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L’aquaculture marine au Maroc: Un secteur à fort potentiel pour garantir une souveraineté alimentaire

L’aquaculture marine au Maroc

Un secteur à fort potentiel pour garantir une souveraineté alimentaire

 

Prochainement ……………………………………

 

 

Le développement d’une aquaculture durable au Maroc: Une priorité stratégique

L’aquaculture marine, une filière qui a un fort potentiel de croissance au Maroc, représente un véritable levier de développement du secteur halieutique marocain. Les côtes nationales ont un potentiel de plus de 24 000 ha pour l’exercice de l’aquaculture dans ses différentes filières et un potentiel de production annuel dépassant les 200 000 tonnes.

L’activité aquacole trouve pleinement sa place dans la stratégie Halieutis qui a donné un élan de grande envergure au secteur halieutique national dans toutes ses composantes et a contribué à son rehaussement au rang des secteurs stratégiques de l’économie nationale. C’est aussi grâce à cette stratégie que le secteur aquacole s’est vu pour la première fois érigé parmi les projets prioritaires en le dotant d’une institution dédiée, l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture (ANDA).

Créée en février 2011, L’Agence a pour mission de mettre en œuvre la stratégie nationale en matière de développement de l’aquaculture au Maroc. Cette stratégie place la durabilité du secteur au cœur de ses priorités. Dans ce sens, elle a mis en place un plan d’action s’inspirant des directives et codes de bonnes pratiques internationaux.

Un plan d’action a été mis en place pour la stratégie de développement de l’aquaculture et qui repose sur les chantiers structurants suivants:

  • La planification des territoires régionaux pour révéler le potentiel aquacole des côtes nationales;

  • L’élaboration du cadre juridique spécifique à l’aquaculture Marine;

  • Le renforcement du climat des affaires et l’encouragement de l’investissement;

  • Le renforcement des Compétences et qualification professionnelles;

  • L’organisation socio-professionnelle.

Revue Marocaine des Sciences Agronomiques et Vétérinaires 12(4) – Décembre 2024

Sommaire – REMAV 12(4) Décembre 2024

Nutrition et Technologie Alimentaire

Effet de l’addition de la sauge (Salvia officinalis L.) sous différentes formes sur la qualité nutritionnelle et sensorielle de la viande blanche au cours de la conservation
Naziha AYEB, Hajer HAJJI, Azhar HALAOUI, Sameh KADRI
p. 203-207

L’utilisation traditionnelle des plantes médicinales comme antioxydant naturel a fait l’objet d’une grande attention de la part de la communauté scientifique. Cette étude vise à valoriser des ressources naturelles d’origine végétale à activité antioxydante et antimicrobienne permettant de maintenir la qualité de la viande comme la sauge. Cette étude a été menée pour évaluer l’effet de l’ajout de la sauge (Salvia officinalis L.) sous différentes formes (poudre, extrait et huiles essentielles) sur la qualité nutritionnelle, et sensorielle des viandes blanches au cours de la conservation. Les résultats obtenus ont montré que l’incorporation des différentes formes de la sauge dans la viande n’a pas affecté la valeur de pH de la viande. Par contre,  l’oxydation a été retardée par l’ajout de l’extrait, et les résultats de l’analyse sensorielle ont montré que l’introduction de poudre et d’extrait de sauge dans la viande était acceptable pour les consommateurs et (37 et 33 %, respectivement). L’utilisation de la sauge sous diverses formes se caractérise non seulement par le fait qu’elle constitue un moyen efficace de conservation de la viande, mais également par sa contribution au développement et à la formulation d’un produit alimentaire en conserve et à l’innovation pouvant avoir des effets positifs sur la santé humaine.

Production et Santé Animales

Déterminants de la mobilité pastorale et de ses dynamiques spatio-temporelles dans un contexte de changements socio-économiques et environnementaux en Afrique
G. L. DJOHY, J. ALLADATIN, B. SOUNON BOUKO
p. 208-217

La mobilité pastorale attire de plus en plus l’attention et suscite de vives préoccupations en raison de la recrudescence des interactions conflictuelles qui y sont associées ces dernières années en Afrique. Cette synthèse bibliographique analyse les déterminants de la mobilité pastorale et ses dynamiques spatio-temporelles dans un contexte de mutations socio-économiques et environnementales en Afrique. L’analyse repose sur un ensemble de 88 documents dont 43 en langue anglaise et 45 en français. Il s’agit principalement des articles scientifiques (64), des mémoires de recherche (11) et des rapports de groupes de réflexion (13). Ces 88 documents pertinents ont été sélectionnés parmi une liste non exhaustive de 405 documents téléchargés sur les sites Science Direct, HAL Open Science, Web of Science, World Wide Science et Google Scholar. Les documents sélectionnés, couvrant la période de 2014 à 2024, portent sur l’Afrique de l’Ouest (35), l’Afrique de l’Est (22), l’Afrique du Nord (14), toute l’Afrique (6), l’Afrique centrale (5), l’Afrique subsaharienne (4), l’Afrique du Sud (1) et l’Afrique intertropicale (1). Ils évoquent plusieurs formes de mobilité, notamment celles saisonnière (95 %), quotidienne (81 %), itinérante (nomadisme: 23 %), l’émigration (18 %), d’urgence ou forcée (15 %), transfrontalière (11 %), commerciale (9 %), opportuniste (8 %) et semi-nomade (5 %). Ces formes de mobilité illustrent comment les pasteurs adaptent leurs pratiques en fonction des conditions environnementales, économiques et sociales, montrant ainsi la flexibilité et la résilience de leur mode de vie. Concernant les facteurs déterminants de la mobilité, les documents rapportent principalement des facteurs environnementaux (97 %), socio-économiques (88 %), fonciers (47 %), sécuritaires (41 %), politiques et légaux (41 %), techniques et technologiques (15 %) et zootechniques (10 %). Ces facteurs interagissent pour influencer les choix des éleveurs en matière de mobilité, en réponse aux conditions environnementales et socio-économiques changeantes. Dans ce contexte, pour sécuriser la mobilité, les études suggèrent qu’elle devrait être soutenue et renforcée par des actions concertées aux niveaux local, national et international, dans le but d’améliorer la résilience des communautés pastorales et de sauvegarder leur mode de vie traditionnel. Selon les études réalisées, un accent particulier devrait être mis sur l’aménagement des espaces pastoraux, l’intégration des connaissances traditionnelles et des innovations locales et technologiques dans les politiques pastorales, le renforcement des droits fonciers pastoraux, la gestion concertée des ressources pastorales, l’accès à des informations météorologiques fiables, l’intensification de la production fourragère, la diversification des sources de revenus, la conservation et l’amélioration des races locales, le renforcement de la collaboration intercommunautaire, la reconnaissance des droits des pasteurs et l’amélioration des conditions socio-politiques. De futurs projets de recherche et de développement doivent s’orienter dans ce sens afin d’aider les pasteurs et agropasteurs à mieux sécuriser leur mobilité.

Étude séro-épidémiologique des principales maladies infectieuses abortives chez la vache laitière au Maroc
Zaid ZOUAGUI, Ikhlass EL BERBRI, Maria EL GOURANY, Jaouad BERRADA
p. 218-222

Dans le but de déterminer l’importance des avortements et la séroprévalence de six infections abortives à savoir la brucellose, la leptospirose, la néosporose, la fièvre Q, la salmonellose et l’infection par l’herpèsvirus bovin 4 (BoHV-4) chez les vaches laitières au Maroc, une enquête séro-épidémiologique a été menée au niveau de cinq grands élevages des régions de Fès et du Gharb au Maroc, où des avortements ont souvent été signalés. Un total de 252 sérums a été collecté à partir de femelles de différents âges et une enquête rétrospective, se basant sur des questionnaires et sur les registres des exploitations, a été réalisée sur un total de 4144 femelles entre 2018 et 2022. Des anticorps dirigés contre les agents pathogènes étudiés ont été détectés par des tests ELISA indirecte dans 75,7 % des échantillons testés, avec une séroprévalence globale de 46% pour Leptospira hardjo, 25% pour Neospora caninum, 43% pour Coxiella burnetii, 50% pour le BoHV-4. Quant à Salmonella, des anticorps contre le sérovar Dublin ont été identifiés dans deux élevages avec une séroprévalence moyenne de 2%. Les indicateurs sérologiques de co-infections étaient fréquemment observés. L’absence d’évidence de facteurs non infectieux épidémiologiquement liés aux avortements suggère que les agents étudiés doivent être considérés comme des facteurs de risque importants dans la dynamique du syndrome observé, même si des investigations complémentaires sont nécessaires pour identifier les causes de l’avortement.

Estimation de l’impact économique des principales pathologies bovines dans les troupeaux de la commune de matéri au Bénin
Evelyne HOUNDJE, Gilles GNAMMI, Eric YESSINOU, Cyrille BOKO, Serge AHOUNOU, Souaibou FAROUGOU
p. 223-226

La présente étude a consisté, sur la base d’une enquête chez les éleveurs de bovins, à répertorier les pathologies dominantes en vue de l’estimation monétaire de leur impact sur la production bovine. Cette étude a été effectuée dans cinq arrondissements sur six que compte la commune de Matéri. Il ressort de ces résultats que 55,6 % des enquêtés ont un âge compris en 30 et 49 ans et sont majoritairement Peuls. L’élevage est l’activité principale (88,9 %) des enquêtés, le niveau d’instruction est quasi nul (97,2%). La fièvre aphteuse et la trypanosomose sont les dominantes enregistrées avec des prévalences respectives de 0,07. L’estimation dans cette étude a concerné la pathologie dominante qu’est la fièvre aphteuse. A cet effet, le prix de cession des animaux est plus élevé avant l’apparition de la pathologie, puis diminue significativement pendant la pathologie pour augmenter après la pathologie sans pour autant atteindre les prix d’avant. Ce constat est le même quel que soit le stade de développement du bovin et sur le prix du lait. En conséquence, il serait important de mieux évaluer l’impact de cette pathologie avec des analyses sérologiques associées à des méthodes récentes d’évaluation économique.

Évaluation de l’activité acaricide de l’huile essentielle extraite de la plante entière d’Aeollanthus pubescens sur la tique brune du chien, Rhipicephalus sanguineus
Philippe SESSOU, Eric YESSINOU, Mahudro YOVO, Gildas GNANCADJA, Franck MICHELS, Marie-Laure FAUCONNIER
p. 227-232

L’infestation par les tiques Rhipicephalus sanguineus chez les chiens cause de nombreuses maladies, affectant leur bien-être. Les acaricides synthétiques, bien que couramment utilisés, sont de moins en moins efficaces à cause de la résistance croissante des tiques. Pour trouver une alternative, nous avons étudié l’effet de l’huile essentielle extraite de la plante entière d’Aeollanthus pubescens. La composition chimique de cette huile a été analysée par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse. Des tiques prélevées sur des chiens ont été utilisées pour produire des larves, et des tests de trempage ont été réalisés pour évaluer l’activité acaricide de l’huile essentielle. Les larves et les femelles gorgées ont été exposées à des concentrations de 0,0312 à 2 mg/ml. Les résultats ont montré que l’huile essentielle contenait principalement du thymol (58,0 %), de l’acétate de thymol (17,9 %), de l’α-terpinène (9,75 %) et du γ-terpinène (8,97 %). À 2 mg/ml, la mortalité était de 81 % pour les larves et de 69 % pour les femelles gorgées, avec une inhibition de la ponte de 100 %. L’huile a été particulièrement efficace à des concentrations de 1,5 à 2 mg/ml. Ces résultats offrent un nouvel espoir pour le contrôle des infestations de tiques et justifient des recherches plus poussées sur l’huile d’Aeollanthus pubescens au Bénin.

Ressources Naturelles et Foresterie

Progrès relatifs à l’influence des facteurs écologiques et sociaux sur l’évaluation de la dynamique des écosystèmes humides
Marius Hugues DEGLA, Geoffroy KAKE, Laurent HOUESSOU, Toussaint LOUGBÉGNON
p. 233-239

Les écosystèmes des zones humides, essentiels pour la biodiversité et les services écosystémiques, sont menacés par le changement climatique et les activités humaines. Cette recherche évalue les efforts de recherche sur leur dynamique écologique, en se concentrant sur l’impact des facteurs sociaux et la nécessité d’une approche intégrée. Une analyse bibliométrique de 1637 documents Scopus et une revue systématique de 28 publications ont été réalisées. Les résultats montrent une augmentation de la recherche de 1971 à 2023, avec des contributions majeures de la Chine, des États-Unis et de l’Australie. Les chercheurs H. Zhang, X. Li et Y. Liu se distinguent comme influents. L’analyse révèle que les écosystèmes des sites Ramsar sont influencés par des facteurs biotiques (biodiversité, végétation) et abiotiques (hydrologie, géomorphologie). Cependant, les activités humaines, notamment l’urbanisation et l’industrialisation, menacent ces milieux par la pollution et l’utilisation non durable des ressources. Pour une conservation efficace, il est recommandé d’adopter une approche équilibrée incluant la protection de la biodiversité, une gestion durable des ressources et la participation des communautés locales dans la prise de décisions et la mise en œuvre de mesures de conservation.

Les espèces du genre Dioscorea (Ignames) en Afrique tropicale et subtropicale
Mputu Raphaël LOMBE, Jeff Iteku BEKOMO, Odette Kabena NGANDU, Koto-Te-Nyiwa Jean-Paul NGBOLUA
p. 240-251

Une étude a été menée sur les espèces du genre Dioscorea en Afrique tropicale et subtropicale. Elle a couvert la botanique, la dissémination et l’écologie, les données ethno-botaniques, nutritionnelles, phyto-chimiques, pharmaco-thérapeutiques et toxicologiques des ignames de ces régions africaines. L’igname (Dioscorea), est une des espèces végétales très présentes dans les régions tropicales. Elle nécessite des températures élevées (entre 25 et 30 °C) et une pluviométrie élevée (entre 1000 et 1800 mm) pour son développement et pour un rendement adéquat. Près de 27 espèces de ce genre ont été inventoriées dans ces régions, en dépit de leurs caractères morphologiques complexes et de multiples variétés. Elles sont exploitées principalement pour l’usage alimentaire, mais également pour des besoins socio-traditionnels et pharmaco-thérapeutiques variés dans les agglomérations africaines. Les données nutritionnelles enregistrées ont pu montrer suffisamment que les Dioscoréacées possèdent une valeur nutritionnelle non négligeable. Les teneurs en eau, en macro-nutriments (glucides, lipides, protéines), en micro-nutriments (vitamines et sels minéraux) sont satisfaisants. Ils sont aussi une source importante en composés phyto-chimiques bioactifs dont les polyphénols, les stéroïdes, les saponines, les allantoïnes et en particulier les polysaccharides et la diosgénine, qui leur confèrent des activités anti-radicalaires et des propriétés pharmaco-thérapeutiques remarquables. Certaines espèces sont cependant toxiques et demandent une détoxification préalable avant leur consommation, soit par rouissage, par cuisson ou par les deux à la fois.

Études ethnobotanique, phytochimique et pharmacologique de l’hibiscus à feuilles rouges (Hibiscus acetosella)
Colette Ashande MASENGO, Georges Kokanga VULENGA, Monizi MAWUNU, Damien S.T. TSHIBANGU, Pius T. MPIANA, Koto-Te-Nyiwa NGBOLUA
p. 252-261

L’hibiscus à feuilles rouges (Hibiscus acetosella) est une plante utilisée en médecine traditionnelle pour traiter plusieurs maladies, notamment en République Démocratique du Congo (RDC). Parmi ses usages populaires, elle est connue pour ses effets bénéfiques sur l’anémie et d’autres affections. Toutefois, peu d’études scientifiques ont confirmé ses propriétés thérapeutiques. Cette étude vise à évaluer les connaissances de la population sur l’utilisation d’H. acetosella et à tester in vitro ses propriétés anti-drépanocytaires et anti-inflammatoires. L’objectif principal de cette étude est de vérifier l’efficacité d’H. acetosella contre la drépanocytose et l’inflammation à travers des tests in vitro, tout en recueillant les connaissances locales sur son utilisation thérapeutique. Les connaissances de la population ont été évaluées par enquête auprès de 200 personnes, portant sur les maladies traitées par cette plante, les parties de la plante utilisées, les formes pharmaceutiques employées et les modes d’administration. Les propriétés anti-drépanocytaires ont été testées in vitro à l’aide du test d’Emmel, d’un test d’hémolyse et d’un test basé sur la dénaturation thermique des protéines. Les résultats ont montré que la population attribue à H. acetosella la capacité de soigner 11 maladies, dont l’anémie est la plus citée (142 citations sur 200). Les feuilles sont la partie la plus utilisée de la plante, tandis que la décoction est la forme pharmaceutique prédominante. La recette est généralement administrée par voie orale. Les tests in vitro ont confirmé l’activité anti-drépanocytaire de la plante, validant son usage par la population pour traiter la drépanocytose. H. acetosella présente des propriétés anti-drépanocytaires et anti-inflammatoires prometteuses, confirmées par des tests in vitro. Ces résultats soutiennent son utilisation traditionnelle et suggèrent son potentiel dans la nutrithérapie pour la prise en charge de la drépanocytose en RDC.

Variabilité spatiotemporelle des ressources fourragères dans le bassin versant du Zou à l’exutoire de Domé au Bénin: Implications pour la gestion durable des terres
Luc ADETONA, Norbert AGOÏNON, Bio OROU KPERA, J. B. K. VODOUNOU
p. 262-271

La diminution des étendues propices au pâturage dans le Bassin Versant du Zou compromet la disponibilité des ressources fourragères et la mobilité des troupeaux. Cette étude vise à analyser la variabilité spatiotemporelle des ressources fourragères dans le Bassin Versant du Zou à l’exutoire de Domé (BVZD). La méthodologie de l’étude comprend l’utilisation d’images satellites Landsat de 1991, 2003 et 2020, avec une résolution spatiale de 30 mètres. Les données de biomasse sont obtenues via le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), analysées avec l’Analyse Factorielle des Correspondances pour évaluer la disponibilité de fourrage. Les résultats de la classification des images entre la période de 1991 et 2020 révèlent une régression significative avec un taux moyen de conversion supérieur à 50% des formations naturelles comme les forêts et savanes, remplacées par des champs, jachères et plantations. Cette évolution a été caractérisée par une régression significative de 2 901 kg/ha entre 2003 et 2020 de la biomasse disponible, particulièrement dans les zones forestières et marécageuses, avec des implications potentielles sur la disponibilité future de fourrage pour le bétail. La modélisation prédictive suggère une poursuite de cette tendance de dégradation des ressources naturelles jusqu’en 2050, soulignant ainsi l’importance de gérer durablement les ressources pastorales dans le BVZD.

Production Végétale et Environnement

Effets de différents rythmes de coupe sur le rendement et la qualité de la culture fourragère Maralfalfa (Pennisetum sp.) irriguée à N’Djamena, Tchad
H.A. DJEFIL, D. HONORÉ, M. ABBAS, M.O. KOUSSOU, M. CHAIBOU, A.B. BÉCHIR
p. 272-276

L’amélioration des connaissances techniques pour l’introduction du Maralfalfa (Pennisetum sp.) au Tchad, culture fourragère irriguée à haute productivité d’origine sud-américaine, est cruciale pour l’élevage pastoral. Une étude menée à la station expérimentale de l’IRED (octobre 2021-juin 2022) a comparé le rendement (matière fraîche et sèche) et la qualité du Maralfalfa récolté à cinq intervalles différents: 30, 36, 45, 60 et 73 jours. Les résultats montrent que les coupes tardives, avec une période de développement plus longue, donnent des rendements plus élevés en matière sèche, tandis que les coupes précoces permettent un plus grand nombre de récoltes par an. La coupe à 45 jours a produit le meilleur rendement (85,6 t de MS/ha/an). Les analyses du Spectromètre à Infra-Rouge (SPIR) ont révélé que les fourrages jeunes (36 et 45 jours) ont une meilleure qualité avec plus de matières azotées, plus d’énergie et une meilleure digestibilité, alors que ceux de 73 jours, plus lignifiés, sont de qualité inférieure.

Caractérisation de la chaîne de valeur et de la rentabilité financière des cultures négligées et sous-utilisées en zone sahélienne: Cas de Corchorus olitorius dans la région d’Agadez au Niger
Rahila MAAZOU, Abdourhimou AMADOU ISSOUFOU, Mamadou ADAM, Habou RABIOU, Ali MAHAMANE
p. 277-284

La mise en valeur de certaines espèces sous-utilisées constitue un des moyens palliatifs de la diversification des cultures dans certaines localités du Nord du Niger. Cette étude porte sur la valorisation de produits et sous-produits du Corchorus olitorius dans la région d’Agadez. La méthodologie s’est basée sur l’évaluation rapide de marché (ERM) à travers le calcul de la Valeur Ajoutée (VA), le revenu net et le ratio coût-bénéfice. Nous avons également réalisé des entretiens auprès des acteurs. Les données ont suivi une analyse fonctionnelle et financière. Il est basé sur la collecte de données auprès des acteurs de cette chaîne de valeur notamment la production, la commercialisation, la transformation et la consommation. Les résultats ont montré que les maillons production (100%) et commercialisation sont conduites par les hommes et la transformation par les femmes (100%). La production moyenne est de 272 tonnes de Corchorus olitorius séchés dont la grande partie est destinée à la commercialisation. La valorisation du Corchorus olitorius est rentable pour tous les acteurs de la chaîne de valeur quel que soit la période de l’année. Les résultats montrent que la VAN varie suivant l’année. En investissant 1 FCFA, les producteurs gagneraient 1,5 FCFA pendant la période de grande production et 3,3 FCFA pendant la période de faible production. Cette étude devrait permettre d’amorcer une meilleure politique de valorisation de cette espèce, en impliquant les principaux acteurs de son exploitation.

Mesure de l’efficacité technique des cultivateurs de manioc et d’igname dans la région de Moronou en Côte d’Ivoire
Jean Stanislas CASIMIR TANO
p. 285-293

Le présent article a pour objectif, d’une part d’évaluer le niveau d’efficacité technique des exploitations de cultures vivrières dans la région de Moronou en Côte d’Ivoire et, d’autre part, d’analyser les déterminants de cette efficacité productive. Au terme des investigations, il ressort que les producteurs sont en moyenne techniquement efficaces dans les cultures vivrières considérées (igname et manioc). En effet, les indices moyens d’efficacité technique sont respectivement de 0,89 et 0,81 pour l’igname et le manioc. Quant à l’analyse des déterminants de l’efficacité technique, elle montre que les variables telles que la taille du ménage, l’accès au conseil agricole et au crédit (pour la culture d’igname seulement) et l’appartenance à un groupement économique (pour la culture de manioc seulement) améliorent l’efficacité technique des producteurs dans la zone d’étude.

Les adventices du niébé (Vigna unguiculata) dans la zone nord du bassin arachidier du Sénégal: Degré d’infestation et nuisibilité potentielle des espèces
Modou KA
p. 294-300

Au Sénégal, le niébé est l’une des principales cultures acclimatées à la chaleur et tolérante à la sécheresse qui présente d’énormes potentialités agronomiques et alimentaires. Cependant, sa production est confrontée à de nombreuses contraintes dont les effets de compétition par les adventices. Ainsi, il est nécessaire de trouver des leviers de gestion de l’enherbement pour améliorer la production du niébé au Sénégal. Néanmoins, la proposition de méthodes efficaces de gestion des adventices suppose une bonne connaissance de la nature systémique et du pouvoir invasif des espèces à travers le degré d’infestation et l’indice partiel de nuisibilité. L’objectif de cette étude est de déterminer le degré d’infestation et l’indice partiel de nuisibilité des adventices du niébé dans la zone nord du bassin arachidier. Pour ce faire, des inventaires et des relevés phyto-sociologiques ont été réalisés dans les parcelles de niébé en appliquant la méthode du ‘tour de champ’. Une analyse de l’importance agronomique des espèces de la flore adventices a été effectuée à partir de deux paramètres que sont le degré d’infestation et l’indice partiel de nuisibilité. Cette étude a permis de recenser 92 espèces réparties dans 67 genres et 29 familles. Il a été noté que dans cette flore, les espèces telles que Crotalaria podocarpa, Spermacoce stachydea, Hibiscus cannabinnus, Merremia pinnata, Digitaria horizontalis, Commelina forsskaolii et Phyllanthus pentandrus sont les espèces les plus infestantes de la zone et représentent 7,60% des espèces rencontrées. Il a été aussi noté que plus d’une vingtaine d’espèces de la flore adventice de la zone sont potentiellement nuisibles à la culture de niébé dont font partie les 7 espèces citées. Pour une amélioration de la production de niébé dans la zone Nord du bassin arachidier, une attention particulière doit être portée à ces espèces pour éviter tout dommage que celles-ci peuvent occasionner sur les rendements de cette culture.

