les micro-organismes bénéfiques produisent des antibiotiques.
La compétition et antagonisme: le compost permet de développer des saprophytes qui inhibent par compétition les agents pathogènes. Cette compétitivité, élevée pour les micro-organismes bénéfiques, se manifeste vis à vis des nutriments. Ce troisième mécanisme persiste après incorporation du compost au sol.
Encadré 2. Tests rapides d’appréciation de l’humidité au cours du compostage
Test manuel
Ce test consiste à prendre une poignée de compost dans la main et de la presser:
Si on réussit à faire percoler quelques gouttes entre les doigts et que le matériau ne se disperse pas quand on ouvre la main, on peut dire que le compost est à un niveau acceptable d’humidité. l Si un fin filet d’eau s’en échappe, il est trop humide.
Si aucune d’eau ne percole, il est sec
Test de la température
On enfoncer une tige métallique à une profondeur d’un mètre et on la laisse pendant une quinzaine de minutes puis on la retire:
Si elle chaude et humide le compostage se déroule normalement et a une bonne humidité.
Si elle est froide et humide, le matériau en compostage est probablement trop humide.
Si elle chaude et sèche, il n’y a probablement pas assez d’eau.
Encadré 3. Tests de maturation
Test biologique
La méthode la plus simple, pouvant être adoptée sans difficulté est celle de test de germination. Le principe consiste à placer des graines de cresson (Lepidum Sativum), de laitue ou de Ray Gras d’Italie dans une série boîtes de Pétri avec papier filtre imbibé de doses croissantes de d’extrait de compost; une autre série témoin (sans compost) est préparée. L’ensemble est placé dans un incubateur réglée à 27 °C pendant 24 heures. A la fin de l’incubation, le nombre de graines germées et la longueur des racines sont évalués. On calcule ainsi un Indice de Germination (IG):
IG= (GB/GT) . (LB/LT) . 100 IG: indice de germination, GB: Nombre de graines germées dans le cas d’apport du compost, GT: Nombre de graines germées dans le cas du traitement témoin, LB: Longueur des racines dans le cas d’apport du compost, LT: Longueur des racines dans le cas du traitement témoin.
Si l’Indice de Germination (IG) est inférieur à 60 %, le compost doit être appliqué 90 jours avant l’installation de la culture. Si l’IG est inférieur à 50 %, le compost n’est pas encore mûr et il est recommandé de continuer le compostage jusqu’à la maturité.
Un test biologique très proche de celui-ci consiste à compléter le test de germination par un test de croissance (phase phénologique de jeune plantule). La plante test est toujours le cresson. Le substrat utilisé consiste en un mélange de 2/3 de tourbe et de 1/3 de compost. Le test est conduit pendant 7 jours. Les paramètres mesurés le 2ème et le 7ème jour sont: le taux de germination, la masse végétale produite, l’élongation des racines et le nombre de plantules présentant des anomalies.
Test de température
Ce test est simple et rapide. Il consiste à prendre un échantillon de compost en maturation, de l’humidifier et de mesurer de temps en temps la température. Si la température augmente, le compost n’est pas encore mûr. Cela veut dire que l’activité biologique de biodégradation continue.
Prof. Brahim SOUDI Département des Sciences du Sol
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat