Comment se développent les mouches blanches?
Les mouches blanches passent par six stades de développement (Photo 5, voir fichier PDF): un stade œuf quatre stades larvaires et un stade adulte. A la naissance, la jeune larve « mobile » est active pendant quelques heures à la recherche d’un endroit pour se nourrir. Une fois installée, la larve perd ses pattes et devient définitivement im-mobile. Au deuxième stade, la larve est aplatie et transparente et donc difficilement distinguable par un observateur ordinaire. Enfin, au quatrième stade, la larve secrète de la cire et dés l’apparition des yeux rouges, l’insecte est nommé pupe. En effet, la larve ne mue pas mais sa physionomie change. Le dernier stade larvaire ne se nourrit pas, c’est pourquoi certains l’appellent « fausse pupe ».
L’aleurode adulte se développe dans la pupe qui prend la couleur blanchâtre. Les adultes des aleurodes possèdent deux paires d’ailes et leur corps est couvert d’un duvet blanchâtre et cireux.
L’adulte est le stade le plus facile à observer sur les plantes. La grande homogénéité de sa morphologie, quelle que soit l’espèce, ne permet toutefois pas une identification aisée. Sur le terrain, le stade adulte se reconnaît facilement à sa couleur, toujours blanchâtre, à sa petite taille et à sa relative mobilité.
Comment différencier entre les deux espèces de mouche blanche
Aleurode des serres
Le puparium est de forme ovale, arrondi postérieurement. Les parois latérales sont droites et placées perpendiculairement au support (Photo 6, voir fichier PDF). On note la présence d’expansions cireuses dorsales (à ne pas confondre avec des soies). L’adulte au repos présente des ailes presque parallèles sur l’abdomen, elles, sont jointives dorsalement et arrondies postérieurement.
Aleurode du coton
Le puparium est, en vue latérale, de forme plutôt aplatie, les bords latéraux sont obliques. Il présente 7 paires de soies dorsales; les soies sont plus longues (Photo 7, voir fichier PDF). Au repos, les ailes de l’adulte sont tenues en toit mais ne sont pas complètement jointives dorsalement; la partie distale de l’aile apparaît ainsi plus ou moins pointue.
Quels types de dégâts causent les mouches blanches ?
La succion de la sève par les larves et les adultes de mouches blanches entraîne des dégâts directs se traduisant par une diminution de la vigueur. Les mouches blanches injectent une salive durant le processus de nutrition. Cette salive contient des enzymes et des toxines qui perturbent les processus physiologiques des plantes. Ces perturbations peuvent être à l’origine d’une maturité précoce et d’une coloration irrégulière des fruits de tomate ou de poivron. Ces mêmes toxines sont aussi à l’origine de l’aspect argenté des feuilles de la courgette. Selon la plante hôte, des symptômes variant d’une simple chlorose jusqu’à la déformation des fruits peuvent être observés. Des niveaux de populations importants peuvent causer la mort des plantes.
Les dégâts indirects sont beaucoup plus importants. Ces derniers sont de deux types: développement de la fumagine et transmission de maladie virale.
Le miellat est abondamment excrété par les mouches blanches en raison de leur régime alimentaire liquide. Ce miellat très riche en sucre est favorable au développement d’une maladie à champignon, appelée fumagine. Cette dernière, par sa couleur noire, a un effet négatif sur la photosynthèse et peut être la cause d’importants écarts de triage en post récolte.
Un dégât indirect, mais de première importance, est représenté par la transmission de viroses. Cette faculté explique à elle seule la gêne croissante que représentent les mouches blanches au Maroc. Les mouches blanches transmettent surtout des géminivirus dont le plus préoccupant actuellement est le TYLCV, transmis par Bemisia sur tomate.