Exemple d’optimisation de l’utilisation des engrais: Fertilisation de la betterave à sucre dans le Tadla
Problème: Résultats de l’enquête de 200 exploitations (1995-96)
– Apport moyen d’azotepour la betterave à sucre: 340 kg N/ha.
– Excès d’azote apportés à cette culture au niveau du périmètre: 1300 tonnes d’azote (près de 5 millions Dh), donc gaspillage des ressources et risque de pollution nitrique des eaux souterraines.
– Les apports d’azote sont faits à des moments qui ne coïncident pas avec les besoins de la culture:
— Engrais de fond: 5 qx/ha de 26-21-0, soit près de 130 kg N/ha,
— Engrais de couverture: presque exclusivement, apports d’urée qui s’étalent jusqu’à des moments très tardifs dans le cycle de la culture.
Méthode de travail
1ère étape: Démonstrations sur des parcelles d’agriculteurs (1996-97)
9 champs d’agriculteurs répartis à travers le périmètre ont été divisés en deux parcelles:
– Parcelle démonstration:
— Apport de 40 kg N/ha et 40 kg P2O5/ha au semis,
— 100 kg N/ha au démariage et 100 kg N/ha à la mi-saison.
– La deuxième parcelle a été fertilisée par l’agriculteur selon sa pratique.
2ème étape: Dissémination partielle des résultats (1997-98)
– En collaboration avec le Comité Technique Régional du Sucre du Tadla, apport total de 218 kg N/ha:
— 3 qx/ha de 19-38-0 (ASP) au semis,
— 2 qx/ha d’urée au démariage et
— 1,5 qx/ha d’urée entre 90 et 120 jours après le semis.
– Application de cette formule chez 1.048 agriculteurs du périmètre.
3ème étape: Généralisation des résultats (1998/99) sur 18.000 ha
Pour améliorer la rentabilité de betterave à sucre, apport de 214 kg N/ha:
— 2,5 qx/ha de 18-46-0 (DAP) avant le semis (disponible et moins cher que l’ASP),
— 1,5 qx/ha d’urée au démariage et
— 3 qx/ha d’ammonitrate entre 90 et 120 jours après le semis.
Résultats du programme
– Réduction des apports d’azote de 30% par rapport à la pratique des agriculteurs.
– Réductions plus importante de l’azote apporté au semis: en accord avec la cinétique d’absorption de l’azote par la betterave à sucre.
– Productivité améliorée de la culture.
– Réduction du coût des engrais sans détérioration de la productivité de la betterave à sucre.
– Réduction très importante de plus de 54% des excès d’azote et donc préservation de l’environnement.
Dr. Lhoussaine MOUGHLI,
Professeur à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II