MATÉRIEL ET MÉTHODES
Sites d’étude et d’expérimentation
Le bouturage a été appliqué sur des têtes de clones de spécimens d’arganiers dans un site forestier faisant partie de la forêt d’Admine (15 km au sud-est de la ville d’Agadir, Maroc), géré par la Direction des Domaines Agricoles (Les Arômes du Maroc) en partenariat avec le Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification. Les arganiers sont sélectionnés sur la base de leur productivité, leur vigueur et leur aptitude à produire des boutures.
Matériel végétal
Dans le but d’optimiser les conditions de bouturage de l’arganier, trois essais successifs ont été réalisés dans différentes conditions expérimentales. Dans le premier essai, le matériel végétal était constitué de boutures herbacées apicales, issues de 3 arbres jeunes et 3 arbres adultes considérés comme têtes de clones (identifiés par les chiffres 1, 2 et 3 pour les jeunes et 4, 5 et 6 pour les adultes). Un nombre de 189 boutures ont été prélevées de chaque arbre à 3 niveaux différents (63 boutures pour chaque niveau) : la base (Rejets), la mi-hauteur et la partie apicale des arbres. Le nombre global des boutures était de 1134.
A la lumière des résultats du premier essai, deux arbres considérés têtes de clones, un adulte et un jeune, ont été étudiés avec plus de détail. Des boutures ont été prélevées pour étudier trois facteurs: type de bouture (herbacée, semi-ligneuse et ligneuse), concentration de l’acide indole butyrique (AIB, 1000 et 2000 ppm) et âge de l’arbre (adulte (>40 ans) et jeune (8 ans)).
Par ailleurs, un troisième essai a été réalisé pour comparer l’aspect du système racinaire issu du bouturage avec celui des semis.
Une fois prélevées, les boutures étaient transportées dans une glacière réfrigérée jusqu’à leur plantation dans la même journée. Les arbres étudiés ont reçu des irrigations fréquentes pendant 3 mois avant le prélèvement des boutures.
Préparation des boutures
Concernant les deux premiers essais, les boutures étudiées ont été découpées en tronçons de 6 cm de long puis trempées dans une solution désinfectante (Germox 0,1 %, à base d’hypochlorite de calcium) avant d’être rincées 3 fois à l’eau distillée stérile. Les bases des boutures ont été ensuite trempées pendant 5 secondes dans une solution hormonale contenant de l’AIB aux concentrations 1000 et 2000 ppm pour le premier essai avec un témoin constitué d’eau distillée et seulement 1000 ppm d’AIB pour le deuxième essai. Les boutures ont été placées dans des plaques alvéolées contenant un substrat composé de 50 % de tourbe noire et 50 % de sable stérilisé à l’autoclave (1 heure, 121°C, 1 bar). Afin de comparer le système racinaire issu du bouturage avec celui des semis, des graines ont été mises à germer 3 mois après le début du bouturage. Ce décalage a été laissé pour permettre aux boutures de s’enraciner du fait que les racines des boutures n’apparaissent généralement qu’après 3 mois.
Conditions de germination des graines
Des graines d’arganier récoltées du domaine d’Admine sur les arbres têtes de clones à partir desquels les boutures ont été prélevées, ont été décortiquées, lavées et désinfectées avec une solution de Germox 0,1 % puis rincées. Après 24 heures d’imbibition, elles ont été mises à germer dans un mélange de sable et de tourbe noire à parts égales.
Conditions expérimentales
L’expérimentation a été réalisée à l’intérieur d’une serre à environnement non contrôlé à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Complexe Horticole d’Agadir. Le protocole expérimental consistait en 3 blocs aléatoires complets (BAC) avec sept répétitions pour tous les essais selon les conditions particulières suivantes:
Conditions non contrôlées
Les essais de bouturage ont été menés dans des enceintes vitrées pour maintenir une humidité relative de l’air élevée et une température adéquate.
Conditions contrôlées (température, humidité relative de l’air, éclairage)
Le deuxième essai consiste à étudier le taux de réussite et la qualité des boutures dans une enceinte vitrée sous des conditions plus contrôlées. L’humidité relative était maintenue à 95 % en utilisant un humidificateur lié à un hygrostat. Le chauffage du substrat à l’intérieur de l’enceinte était réglé automatiquement sur 30 °C à l’aide de résistances électriques. L’éclairage complémentaire a été appliqué 2 mois après le début de l’essai grâce à deux lampes au néon allumées 18h/24h actionnées par une minuterie.
Germination des graines
Les plaques alvéolées contenant les graines ont été disposées dans la serre avec une irrigation régulière selon les besoins.
Paramètres étudiés
À la fin de chaque essai, les boutures survivantes ont été soigneusement retirées des plateaux alvéolés puis lavées et rincées à l’eau du robinet.
Pour le premier essai, les observations et les mesures effectuées après 6 mois ont porté sur le taux d’enracinement, le nombre, la longueur et le poids sec des racines ainsi que sur le taux de production de cal pour les boutures qui n’ont pas produit de racines.
Le deuxième essai a été suivi pendant 12 mois après le démarrage du bouturage pour déterminer les variables suivantes: taux de survie, pourcentage d’enracinement, longueur des boutures, longueur des racines et poids sec des racines.
Le troisième essai a porté sur la comparaison du système racinaire des plantules obtenues du deuxième essai de bouturage (âgées de 12 mois) avec celui de plantules issues de semis de graines âgées de 9 mois.
Analyses statistiques
Les données ont été traitées par le logiciel Statistica, version 6.0. L’analyse de la variance (ANOVA) a été utilisée pour déterminer le degré de signification. Les moyennes ont été comparées en utilisant les tests de Newman et Keuls au seuil de probabilité p<5 %.
Source sur Revue Marocaine des Sciences Agronomique et Vétérinaires et ficher PDF
https://www.agrimaroc.org