Travaux sur le terrain
Les travaux de terrains ont commencé par le choix du site pour l’installation du SAG. Nous avons choisi une parcelle expérimentale située au niveau d’une ferme de la Compagnie Souihla au niveau du Haouz central. Cette parcelle est plantée en agrumes (variété Nour).
Des prélèvements d’échantillons du sol peu évolué d’apport alluvial de la ferme pour la caractérisation initiale ont été effectués à l’aide d’une tarière à cinq niveaux de profondeur: 0-20; 20-40; 40-60; 60-80; 80-100 cm. La collecte des échantillons d’eau a été effectuée avant et après traitement avec le générateur d’acide sulfurique. La parcelle est irriguée quotidiennement par le système goutte à goutte. Les dates de prélèvement du sol sont présentées dans le tableau 1 (voir fichier PDF). Les quantités d’eau apportées quotidiennement sont présentées dans le tableau 2 (voir fichier PDF).
La perméabilité verticale dans les horizons superficiels des sols et la conductivité hydraulique en profondeur des sols ont été mesurées. Trois stations de mesures de perméabilité Muntz et de conductivité hydraulique Porchet ont été réalisées à l’état initial et final.
Les données climatiques provenant de la station de la compagnie Souihla montrent qu’il n’y a pas eu de précipitation durant la période d’expérimentation du 21 Avril au 26 Mai 1999. De faibles précipitations (2 mm le 6 Avril) ont été enregistrées avant l’installation de l’essai.
Les températures moyennes enregistrées pendant les mois d’Avril et Mai sont respectivement 18,8 et 22,4 ºC. Les températures varient entre un minimum de 5,5 ºC et un maximum de 36 ºC pour le mois d’Avril, et un minimum de 7,5 ºC et un maximum de 41ºC pour le mois Mai.
Analyses au laboratoire
Afin d’apprécier la qualité de l’eau d’irrigation, les analyses suivantes ont été réalisées:
pH: mesuré par pH-mètre à électrode de verre.
CE (conductivité électrique): a été mesurée par un conductimètre.
Sels solubles: Les ions déterminés sont Na+, K+, Ca++, Mg++, Cl-, HCO3-, SO4–.
Afin de caractériser les propriétés physico-chimiques des sols étudiés, les analyses suivantes ont été réalisées: pH, CE de l’extrait de la pâte saturée, calcaire total (CaCO3), CEC (Capacité d’Echange Cationique), bases échangeables, bilan ionique de l’extrait de la pâte saturée, granulométrie et réserve utile (RU). L’évolution de la qualité des sols de la parcelle irriguée par l’eau traitée a été caractérisée en mesurant le pH, la CEps (Conductivité électrique de la pâte saturée), le SARps (Ratio d’Adsorption du Sodium de la pâte saturée) et l’ESP (Pourcentage du Sodium Echangeable).
Qualité de l’eau d’irrigation
La qualité de l’eau du barrage, utilisée pour l’irrigation, est présentée dans le tableau 3 (voir fichier PDF).
A partir de ce tableau on peut conclure que:
Selon la classification de l’US Salinity Laboratory Riverside (1954), l’eau utilisée pour l’irrigation est classée en C2 S1. Dans des conditions favorables (bonne perméabilité et drainage), cette eau est de bonne qualité car elle présente un faible danger d’alcalinisation et un risque moyen de salinisation.
Les problèmes liés au bicarbonate et au chlore sont à éliminer.
Qualité initiale du sol
Le sol de la parcelle expérimentale présente une texture équilibrée à fine et une CEC moyenne (11,5<CEC<14,0). Il présente généralement une teneur faible en calcaire (< à 5%). Il est moyennement basique et présente peu de variation avec la profondeur.
La perméabilité de la parcelle est très faible à faible (K: 0,37 à 0,63 cm/h), en raison de la forte teneur en Na+ échangeable (ESP > 15% en surface). Donc, l’accumulation des sels dans cette parcelle est due essentiellement à la remontée des sels par évaporation et à la faible perméabilité que présente ce sol.
La situation initiale, présentée ci-dessus, ne montre pas la vraie situation de la salinité et de la sodicité dans la ferme. Les prélèvements utilisés pour la caractérisation de la situation initiale avant irrigation ont été réalisés sous les goutteurs, donc au centre du bulbe d’humectation. Des prélèvements en dehors du bulbe montrent une concentration plus élevée en sels et des ESP plus élevés (Tableau 4) (voir fichier PDF) pour la même parcelle. En effet, la CE varie entre 6,2 dS/m en surface et 2,7 dS/m en profondeur. L’ESP se situe entre 31% dans les 60 premiers cm et 18,4 % entre 80 et 100 cm de profondeur.
Signalons que la parcelle traitée est aménagée en sillons pour évacuer l’excès de sel et de sodium. Cet aménagement foncier a effectivement réduit la salinité et la sodicité sans pour autant les éliminer. En effet, une parcelle non encore aménagée et non irriguée montrent des valeurs de sodicité et de salinité encore plus graves (Tableau 4). L’ESP est très élevé, il varie de 39,7% en surface à 26 % en profondeur. La CE est également plus élevée puisqu’elle se situe à 10,6 dS/m en surface et 5,3 dS/m en profondeur.
Les observations de terrain montrent que l’infiltration de l’eau est très faible dans ces zones. Donc, le problème de la salinité et de la sodicité dans cette ferme est très sérieux. La stagnation d’eau après les pluies ou après irrigation est un phénomène courant.