Comment le virus est transmis par la mouche blanche ?
La transmission du virus TYLC par Bemisia se fait selon le mode persistant. Le virus étant essentiellement concentré au niveau du phloème. Le temps minimum d’acquisition du virus par B. tabaci à partir d’une plante infectée est d’environ 15 minutes à une heure. A partir du moment où l’acquisition du TYLCV a lieu, il faut approximativement 20 heures pour que la mouche blanche puisse transmettre le virus. Une fois la mouche blanche est virulifère elle le restera non seule-ment pendant toute sa vie mais pourra le transmettre à sa descendance pendant au moins deux générations. La mouche blanche a besoin de se nourrir au moins pendant 30 minutes ou plus sur une plante saine pour pouvoir transmettre le TYLCV. Il est donc évident que le processus de transmission du virus TYLC par B. tabaci permet suffisamment de temps à plusieurs insecticides pour agir sur le vecteur avant qu’il ne transmette le virus.
Mesures de lutte contre la mouche blanche et le TYLCV
Production de plantules
Les plantules maraîchères doivent être produites dans une pépinière où les règles sanitaires sont de rigueur. Il va sans dire qu’une telle pépinière doit être absolument insectproof (filet 10*20), doit utiliser des semences certifiées et doit suivre un programme de production et de protection phytosanitaire très rigoureux.
Produire ses propres plantules nécessite un minimum de technicité. Si cela n’est pas possible, il est recommandé de s’adresser à des pépiniéristes spécialisés (Photo 8, voir fichier PDF), qui garantissent la qualité sanitaire requise. Dans tous les cas, que les plantules soit produites par l’agriculteur lui-même, ou proviennent d’une pépinière commerciale, il est important de veiller au maintien de cette qualité sanitaire des plantules depuis leur départ de la pépinière jusqu’à la transplantation. Exposer les plantules en plein air même pendant de courtes périodes peut être à l’origine d’infestations fortuites par les ravageurs ou les vecteurs.
Préparation de la serre de culture
A la fin de la production, une serre doit être débarrassée de l’ancienne culture après avoir réalisé un traitement avec un insecticide de choc. Cette mesure a elle seule, si adoptée par les producteurs, épargnerait les mauvaises surprises à leurs voisins, qui eux se trouvent parfois en phase de plantation et donc très vulnérables aux migrations de mouches blanches virulifères.
Quand l’ancienne culture est éliminée, les mouches blanches (larves et pupes) sont également éliminées. Les adultes qui volent finissent par mourir de faim et de chaleur dans une serre vide. Ceci est possible uniquement si toutes les mauvaises herbes sont soigneusement éliminées. Idéalement, pour les cultures sous serre, il faut prévoir une période de vide sanitaire (1 à 2 mois) et procéder à un traitement insecticide de la serre une semaine avant l’installation de la nouvelle culture, pour assurer un bon départ.
Observation des plantes
Commencer votre surveillance toujours en observant la totalité de la culture pour voir s’il y a une différence de couleur, vigueur ou taille des plantes d’une par-celle ou d’une serre à une autre. Quand on localise des plantes ou des lignes anormales, on observe de plus près pour examiner la présence d’insectes, acariens, nématodes ou maladies.
Généralement, les plantes situées près de l’entrée de la serre, en bordure ou en fin de lignes sont généralement les premières à être infestées. Dans le cas particulier du TYLCV, on a constaté que les premiers symptômes sont généralement exprimés par les plantes situées dans les endroits chauds de la serre (milieu par exemple).
L’examen ne doit pas concerner uniquement les plantes mais aussi le filet, le SAS et les mauvaises herbes à l’intérieur ou à la proximité de la serre.