Au Maroc, l’élevage du mouton revêt une grande importance économique et sociale. Outre sa contribution de l’ordre de 100 mille tonnes de viande par année, soit plus de 40% de la production nationale de viande rouge et de 25% dans le produit intérieur brut agricole, il offre environ 21,1% du total des emplois agricoles et intéresse environ 60% de la population rurale. Dans plusieurs régions arides et semi-arides (plateau oriental, moyen et haut Atlas, plateau central), le mouton constitue la principale source du revenu chez environ 20% des éleveurs.
Le secteur de l’élevage ovin joue également un rôle moteur pour certaines activités industrielles en offrant de la matière première (100% de la laine et 20% des peaux). La viande ovine est traditionnellement la plus appréciée par la population marocaine et le mouton reste, par excellence, l’animal associé aux fêtes religieuses et familiales. Le cheptel ovin se chiffre, en année normale à environ 17 millions de têtes et se caractérise par une grande diversité d’aptitudes et de localisations géographiques et constitue un atout important dans un contexte de production nationale très fluctuante et quantitativement déficitaire.
Pour répondre à l’objectif fondamental de sécurité alimentaire du pays en protéines animales, la production de la viande notamment ovine doit connaître un accroissement annuel de 2,5%. Pour cela des actions importantes sont nécessaires particulièrement en matière d’amélioration génétique de ce cheptel.
Pourquoi l’amélioration génétique?
Il est connu que la performance d’un animal est déterminée par l’expression de son génotype, par l’influence du milieu dans lequel il évolue et par l’interaction entre ces deux éléments. L’amélioration d’un caractère dans une population animale donnée peut dès lors être réalisée en favorisant l’apparition dans cette population de gènes à effets favorables ou bien en adaptant le milieu pour une expression optimale du génotype.
– L’amélioration de la performance à travers l’amélioration du milieu consiste à éviter les conditions environnementales qui limitent l’expression du caractère. Il convient par exemple de prévenir les problèmes d’ordre sanitaire, alimentaire et les perturbations climatiques souvent nuisibles à l’expression de la plupart des caractères d’intérêt économique. L’amélioration du milieu reste, cependant, ponctuelle si l’effort n’est pas maintenu.
– L’amélioration génétique de la performance consiste à augmenter la fréquence des allèles favorables dans la population et permet de modifier la structure génétique d’une population par la voie de la sélection ou par le croisement. En effet, au Maroc l’amélioration génétique des caractères d’intérêt économique chez le mouton demeure un choix stratégique pour améliorer la productivité, l’efficience de la production animale et la disponibilité en protéines animales, puisque on ne peut pas espérer augmenter les effectifs du cheptel ovin en raison de la dégradation continue du milieu notamment des zones de pâturage, principale source alimentaire du mouton au Maroc.