Pêche et Halieutique

Écotoxicité de l’exposition des larves du poisson zèbre au mélange EE2/A6: Un accent particulier sur la ligne latérale postérieure, PLL
Ahmed NASRI, Hamouda BEYREM, Ezzeddine MAHMOUDI, Mireille ROSSEL, Véronique PERRIER
p. 301-305

La ligne latérale postérieure ou PLL est un système mécano-sensoriel présent chez les poissons et les amphibiens, qui permet la détection des mouvements de l’eau dans l’environnement. La stimulation de ce système conduit à une réponse comportementale adaptée, telle que la nage contre le sens du courant, la parade sexuelle, la détection des proies et des prédateurs. Il a disparu chez les organismes terrestres et notamment chez la plupart des tétrapodes, où il a été remplacé par une autre structure, l’oreille interne. L’objectif de notre présente étude est d’évaluer les effets des mélanges de perturbateurs endocriniens sur la régénération de la PLL du poisson zèbre. L’exposition des larves âgées de 24 h pendant 6 jours aux composés d’éthinylestradiol EE2 et de biopesticide A6 a provoqué un retard de la régénération de nerf et des cellules ciliées. Ces résultats pourraient conduire à des effets graves à long terme sur la plasticité et la réparation neuronale et suggèrent que la perte de cellules ciliées auditives est irréparable chez les mammifères, plus particulièrement chez l’être humain.

Économie Agricole et Rurale

Utilisations et importance socio-économique des cuirs et peaux en Afrique de l’ouest
Omarou GUIRE, Ousseini MOUCTARI, Mahamadou CHAIBOU
p. 306-312

En Afrique de l’Ouest, les cuirs et peaux, sous-produits animaux, représentent une véritable manne économique. Cette synthèse met en lumière l’importance de la filière cuirs et peaux, tant sur le plan socio-économique que culturel. La méthodologie employée a consisté en l’analyse d’articles scientifiques publiés sur le sujet. L’Afrique contribue à hauteur de 8 à 14 % à la production mondiale de cuirs et peaux mais reste marginale dans le commerce international. Cependant, les dépouilles des animaux, au-delà, de leur importance dans les échanges commerciaux, trouvent une multitude d’usages, de la décoration intérieure à l’habillement, en passant même dans l’alimentation humaine dans les sociétés africaines. La production, la collecte, la transformation et l’exportation des cuirs et peaux emploient plusieurs millions de personnes. Bien que souvent menées de manière traditionnelle et informelle, ces activités constituent une source de devises étrangères et un pilier essentiel des moyens d’existence en milieux rural et urbain. Pourtant, ces activités font face à des défis de techniques de production et de collecte archaïques, un manque de formalisation et une pollution environnementale liée aux tanneries. Ces défis entravent le développement de la filière cuirs et peaux.

Le tourisme, alternative pour la durabilité des écosystèmes oasiens au Maroc
Jannate CHEHBOUNI, Nour-Eddine BENAODA TLEMÇANI, Latifa DAADAOUI, Cherif HARROUNI
p. 313-326

Les oasis sont des agro-écosystèmes créés par l’homme et qui ont permis aux populations locales de subsister dans des conditions climatiques particulièrement hostiles. Ceci est dû en grande partie à la gestion de l’eau et à la solidarité sociale. Malheureusement, ces agrosystèmes perdent de leur attractivité auprès des jeunes, qui préfèrent migrer vers les grandes villes à la recherche de meilleures opportunités. Néanmoins, au fil des siècles, les écosystèmes oasiens ont démontré leur capacité de résilience quelles que soient les contraintes environnementales, grâce au développement de judicieux mécanismes d’adaptation. Des solutions alternatives sont nécessaires pour restaurer et revitaliser ces agro-écosystèmes et les rendre plus attractifs, vis-à-vis des jeunes générations. Le tourisme peut être une alternative pour atteindre cet objectif. Dans cet article, nous présentons des idées pour le développement de programmes et de stratégies visant à promouvoir et encourager le tourisme oasien en nous focalisant sur le cas de Fam Al Hisn. Cela contribuera à générer de l’emploi et à maintenir sur place la population jeune, principal garant de la durabilité. Fam Al Hisn est une petite oasis située en plein cœur du Sahara avec un patrimoine culturel et plusieurs atouts paysagers. Historiquement, elle constituait une étape à la croisée des routes caravanières trans-sahariennes, mettant les anciens habitants au contact de différentes ethnies et leur permettant d’acquérir une expertise en commerce. En outre, la présence de gravures rupestres témoigne de l’ancienneté et de la présence humaine durant des périodes de climats plus humides. L’oasis de Fam Al Hisn est située au pied du Jbel Bani, sur les rives d’oued Tamanarte.  L’eau qui l’alimente est captée dans le lit de cet oued grâce à 2 khettaras totalisant près de 3 km de longueur, qui deviennent séguia à ciel ouvert à l’entrée de l’oasis. La gestion minutieuse de l’eau permet la culture de plusieurs espèces comme les dattes, les fruits et les légumes qui ont entrainé, par le passé, une certaine prospérité dans cet environnement hostile. Les parcelles de cultures sont jalousement protégées par des murs construits en matériaux locaux. Elles sont accessibles grâce à un dédale de ruelles et de sentiers à la complexité labyrinthique. Toutefois, à l’instar des autres oasis du Maroc, Fam Al Hisn fait face à des contraintes de différents ordres. Le climat, défavorable à la base, est exacerbé par le changement climatique. La rareté de l’eau est aggravée par la baisse du niveau piézométrique et le manque d’entretien des canaux. La fragilité des sols et l’absence de maintenance des parcelles entraînent la dégradation de la palmeraie (maladies fongiques, dessèchement, vieillissement, …). Le morcellement des parcelles agricoles et la subdivision des droits d’eau aboutissent souvent à l’abandon de l’activité agricole par une jeunesse qui préfère émigrer. D’où la nécessité d’envisager des solutions innovantes et durables pour les retenir dans leur milieu.

Revue Marocaine des Sciences Agronomiques et Vétérinaires 12(3) – Septembre 2024

Sommaire – REMAV 12(3) Septembre 2024

Production et Santé Animales

Evaluation des pratiques et moyens de prise en charge des chirurgies digestives dans les cabinets vétérinaires en Afrique de l’Ouest
Sahidi ADAMOU, Rock Allister LAPO, Noureddine BEN CHEHIDA

p. 141-148

Caractéristiques socio-démographiques et techniques des systèmes d’élevage de ruminants et analyse des contraintes de production en Côte d’Ivoire
Adam Camille KOUAME, Gouagoua Séverin KOUADJA, Kouakou Eugène KOUADIO, Pierre TOURE, Kalo Laciné BAMBA, Kouabena KREMAN

p. 149-157

Typologie des élevages de dindons locaux (Meleagris gallopavo) dans les zones agro-écologiques Ouest Atacora et Vivrière du Sud Borgou au Bénin
Cham ALABI, Yaya IDRISSOU, S.A. ASSANI, S.H.S. WOROGO, M. AZALOU, I.T. ALKOIRET

p. 158-163

Prévalence sérologique de la Trypanosomose Animale Africaine (TAA) chez les bovins élevés dans la vallée de la Semuliki, RD Congo
Faustin LITALEMA LOKINDA, Sébastien KAKULE, Jolie OSANDO, Rigobert LITINDI

p. 164-169

Production Végétale et Environnement

Le piège à tissus comme méthode physique innovante de surveillance et de capture au champ de Noorda blitealis, principal ravageur du Moringa
Mamane Sani HALILOU, Ali DOUMMA

p. 170-173

Système de production et importance socio-économiques du taro (Colocasia esculenta (L.) Schott) et du macabo (Xanthosoma sagittifolium Schott) au Bénin
Sylvie TAMADAHO, Gbèdomèdji Hurgues Aristide HOUENON, Rose Fernande FAGBEDJI, Aristide Cossi ADOMOU, Hounnankpon YEDOMONHAN

p. 174-182

Nutrition et Technologie Alimentaire

Consommation, interdits, risques sanitaires, et enjeux de l’élevage des silures en Côte d’Ivoire
Kouamé Benjamin ATTA, Ahou Rachel KOUMI, Bénié Rose Danielle ABOUA, Kadjo Henri Joël NIAMIEN, Boua Célestin ATSÉ, Essétchi Paul KOUAMÉLAN

p. 183-189

Ressources Naturelles et Foresterie

Ethno-zoologie du Dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata) dans la vallée du fleuve Niger
Hassane SOUMAILA, Issiaka YOUSSOUFA, Soumana IDRISSA, Abdourhimou AMADOU ISSOUFOU, Ali MAHAMANE

p. 190-195

Rendement des fours traditionnels de production de charbon à Acacia auriculiformis et A. mangium sur le plateau des Batéké, RD Congo
Jean SEMEKI NGABINZEKE, Etienne YUSUFU KACHAKA, Rodrigue DAASSI, Clarin BASUSU MASIMO, Micheline KANI KANI, Jean LEJOLY

196-201

سلسلة إنتاج الترفاس بالمغرب

سلسلة إنتاج الترفاس بالمغرب 

الأنواع، مناطق الإنتاج، الإنتاجية ومسارات التنمية

 

 

 

 

وفي المغرب، يشكل الترفاس موردا طبيعيا هاما للاقتصاد القروي ويمكن أن يلعب دورا هاما في تخفيف الضغط على الموارد الغابوية والرعوية. تولي استراتيجيات التنمية الزراعية والغابوية الجديدة اهتمامًا متزايدًا بالمنتجات الطبيعية والمحلية. الترفاس هو مثال ذو صلة بهذه المنتجات. وهو متنوع للغاية ويوفر إمكانات تنموية كبيرة، ومع ذلك، هناك نقص في المعرفة حول توزيعه الجغرافي وحتى إنتاجيته. وقد مكّن التحليل الوثائقي والمسوحات الميدانية والمقابلات واوراش عمل مع الأشخاص ذوي المعرفة ومديري الغابات والفلاحة في جميع أنحاء البلاد من إنتاج قائمة جرد أنواع الترفاس الموجودة وخرائط توزيعها الجغرافي وإنتاجيتها. يوجد في المغرب حوالي عشرة أنواع من الترفاس الصحراوي من أجناس Tuber ،Picoa ،Delastria ،Tirmania ،Terfezia، وهي منتشرة في أربع مناطق رئيسية لتواجد الترفاس: المنطقة الشرقية وغابة المعمورة وساحل دكالة-عبدة والصحراء المغربية. تختلف الإنتاجية بين المناطق وداخل المناطق. وتتأثر بطبيعة التربة وتوزيع هطول الأمطار. تشكل النتائج التي تم الحصول عليها في شكل خرائط، وخريطة التوزيع الجغرافي للترفاس وخريطة الإنتاجية، خطوة أولى نحو فهم إمكانات الإنتاج وفرص تثمين الترفاس المغربي. أظهر تحليل SWOT أن قطاع الترفاس يستفيد من عدد كبير من نقاط القوة بما في ذلك تعدد الأنواع ومساحات الإنتاج الكبيرة؛ المساهمة في دخل السكان المجمعين والخبرة القيمة للساكنة المحلية المرتبطة بنشاط جمع الترفاس. وتتعلق نقاط الضعف بشكل رئيسي بتنظيم القطاع. أما بالنسبة للفرص، فنلاحظ الطلب القوي على الترفاس من الأسواق الخارجية والرغبة القوية في تطوير هذا القطاع والتي تترجمها استراتيجيات تركز على المنتجات المحلية. وتتمثل التهديدات بشكل رئيسي في انخفاض هطول الأمطار وتعاقب سنوات الجفاف المرتبطة بتغير المناخ. وتم اقتراح إجراءات للنهوض بالقطاع، منها إصدار قانون خاص بالترفاس، وإحداث سوق نموذجية، والتوجه نحو زراعة الترفاس لتخفيف الضغط على الإنتاج الطبيعي، وتطوير البحث العلمي في المجالات المتعلقة بالترفاس.

