Productions fourragères et systèmes animaux
Fouad GUESSOUS
Pendant très longtemps, un élevage de type pastoral a permis au Maroc de tirer profit des grands espaces naturels incultes pour couvrir les besoins en protéines animales de sa population. Avec l’extension des surfaces cultivées aux dépens des parcours, le développement de l’irrigation et l’expansion démographique rapide, un autre mode de production associant exploitation agricole et troupeau a pu progressivement se développer.
L’intensification des nouveaux systèmes de production, ainsi mis en place, passait par le développement des cultures fourragères, elles seules capables de fournir en quantités suffisantes des aliments de qualité qui puissent répondre aux exigences nutritionnelles des animaux a fortes potentialités.
Historiquement, l’agriculteur marocain ne s’intéressait pas ou très peu aux fourrages cultivés. Progressivement, il a pu prendre conscience de leur importance sur les plans agronomique (maintien de la fertilité des sols, lutte contre les mauvaises herbes, …) et zootechnique.
C’est la raison pour laquelle il était nécessaire que le Ministère de l’Agriculture et de la Réforme Agraire mène une réflexion de fond sur le secteur des fourrages cultivés et sur le rôle qu’il est appelé à jouer dans le futur pour permettre au pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en matière de produits animaux. Un programme de développement a moyen terme devenait également indispensable.
La présente synthèse s’inscrit dans ce contexte. Elle cherche à dégager les grandes lignes d’un programme national de développement des cultures fourragères qui tiennent compte des perspectives d’évolution des systèmes animaux.
Ce travail, mené dans le cadre du projet MOR/87/001 par le Professeur F. GUESSOUS, a le mérite de s’appuyer sur des études régionales qui ont abordé cette problématique à l’échelle de régions bour ou irriguées.
Il a également le mérite d’avoir essayé de mener en parallèle la réflexion sur deux secteurs fortement interdépendants mais qui ont quelquefois tendance à s’oublier mutuellement.
Je voudrais à cette occasion remercier l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) qui a apporté son aide financière pour la réalisation de cette étude. Mes remerciements vont également à toutes les équipes régionales qui ont contribué à ce travail.
Abdellatif RAMI
Directeur de la Production Végétale