Techniques de culture du prunier
Densité de plantation et taille
Avant la plantation, la profondeur des trous de plantation revêt une importance capitale durant les premières années de croissance des plants. Avec des trous plus profonds, la croissance et la végétation sont meilleures et les arbres tendent à tolérer des stress hydriques éventuels.
L’arbre de la variété Stanley a un port dressé avec une bonne vigueur durant les premières années. Les densités de plantation à préconiser pour une conduite en gobelet sont de l’ordre de 666 arbres par hectare, soit un écartement de 5 x 3 m. Un écartement suffisant entre les lignes est nécessaire pour pouvoir effectuer aisément les traitements phytosanitaires et faciliter le passage des engins (travail du sol, ramassage des caisses, …). Il évite aussi le dégarnissement des arbres causé par l’ombrage de la végétation. A la limite, des écartements de 4 x 3 m peuvent être envisagés sur des sols moyennement riches pour un amortissement rapide.
Pour une conduite en gobelet, la taille de formation consiste à rabattre le scion à 50-60 cm à la plantation. Une taille en vert (mai-juin) permet de choisir 3 à 4 futures charpentières qu’il convient de pincer en éliminant le 1/3 ou leur moitié en hiver (décembre, janvier). Le rabattage des charpentières la deuxième année permet un renforcement du bois qui accuse des arcures et des affaissements importants sous l’effet des récoltes abondantes. Les rameaux anticipés sont à rabattre à deux yeux. Les rameaux verticaux à l’intérieur de l’arbre et les gourmands doivent être supprimés (Figure 1) (voir fichier PDF).
L’arbre accuse un net ralentissement de la croissance végétative et un affaiblissement des charpentières avec les récoltes successives. Des dessèchement plus ou moins importants des extrémités des charpentes peuvent se produire dès la 6-8ème année d’âge. A ce stade, l’arbre fructifie essentiellement sur les bouquets de mai avec une floraison d’importance réduite sur les rameaux mixtes et les chiffonnes. Le dégagement du prolongement des charpentières sur 30 à 40 cm doit être opéré en supprimant toutes les pousses à bois.
Fertilisation
L’incorporation de la fumure de fond à la plantation est indispensable. L’apport du fumier à raison de 10 à 15 kg/arbre est fortement recommandé. La fumure minérale à apporter dépend de la richesse du sol et on peut préconiser, à titre approximatif, 0.5 à 0.8 et 1 à 1.5 kg/arbre respectivement de phosphore et potasse.
Durant les trois premières années, l’arbre doit recevoir des quantités d’azote qui évoluent avec l’âge, de l’ordre de 20 unités la première année, 40 unités la 2ème année, 70-80 unités la 3ème et la 4ème année. Cette dose peut être ajustée selon l’allongement annuel de la pousse qui doit être de 0.8 à 1.5m et l’état de végétation de l’arbre. Pour un verger productif (>5 ans), la quantité d’azote à apporter serait de l’ordre de 80 à 100 unités/ha à fractionner en 3 apports (1/3 au débourrement, 1/3 après nouaison et 1/3 après récolte pour constituer les réserves).
En fertigation, l’injection de petites doses d’azote de 5 à 10 unités/ha peut être recommandé dès le démarrage des irrigations et étalés sur 10 à 15 apports espacés d’une semaine environ. Ces apports doivent cibler la période de croissance végétative rapide du prunier qui se situe de mai à juillet.
Pour la potasse, qui joue un rôle important dans l’amélioration du calibre du fruit et de sa teneur en sucre, les besoins du prunier sont de l’ordre de 100 à 150 unités. Pour le phosphore, même si les besoins sont relativement faibles d’environ 30 kg de P2O5/ha, les apports doivent être majorés surtout en sol riches en argile et en chaux où les risques de son blocage existent si le pH est basique.
En fertigation, les éléments fertilisants peuvent être apportés, sous forme soluble, de préférence dès le débourrement. La répartition annuelle de ces éléments serait de 20% pendant la période « débourrement-nouaison », 60 % pendant la « croissance végétative » et du fruit et 20% après la « récolte ».
Irrigation
Les besoins en eau du prunier varient selon la région (demande climatique) et l’âge des arbres. Pour un verger adulte et en pleine production, une bonne alimentation en eau améliore le calibre des fruits, réduit l’alternance et le vieillissement des arbres. Les besoins en eau du prunier sont élevés durant la période Mai-Juillet. Selon les pluies, l’irrigation débute donc à partir du mois de mai et commence par des irrigations à faible dose (10 à 15 m3/ha).
Les doses d’irrigations augmentent sensiblement avec les chaleurs pour atteindre un maximum en Juillet et Août. Un volume journalier de 25 à 40 litres/arbre est nécessaire durant une période de 5 à 6 mois (Mai à Octobre) pour assurer une bonne production. Il est souhaitable également d’assurer l’humectation sur toute la rangée en mettant des goutteurs de part et d’autre du tronc et entre les arbres sur la même ligne.
Un manque d’eau en période estivale affecte le grossissement des fruits et l’élaboration des sucres. A l’approche de la maturité, les doses d’irrigation doivent être réduites pour favoriser l’accumulation des sucres dans le fruit et faciliter son séchage dans les fours.