INTRODUCTION
Dans les zones arides et semi-arides du bassin méditerranéen, la pluviométrie annuelle est faible (200 à 400 mm) et variable en quantité et en distribution durant la saison. Au Maroc, ces régions occupent 87% des terres agricoles sur lesquelles 54% de la population est établie.
Les systèmes de culture de ces régions sont basés sur les céréales d’automne (blé et orge), en rotation avec les légumineuses (fève et lentille), selon les disponibilités en eau. Le long d’un gradient d’aridité, de l’aride au semi-aride, la superficie occupée par les légumineuses augmente, celle de la jachère diminue alors que le blé remplace progressivement l’orge. A l’étage supérieur des zones semi-arides, et sur des sols lourds et profonds, les cultures de printemps (Maïs et pois chiche) sont pratiquées. Globalement, l’assolement des zones arides et semi-arides est constitué de 72% de céréales, 8% de légumineuses et 23% de jachère.
Dans les zones arides et semi-arides, le principal facteur qui limite la productivité des cultures est l’eau. Les cultures sont souvent soumises à la sécheresse intermittente à n’importe quel moment de leur cycle, selon la distribution saisonnière de la pluviométrie, mais sont dans tous les cas soumises à la sécheresse de fin de cycle, surtout pour les cultures à cycle long.
Tenant compte de la limitation imposée par le régime pluviométrique en zone aride et semi-aride, il est nécessaire de développer des techniques agricoles qui permettent d’utiliser au mieux les faibles ressources en eau disponibles pour une amélioration et une stabilisation de la production.
RÉGIME PLUVIOMÉTRIQUE DES RÉGIONS ARIDES ET SEMI-ARIDES
Dans les zones arides et semi-arides, la pluviométrie annuelle est faible par rapport aux besoins des cultures et présente une variabilité inter-annuelle et intra-annuelle importante. l’étude du régime pluviométrique de ces régions est souvent considérée comme étape importante des études préliminaires à l’aménagement agricole et à l’utilisation efficiente des ressources en eau disponibles.
Aridité du climat
La plupart des plaines agricoles marocaines sont classées dans l’étage bioclimatique aride à semi-aride. Ces étages sont définis et classés à l’aides d’indices d’aridité climatiques. L’indice le plus classiquement utilisé au Maroc est le « quotient pluviothermique » d’Emberger. L’UNESCO utilise l’indice d’aridité (P/ETP) pour définir les zones arides (0,03<P/ETP<0,20) et semi-arides (0,20<P/ETP<0,50). La FAO a utilisé la durée de la période de croissance permise par le climat pour définir les étages bioclimatiques. La période de croissance étant définie par le nombre de jours dans l’année où la pluviométrie est supérieure à la moitié de l’ETP. Les régions ayant une période de croissance de 1 à 74 jours sont considérées comme arides et les zones à période de croissance de 75 à 119 jours sont classées semi-arides.
Variabilité de la pluviométrie annuelle
Pour illustrer la variabilité de la pluviométrie annuelle en zone aride et semi-aride, prenons le cas de quatre stations d’observation situés sur une ligne d’aridité croissante: Meknès, Settat, Safi et Marrakech. Le tableau 1 présente pour ces stations la pluviométrie annuelle moyenne sur une longue période, son coefficient de variation, et les extrêmes.
Tableau 1: Pluviométrie moyenne annuelle au niveau de quatre principales régions agricoles du Maroc (6,8)
Meknès | |||||
Settat | |||||
Safi | |||||
Marrakech |
Dans ces conditions de grande variabilité de la quantité annuelle de pluie, les valeurs moyennes même assorties de coefficients de variation, ne permettent pas à elles seules d’appréhender les risques de sécheresse. on est alors amené d’analyser le régime pluviométrique en termes de probabilité.
Le tableau 2 montre, pour les mêmes stations et périodes précédentes, les quantités de pluie annuelles attendues par niveau de probabilité.
Tableau 2: Pluviométrie annuelle attendue par niveau de probabilité (6,8)
Meknès | |||||||||
Settat | |||||||||
Safi | |||||||||
Marrakech |
Pour interpréter le tableau 2, on peut considérer la probabilité présentée comme étant celle d’une valeur minimale. Ainsi, en prenant la pluviométrie de 293 mm à Safi et correspondant à la probabilité de 0,30, on peut dire que pour cette région, une pluie annuelle d’au moins 293 mm est reçue sept années sur dix. Autrement, nous avons 70% de chance de recevoir une quantité de pluie annuelle supérieure à 293 mm. On peut aussi conclure que trois années sur dix on a au plus 293 mm de pluviométrie annuelle.