سلسلة إنتاج الترفاس بالمغرب

مقدمة

يتمتع المغرب، من خلال موقعه الجغرافي المتميز في شمال غرب إفريقيا وجنوب مضيق جبل طارق، بثروة كبيرة من الموارد الطبيعية، خاصة النباتية منها. توفر هذه الثروة فرصا مختلفة للتنمية الاجتماعية والاقتصادية للمناطق القروية المغربية وتحسين مستوى معيشة الساكنة المحلية. وتشكل هذه الموارد الطبيعية عناصر أساسية لزيادة دخل الفلاحين وخلق فرص العمل في هذه البيئات الهشة والضعيفة. وفي هذا الصدد، فإن الترفاس الصحراوي يمثل إمكانات كبيرة، مما شجع صناع القرار على تصنيفه من بين المنتجات المحلية.

يستخدم مصطلح الترفاس الصحراوي أو «الترفاس» للإشارة إلى الفطر الموسمي والصالح للأكل الذي ينتمي إلى Ascomycetes، والذي ينمو في المناطق ذات المناخ القاحل وشبه القاحل في منطقة البحر الأبيض المتوسط. وهو يشير بشكل أساسي إلى الأنواع من أجناس Terfezia وTirmania وDelastria وTuber، ولكنه يشير أيضًا إلى الأنواع الأقل شهرة مثل أجناس Picoa وMatirolomyces وLoculotuber.

يعتمد الإنتاج الطبيعي للترفاس الصحراوي على علاقة تكافلية تنشأ مع جذور النباتات المضيفة المناسبة بشكل عام، وهي نباتات سيستاسيا سنوية و أو معمرة، وخاصة من جنس Helianthemum. يلعب الارتباط بين هذه النباتات وفطرياتها دورًا رئيسيًا في الحفاظ على شجيرات البحر الأبيض المتوسط ​​ونباتات المناطق الجفافة، وبالتالي في منع انجراف التربة والتصحر.

يعتبر الترفاس الصحراوي مصدرًا طبيعيًا للعديد من المكونات الكيميائية مثل البروتينات والأحماض الأمينية والفيتامينات والمركبات العطرية والستيرول والتربين والأحماض الدهنية والمعادن والكربوهيدرات. لقد تم استخدامها منذ فترة طويلة كمصدر للغذاء، وكطعام شهي، وكمورد للطوارئ في أوقات نقص الغذاء من قبل البدو في الصحراء الكبرى والشرق الأوسط.

تم تصنيف أربع مناطق كبيرة لإنتاج الترفاس بالمغرب: المنطقة الشرقية، غابة المعمورة، ساحل عبدة-دكالة والصحراء المغربية. وإلى جانب الترفاس الصحراوي، ينتج المغرب أيضا الترفاس الذي يسمى “الترفاس الحقيقي” التي تنتمي إلى صنف Tuber والمرتبط بجذور البلوط الاخضر، في نوعين، عفوية ومزروعة.

الترفاس المغربي وتوزيعه الجغرافي

الأنواع الموجودة

يوجد في المغرب حوالي عشرة أنواع من الترفاس الصحراوي المعروف بالاسم العربي « ترفاس » (الجدول 1). وينتشر عبر الأراضي المغربية ويشكل مصدرا هاما للنشاط الاقتصادي خلال موسم الإنتاج. كما تم الإبلاغ عن أنواع أخرى من صنف Tuber، أي الترفاس الحقيقي، وهو داكن اللون بشكل عام، لكن إنتاجه غير منتظم وليس وفيرا.
يتم التمييز بين أنواع الترفاس على أساس اللون والشكل والحجم والاتساق والملمس والنبات المضيف والظروف المناخية و البيئية التي يتطور فيها. يظل التحليل الجزيئي هو العامل الحاسم في التمييز بين الأنواع، نظرًا لأن العديد منها يشترك في الشكل وخصائص المنشأ المماثلة.

وهكذا، طوال تاريخ الترفاس، تم الخلط بين الأنواع لفترة طويلة ولم تظهر سوى التحليلات أنها أنواع مختلفة. هذا هو حال Tuber asa وTuber gennadii اللذان يشتركان في منشأ مماثل ويتعايشان في نفس الأماكن وفي حدود بضعة سنتيمترات، لكنهما نوعان مختلفان تمامًا من الناحية الشكلية. نلاحظ أيضًا حالة T. olbiensis الذي تم اعتباره شكلاً غير ناضج من Terfezea leptoderma وتم التعامل معه كمرادف من قبل العديد من المؤلفين. أظهر التحليل الجزيئي عدة اختلافات بين النوعين، يضاف إليها أن T. Olbiensis يرتبط بالأشجار وليس بنباتات Cistaceae مثل Terfezea leptoderma.

بالنسبة للآخرين، أظهرت التحليلات أنهم من نفس النوع على الرغم من أنهم غالبا ما يعتبرون نوعين مختلفين. هذه هي حالة Tuber aestivum وTuber uncinatum (تسمى الترفاس الصيفي وtruffe de bourgogne على التوالي)، والتي أظهرت التحليلات الجزيئية عدم وجود فرق، وبالتالي أدت إلى النظر في نوع واحد فقط مع وجود اختلافات بيئية – فسيولوجية، حيث أن Tuber uncinatum ينمو دائمًا في أماكن مظللة ويتواجد Tuber aestivum بشكل عام في الأماكن المشمسة. ترجع الاختلافات في الطعم والرائحة وتشكل الأبواغ إلى عوامل بيئية.

مناطق توزيع الترفاس بالمغرب

يهم إنتاج الترفاس مساحات واسعة من الأراضي المغربية من الشمال إلى الجنوب. وترتبط الأنواع التي يتم العثور عليها وكذلك إنتاجيتها ارتباطًا وثيقًا بالظروف البيئية لهذه المناطق (المناخ، التربة، الغطاء النباتي الطبيعي). يتيح لنا التحليل الوثائقي والمقابلات وورش العمل مع الأشخاص ذوي الخبرة بالإضافة إلى الملاحظات الميدانية التمييز بين أربع مناطق رئيسية لزراعة الترفاس في المغرب (الشكل 1).

غابة المعمورة

تقع غابة المعمورة على الساحل الأطلسي شمال غرب المملكة، على الشريط الساحلي، بين مدينتي سلا والقنيطرة. ويحدها من الشمال سهل الغرب ومن الجنوب وادي أبي رقراق وسفوح الهضاب الوسطى. التضاريس مسطحة في المنطقة الغربية ومموجة في المنطقة الشرقية. من وجهة نظر جيولوجية، تعتبر المعمورة منصة واسعة من الفترة الجيولوجية الربعة. وتشكل فصل جيومورفولوجي بين سهل الغرب الرسوبي والطيني المرتبط بعمل وادي سبو، إلى الشمال، وسهل الشاوية جنوبا، القديم نوعا ما وناتج عن عمل روافد وادي أم الربيع ولأودية الأطلسية التي تصرف مياه الأطلس المتوسط.

تتكون المعمورة من رواسب ريحية رملية حديثة موجودة على السطح على أرضية طينية متموجة ذات سمك وعمق متفاوتة. التربة رملية وعميقة وحمضية (درجة الحموضة = 6.5) و ذات مستوى منخفض من المواد العضوية (1٪). يحدد عمق الأرضية الطينية توازن الماء السطحي وبالتالي تكوين « البرك » وتطور الغطاء النباتي. المناخ شبه رطب في الغرب (درجة حرارة معتدلة، رطوبة الهواء مرتفعة) وشبه جاف في الشرق (فترة جفاف أطول). يتكون الغطاء النباتي بشكل أساسي من بلوط الفلين مع مزارع الصنوبر والأكاسيا والأوكالبتوس التي تم إدخالها لتلبية احتياجات خشب الخدمة.

تلعب المعمورة دور « غابة الترفاس » لخمسة أنواع رئيسية: تحت بلوط الفلين الخفيف وفي الفراغات، هناك 3 أنواع مرتبطة بنبات Helianthemum Gutatum كنبات مضيف وهي Terfezia arenararia وTerfezea leptoderma وTuber asa ونوعين مرتبطة بـ Pinus pinaster وهي Tuber oligospermum وDelastria rosea. وقد تم ذكر نوعين آخرين في غابة المعمورة ولكنهما ليسا معروفين ومنتشرين على نطاق واسع. هذه هي Tuber gennadii المرتبطة بـ H. Gutatum وT. Borchii Var. sphaerosperma المرتبطة بصنوبر حلب (Pinus halepensis) والصنوبر (Pinus pinea).

ساحل دكالة-عبدة

تقع منطقة الساحل على الطرف الغربي للميسيتا المغربية بين خطي العرض 32°15′ و33°15′ وبين خطي الطول الغربيين 7°55′ و9°15′. يتراوح الارتفاع من 15 م بآسفي جنوبا إلى 185 م بسيدي بنور شرقا. يتم تقديم منطقة الساحل كشريط يتراوح عرضه من 25 إلى 30 كم وطوله 110 كم يغطي الواجهة الساحلية للحوض الهيدروجيولوجي بين آسفي والجديدة. ويميل سطحها نحو الشمال الغربي. إنها منطقة الكثبان الرملية المدمجة، الممتدة على شكل تلال طويلة موازية للشاطئ.

في هذا القطاع، يتباين شريط ساحلي ضيق على شكل مزاريب يبلغ عرضه بضعة كيلومترات مع بقية منطقة الساحل، وتسمى الولجة. وهي تتوافق مع منصة التآكل البحر ويحدها من الشرق جرف ميت كبير ومحمية من المحيط بحاجز من الكثبان الرملية.

تشتمل جهة الساحل-دكالة على كيانين جيولوجيين متميزين، قاعدة عصر ما قبل الكمبري والباليوزويك بينما يتكون الغطاء من تضاريس الحقبة الجيلوجية الثانوية والثلاثية والربعة. يشكل حاجزًا طبيعيًا يمنع أي تدفق سطحي نحو المحيط. يتم جمع مياه الأمطار في منخفضات الكثبان الرملية أو ذات الأصل الكارستي. ثم تتبخر هذه المياه أو تترشح نحو المياه الجوفية. وتتكون من هضاب من المجال الأطلسي لقبائل دكالة وعبدة. المناخ شبه جاف إلى جاف. وتهطل الأمطار من الغرب إلى الشرق ومن الشمال إلى الجنوب، بمعدل 396 ملم/سنة بالجديدة، و330 ملم/سنة بآسفي و270 ملم/سنة ببولعوان. التربة عبارة عن حجر جيري (بروز صخري جيري على صطح الأرض).

يظهر التحليل الوثائقي أن أنواع الترفاس الموجودة هي Terfezea boudieri. ويرتبط بـ H. lipii var. sessiliflorum وH. ledifolium في سهل عبدة بمنطقة “حد حرارة” الواقعة شرق مدينة آسفي. بالإضافة إلى ذلك، ووفقًا لملاحظاتنا الميدانية في فبراير 2021، تمكنا من رؤية نوع ثانٍ، وهو Tirmania pinoyi. وأكد هواة جمع الترفاس وجود نوع ثالث يتطابق مع Tuber Oligospermum. ويوجد هذا الأخير في غابة سيدي مساهل في حد حرارة تحت شجر الصنوبر الحلبي. تم العثور على هذين النوعين وتم ذكرهما أيضًا في منطقة آسفي في عام 2005. ويوجد الترفاس في جميع أنحاء منطقة الساحل تقريبًا.

المنطقة الشمالية الشرقية

تضم هذه المنطقة الهضاب العليا والسهول الرعوية بالمنطقة الشرقية وملوية العليا وجزء من جهة تافيلالت. وتغطي أكثر من خمسة ملايين هكتار وتتميز بتنوع المناخ والتربة والغطاء النباتي. ومع ذلك، فإن أنواع مظاهر الغطاء النباتي محدودة: سهوب الحلفاء، سهوب الشيح، سهوب الكتل النباتية، الغابات والشجيرات.

