Résultats
Performances des variétés de blé dur
Variation du rendement
L’analyse de la variance du rendement de vingt deux variétés de blé dur durant les campagnes 1999 et 2000 dans deux sites différents, révèle un effet significatif de l’année, du site, du génotype et de l’interaction ‘génotype x site’. Ainsi, il y a eu différence entre années, entre sites, et entre variétés. L’année 1999 a été plus productive que 2000.
Les variétés ont gardé leur rang dans les deux années, mais par contre, il y a eu changement de rang, selon le site. L’interaction ‘génotype x essai’ significative, a été due en gros à l’interaction ‘génotype x site’, plutôt que ‘génotype x année’. La part de la variation du rendement due à l’interaction ‘génotype x essai’ a été faible, comparée à la variation entre années ou entre sites. Bien qu’il y aie de grandes différences entre les années et les sites, les variétés ont relativement conservé leur rang, indépendamment de l’année ou du site. Les meilleures variétés restaient toujours les meilleures, et les mauvaises restaient mauvaises, indépendamment de l’année. Ceci semble indiquer que le climat du Loukkos est relativement stable, à en juger des résultats de ces essais. L’analyse des moyennes serait un indicateur suffisant pour classer les variétés de point de vue productivité.
Différences entre variétés
Les rendements de blé dur et l’indice de supériorité, qui indique la stabilité dans la haute performance, sont au tableau 1. Les variétés de blé dur les plus performantes, moyenne de 5 essais, ont été, en ordre décroissant, Sarif, BD98A1-16, Ourgh, BD98I1-26, Tarek, Sebou, Yasmine, Anouar, Amjad, Jawhar, BD98A1-18, et BD98A1-19, avec des rendements entre 49,8 et 43,8 qx/ha. La variété témoin Karim a donné 43,5 qx/ha, soit 54% plus productive que l’ancienne variété Oued Zenati (BD2909). La variété Oum Rabia, qui est aussi cultivée depuis quelques années dans la région, a été en moyenne inférieure à Karim d’un quintal. Cette dernière a donné 19,1 qx à Mrissa et 15,9 qx à Rissana, quand les meilleures variétés ont produit plus que le double.
La réponse à l’environnement, représentée par le coefficient de régression des rendements d’une variété et des rendements moyens des essais, indique trois types de réponses (Tableau 1, voir fichier PDF). Les variétés Ourgh, Yasmine, Jawhar, et Sebou, ont une réponse aux intrants supérieure à la moyenne. Elles sont donc plus adaptées aux conditions favorables. A part la variété Amjad, qui a eu une réponse légèrement inférieure à la moyenne (b= 0,85), les autres variétés ont eu des réponses moyennes. La variété Amjad est plutôt adaptée aux conditions moins favorables, alors que les autres sont moyennes dans les deux types de conditions.
Connaissant le type d’environnement, ce sont les variétés à réponse favorable, qu’il faudrait promouvoir dans le Loukkos, à savoir, Ourgh, Yasmine, Jawhar, et Sebou, pourvue que la conduite soit optimale, car ces variétés sont sensibles aux maladies prévalantes dans la région, avec des réponses élevées au traitement fongicide (Tableau 1, voir fichier PDF). Autrement, les variétés à réponse moyenne, peuvent aussi être recommandées pour la région, en attendant la maîtrise des techniques de production, comme Sarif, BD98A1-16, BD98I1-26, Tarek, Anouar, et BD98A1-18. Les variétés BD98A1-16 et Tarek, ont besoin de protection phytosanitaire alors que Sarif, BD98I1-26, Anouar et BD98A1-18, se défendent relativement bien contre les maladies; il n’est donc pas urgent qu’elles soient chimiquement protégées.
Toutes ces variétés sont des obtentions INRA, chez qui la semence pourra être réclamée. Certaines de ces variétés sont déjà disponibles sur le marché comme Ourgh, Yasmine, Jawhar, Sebou, Sarif, Tarek et Anouar. Par contre, BD98A1-16, BD98I1-26, et BD98A1-18, sont au stade final de sélection, et ne seront disponibles qu’après inscription au Catalogue Officiel.
Ces variétés sont toutes de type semi-précoce ou semi-tardive, avec un nombre de jours levée-épiaison de 104 à 109 jours, soit 5 à 10 jours de moins que l’ancienne variété tardive Oued Zenati. Trois autres variétés, à cycle tardif, aussi tardif que Oued Zenati, ont donné mieux que ce témoin mais étaient moins performantes que les variétés à cycle moyen ou précoce.
Ces variétés sont d’excellente qualité semoulière et pastière, à l’exception de la variété Sarif qui était la plus performante. Leur utilisation est dans l’industrie des pâtes (spaguetti, macaroni, couscous, etc…) et semoule (couscous), bien que dans les ménages on en fabrique du pain.