Normes et sécurité de travail liées à l’entretien des stations de pompage
Le lieu et l’environnement du travail ne doivent pas être nuisibles pour la santé des agents. Dans un lieu de travail, comme les stations de pompage, on doit assurer d’une manière continue et systématique la sécurité et la santé des agents. Pour atteindre cet objectif, un certain nombre d’éléments relatifs à l’environnement du travail sont à observer de plus près.
L’ergonomie
L´ergonomie a souvent été oubliée dans nombre de réalisations, notamment industrielles, par souci économique. Dans certains cas, l’ergonomie paraissait comme un luxe. En fait, il n’est pas naturel d’avoir mal au dos et aux épaules en effectuant un travail. Beaucoup de gens souffrent de ces maux, sans raison valable, mais uniquement par mauvaise habitude acquise durant le travail. Un des aspects les plus courants est de travailler dans des atmosphères désordonnées et qui occasionnent des accidents. La satisfaction dans le travail et le bien être dans le lieu de travail sont nécessaires, non seulement pour assurer un bon rendement mais aussi pour affronter les concurrences des années à venir.
Les accidents de travail
Le but est de réduire, au fil des années, le nombre d’accidents de travail. Les statistiques actuelles montrent que le secteur de l’agriculture n’est pas le plus meurtrier, au point de vue des accidents. Cependant, cette situation risque de changer, vue le développement de la mécanisation dans le monde agricole et rural.
Il est donc nécessaire de rester vigilant quant à l’utilisation des machines d’une manière générale et surtout les machines tournantes. Nous pouvons tous remarquer qu’à l’heure actuelle il y a encore des accouplements pompe-moteur nus et des cardans qui tournent sans caches. Les coûts additionnels ne doivent pas freiner les bonnes manières de la prévention. Aussi, il faut faire appel aux professionnels pour effectuer les réparations nécessaires.
Le Recensement Général de l’Agriculture (RGA) de 1996 avait fait ressortir une évolution remarquable des groupes moto-pompes par rapport au recensement de 1974. En effet, le nombre de moto-pompes est passé de 3.900 à 154.000 unités, soit une augmentation annuelle de 7.000 unités. Ceci veut dire que désormais, les règles élémentaires d’utilisation ainsi que les règles de sécurité doivent être vulgarisées d’une manière rigoureuse.
Les accidents les plus fréquents sont d’origine électrique:
– beaucoup d’accidents ont résulté, suite à un contact soit au niveau de la station de pompage ou dans le périmètre irrigué;
– la vidange d’une conduite levée au ciel qui touche un poteau électrique occasionne des chocs sévères;
– un asperseur qui arrose une ligne électrique est un danger pour toutes les personnes qui sont en contact avec l’ensemble du réseau;
– les moteurs électriques doivent être reliés à une (bonne) terre et avec des fils bien dimensionnés. Des cas d’accidents sont arrivés en touchant un moteur électrique;
– pour éviter les chocs électriques, dus à un système d’irrigation, il est conseillé d’inspecter les lieux et d’évaluer le potentiel des accidents afin de les éviter.
Les bruits internes
Les machines tournantes engendrent inévitablement des bruits plus ou moins forts. Malheureusement, les techniciens qui travaillent dans des enceintes fermées ne sont généralement pas responsables de la conception des bâtiments et encore moins de celle des machines. De ce fait, le rendement ainsi que la santé des personnes peuvent être affectés sérieusement lorsque le seuil limite toléré du bruit en décibels (db) est dépassé. Les normes actuelles font une grande distinction entre les limites du bruit dans les zones industrielles et les zones rurales. Dans les zones industrielles, les limites sont hautes vu qu’il est difficile de réduire les bruits. En général, le seuil de 80 db ne doit pas être dépassé. Les mesures en db à l’extérieur des bâtiments doivent être de 45 db le jour en semaine, 40 db de 20 à 22 h et 35 db de 22 à 6 h.
L’exercice d’urgences
Pour améliorer la capacité d’intervention en cas d’éventuelles urgences, les agents doivent s’entraîner régulièrement sur les schémas d’urgences. Ces entraînements ont pour objectifs de montrer comment lutter efficacement contre l’incendie, comment exécuter l’évacuation, les premiers soins, et la marche à suivre, y compris les numéros de téléphones à appeler en premier lieu. Il est recommandé d’effectuer l’exercice de l’urgence une fois par an, afin de rappeler les phases à suivre et tester le matériel installé pour la lutte contre les incendies.
Par Prof. Mohammed AZOUGGAGH
Département de Machinisme Agricole
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II