ويمتد التدرج المناخي الحيوي من مناخ شبه رطب بمنطقة دبدو شمالا إلى مناخ صحراوي جنوبا (بوعرفة 160 ملم) ووادي ملوية غربا (أوطات الحاج 157 ملم). ومع ذلك، فإن المناخ الحيوي الجاف مع شتاء بارد (200 إلى 350 ملم من الأمطار السنوية) هو السائد في معظم المنطقة. التربة السائدة هي الليثوسولات والريجوسولات والحجر الجيري، ذات التربة الطميية إلى الرملية وقليلة العمق. لكننا نجد أيضًا التربة القاحلة البنية اللون والتربة الهالومورفية. تعتمد تربية المواشي أولاً على الأغنام ثم على الماعز. لقد زادت الماشية إلى حد ما خلال العشرين عامًا الماضية ولكنها ظلت ذات أهمية محدودة.

وتشتهر المنطقة بإنتاج 5 أنواع من الترفاس، ثلاثة منها هي الأكثر انتشارا وهي Tirmania pinoyi وTirmania nivea المرتبطة بالنبات المضيف Helianthemum hirtum وTirmania claveryi المرتبطة ب Helianthemum lipii. النوعان الآخران نادران ويتواجدان في مواقع محددة وليس في جميع أنحاء المنطقة. هم Terfezea boudieri المرتبطة بـ H. lipii var. sessiliflorum وH. ledifolium وPicoa juniperi المرتبطة بـH. lipii.

تم العثور على نوعين آخرين أقل شهرة في المنطقة في عام 2013. وهما T. Olbiensis في غابة بني يعلى بجرادة تحت Pinus halepensis وTerfezea leptoderma الذي تم جمعه في عين بني مطهر والمرتبط بـ Helianthemum sp.

يتوزع الترفاس في جميع أنحاء المنطقة الشمالية الشرقية تقريبًا. وانتشر على مساحات واسعة من وجدة شمالا إلى فكيك جنوبيا-شرقيا، ومن الحدود الجزائرية المغربية شرقا إلى الرشيدية جنوبا. ومن جرسيف شمالا-غربا إلى ملوية العليا غربا.

كما تتمتع المنطقة بتجربة زراعة الترفاس الأسود Tuber Melanosporum على يد الدكتور عبد العزيز لقباقبي في مزرعته بدبدو منذ سنة 2000. وتم استيراد شجيرات البلوط الملقحة من فرنسا وزراعتها في واد شبه جاف وعلى تربة من الحجر الجيري. يزرع الترفاس في الأحواض حول الأشجار.

الصحراء المغربية

تقع الصحراء المغربية في جنوب البلاد، وهي منطقة ذات مساحة كبيرة (46.5 مليون هكتار) وتتميز بمناخ صحراوي نموذجي (متوسط ​​هطول الأمطار 50 ملم في السنة)، وبتربة جيرية وطميية قليلة العمق، ونباتات السهوب الرعوية الكثيفة. ومع ذلك، تمثل المنطقة تنوعًا كبيرًا إلى حد ما في النظم البيئية، وذلك بسبب شساعة المنطقة والتنوع الجغرافي (الأودية، المناطق، الحمادات، السبخات، الكثبان الرملية). ويشكل هذا التنوع أساس أنشطة تربية الماشية، خاصة بالنسبة للإبل التي اعتادت على الاستفادة الجيدة من النباتات المختلفة خلال الرحلات الطويلة.

أكدت المسوحات والملاحظات الميدانية أن المنطقة معروفة بإنتاج نوعين من الترفاس: Tirmania pinoyi وTirmania nivea المرتبطة بالنباتات المضيفة Helianthemum hirtum وH. lipii وH. ledifolium وH. apertum. أظهرت الملاحظات الميدانية وجود نوعين آخرين من الترفاس أيضًا في جنوب البلاد وهما T. claveryi وPicoa juniperi المرتبطين بنبات Helianthemum lipii.

المناطق الأخرى لإنتاج الترفاس

لا يقتصر إنتاج الترفاس في المغرب على هذه المناطق الأربع الرئيسية. في الواقع، ينتج أيضًا في مناطق أخرى ذات مساحة محدودة منتشرة عبر الأراضي الوطنية، وهو إنتاج نادر وغير منتظم حسب الظروف المناخية. تعتبر كمية وتوزيع هطول الأمطار أمرًا حاسمًا لإنتاج الترفاس.

تعد منطقة الأطلس المتوسط ​​إحدى هذه المناطق التي تعد غابات البلوط فيها موطنًا للترفاس الذي تنتمي إلى ما يسمى « الترفاس الحقيقي » من جنس Tuber. الأنواع الموجودة هي Tuber excavatum، Tuber brumale، Tuber rufum وTuber uncinatum/aestivum التي تم جمعها في نوفمبر 1960 ومايو 2014. تتمتع المنطقة أيضًا بخبرة في زراعة Tuber Melanosporum تحت أشجار البلوط الأخضر في إيموزار كاندار منذ عام 2008.

تؤكد تحقيقاتنا ملاحظات العديد من المؤلفين بأن الترفاس موجود أيضًا في شمال المغرب (طنجة)، واللكوس (العرائش)، وسوس (أكادير)، ودرعة (ورزازات)، والحزام الأخضر جنوب الرباط. هذه المناطق غير معروفة كثيرًا لأن الإنتاج متقطع وظرفي.

إنتاجية الترفاس في المغرب

تختلف إنتاجية الترفاس من منطقة إلى أخرى حسب عدة عوامل، بما في ذلك نوع التربة والقياس السنوي الأمطار الذي يحدد تطور النباتات المضيفة. وقد أظهرت الملاحظات والمسوحات الميدانية أن هذه الإنتاجية ترتبط ارتباطاً وثيقاً بهطول الأمطار وتوزيعها. تعتبر أمطار أواخر الصيف وأوائل الخريف وأمطار الشتاء حاسمة بالنسبة للإنتاج الجيد للترفاس. وتختلف الإنتاجية أيضًا داخل نفس المنطقة، حيث تكون بعض المناطق منتجة للغاية بينما تكون مناطق أخرى معتدلة أو نادرة الإنتاج. أتاحت الدراسات الاستقصائية وورش العمل مع الأشخاص ذوي الخبرة وجامعي الترفاس تصنيف المناطق بطريقة نسبية إلى ثلاث فئات (الشكل 2):

المناطق ذات إنتاجية عالية: تمتد فترة الإنتاج على مدار دورة الترفاس بأكملها (3 إلى 4 أشهر)، ويقدر هواة جمع الترفاس أنهم يجمعون كميات كبيرة، وتتطور تجارة الترفاس بشكل كبير خلال موسم الترفاس؛

المناطق ذات إنتاجية متوسطة: الترفاس موجود لفترة أقصر (2 إلى 3 أشهر)، والكميات المجمعة أقل أهمية، والسوق في حالة نمو معتدل؛

المناطق ذات إنتاجية ضعيفة: يتواجد الترفاس بشكل متقطع في المنطقة، وغير منتظم للغاية بين السنوات، والكميات المجمعة منخفضة للغاية، والتجارة ليست مثيرة للاهتمام، ويتم عادة استهلاك الترفاس ذاتيًا.

المناطق ذات الإنتاجية العالية في المغرب هي غابة المعمورة والجزء الشمالي من جهة الشمال الشرقي والجزء الشمالي من جهة دكالة عبدة الساحل ووسط الصحراء المغربية. المناطق المعتدلة الإنتاجية هي الجزء الجنوبي من ساحل دكالة عبدة، ووسط وأقصى جنوب المنطقة الشمالية الشرقية والجزء الشمالي الغربي من الصحراء. تصبح الإنتاجية منخفضة بشكل متزايد باتجاه الغرب في المنطقة الشمالية الشرقية ونحو الشرق وأقصى جنوب الصحراء المغربية.

ويشير تحليل المعطيات التي تم جمعها إلى أن إنتاج الترفاس في المملكة المغربية شهد تراجعا ملحوظا في السنوات الأخيرة، بسبب تعاقب سنوات الجفاف، خاصة في منطقة الشمال الشرقي وفي الجنوب والصحراء المغربية. وهذا يدل على أن هذا المورد معرض بشدة لتغير المناخ وأنه يتبع التغيرات بين السنوات وفيما بينها من حيث هطول الأمطار في المناطق المنتجة للترفاس.

تحليل SWOT لقطاع الترفاس في المغرب

ومن خلال تحليل SWOT (القوة والضعف والفرص والتهديدات) لسلسلة الترفاس المغربية، تمكنا من تحديد الخصائص الداخلية والخارجية الإيجابية والسلبية للمورد نفسه وللقطاع. مكنت هذه الخطوة من تحديد النقاط التي يمكن أن يرتكز عليها أي تدخل وأي إجراء تثميني ليكون فعالا. يمكن أن يؤدي التثمين المدروس والمطبق جيدًا إلى حماية الترفاس وتحسين الظروف المعيشية للسكان المحليين والحفاظ على البيئة الطبيعية للترفاس من أجل استدامة إنتاجه.

التشخيص الداخلي

نقاط القوة

يتمتع الترفاس بعدد كبير من المزايا التي يمكن أن يعتمد عليها لتطوير القطاع. يمكن أن يؤدي إعتماده كمنتوج محلي إلى زيادة القدرة التنافسية للمناطق المنتجة من خلال منحها هوية إقليمية محددة. إن الرابط بين المنتوج ومنطقته سيجعل من الممكن مكافحة التهميش المكاني والاقتصادي للمناطق القروية المعروفة الآن بأصالة أحد منتجاتها. على عكس المنتجات الأخرى التي تمر عملية إنتاجها بعدة مراحل وتتطلب معالجة خاصة، فإن الترفاس منتوج تقدمه الطبيعة دون أي تدخل بشري. وهو يتكيف مع الظروف المناخية الصعبة ويشكل عنصرا هاما من النباتات الفطرية للغابات والمراعي القاحلة وشبه القاحلة.

إن تنوع أصناف الترفاس والتي تصل إلى 12 نوعا من تلك التي تسمى “ الترفاس الصحراوي” و5 أنواع من الترفاس الحقيقي. كما أن مساحات الإنتاج الشاسعة من غابات وسهول ومراعي تضمن إنتاجا وافرا، مما يسمح بتلبية طلب المصدرين بكميات مهمة وأصناف عدة. وهذا الطلب الخارجي مرتفع للغاية بالفعل. وهكذا، يساهم الترفاس في إيرادات العملات الأجنبية من خلال تصدير كل الإنتاج تقريبا وفقا لفئات مختلفة، بما في ذلك الترفاس المجفف الذي لا يتعرض لخطر التلف أو التعفن. أما بالنسبة لدول الوجهة فهي بشكل أساسي دول الشرق الأوسط (المملكة العربية السعودية والكويت) وسوريا وأوروبا (فرنسا وإسبانيا). وتترجم أهمية الصادرات من خلال الديناميكية الاقتصادية في مناطق الترفاس، مما يسمح لمختلف المتدخلين في سلسلة التسويق بالاستفادة مع اختلاف هامش الربح. وفي بعض المناطق، يشكل جمع الترفاس وبيعه مصدر الدخل الوحيد للبعض، وخاصة للنساء اللَّواتي يستفيدون منه لتلبية الاحتياجات اليومية لأسرهن. في هذه الحالة، يتم إنفاق الأموال المكتسبة في نفس يوم السوق الأسبوعي الذي تمت فيه عملية البيع. وبالنسبة للآخرين، يشكل هذا النشاط دخلا إضافيا. وفي بعض الأماكن، حيث تكون كميات الترفاس المجمع مرتفعتا جدًا بالإضافة إلى سعر البيع الجيد، فقد أتاح هذا النشاط لعائلات معينة تكوين الثروة.

