Contribution de l’irrigué
Un des axes de développement des cultures oléagineuses annuelles au Maroc serait le développement de ces cultures en irrigué pour améliorer leur rendement et stabiliser leur production. Sans trop bouleverser les assolements actuels, le tournesol pourra être cultivé en dérobé, après une culture principale. Dans un souci d’économie de l’eau d’irrigation, les semis d’hiver sont souhaitables à moyen terme.
En dérobé, le semis du tournesol en irrigué est retardé par rapport à la saison habituelle de la culture. Des résultats de recherche montrent qu’au Gharb, le retard du semis en irrigué entraîne une réduction de rendement et une diminution de la teneur en huile (Tableau 2, voir fichier PDF). La réduction du rendement est due au raccourcissement du cycle.
L’analyse de la situation actuelle des cultures oléagineuses dans les grands périmètres irrigués (Gharb, Moulouya, Tadla, Loukkos et Doukkala) montre que le tournesol est la principale culture oléagineuse. Cette culture a pu assurer sa continuité dans le Gharb et le Loukkos et s’est récemment substituée au soja dans les Doukkala (1996-97) et le Tadla (1997-98).
Au niveau des périmètres irrigués, la conduite du tournesol sous irrigation est une pratique très récente (Tableau 3, voir fichier PDF). Au Loukkos, la totalité de la superficie du tournesol est conduite en Bour. La superficie du tournesol ayant pu être irriguée est de l’ordre de 10.000 ha au Gharb, 3000 ha en Moulouya, 3.000 ha au Doukkala et 500 ha au Tadla. Cependant, avec la sécheresse des dernières années, le tournesol n’a pu se développer pleinement au niveau des périmètres irrigués, et on assiste à une régression voire un abandon (Moulouya et Tadla). L’attaque des moineaux constitue un frein au développement du tournesol tant qu’une superficie critique n’est pas atteinte. De même, selon une étude au périmètre irrigué du Moulouya, le tournesol n’est parmi les cultures rémunératrices (6.474 dh/ha contre 13.000 dh pour la betterave, 20.000 dh pour la luzerne et 25.000 dh pour la tomate). Le tournesol est cependant plus rémunérateur que le blé tendre (4.500 dh/ha).
La culture du tournesol en irrigué manque cruellement de références techniques pour sa conduite, aussi bien pour la production d’huile que pour la graine de bouche. La conduite du premier type vise l’augmentation du rendement en huile alors que le second type vise des rendements grains importants mais avec de gros grains. Les précédentes recherches ont surtout mis l’accent sur la culture pluviale.
Les programmes de développement du tournesol irrigué visent la couverture du potentiel de superficie et l’amélioration du rendement. Pour ce faire, les ORMVA ont adopté des stratégies d’action qui touchent les aspects techniques, économiques et organisationnels. La réalisation de ces programmes va permettre d’atteindre des superficies et des rendements importants. Ainsi, le potentiel de production de la culture du tournesol dans ces périmètres sera de l’ordre de 200.000 tonnes/an (Tableau 4, voir fichier PDF).