Définition du semis direct
Le travail du sol a pour rôle essentiel d’obtenir un état structural nécessaire à une bonne germination et un développement racinaire normal indispensable pour l’alimentation hydrique et minérale des cultures. L’agriculteur, en faisant subir au sol momentanément l’action des outils de travail du sol, vise plusieurs objectifs: l’enfouissement des débris de cultures, l’ameublissement de la couche arable, la préparation du lit de semence, la maîtrise des mauvaises herbes et des maladies, l’incorporation des amendements et des fertilisants et la correction de certaines contraintes physiques ou chimiques dans le profil. Toutefois, l’ensemble de ces objectifs peut être réalisé sans labour.
Les labours simplifiés, dits aussi de conservation, ont été pratiqués en Mésopotamie, dans la vallée et le delta du Nil en Egypte et en Amérique du Sud par les agriculteurs indigènes pendant des milliers d’années. Ils datent des temps de la révolution néolithique (6500 ans). Les fermiers se servaient seulement d’une branche pour creuser le sol, y mettaient la graine puis la couvraient par la terre.
Le système de labour simplifié du sol comprend un gradient continu allant de la réduction du nombre de passage d’outils aratoires jusqu’à l’élimination complète de toute action mécanique sur le sol. La perturbation ou la manipulation du sol doit respecter la présence d’un mulch d’au moins 30% de sol couvert et l’élimination de toute action de retournement ou mixage des horizons. Il s’agit surtout de l’utilisation d’outils à dents ou à lames. La situation extrême est le zéro-labour ou semis direct.
Dans le système de semis direct, les opérations culturales se limitent à l’ensemencement de la culture. Un seul passage du semoir dépose les semences et les engrais dans le sol. Les résidus de culture demeurent à la surface du sol, assurant ainsi une protection contre l’érosion.
Le labour classique ou conventionnel est caractérisé par deux aspects principaux absents sous semis direct: le retournement et la fragmentation des horizons arables. Ceci implique une accumulation des résidus de culture en surface et une évolution naturelle de la structure du sol. Ainsi, il y aura création avec le temps d’un profil spécifique du semis direct.