Si les pouvoirs publics ont déployé beaucoup d’efforts pour la mobilisation de l’eau et son utilisation pour l’irrigation, l’efficience d’utilisation de cette eau, en termes de quantité de produits agricoles par m3, demeure relativement faible par rapport au potentiel de production. La valorisation des équipements hydro-agricoles, réalisés dans les périmètres irrigués du Maroc, passe nécessairement par l’amélioration des rendements des principales cultures pratiquées. En plus de l’utilisation rationnelle de l’eau au niveau de la parcelle, l’efficience d’utilisation de cette eau exige l’adoption d’une mise en valeur intensive basée sur des itinéraires techniques adaptés aux conditions pédo-climatiques et socio-économiques locales et respectueuses de l’environnement. La fertilisation raisonnée est l’une des techniques permettant de mieux valoriser l’eau d’irrigation et de réduire le risque de pollution des eaux.
Dans le sens de la durabilité, la fertilisation minérale des cultures est une technique qui permet de maintenir et/ou améliorer la fertilité des sols pour une productivité optimale. Cependant, l’utilisation rationnelle des engrais est basée sur la connaissance de la richesse initiale du sol en éléments fertilisants, du type de sol qui influence la disponibilité de ces éléments aux plantes et du niveau de rendement souhaité et compatible avec les conditions du milieu.
La zone d’action de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Gharb (ORMVAG) est l’une des principales région irriguées du Maroc ayant un haut potentiel de production. Conscients de l’importance des analyses de sols, les agriculteurs consultent de plus en plus le laboratoire d’analyses de l’ORMVAG. Les demandes d’analyses du sol, en vue de la fertilisation raisonnée, n’ont cessé d’augmenter. D’après les statistiques du laboratoire susmentionné, les déterminations analytiques ont passé de 538 en 1992 à 4.000 en 1997. Si la réalisation des analyses ne pose généralement pas de problème majeur, leur interprétation se trouve handicapée par le manque de normes régionales adaptées aux sols et aux cultures pratiquées. Le recours aux normes internationales ou à l’expérience des ingénieurs de l’ORMVAG est de mise. Ainsi, la nécessité d’élaborer des normes d’interprétation des analyses du sol dans la région et pour les principales cultures, tels que le blé et le tournesol, s’impose avec acuité.