Introduction
La céréaliculture constitue la principale activité au niveau de la campagne marocaine. Elle couvre une superficie estimée à plus de 5 millions d’hectares, soit 80% des terres cultivées, et concerne près d’un million et demi d’exploitations agricoles. Cette importance au niveau de la superficie emblavée reflète le rôle que revêtent les céréales et leurs dérivées dans l’alimentation humaine à l’échelle nationale. En effet, ces produits fournissent 70% des besoins calorifiques et 75% des besoins protéiques.
Cependant, depuis l’indépendance, le Maroc a connu un déséquilibre entre le taux d’accroissement de la population et celui de la production céréalière. Ce déséquilibre a généré un déficit céréalier systématique qui n’a cessé d’augmenter pour atteindre environ 25 % des besoins du pays.
Pour faire face à ce déficit céréalier, l’accroissement de la production doit être réalisé par l’amélioration du rendement, étant donné que les superficies emblavées semblent atteindre leur maximum. Les rendements moyens réalisés restent faibles: 10 à 12 qx/ha et loin du potentiel offert par le milieu.
Dans ce sens, plusieurs travaux ont été conduits dans l’objectif de diagnostiquer la conduite des céréales et d’élaborer des itinéraires techniques adaptés aux différentes régions du pays. Il ressort de ces travaux que l’accroissement du rendement dans les zones bour est limité par la faiblesse des précipitations, la non généralisation du désherbage chimique et de la fertilisation, notamment azotée.
La possibilité de surmonter l’obstacle climatique dans les zones irriguées a donné naissance, après la sécheresse des années 80, à l’opération intégrée de blé tendre visant la généralisation de l’irrigation du blé dans tous les périmètres irrigués. Cependant, les rendements demeurent encore en deçà des potentialités. Un projet de Recherche-Développement visant l’amélioration de la productivité a été entrepris à l’IAV Hassan II en collaboration avec la DPV dans les périmètres du Tadla et des Doukkala.
La démarche générale adoptée dans cette étude consiste à: (i) connaître les contraintes physiques et les potentialités de production, à travers l’étude du climat et des types de sol, (ii) analyser les pratiques des agriculteurs en matière de conduite des céréales et dégager les contraintes agronomiques et socio-économiques, (iii) effectuer des expérimentations ou synthèses par technique afin d’avoir des références régionales en matière de conduite des céréales et enfin (iv) conduire des essais de synthèse sous forme d’itinéraires techniques pouvant aboutir à des recommandations pour les agriculteurs.
Ce document est une synthèse des points (iii) et (iv) pour les travaux réalisés dans les Doukkala.