الترفاس هو رمز للعلاقات بين الإنسان والطبيعة والتقاليد. إن الدراية المرتبطة بالمعرفة والتفريق بين الأنواع فيما يتعلق باللون والنبات المضيف ومكان المنشأ والجمع والتخزين ومستحضرات الطهي والطبية تشكل تراثًا ثقافيًا وتوفر فرصة جذب يمكن من خلالها الترويج لعدة أنواع من السياحة. وبالتالي، يمكننا أن نذكر السياحة القروية، والسياحة البيئية، والسياحة الثقافية، وسياحة الطهي، والسياحة الزراعية. ويمكن تطوير هذه الأخيرة في المناطق التي تشهد حاليا زراعة الترفاس الأسود Tuber melanosporum وهي دبدو وإيموزار كندر. هذه التجربة الناجحة، إلى جانب ارتفاع الطلب على الترفاس الحقيقي وارتفاع أسعاره، تشجع على التوسع في مزارع الترفاس المزروع وتجربة زراعة أنواع أخرى موجودة في البيئة الطبيعية في غابات البلوط في الأطلس المتوسط ​​ .(Tuber aestivum, Tuber brumale, Tuber rufum) فالإهتمام ليس مادياً بحتاً، بل بيئي قبل كل شيء وذلك من أجل التعامل مع تراجع مناطق الغابات والأشجار من خلال إعادة التشجير بأنواع الشجر المحلي التي تتكيف مع الظروف المناخية والظروف البيئية للبلاد وقبل كل شيء مقاومة لآثار تغير المناخ (بلوط أخضر).

في الواقع، يمثل الترفاس كائنًا غامضًا يحمل جوانب ثقافية وتجارية واجتماعية. إن قدرة الترفاس على أن يكون جزءًا من غذاء الأرستقراطيين وفي نفس الوقت توفير الغذاء للطبقات الاجتماعية الأكثر حرمانًا في الأوقات العادية وأثناء الحروب أمر مثير للدهشة حقًا. وكان يتم تقديمه على الموائد الفاخرة للفراعنة والملوك والرؤساء والأباطرة والقياصرة. وقد استخدمه الرحل والبدو كبديل للحوم ووفر الاحتياجات الغذائية لسكان العراق خلال حرب 1970. وفي المغرب، كان الترفاس يقدم على مائدة الصدر الأعظم سيد أحمد بن موسى بن أحمد في عهد السلطان مولاي عبد العزيز بن حسن بن محمد. قال الكوني (1992): “إذا جرب الإنسان مثل هذا الترفاس، فإنه يقضي بقية حياته يريد أن يتذوقه مرة أخرى”. يشهد الطب النبوي على فعالية مستخلصات الترفاس المضادة للميكروبات ضد أمراض العيون. وعن سعيد بن زيد رضي الله عنه أن النبي صلى الله عليه وسلم قال: «الترفاس من المن، وماؤها شفاء للعين»، رواه البخاري في صحيحه برقم 4478، ومسلم في صحيحه برقم 2049.

نقاط الضعف

يمكن تقسيم نقاط الضعف إلى مجالين رئيسيين. الأول يتعلق بالفطر نفسه والثاني يتعلق بتنظيم القطاع. في الواقع، الترفاس منتوج حساس لملامسة اليد والروائح ويمكن أن يتعفن بسهولة. تؤدي بعض طرق التجميع إلى كسر الترفاس واقتلاع النبات المضيف وإرباك البيئة الطبيعية المنتجة. على مستوى غابة المعمورة، ومن أجل جمع أكبر قدر ممكن من الترفاس، بدأ الناس باستخدام أدوات زراعية يدوية للبحث عن الترفاس تحت الأشجار، وهذه الأنواع من الترفاس يصعب اكتشافها في ظل عدم وجود نبات عشبي مضيف. تؤثر هذه الممارسة سلبًا على إستدامة إنتاج الترفاس من خلال تدمير بيئته الطبيعية وتدمير الفطر عن طريق إثارة التربة. إن المعرفة الفردية المتباينة والمتناقضة، خاصة فيما يتعلق بدورة حياة الترفاس وعملية تكاثرها، تمثل لغزًا لايمكن فك شفرته من قبل السكان المجمعين ولا تؤدي إلا إلى تفاقم الوضع. بعض هواة الجمع لا يدركون عواقب طريقتهم في القيام بهذه الأعمال. يشكل تعفن المنتوج بسهولة عائقًا كبيرًا أمام هواة الجمع الذين يجب عليهم حفظ الترفاس في حالة جيدة لمدة 6 أيام حيث يتم البيع في الأسواق الأسبوعية في اليوم السابع. للقيام بذلك، يضعونها في الأرض ويغطونها بالتراب (الرمال) كما في بيئتها الطبيعية. وفي هذه الحالة، يصبح الوضع معقدًا أيضًا بالنسبة لتجار الجملة الذين يجب عليهم تصدير الكميات المشتراة في نفس اليوم إلى وجهتها النهائية. في بعض المناطق، مثل المنطقة الشرقية والصحراء المغربية، يقوم تجار الجملة بالشراء من جامعي الترفاس يوميًا في نقاط التجميع من أجل تصدير الترفاس الطازج. تصدير الترفاس المجفف أو المعلب لا يثير أي مشكلة من هذا النوع.

فيما يتعلق بقطاع الترفاس، تجدر الإشارة إلى أنه لا يستفيد من أي تشريع أو تنظيم خاص به. ويسيطر على السوق تجار الجملة الذين يحددون أسعار بيع الترفاس حسب الطلب الخارجي وهامش الربح الذي يسعون إلى تحقيقه. وهذا يجعل هواة الجمع الحلقة الأضعف في سلسلة التسويق، على الرغم من أنهم الأكثر احتياجًا. إن الأمل في عوائد مالية كبيرة وكذلك المنافسة بين جامعي الترفاس من جهة وتجار الجملة من جهة أخرى، ساهمت في خلق جو من الخداع والغش في بعض مستويات إدارة القطاع، خاصة أنه لا يوجد قانون خاص بهذا القطاع. في الواقع، جميع المراحل من التجميع إلى التسويق على المستوى المحلي لا تخضع لأي تقنين. في الواقع، تتم إدارة الفطر بما في ذلك الترفاس مثل المنتجات الغابوية الغير الخشبية الأخرى بموجب الظهير الشريف الصادر في 20 ذي الحجة 1335 (10 أكتوبر 1917) المتعلق بالحفاظ على الغابات واستغلالها. يتم فرض غرامات على الإستخراج أو الإزالة الغير المصرح بها للمواد او أي من المنتجات الغابوية. وفي بلدان أخرى، إدراكًا لأهمية هذا المنتج في التنمية الاجتماعية والاقتصادية، يستفيد الترفاس من نصوص تشريعية محددة تتعلق بالجمع والتسويق والتصدير. وفي فرنسا على سبيل المثال، تحدد هذه النصوص المعدات المسموح بها لاستخراج الترفاس من الأرض وافتتاح موسم الجمع واختتامه. تم وضع قانون العقوبات في عام 2012 بتهمة سرقة الترفاس من المزارع المملوكة لأشخاص آخرين؛ يُعاقب السارق بالسجن لمدة ثلاث سنوات وغرامة قدرها 45000 يورو.

وقد تم إطلاق عدة محاولات لتنظيم وتثمين قطاع الترفاس في جهات المغرب الأربع، لكنها باءت بالفشل. تضمنت هذه المحاولات إنشاء مستودعات لتخزين الترفاس وتعبئته بالإضافة إلى إنشاء التعاونيات. أسباب الفشل طبيعية وبشرية. أدى عدم انتظام الإنتاج وتباين الآراء وتضارب المصالح بين مختلف المتدخلين إلى خلل في جميع الإجراءات المنفذة. هناك تعاونيتان فقط، ذات طبيعة عائلية، تنشطان حاليا في قطاع الترفاس ويمكن الحكم على تجاربهما بالنجاح، إحداهما تقع بجماعة أولاد غانم بإقليم الجديدة، والأخرى بمدينة العيون. أدى الوعي بالأهمية الاقتصادية للترفاس إلى زيادة ملحوظة في عددالمتدخلين (جامعو الترفاس، الوسطاء، تجار الجملة)، مما خلق ضغطًا قويًا على المنتوج.

وتجدر الإشارة أيضا إلى أن الدراسات التي تناولت الترفاس المغربي قليلة العدد وهي عموما تصنيفية وتهم دراسة الحياة النباتية. الترفاس معروف جيدًا من حيث جوانبه النباتية والبيئية، لكنه غير معروف إلا قليلاً من وجهة نظر التوزيع الجغرافي على النطاقين الجهوي والوطني، وكذلك جوانب الإنتاج والتسويق والأدوار الاجتماعية والاقتصادية وإمكانيات تثمين الترفاس. الدراسات التي ركزت على هذه الجوانب نادرة جدًا ولا يمكنها إعطاء رؤية شاملة ومتكاملة لجميع الجوانب المتعلقة بالترفاس على المستوى الوطني، او على الأقل على المستوى الجهوي.

كل نقاط الضعف هذه تجعل من الصعب تحديد استراتيجية تجارية وخطة للمستقبل فيما يتعلق بسلسلة الترفاس.

التشخيص الخارجي

فرص

الفرص التي تطرح نفسها أمام الترفاس كبيرة جدًا. إن الاهتمام في الآونة الأخيرة بالمنتجات المحلية، بما في ذلك الترفاس، أمر مشجع. وهكذا، أطلقت وزارة الفلاحة والصيد البحري العديد من استراتيجيات وخطط التنمية الفلاحية، بما في ذلك مخطط المغرب الأخضر والجيل الأخضر . وتم إنشاء قسم للمنتجات المحلية وقسم ترميز المنتوجات المحلية المغربية على مستوى مديرية تطوير سلاسل الإنتاج. وقد تم التأكيد على أهميتها في التنمية من خلال اللإستراتيجيات الجديدة التي أطلقتها المملكة المغربية مثل « الجيل الأخضر » و »غابات المغرب 2030-2020″ والتي تنفذها وزارة الفلاحة والصيد البحري والتنمية القروية والمياه والغابات. صدرت عدة نصوص قانونية منها القانون رقم 06-25 المتعلق بالعلامات المميزة للمنشأ والجودة (SDOQ)، القانون رقم 07-28 المتعلق بالسلامة الصحية للمنتجات الغذائية والقانون رقم 12-39 المتعلق بالفلاحة البيولوجية. وتدل كل هذه الإجراءات على رغبة المؤسسات التنموية في الترويج لهذه المنتجات المحلية.

الطلب على الترفاس في الأسواق الخارجية يتزايد باستمرار. وقد أدى غزو الترفاس المغربي لأسواق الشرق الأوسط وأوروبا إلى ارتفاع ملحوظ في أسعار البيع. بعض هذه الدول المستوردة هي أيضا منتجة لنفس النوع المنتج في المغرب لكن إنتاجها انخفض، البعض بسبب الجفاف والبعض الآخر بسبب الحرب التي دمرت حقول الإنتاج (العراق، الكويت). وبهذا المعنى فإنهم يعوضون إنتاجهم من خلال الواردات. ويأتي الطلب القوي أيضًا من الجالية اليهودية في المغرب وأماكن أخرى.

في الآونة الأخيرة ومع كل التحولات التي شهدها العالم، لاحظنا توجهاً عالمياً نحو منتجات التجميل الطبيعية أو البيولوجية واللجوء بشكل متزايد إلى الطب التقليدي لتجنب الآثار الضارة للمواد الكيميائية المصنعة. ويشكل هذا الانجذاب للمنتجات الطبيعية فرصة كبيرة متاحة للترفاس للعب دور في دستور الأدوية التقليدية من خلال الترويج لوصفات الأجداد. في الواقع، أصبحت الأبحاث العلمية التي تركز على القيمة الغذائية والفضائل الطبية للترفاس أكثر عددًا.

أظهرت الدراسات التي أجريت على الترفاس أنه يشكل علاجات جديدة وفعالة ضد أنواع مختلفة من الخلايا السرطانية بفضل التأثيرات المضادة للسرطان لمكوناته. كما تم التأكد من قدرة الترفاس على محاربة البكتيريا وعلاج أمراض العيون مثل التراخوما. وفي الطب البيطري، أكد الترفاس قدرته على علاج عدة أمراض الماشية. وبالتالي، فهو يستخدم لعلاج التهاب الرحم (التهاب بطانة الرحم) والتهاب الضرع أو الالتهابات الخارجية الأخرى. وأكد لنا البدو الرحل الذين يعيشون في الصحراء المغربية أن مسحوق الترفاس المجفف فعال في علاج أورام الضرع عند الإبل والأبقار والماعز.
أما بالنسبة للقيمة الغذائية، فإن أكثر من 75% من كتلة الترفاس تتكون من الماء ويمكن أن تصل إلى 81%، أما الباقي فيشكل مادة جافة تتكون من ما يصل إلى 60% كربوهيدرات، و20 إلى 27% بروتين، و3 إلى 7.5 % دهون، 7 إلى 13% ألياف، 2 إلى 5% حمض الأسكوربيك. يمكن أن يختلف هذا التكوين المتوسط ​​حسب النوع والعمر والمنطقة ونوع التربة والعوامل المناخية.

