Le semis
En règle générale, le semoir choisi doit permettre de réaliser la préparation du sol définitive, en produisant de la terre fine et en réaménageant la structure superficielle autour de la graine. Il doit offrir un système de contrôle de la profondeur fiable. Par exemple, pour suivre les irrégularités du sol, le montage de l’élément semeur sur « parallélogramme » est un procédé permettant d’assurer sa stabilité et son indépendance. Le tassement localisé de la semence pourrait être assuré par une roue plombeuse fixée juste derrière l’organe ouvreur. Notons, cependant que pour chaque type de sol, il faut rechercher la combinaison d’organes la plus appropriée.
Le semis à plat
Les semoirs actuels sont équipés d’une très large gamme de systèmes d’enterrage. Les constructeurs de ce type de matériel proposent diverses combinaisons d’éléments composés de chasse-mottes, rouleaux, roues, herses, griffes, socs en étrave, et socs piocheurs (Fig. 5, (voir fichier PDF)).
En général, pour le cas de la betterave monogerme, un semoir doit essentiellement répondre à deux objectifs:
– Assurer une levée rapide et homogène, rôle des organes de mise en terre, de plombage et de recouvrement;
– Assurer une répartition régulière et précise des graines qui doivent, tant pour les nues que pour les enrobées, se prêter parfaitement à cette opération.
Deux grandes catégories de semoirs monograines sont offerts sur le marché, notamment:
Les semoirs équipés de distributeurs mécaniques exigent une qualité de présentation de la graine plus élevée que ceux à distributeurs pneumatiques. Par contre, ils sont généralement plus précis, surtout pour ceux d’entre eux qui possèdent des rotors animés d’une rotation rapide. On leur réserve l’utilisation des graines enrobées.
Les semoirs pneumatiques, généralement choisis pour leur polyvalence, peuvent utiliser des graines plus irrégulières et permettent généralement de semer sans difficulté des graines nues.
La vitesse d’avancement a également une influence sur la régularité du semis: Plus le distributeur est animé d’une rotation lente, plus une vitesse d’avancement élevé du semoir aura tendance à détériorer la régularité du semis. En général, on préconise une vitesse de travail variant entre 5 à 7 km/h selon le type de semoir et la qualité de la préparation du lit de semence.
Le semis sur billons ou sur planches
Pour répondre aux problèmes posés par l’irrigation gravitaire au niveau de certains périmètres, entre autres une conduite difficile de l’irrigation, un écoulement de l’eau hétérogène au niveau parcellaire, un transport du sol et des semences, et un risque de formation de croûtes de battance, l’APPSG, l’ORMVAG, l’AMSP et la SUNABEL ont financé une étude ayant pour objectif de développer des techniques de semis mécaniques sur billons ou sur planches « Association Semoir-Billonneur ». Pour sa phase de réalisation et d’expérimentation, cette étude a été confiée au Département de Machinisme Agricole de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II. La phase d’industrialisation a été conduite en étroite collaboration entre l’IAV Hassan II et la Compagnie Marocaine Industrielle et Commerciale. Cette machine permet de réaliser en un seul passage du tracteur la confection de billons ou de planches et l’opération de semis sans altérer le lit de semence en remontant ou rejetant des mottes ou de la terre sur les lignes de semis. De même, selon le type de culture envisagée, l’association du billonneur au semoir offre la possibilité de semer soit en lignes jumelées, soit en lignes simples (Figure 6, (voir fichier PDF)).
Dans le périmètre irrigué du Loukkos, certains agriculteurs betteraviers confectionnent sur leurs parcelles des planches d’environ 1,10 m de largeur par l’intermédiaire de deux corps billonneurs montés sur une barre porte-outils. Du fait de cette largeur, un semoir équipé de trois éléments semeurs peut réaliser un semis de trois lignes espacées chacune de 35 cm sans pour autant détruire la planche. Notons toutefois que les rigoles ainsi confectionnées ne sont pas destinées à l’irrigation gravitaire, mais au drainage superficiel de la parcelle. De même, cette technique nécessite deux passages du système tracteur-outil pour réaliser les opérations de billonnage et de semis. Ceci engendre un tassement double du sol et augmente les coûts de production (carburant et main d’œuvre). Enfin, l’espacement réduit des trois lignes de semis complique les opérations de traitement phytosanitaire, particulièrement lors d’un feuillage dense.
La fertilisation
La betterave à sucre, multigerme ou monogerme, est une plante qui se distingue des autres, par une grande consommation en éléments minéraux notamment l’azote, le potassium et le phosphore. En effet, une récolte de betterave à sucre prélève par tonne de racines 4 à 4,5 kg d’azote ; 1,5 à 2,5 kg de phosphore et 6 à 7 kg de potassium. Cependant, l’enfouissement des feuilles et des collets au sol restitue à ce dernier par tonne de racines récoltées 1,75 à 2,5 kg d’azote ; 0,5 à 1,25 kg de phosphore et plus de 2,5 kg de potassium. Toutefois, les besoins de la betterave en éléments minéraux, dépendent du niveau de production escompté.