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Sécurisation de la Production Céréalière à 60 Millions de Quintaux (Maroc, 1999)

Introduction

La céréaliculture occupe une place prépondérante dans l’agriculture nationale. Elle couvre 5 millions d’hectares, soit 70% de la Superficie Agricole Utile. Sa production connaît des fluctuations inter-annuelles très marquées par suite des sécheresses de plus en plus fréquentes durant cette décennie. Si en année de bonne pluviosité, la céréaliculture arrive à extérioriser les progrès réalisés en matière d’amélioration de la productivité (100 millions qx en 1995-96), la difficulté réside dans la maîtrise des années sèches (18 millions qx en 1994-95) (Tableau 2, voir fichier PDF).

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Ces fluctuations accentuent la précarité des populations rurales, aggravent les importations de céréales et se répercutent sur le taux de croissance de l’économie nationale. Ainsi:

  • Les valeurs des productions céréalières varient de 1 à 5 (22,6 Milliards Dh en 1996 contre 4,5 Milliards Dh en 1995);
  • Le volume des importations est passé de 8 millions Qx en moyenne au début de la décennie 70 à 35 millions Qx en moyenne durant les trois dernières années. Cette situation s’est aggravée pour le blé dur et l’orge, dont les parts des importations dans la satisfaction des besoins intérieurs ont considérablement augmenté.
  • Le PIB Agricole a chuté en 1995 de 40%, ce qui a entraîné une baisse du PIB de 12,4% dont 7,3% à travers les effets directs et 5,1% à travers les effets indirects. En 1996, le PIBA a augmenté de 58% engendrant un accroissement du PIB de 14%.

Compte tenu des accidents climatiques inéluctables, le Maroc reste donc confronté à la nécessité de garantir sa sécurité alimentaire, sécuriser les revenus des agriculteurs et réduire l’amplitude de variation du taux de croissance de l’économie nationale.

Par ailleurs, il y a lieu de noter que durant les années de sécheresse, qui deviennent de plus en plus fréquentes, les céréales enregistrent des niveaux de rendement très faibles, alors que certaines exploitations agricoles (étatiques, privées) réalisent, sous les mêmes conditions, des rendements largement supérieurs à ceux enregistrés au niveau national et même régional. En outre, les rendements moyens obtenus en irrigué, qui subissent faiblement la contrainte climatique, restent relativement faibles en comparaison avec ceux obtenus au niveau des exploitations performantes.

Cette situation laisse présager qu’il serait possible de sécuriser un niveau de production céréalière dépassant largement celui obtenu actuellement en année difficile et ce moyennant la généralisation du savoir faire acquis au niveau des exploitations performantes, la réduction des coûts de production et la garantie des débouchés.

A ce titre, le Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes a élaboré un Programme de Sécurisation de la Production Céréalière à un niveau de 60 millions qx dont la réalisation s’étalera sur une période de 3 ans.

Objectifs du programme

L’objectif principal fixé par le Programme consiste en la maîtrise progressive des années sèches pour relever le défi de la sécurisation de 60 millions de quintaux de céréales (sauf en cas de sécheresse extrême) à travers l’extériorisation du potentiel de production sécurisable en année sèche, des zones irriguées et Bour favorable, en agissant sur les principaux leviers d’amélioration de la productivité.

Potentiel céréalier en année sèche

La production potentielle en irrigué a été estimée à 15 millions de qx, sur la base d’une superficie de 300.000 ha et d’un rendement moyen de 50 qx/ha.

En Bour, sur la base des cartes des périodes végétatives en années sèches, des rendements potentiels des céréales observés sur le terrain, d’une part, et des séries statistiques des superficies emblavées en céréales, d’autre part, le potentiel de production en année sèche a été estimé à 63 millions de quintaux (Tableau 7, voir fichier PDF).

Ainsi, le potentiel de la production céréalière globale en année sèche serait de l’ordre de 78 millions de quintaux.

Production sécurisable

La production sécurisable proviendrait essentiellement de l’irrigué (300.000 ha) et du Bour à haut potentiel céréalier (1,6 million ha situé en Bour favorable, Bour intermédiaire et certaines zones de montagne). Elle est estimée à hauteur de 60 millions de quintaux, répartis comme suit (Tableaux 1 et 3, voir fichier PDF):

  • Irrigué: 15 millions qx correspondant à la production potentielle,
  • Bour à haut potentiel: 32 millions qx correspondant à un rendement potentiel moyen de 20 Qx/ha;
  • Autres zones Bour: 12 millions qx correspondant à une superficie de 2,4 millions ha (60% de la superficie céréalière) et un rendement moyen d’environ 5 qx/ha.

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