وإدراكا منها لهذا التغيير في العادات ونظرتها تجاه استخدام المنتجات المصنفة على أنها بيولوجية، شرعت « تعاونية اهل بگنا » في العيون في تصنيع كريمات تعتمد على الترفاس الصحراوي ودهن الماعز وشمع الإبل وشمع العسل لعلاج هشاشة العظام.

التهديدات

التهديدات التي يمكن أن تؤثر سلبًا على استدامة الترفاس هي تهديدات طبيعية وبشرية. بالنسبة للطبيعية، فنلاحظ آثار تغير المناخ من خلال حالات الجفاف المتكررة، المتزايدة الشدة والطويلة، مما يسبب ندرة الأمطار التي يعتمد عليها إنتاج وإنتاجية الترفاس. ولذلك نلاحظ انخفاضا في الكميات ومدة فترة الإنتاج. في عام 2022، وحتى شهر مارس، كان هناك غياب تام للترفاس في الأسواق الأسبوعية وعند هواة جمعه في غابة المعمورة.

أما بالنسبة للتهديدات البشرية، فإن النمو الديمغرافي الذي ينعكس في زيادة السكان، خاصة في المناطق القروية، وصعوبة الظروف المعيشية في هذه المناطق وندرة عروض العمل، يدفع السكان بشكل متزايد إلى التوجه نحو جمع الترفاس، مما يخلق ضغوطا قوية خاصة في المناطق التي لا تكون فيها مساحة الإنتاج كبيرة بما فيه الكفاية والكميات المنتجة ليست عالية بما فيه الكفاية. إن الزيادة السكانية تكون مصحوبة دائمًا بممارسات مهينة للبيئة. وهكذا نلاحظ تحول الأراضي الغابوية والمراعي إلى أراضي زراعية. تؤدي إزالة الغابات واقتلاع النباتات المضيفة إلى اضطراب البيئة الطبيعية للترفاس. علاوة على ذلك، فإنه لا ينمو في الأراضي المحروثة. كما يؤدي توطين الرحل إلى تقلص حرية الوصول إلى المراعي من خلال الاستيلاء على هذه الأراضي وتحويلها فيما بعد إلى مناطق زراعية. يضاف إلى ذلك التحضر الذي يتسبب في تفتيت النظم الإيكولوجية الغابوية والرعوية التي يتم استغلالها في إنجاز المشاريع الحضرية أو الصناعية أو السياحية. وهكذا، تفقد المناطق الغابوية والرعوية قيمتها البيولوجية.

كما تمثل الزيادة في حجم القطيع إحدى نتائج النمو السكاني. وتكمن خطورة وجود الماشية في مناطق الإنتاج في استهلاك النباتات المضيفة للترفاس، ففي منطقة دكالة-عبدة الساحل، على سبيل المثال، ظل جامعو الترفاس يشكون منذ عدة سنوات من الرعي الجائر الذي تسببه قطعان الرحل القادمين من طانطان والسمارة وتزنيت وكلميم وتارودانت. تقليديا، اعتاد الرحل على الرعي فقط في الغابات حيث يقومون بتقطيع أغصان الأشجار لإطعام الماشية خلال فصل الصيف وفترات الجفاف. ويقومون حاليًا بنصب خيامهم في جميع أنحاء المنطقة (داخل الغابات وخارجها) وعلى مدار العام. ترعى الحيوانات على النباتات المرتبطة بالترفاس، مما يقلل من تجدده في المنطقة. وتواجه غابة المعمورة أيضا ضغطا قويا من الماشية التابعة للساكنة المستفيدة، حيث ترعى القطعان على النبات المضيف للترفاس، خاصة خلال سنوات الجفاف. عندما يكون هطول الأمطار جيدًا، تصبح الطبقة العشبية متطورة جدًا، وبالتالي تجد القطعان أنواعًا أخرى ترعى عليها بعيدًا عن النبتة المضيفة التي ليس لها طعم لطيف. ولكن عندما لا يهطل المطر بما فيه الكفاية، حتى النبتة المضيفة يتم إستهلاكها.

تحليل SWOT

نقاط القوة

نقاط الضعف

منتوج استثنائي من حيث الغذاء والدواء.

منتوج محلي يمكنه تعزيز التنمية الإقتصادية؛

منتوج يتكيف مع مناخ المناطق القاحلة والصحراوية؛

تعدد الأصناف ومناطق إنتاج واسعة؛

طعم لذيذ وقيمة غذائية دون مخاطر التسمم؛

الخاصيات الدوائية للترفاس؛

غذاء لكل من الفلاحين والأرستقراطيين؛

المساهمة في تحسين الظروف المعيشية للسكان المجمعين من خلال خلق فرص العمل في المناطق التي هي غالبا ما تكون مهمشة؛

المشاركة في جلب العملة الصعبة من خلال تصدير غالبية الإنتاج؛

إمكانية تخزين الترفاس المجفف لفترة طويلة؛

إمكانية الزراعة الناجحة للترفاس والتي تفتح آفاقًا تجارية وبيئية جديدة؛

المساهمة في إعادة تشكيل الغابات الطبيعية المتدهورة، عبر زراعة الترفاس؛

معرفة قيمة للترفاس من طرف الأجداد والتي تشكل التاريخ المحلي والخبرات التقنية المنقولة من جيل إلى آخر؛

فرصة لإعادة بناء الرابط مع المجال والطبيعة؛

تنوع الأصول الاجتماعية والمهنية للفاعلين في هذا القطاع، مما يعني تنوع المعرفة؛

المشاركة في إعادة تشكيل المناطق القروية وبناء الهوية المجالية.

التراث مهدد بالضغوط البشرية؛

منتوج حساس وسهل التعفن عندما يكون طازجًا؛

الإنتاج غير منتظم وتتحكم فيه الأمطار؛

ضغط قوي بسبب الزيادة في عدد الفاعلين: هواة الجمع والوسطاء وتجار الجملة؛

طرق جمع فوضوية ومدمرة لموطن الترفاس؛

الصعوبات التقنية المتعلقة بجمع وتخزين الترفاس الطازج؛

نقص التواصل وتبادل المعلومات حول الإنتاج ومناطق الترفاس ؛

قطاع الترفاس هش وغير منظم؛

عدم وجود القوانين من الجمع إلى التسويق؛

المعرفة الفردية المتباينة والمتناقضة في بعض الأحيان؛

لقد أدى البحث عن عوائد مالية كبيرة إلى تعزيز جو من الخداع والغش في مستويات معينة في سلسلة إنتاج الترفاس؛

سوق الترفاس غير منظم ويسيطر عليه تجار الجملة؛
غياب هياكل التثمين في جميع المناطق تقريبا (التعاونيات)؛

صعوبة تحديد الإستراتيجية التجارية والتخطيط المستقبلي؛

عدم وجود استراتيجية تثمين الترفاس؛

ندرة البحث العلمي المحلي.

نقاط الفرص

نقاط التهديد

استراتيجيات جديدة للتنمية الفلاحية والغابوية (غابات المغرب، الجيل الأخضر) تعطي مكانة خاصة للمنتجات الطبيعية والمحلية؛

تحظى المنتجات المحلية بأهمية متزايدة على المستوى المؤسساتي؛

استعداد المؤسسات التنموية لدمج الترفاس في برامج إعادة تأهيل الأراضي المتدهورة؛

الطلب القوي على الترفاس من الأسواق الخارجية؛

التوجه العالمي نحو استخدام مستحضرات التجميل والمنتجات الطبية الطبيعية؛

تطور الأبحاث العلمية بشكل متزايد، وخاصة فيما يتعلق بالقيمة الغذائية والطبية للترفاس.

انخفاض الإنتاج بسبب انخفاض وعدم انتظام هطول الأمطار المرتبط بتغير المناخ؛

تزايد عدد السكان مما يؤدي إلى الإفراط في استغلال الموارد الطبيعية؛

تحويل الغابات والمراعي إلى أراضٍ زراعية، مما يؤدي إلى تدمير بيئة النباتات المضيفة بالحرث؛

زيادة عدد قطعان الماشية مما يؤدي إلى الرعي الجائر في جميع النظم البيئية الغابوية والرعوية على المستوى الوطني مما يؤدي إلى تدهور النباتات المضيفة؛

هجرة الشباب القروي إلى المدن تهدد استدامة المعرفة المرتبطة بالترفاس.

الاستنتاجات والتوصيات

يعد المغرب من بين الدول المشهورة بإنتاج ما يسمى بالترفاس الصحراوي. وبالتالي، هناك حوالي عشرة أنواع من أجناس Terfezia وTirmania وDelastria وPicoa وTuber والتي يتم تمييزها حسب اللون والشكل والنبات المضيف والظروف المناخية والتربة ومنطقة الإنتاج. كما تم الإبلاغ عن أنواع أخرى من جنس Tuber، تلقب بالترفاس الحقيقي، وهو داكن اللون بشكل عام، لكن إنتاجه غير منتظم وليس وفيرا.

يتعلق إنتاج الترفاس في المغرب بأربع مناطق رئيسية منتجة:

تشتهر غابة المعمورة بإنتاج 5 أنواع رئيسية، وهي Terfezea arenaria وTerfezea leptoderma وTuber asa وTuber oligospermum وDelastria rose

منطقة دكالة-عبدة الساحل تشتهر بإنتاج Terfezea boudieri وTirmania pinoyi وTuber Oligospermum؛

تشتهر المنطقة الشمالية الشرقية بإنتاج 5 أنواع، وهي Tirmania pinoyi، وTirmania nivea، وTirmania nivea، وTerfezea boudieri، وPicoa juniperi. تجربة زراعة الترفاس الأسود Tuber Melanosporum أدخلها الدكتور عبد العزيز لقبابي إلى مزرعته في دبدو منذ عام 2000؛

تشتهر الصحراء المغربية بإنتاج Tirmania pinoyi، Tirmania nivea، Terfezea claveryi وPicoa juniperi.

بالنسبة إلى « الترفاس الحقيقي » من جنس Tuber، فقد تم جمعه في غابات البلوط بالأطلس المتوسط والأنواع الموجودة هي Tuber excavatum, Tuber brumale, Tuber rufum, Tuber uncinatum (Tuber aestivum), التي تم جمعها في نوفمبر 1960 من قبل Malençon و في مايو 2014 من قبل لقباقبي. يوجد في المنطقة أيضًا تجربة لزراعة Tuber Melanosporum أجراها الدكتور لقبابي في إيموزر كندار منذ عام 2000.

إن معرفة أنواع الترفاس الموجودة في المغرب، فضلا عن توزيعه الجغرافي الدقيق وإنتاجيته، يمكن أن يساهم في تثمينه. ومن هذا المنطلق فإن خرائط توزيعه الجغرافي وإنتاجيته تعتبر أدوات تساعد في اتخاذ القرار.

أظهر تحليل SWOT الذي تم إجراؤه على قطاع الترفاس في المغرب أنه يتميز بالعديد من الصفات ونقاط القوة التي يمكن استغلالها لتثمينه. فالفرص تدعم نقاط القوة وتفتح آفاقاً عديدة يجب اتباعها لزيادة الفرص وتنويع المسارات التي يجب اتخاذها نحو هذا التثمين. أما نقاط الضعف فهي لا تمثل مخاطر حقيقية، فالإدارة المبنية على المعرفة الجيدة والتي يشارك فيها مختلف الأطراف ستكون قادرة على تقليل أو حتى إزالة هذه النقاط السلبية وتحويلها إلى نقاط إيجابية. وأخيرًا، بالنسبة للتهديدات، فيمكن السيطرة عليها والحد منها باستثناء التهديدات الطبيعية. ومع ذلك، بالنسبة لندرة هطول الأمطار المرتبطة بتغير المناخ، يمكن تحديد تدابير التكيف في إطار التنمية الرشيدة لزراعة الترفاس.

