La réussite de toute culture est étroitement liée aux conditions du milieu, parmi lesquelles figure le climat régnant au niveau du site de plantation. Ces conditions peuvent être naturelles ou artificielles. L’utilisation des serres en est un exemple d’artifices culturaux adoptés pour remédier à certaines défaillances climatiques in situ. Il est à noter également que de très nombreuses espèces ont été introduites, à travers l’histoire, dans des régions autres que leurs berceaux d’origine et se sont acclimatées aux nouvelles conditions.
Le climat est défini par de nombreux éléments, entre autres la température, l’insolation, les précipitations, l’humidité relative et les vents. Il dépend de plusieurs facteurs tels que la latitude, le relief, les courants marins et la proximité des côtes, et résulte de l’interaction de l’ensemble des facteurs mis en jeux. Plusieurs méthodes de classification des régions climatiques ont été développées. Comme exemple, on peut citer celle basée sur la température (Tropical, Tempéré et Polaire) ou mieux celle basée sur la température et l’humidité, associées ou non au couvert végétal en place.
Les régions tropicales se situent entre les tropiques du Cancer (Nord) et du Capricorne (Sud), correspondant à la zone située entre les latitudes 23° 27′ Nord et Sud. La température moyenne de cette région est d’environ 27°C, avec seulement quelques degrés de différence entre le mois le plus ‘chaud’ et le mois le plus ‘froid’. La longueur du jours varie peu et reste inférieure à 13 heures. Le rayonnement solaire est d’environ 3500 Joules/cm2.
Les espèces tropicales sont sensibles aux basses températures et ne tolèrent pas les gelées tout au long de leur cycle de croissance. Elles ont besoin de suffisamment de chaleur pour la maturation de leurs fruits. Parmi ces espèces figurent le bananier, le manguier, l’ananas et le papayer.
Pour les régions subtropicales, elles peuvent être définies comme étant les zones situées entre les deux tropiques et approximativement la latitude 40°. Ces régions sont caractérisées par des hivers plus froids, des étés plus chauds, des humidités généralement plus faibles, et des longueurs de jours variables (10h/14h à 30°). Ce dernier facteur affecte le rayonnement solaire (2250 à 4090 J/cm2 à 30°).
Les espèces subtropicales tolèrent légèrement les gelées mais n’ont pas de besoins de froid pour leur fructification. Parmi ces espèces figurent le palmier dattier, le figuier et l’avocatier qui ont été considérés par certains auteurs comme étant intermédiaires, suivies par les agrumes, l’olivier et le grenadier.
La culture de la plupart des espèces tropicales est restée restreinte au niveau de leurs régions d’origine (ex. sud-est Asiatique, Amérique du sud et centrale). La dissémination du bananier et du manguier a débuté avec la découverte du nouveau continent. L’ananas a été introduit et maintenu sous-serre en Europe vers le 16-17ème siècle. Plusieurs autres espèces ont été propagées lors de l’expansion des diverses civilisations ainsi qu’en périodes de colonisation.
Pour des raisons économiques, plusieurs pays, notamment méditerranéens et d’Amérique du nord, ont introduit de nombreuses espèces tropicales et subtropicales au niveau de ces zones, d’ailleurs plus fraîches que les régions d’origine, et ont ainsi réussi à étendre les limites de nombreuses espèces. Le climat méditerranéen est caractérisé par des étés plus chauds, des hivers plus froids, des écarts importants de températures, des humidités plus faibles, et une importante fluctuation de la longueur du jours, comparativement au climat tropical. Il est à noter que la croissance et le développement des plantes peuvent être altérés en dehors de leurs régions naturelles où les conditions pédo-climatiques sont idéales. Ainsi, l’on assiste, généralement, à une réduction de la croissance et à un allongement des phase de développement des espèces tropicales une fois plantées au niveau des régions subtropicales. Le choix variétal est dans ce cas déterminant pour perfectionner le choix de l’espèce à planter et réussir sa culture. Les activités de recherche doivent s’articuler autour des aspects de physiologie et de génétique des plantes pour comprendre et surmonter les difficultés rencontrées au niveau de ces régions.