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samedi, novembre 23, 2024

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Le Pommier: Une culture de terroir en zones d’altitude

Fertilisation

La fumure organique permet d’apporter, en plus d’une certaine quantité d’éléments fertilisants majeurs, des oligo-éléments indispensables à une croissance et à une fructification correcte et de qualité chez l’espèce. Le fumier contribue également à l’amélioration de la qualité du sol (structure et perméabilité). Les quantités à apporter et la fréquence des apports dépendent du niveau de matière organique dans le sol (le sol est bien pourvu lorsqu’il renferme 3 à 4% de matière organique) et des disponibilités en fumier. Un apport de 10 à 20 t/ha/an peut être suffisant.

La fumure minérale est importante et les quantités d’engrais à apporter dépendent aussi de plusieurs facteurs et surtout de l’élément fertilisant, de l’âge des arbres, de la richesse du sol et du niveau escompté de rendement. Avec une irrigation à la raie, le phosphore et la potasse doivent être apportés en hiver (Décembre-Janvier) en un seul apport et enfouis dans le sol au niveau de la surface mouillée (aplomb de la frondaison des arbres).

En irrigation goutte à goutte, ces éléments doivent être apportés sous forme d’engrais soluble à injecter en apports fractionnés sur toute la période de grossissement du fruit. L’azote est à fractionner également en période de croissance végétative active.

Une estimation des apports peut être approchée par la méthode du bilan qui se base sur les analyses du sol. Celles du végétal permettent de la réajuster et de détecter les carences possibles liées à des contraintes du sol. Selon certains auteurs, les prélèvements, pour produire 1 tonne de pomme, sont de 1,2 à 2,2 – 0,6 à 0,7 – 2 à 3 kg d’élément fertilisant, respectivement pour l’azote, le phosphore, la potasse.

Pour un rendement moyen de 25t/ha on recommande 80 à 100 unités d’azote, à fractionner en plusieurs apports: débourrement-floraison (20%), pleine croissance (60%) et après récolte (20%). Pour le phosphore, 20 à 40 unités à apporter de préférence avant le débourrement. Pour la potasse, 100 à 150 unités à apporter dès la nouaison pour permettre une bonne diffusion dans le sol. Pour les oligo-éléments, il est préférable de les appliquer par pulvérisation foliaire à faible concentration (0.5 kg/hl d’eau).

Irrigation

Le pommier est une espèce exigeante en eau et ses besoins sont estimés à 6000-7000 m3/ha qui doivent être apportés (selon les régions) à partir du mois de mai jusqu’au mois d’octobre.

Le volume d’eau à apporter peut être approché par la méthode du bilan hydrique qui tient compte en particulier de l’ETP (Evapotranspiration potentielle), de la réserve facilement utilisable du sol (RFU) et de l’âge des arbres. Ce bilan peut être calculé hebdomadairement en adoptant un coefficient cultural (Kc) de l’ordre de 0,8 à 0,9 pour un verger adulte.

L’irrigation au goutte à goutte permet une alimentation régulière de la culture en apportant 5 à 10 m3/heure et à des fréquences élevées. La dose à apporter chaque jour doit être calculée pour compenser la consommation de la veille afin que le bulbe d’humectation ne se rétracte d’une façon exagérée. L’irrigation quotidienne est à réaliser en une seule période continue, concentrée durant la période chaude de la journée, et que la dose journalière appliquée soit proche des besoins de la journée.

Protection phytosanitaire

Le pommier est sujet à plusieurs attaques de maladies et de ravageurs. Les plus fréquents sont la tavelure, l’oïdium, les pucerons, le carpocapse, la cochenille et les acariens. La protection phytosanitaire est onéreuse en raison du nombre élevé d’interventions (12 à 20) que nécessite cette espèce. Elle dépend de la situation de chaque verger et des attaques subits la saison écoulée.

Il est difficile d’établir un calendrier de traitement pour toutes les situations. Les éléments présentés dans ce cadre sont à titre indicatif. La protection doit commencer par un traitement cuprique dès la chute des feuilles puis par un traitement à base d’huile blanche au stade gonflement-débourrement des bourgeons.

Pour l’oïdium et la tavelure, des traitements à base de Mancozèbe et de Soufre mouillable sont à envisager en préventif et/ou en curatif en début de printemps (gonflement des bourgeons, nouaison) par temps humide. A partir du mois de mai, jusqu’au début maturité, des traitements insecticides réguliers doivent être envisagés tous les 12 à 15 jours et dépendent de la rémanence et des spécificités du produit.

Quant aux acariens rouges, leur pullulation est plus importante par temps très chaud (chergui). Ses œufs sont à observer en fin d’hiver pour prévoir le traitement de printemps qui peut se faire à base d’huile blanche ou de Clofentezine (Apollo) ou Héxythiazox (Cesar).

Lorsque la moitié des feuilles renferment des araignées, un traitement à base de Tebufenpyrad (Massaï) ou de Pyridabène (Nexter) ou de Propargite (Omite 30 WP) est à envisager. L’efficacité de certaines matières actives est optimale lorsque le pH de l’eau de traitement est légèrement acide (4 à 6).

Toutes ces opérations sont à réajuster en fonction de chaque situation et avec l’appui d’un technicien expérimenté, car l’erreur en arboriculture fruitière n’est n’est pas permise, sinon elle coûtera chère à l’arboriculteur.

Dr Ahmed OUKABLI

INRA, Unité de Recherche Amélioration des Plantes et Conservation des Ressources Phyto-génétiques
Centre Régional de Meknès

Activités du projet ConserveTerra

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