Le pêcher (Prunus persica) est probablement, après le pommier et les agrumes, la troisième espèce fruitière cultivée à travers le monde. Le nom d’espèce « Persica » lui a été initialement donné parce qu’on le croyait originaire de la Perse. Des recherches ont montré que toutes les formes cultivées sont originaires de la Chine septentrionale.
Au Maroc, le pêcher de Missour est cultivé depuis très longtemps (avant l’époque romaine). Ayant toujours été multiplié par semis, et en l’absence de possibilité de croisement avec d’autres génotypes, ces pêchers ont fini par avoir un taux d’homozygotie élevé. L’homogénéité de ces plants et l’absence de qualités pomologiques performantes ont orienté son utilisation comme porte-greffe. Selon les caractéristiques du fruit, on distingue trois formes de pêcher de Missour:
Maloussi: Noyau adhérent et Chair ferme avec Amandon amer;
Farouki: Noyau libre et Chair fondante avec Amandon amer;
Lahloua: Noyau libre et chair fondante avec Amandon doux.
La production nationale est donc basée sur des variétés introduites de plusieurs pays producteurs de cette espèce. Les superficies sont actuellement estimées à 4.285 ha avec une production de l’ordre de 55.000 T. Les principales zones de productions sont Meknès, Saïs, Moyen Atlas, Béni Mellal et grâce aux variétés à faible besoin en froid, la culture s’est étendue à des régions à hiver aussi doux que le Gharb, Marrakech et Taroudant.
Etant un fruit périssable, la pêche ne peut être que consommée en frais ou transformée, d’où la nécessité de planter dans un même verger une gamme variétale permettant d’étaler la maturité aussi bien pour faciliter l’opération de la cueillette que pour valoriser le produit au niveau du marché.
Le nombre élevé de variétés disponible facilite ce choix. D’autre part, étant une culture bien développée en Europe, l’exportation de la production n’est envisageable que par l’intermédiaire de variétés à maturité super précoce. C’est un créneau que le Maroc commence à développer par la création de vergers à base de variétés à très faibles besoins en froid dans les régions de Taroudant et de Marrakech.
Le développement d’une industrie de transformation des fruits pourrait constituer une option permettant de développer la culture de variétés ayant des aptitudes à la transformation (Pavies et Brugnons).