Irrigation
Le besoin en eau de la culture est de 400 mm en plein champ (avec le gravitaire); 250-300 mm sous serre (avec le goutte-à-goutte). L’utilisation du goutte-à-goutte commence à se généraliser même en plein champ. Elle est nécessaire sous tunnel nantais pour avoir de bons rendements. La culture ne doit pas subir de stress hydrique en période florale et post florale.
Fertilisation
On conseille d’inoculer les semences avec une souche Rhizobiale adaptée (à demander auprès des laboratoires de microbiologie). Il n’est pas conseillé d’apporter une fumure de fond (pas de fumier car il laisse le sol creux, pas d’engrais de fond car il retarde la germination des graines). On apporte 10-20 kg N/ha + 60-100 kg P2O5 + 200 kg K2O + 20 kg Mg/ha au stade 10 JAL (jours après levée); c’est la fumure starter qui favorise la fixation symbiotique. Il faut faire une pulvérisation d’engrais foliaire à base de Mo+Zn+Mn un à deux jours plus tard. On procède à 2-3 binages avant la floraison (il ne faut pas déranger les plantes à partir de la floraison). Aux stades 60 et 80 JAL, on apporte chaque fois 30 kg N + 30 kg K2O/ha. Si les cueillettes sont encore prolongées, on fait le même apport au stade 100 JAL.
Principaux ennemis de la culture et méthodes de lutte
Il y a toute une gamme d’ennemis de la culture: insectes (pucerons, mouche blanche, mineuse, araignée), nématodes, maladies (graisse, rouille, oïdium et différentes pourritures) et virus. La meilleure lutte est la lutte intégrée, utilisant à la fois des méthodes culturales (rotation, variétés tolérantes ou résistantes, destruction des mauvaises herbes…) et biologiques (prédateurs d’insectes). Parfois la lutte chimique s’impose; il est conseillé de se conformer aux doses prescrites par le fournisseur afin d’éviter l’utilisation abusive des produits phytosanitaires et de sauvegarder l’environnement.
Récolte, manipulation du produit et conditions de transport (ou d’entreposage)
Au moment des cueillettes, il faut faire attention pour ne pas arracher les plante en tirant la gousse; il faut d’abord la couper par l’ongle ou par un sécateur. La meilleure qualité (extra fin: 4-6 mm de diamètre de section de la gousse) demande des passages fréquents (parfois 2 fois/jour de cueillette). Le fin (6-8 mm de diamètre de section de la gousse) se vend à un prix plus faible. Le moyen (9-10 mm de diamètre) n’a pratiquement pas de succès sur le marché. Le rendement moyen national (extra-fin + fin + moyen) est de 7-10 T/ha en plein champ; 20 T/ha sous tunnels nantais et 25-30 T/ha sous serre ou grands tunnels. Le produit est périssable.
Il est conseillé de l’acheminer le plus rapidement possible à sa destination. En cas d’exportation, il est recommandé de grouper les cueillettes du jour dans un local aéré, abrité et ombragé. Après triage, calibrage et emballage, le produit doit être transporté soit par avion (extra-fin) soit par camion frigorifique (à 4°C et 95 % HR). A des températures plus basses ou plus élevées ou s’il y a fluctuation de température, le produit subit un brunissement, d’abord sur les extrémités puis partout sur la gousse. Il n’est pas conseillé de transporter le haricot filet dans un même camion que la tomate ou autres produits qui n’ont pas les mêmes exigences de température et d’HR que le haricot vert. Lorsque les conditions de conservation sont très favorables, le haricot vert ne perd de sa qualité qu’après 4 à 5 jours.
Prof. Ahmed Skiredj, Prof. Hassan Elattir
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat
Et Prof. Abdellatif Elfadl
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Agadir