Normes de calcul des quantités d’engrais à apporter
Lorsque le sol est considéré bien pourvu en un élément donné, l’apport ce cet élément est inutile. Si la teneur du sol en cet élément est inférieur à la norme, son apport est nécessaire. Le calcul de la quantité à apporter dépend de plusieurs paramètres dont:
– Le rendement visé;
– Les besoins de la culture;
– La fourniture du sol; et
– Le coefficient d’utilisation apparente.
Pour l’azote
La dose d’azote à apporter peut être calculée comme suit:
Dose (kg N/ha)=(Besoins–Fourniture du sol)/CUA
Besoins = Rendement souhaité x EUN
EUN moyenne = 3,95 kg N/ql
CUA= 60%
La fourniture du sol en azote dépendra du rendement pouvant être réalisé sans apport d’azote. Ce dernier est en moyenne de 35 qx/ha. La relation liant ce rendement est la fourniture du sol en azote est:
Fourniture (kgN/ha)= 3,22 x Rdt (qx/ha)+15,7 R²=0,72
Si le rendement visé est de 35 qx/ha, il n’y a pas besoin d’apporter de l’azote. Le sol peut fournir à la culture les 128 kg N nécessaires pour réaliser ce rendement.
Si l’ingénieur juge que sa parcelle ne peut pas lui produire 35 qx/ha sans apport d’azote, il peut choisir le rendement qui convient et utiliser la formule sus-mentionnée pour estimer la fourniture du sol.
Il serait intéressant dans l’avenir de chercher une relation entre la quantité d’azote absorbé par la culture sans apport d’azote et un des indices de fertilité azotée des sols autres que le N minéral initial.
Ainsi, pour un rendement visé de 50 qx/ha, la dose d’azote à apporter est de 116 kg N/ha. Cette dose est du même ordre de grandeur que les doses optimales trouvées dans cette étude pour les essais qui ont répondu à l’apport d’azote (98 à 155 kg N/ha).
Pour la fertilisation azotée des céréales dans le Gharb, il n’est pas nécessaire de faire l’analyse de N minéral dans le sol. Pour un rendement moyen de 50 qx/ha, une dose de 120 kg d’azote serait suffisante.
Pour le phosphore
Lorsque la teneur du sol en phosphore assimilable est inférieur à 16 mg P2O5/kg de sol, l’apport du phosphore est nécessaire. La dose de phosphore dépendra du rendement souhaité. Ainsi, pour un rendement souhaité de 50 qx/ha, les besoins de la culture s’élèvent à 50 x EUP = 50 x 0,74 = 37 kg P2O5/ha. Cependant, la dose optimale déterminée pour le site 1 est 80 kg P2O5/ha. Cette valeur est plus de 2 fois supérieure par rapport aux besoins de la culture. Cette différence vient du fait que le coefficient d’utilisation apparente du phosphore apporté est très faible (< 30 %) et peut même être négatif. Ceci veut dire que seulement une faible fraction de P2O5 apporté est absorbée par la culture durant une campagne agricole. Le reliquat s’accumule dans le sol. C’est ce phosphore accumulé dans le sol d’année en année qui peut facilement être libéré lorsque la concentration de la solution du sol devient faible.
Comparativement aux besoins de la culture du blé, les sols Dehs du Gharb ont des capacités de libération très élevées en cet élément. Cette libération (fourniture) est reliée au rendement par la relation suivante:
Libération (kg P2O5/ha)=0,02 Rdt²- 0,53 Rdt+14,8 R² = 0,70
Le calcul de la dose de P2O5 à apporter peut se calculer de la même manière que pour l’azote. Le Coefficient d’utilisation apparente maximal du phosphore est en moyenne de 16,5 dans nos essais. Sans apport de phosphore, le rendement moyen est de 39 qx/ha (Tableau 4, voir fichier PDF). La quantité de P2O5 pouvant provenir du sol est estimée par la formule sus-mentionnée à 24,5 kg/ha.
Pour 50 qx/ha, la dose à apporter serait de:
[(50x 0,74–24,55)/0,165] = 75,5 kg P2O5/ha
C’est à peu près le double des besoins de la culture. Cette valeur est très proche de la dose optimale calculée pour le site 1 (80 kg P2O5/ha).
Pour le potassium
Le blé n’a pas répondu à l’apport du potassium dans les sols Dehs du Gharb. Son apport est inutile lorsque la teneur en potassium échangeable est > 140 mg K2O/kg. A travers les analyses disponibles, il est très rare de trouver des sols Dehs ou Tirs ayant des teneurs en K2O échangeable < 140 mg/kg.