La culture du pacanier (Carya illinoensis) n’est représentée au Maroc que par 80 ha qui produisent 70 tonnes de noix non décortiquées. La majorité de ces plantations sont du domaine de l’INRA.
Exigences edapho-climatique du pacanier
Introduit au jardin d’essai de l’INRA à Rabat dès 1916, cette espèce a montré une bonne adaptation en vergers de comportement installés dans les différents domaines expérimentaux d’Aïn taoujdate et d’ Ahl Souss.
Contrairement aux sols sablonneux, le pacanier préfère les sols profonds de nature agrilo-calcaire ou silico-calcaire. Il est exigeant en eau et ne peut pas être envisagé en sec. Sa croissance et sa fructification au bord des courants d’eau sont excellentes. Cette espèce ne redoute pas les excès d’humidité et peut être arrosée avec des eaux saumâtres ayant des concentrations de sel pouvant aller jusqu’à 3 g de sel par litre.
Le pacanier, appelé aussi noix de pécan, produit des noix de haute qualité. C’est un arbre vigoureux dont les dimensions de la frondaison peuvent atteindre 15 à 20 m de haut et 10 à 20 m de diamètre. Sa fleur est unisexuée ou monoïques. Les chatons mâles sont portés par les rameaux de l’année précédente et les fleurs femelles naissent sur les rachis, à l’extrémité de la pousse printanière (fructification terminale).
Variétés
MAHAN: originaire d’Attala County-Missisipi (USA), est la variété qui a donné les meilleurs résultats à l’INRA et qui reste la plus recommandée pour la création d’un verger commercial. Sa vigueur est moyenne à élevée, de feuillage dense et épais avec de grandes folioles. Le fruit est de gros calibre (42 mm de long) avec un poids moyen de 7 à 8 g/noix. Ce dernier donne un rendement au concassage de 55%. La coque est fine avec une extraction facile du cerneau.
ELISABETH: c’est une variété vigoureuse avec un feuillage moins important que Mahan. Son fuit est moins long (36 mm) avec un poids moyen de 8 g. Sa coque est épaisse et dure avec un concassage relativement difficile.
Multiplication
Le greffage du pacanier est également difficile. Le mode de multiplication qui permet de reproduire authentiquement la variété en pépinière, est le semis greffage. La stratification des noix s’opère en décembre et le semis s’effectue deux à trois mois après.
La distance de repiquage est de 40 à 50 cm sur la ligne et 0,8 à 1 m entre les lignes. Le greffage s’effectue la deuxième année, dès le mois de septembre, en flûte et en placage sur les plants vigoureux. En mars-avril, le greffage à œil poussant peut être pratiqué si la première greffe n’a pas réussie. Les greffons sont prélevés sur la partie médiane de la pousse printanière des rameaux de l’année précédente. Le scion est prêt à être planté deux années après le greffage. L’arrachage doit s’effectuer minutieusement pour préserver le pivot en entier en vue de garantir la reprise à la transplantation.
Plantation
Des écartements de l’ordre 9 x 10 à 8 x 9 m sont à respecter compte tenu du fort développement des arbres du pacanier et de leur exigence en lumière. Pour enterrer le long pivot du plant, des trous profonds (1,5 m) sont nécessaires. Une fumure de fond est à apporter et doit être préalablement ajustée à la richesse du sol en effectuant les analyses du sol.
Fertilisation
La croissance végétative du pacanier passe par deux périodes d’intense activité: au printemps et en automne. La fumure phospho-potassique est à appliquer juste après la récolte et à enfouir dans le sol si l’irrigation est à la raie. La fumure azotée est à fractionner en deux apport: au stade débourrement et en été (août). Il est à noter que le pacanier est sensible aux carences en zinc qui se manifestent par une formation de rosettes à l’extrémité des pousses végétatives. Des pulvérisations foliaires sont alors nécessaires pour corriger ces carences.
La conduite du pacanier et du noyer est relativement facile si l’horticulteur arrive à avoir des plants greffés garantissant l’authenticité variétale pour une plantation réussie. Ces espèces contribuent à diversifier la production de fruits secs au niveau national et le marché est loin d’être saturé.
Ahmed OUKABLI et Ali MAMOUNI,
INRA, UR- Amélioration des Plantes et Conservation des Ressources Phytogénétiques, Meknès