Les techniques culturales
Préparation des plants et oeilletonnage
Les plants consistent à des rejets qui doivent être prélevés dans des plantations bien choisies et bien entretenues. La sélection des pieds mères influe sur la performance de production. Ces pieds mères doivent être indemnes de maladies transmissibles par les plantes telles que les viroses. La sélection des rejets autour du pied-mère doit se faire en phase végétative.
On laisse généralement 1 à 2 meilleurs rejets, bien placés (équidistants autour de la souche mère); les autres rejets sont éliminés. Il est recommandé de faire l’oeilletonnage (élimination des rejets indésirables) avant la floraison du pied-mère. Les plants peuvent aussi être élevés en pépinière à partir d’une culture in-vitro, garantie indemne de virus.
Préparation du sol et mise en place des plants
La préparation du sol comprend un labour moyen ou profond et éventuellement un sous-solage dans le cas de l’existence d’un horizon dur en profondeur. Avant de confectionner les trous de plantation, il faut désinfecter le sol par un nématicide. Les dimensions des trous sont en moyenne comme suit: 40 à 50 cm de côté et 35 à 40 cm de profondeur. Dans chaque trou il faut mettre un mélange de fumier (10 à 20 kg), de l’azote (50-100 g de sulfate d’ammoniaque) et de potasse (100-200 g de sulfate de potasse).
Les plants déjà préparés et désinfectés par trempage rapide dans l’eau de Javel diluée, sont plantés dans les trous; on ne laisse apparaître que 8-10 cm du collet. Les plantations très profondes ne sont pas conseillées afin d’éviter la pourriture du collet.
La date de plantation n’a pas beaucoup d’importance, mais elle est en général, située fin été-début automne, ou début printemps. Après la plantation, les apports fréquents d’eau sont nécessaires (une fois par jour).
Plantation
Dans le choix du site de la bananeraie, il faut éviter les zones gélives et ventées, l’eau d’irrigation doit être disponible et de bonne qualité. Avant la plantation, il faut procéder à une désinfection du sol pour lutter contre les nématodes. L’installation des brise-vents est également souhaitable voire indispensable dans les régions ventées. La densité de plantation moyenne sous serre est d’environ 2200 plants/ ha, Elle peut atteindre 2500 à 3000 pieds/ha dans des cas extrêmes. Généralement, on adopte deux modes d’arrangement des plants sous serre:
(1) Lignes simples: espacement de 2,5 m dans tous les sens.
(2) Lignes doubles (jumelées): 1,5 à 2 m dans la jumelée; 4 à 6 m entre les doubles lignes et 1 à 2m entre les plants dans la ligne.
Fertilisation
Les besoins en azote sont importants jusqu’à la floraison puis ils diminuent, tandis que les exigences en potassium sont plus grandes à partir de la différentiation florale qu’en période végétative. Le phosphore est apporté en amendement avant la plantation. Le magnésium est utilisé tout le long du cycle.
Afin de proposer un plan de fumure, pour une densité de 2500 plants à l’hectare et un rendement de 60 tonnes/ha, les doses préconisées d’apport de N, P205, K20 et MgO sont respectivement de 450-600; 100-200, 1600-2400 et 150-200 Kg/ha/cycle. Un apport allant jusqu’à 80T/ha/ an de fumier, en début d’automne de préférence, hâte la croissance végétative, accélère la floraison et permet un raccourcissement de l’intervalle floraison-récolte.
Irrigation
La culture du bananier sous serre exige un apport élevé en eau, soit 1600 à 2000 mm/an. Afin de couvrir les besoins hydriques de la culture, l’irrigation est nécessaire. Au Maroc l’irrigation du bananier sous serre est pratiquée selon deux modes: irrigation gravitaire et localisée (goutte-à-goutte et microjets).
Contrôle des mauvaises herbes
Les mauvaises herbes peuvent constituer un problème puisque le système racinaire du bananier est superficiel. Le désherbage chimique est à éviter à la plantation. La lutte chimique peut être faite lorsque le pseudotronc est formé; on peut utiliser des herbicides tels que le paraquat (gramoxone) à l’allée et à 1,2 m de la ligne de plantation. L’utilisation de mulch (paille ou feuilles de bananier) constitue le meilleur moyen pour contrôler les mauvaises herbes.