وفي ضوء هذا التحليل نقترح:

مشروع قانون خاص بالترفاس: اعتماد قانون خاص بالترفاس كمنتوج غابوي غير خشبي ضروري لاستدامة التنوع البيولوجي وكمنتوج محلي ضروري للتنمية المحلية والجهوية للبلاد. سيكون لهذا القانون القدرة على التعامل مع الانتهاكات التي يرتكبها مختلف المتدخلين في هذا القطاع وعلى جميع مستويات التدخل، من التجميع إلى التصدير؛

سوق الترفاس النموذجي: إن إنشاء سوق نموذجي للترفاس في المناطق الأكثر إنتاجية سيساهم في تنظيم القطاع من حيث التسويق وتنمية معرفة العموم والسياح للترفاس. قد يتم ضمان بيع الترفاس في الأسواق النموذجية من خلال التعاونيات والجمعيات الموجودة بالفعل أو التي سيتم إنشاؤها. يمكن لوحدات الصناعات الغذائية تزويد السوق بالترفاس المعلب. يمكن تنظيم السوق حول ثلاثة أجنحة رئيسية: جناح الترفاس الطازج، وجناح منتجات الترفاس، وجناح فنون الطهي؛

التوجه نحو زراعة الترفاس: يمكن للتوجه نحو زراعة الترفاس بفئتين، الترفاس الحقيقي والترفاس الصحراوي، أن يساهم في التنمية المستدامة للبلاد، من خلال التوفيق بين تحسين المستوى الاجتماعي للساكنة والتنمية الاجتماعية والاقتصادية وحماية البيئية. ومن المرغوب فيه أيضا تطوير قطاع السياحة من خلال تشجيع السياحة الزراعية، مما سيسمح لزوار مزارع الترفاس باكتشاف مهارات خاصة وعيش تجربة البحث والحفر لجمع المنتوج خلال موسم الإنتاج؛

تطوير البحث العلمي المتعلق بالترفاس: إن تطوير مشاريع بحثية متكاملة حول الترفاس على المستويين الجهوي والوطني، من خلال الجمع بين الجامعات والمعاهد المتخصصة، من شأنه أن يجعل من الممكن تحديد المكونات والفضائل الأخرى والمتنوعة للترفاس مما سيؤدي إلى استفادة أفضل من المنتوج وتثمينه.

الوجهات الرئيسية لتصدير الترفاس المغربي

الترفاس المغربي يتجه خاصة إلى دول الشرق الأوسط وأوروبا حيث يزداد الطلب عليه وتقديره. بالنسبة لدول الشرق الأوسط، يشكل الترفاس الأبيض الذي ينتمي إلى جنس Tirmania والموجود بالصحراء المغربية والمنطقة الشرقية، أكبر الكميات المصدرة.

الدول الأكثر إستيراد للترفاس المغربي هي السعودية والكويت والبحرين والإمارات العربية المتحدة وقطر وسوريا وفلسطين. هناك عدة أسباب وراء هذا التفضيل ومنها أن هذه الدول منتجة لهذه الأنواع من الترفاس لكن إنتاجها انخفض، البعض بسبب الجفاف والبعض الآخر بسبب الحرب التي دمرت حقول الإنتاج. ولهذا فإنهم يعوضون إنتاجهم من خلال الواردات.

كما أن اعتبار الترفاس من الأطعمة المرموقة يساهم في زيادة الطلب عليه ليكون على موائد العائلات الثرية في هذه الدول. إن القيمة الغذائية والجودة والخاصيات المنسوبة إلى الترفاس الأبيض هي أيضًا من الأسباب التي تبرر ارتفاع الطلب على هذا المنتوج.

الأنواع الأخرى والتي تنتمي إلى جنس Terfezia مطلوبة في أوروبا، وخاصة في فرنسا وإسبانيا وإيطاليا وألمانيا لتزيين أطباقهم. غالبًا ما يتم تصدير صنف Tuber oligospermum من جنسTuber والموجود في غابة المعمورة إلى إسبانيا وإيطاليا لتشابهه مع أحد أنواع الترفاس الحقيقي Tuber magnatum، والذي يسمى الترفاس الأبيض.

زراعة الترفاس بالمغرب

مقدمة

دفع انخفاض الإنتاج الطبيعي للترفاس، وكذلك الطلب المتزايد عليه، المنتجين في جميع أنحاء العالم إلى التحول إلى زراعة الترفاس.

الترفاس الأسود، Tuber melanosporum، بسبب فضائله وقيمته النقدية العالية، هو واحد من أغلى أنواع الترفاس. وهو الترفاس الأكثر زراعة، حتى في البلدان غير المنتجة للترفاس. وهكذا، منذ خمسينيات القرن الماضي، أصبحت زراعة الترفاس شائعة في العديد من البلدان التي تسعى إلى تحسين إنتاجها. وهكذا، فإن الإنتاج الطبيعي في فرنسا وإيطاليا وإسبانيا لا يشكل سوى نسبة صغيرة من إجمالي الإنتاج.

ويعتبر المغرب أول دولة في شمال إفريقيا أدخلت زراعة الترفاس الأسود سنة 2000 على يد الدكتور عبد العزيز لقباقبي، وهو طبيب درس في فرنسا. وبعد دراسة جدوى إدخال الترفاس الأسود الى دبدو، قرية عائلته الواقعة في قلب غابة البلوط الأخضر، على تربة من الحجر الجيري، قام بإدخال وزراعة شجيرات البلوط الأخضر المنتجة والملقحة في فرنسا. وبعد ست سنوات، في عام 2006، تم إنتاج أول ترفاس سوداء مزروعة في المغرب. شجع نجاح هذه التجربة الطبيب على إنشاء مزرعتين أخريين للترفاس في إيموزار كاندار، بمنطقة الأطلس المتوسط. وتجدر الإشارة إلى أن المغرب يعرف الإنتاج الطبيعي لبعض أنواع الترفاس الحقيقي بغابات البلوط بالأطلس المتوسط، وهي Tuber excavatum و Tuber uncinatum/aestivum و Tuber brumale و Tuber rufum.

مزارع الترفاس الأسود

مزرعة تيفزوين بدبدو

هي أول مزرعة تستقبل 1000 شجيرة بلوط تم إنتاجها وتطعيمها في فرنسا في عام 2000. تمت زراعة أشجار البلوط على مساحة 4.2 هكتار بكثافة 238 نبات/هـ وبمسافة 6م×7م. تقع بجماعة سيدي علي بلقاسم بإقليم تاوريرت في المنطقة الشرقية. تم إنشاء المزرعة في منطقة غابوية على شكل وعاء وتطل على مدينة دبدو قرب منبع وادي السلاويط، أحد روافد واد دبدو. التربة كلسية وعميقة وغنية بالمواد العضوية. المناخ شبه جاف مع متغير بارد ويصنف ضمن المناخات القارية. مناخها معتدل الارتفاع (900 – 1000 م) وممطر. ويبلغ إجمالي هطول الأمطار السنوي 400 إلى 550 ملم في السنوات العادية ويبلغ المتوسط ​​السنوي لدرجة الحرارة 18.1 درجة مئوية.

المزرعة، التي معظمها مغطى بشجر البلوط، تشتمل أيضًا على زراعة بعض أشجار الفاكهة، مثل أشجار الإجاص و الخضروات. وهي مزودة بمصدر للمياه مما يوفر الري للمزروعات خاصة خلال السنوات الأولى. توجد حول المزرعة مساحات شاسعة من غابات البلوط الطبيعية.

مزرعة عين جراح

تقع هذه المزرعة بالجماعة القروية آيت السبع لجروف غير بعيدة عن بلدية إيموزار كندر بإقليم صفرو ضمن جهة فاس-مكناس. وهذه هي المزرعة الثانية التي يتم تجهيزها بعد نجاح مزرعة الترفاس في تيفزوين. الأرض التي تبلغ مساحتها 12 هكتارا مملوكة لمصلحة المياه والغابات، وقد تم منحها للسيد القباقبي بشكل مؤقت منذ عام 2008. إن الظروف المناخية والتربة القريبة من تلك الموجودة في دبدو جعلت المنطقة مفضلة. يبلغ معدل هطول الأمطار 690 ملم في السنة. خضعت الأرض لعملية إزالة الحجارة الكبيرة و المزرعة تحتوي فقط على أشجار البلوط المغربي المعد لزراعة الترفاس، محاطة بمصدات رياح من أشجار السرو الشائع (Cupressus sempervirens).

ممزرعة عين الشفاء

وعلى مسافة ليست بعيدة عن المزرعة الثانية، استأجر الدكتور القباقبي قطعة أرض مساحتها 1000 هكتار تابعة للحبوس عام 2015 لإقامة المزرعة الثالثة. القطعة الأرضية التي تتمتع بنفس الظروف المناخية والزراعية السابقة تقع أيضا بالجماعة القروية آيت السبع لجروف بعمالة صفرو. وأشجار بلوط الترفاس المزروعة هي من أصل مغربي وبالتحديد من دبدو. تم إجراء عملية حقن فطريات الترفاس الأسود بفرنسا. المزرعة محاطة بسياج مختلط مكون من أشجار الزيتون وجدار حجري منخفض ناتج عن إزالة الحجارة من الأرض. وتحتوي على عدد قليل من أشجار النخيل القزمة والقليل من أشجار الرمان وقطعة أرض مخصصة للزعفران.

العمليات الزراعية

إنشاء مزرعة الترفاس

• إزالة الحجارة وتسوية الأرض قبل زراعة شجيرات البلوط؛

• حفر ثقوب في التربة بأبعاد 50 × 50 × 50 سم مع تباعد الأشجار 6 × 7 م في الصفوف؛

• زراعة أشجار البلوط الملقحة بالترفاس؛

• إنشاء أحواض بقطر 1 متر حول كل شجرة لجمع مياه للري و الأمطار؛

• تدخل أشجار البلوط الملقحة بالترفاس حيز الإنتاج اعتبارًا من السنة الثالثة أو الرابعة؛

العمليات السنوية

• الري المكثف صيفاً ب60 لتر كل أسبوعين (الرشاشات الدقيقة)؛

• إزالة الأعشاب الضارة من قطعة الأرض كل ربيع وكل شهر في حوض الشجرة؛

• يبدأ الحصاد (Cavage) في بداية شهر ديسمبر ويستمر حتى نهاية شهر مارس. تشم الكلاب المدربة وجود الترفاس ثم يتم جمعها يدويًا؛

• بعد الحصاد، خدمة الأرض حول الأشجار؛

• بعد خدمة الأرض، يتم التلقيح السنوي للأشجار (إعداد « مصايد الترفاس »، أي حفر ثقوب قطرها وعمقها 20 سم، مملوءة بخليط من السماد العضوي وكربونات الكالسيوم وأبواغ الترفاس الأسود).

سعر بيع الترفاس الأسود: 12.000 درهم/كيلوغرام

سكينة هكو(1)، محمد صبير(2)، نادية مشوري(1)
(1)جامعة محمد الخامس، الرباط، المغرب، (2)المدرسة الوطنية الغابوية للمهندسين، سلا، المغرب

 

La filière des truffes au Maroc

La filière des truffes au Maroc

Espèces, zones de production, productivité et voies de développement

 

 

La filière des truffes au Maroc

Les truffes constituent au Maroc une ressource naturelle importante pour l’économie rurale et peuvent jouer un rôle important dans l’allégement de la pression sur les ressources forestières et pastorales. Les nouvelles stratégies de développement agricole et forestier accordent de plus en plus d’attention aux produits naturels et de terroir. Les truffes sont un exemple pertinent de ces produits. Elles sont très diversifiées et offrent un potentiel de développement important. Cependant, on note un manque de connaissance de leur répartition géographique et moins encore de leur productivité. Une analyse documentaire, des prospections de terrain, des interviews et des ateliers avec des personnes ressources et des gestionnaires forestiers et d’agriculture à l’échelle du pays ont permis la réalisation d’un inventaire des espèces existantes, de leurs cartes de répartition géographique et de productivité. Le Maroc compte une dizaine d’espèces des truffes de désert des genres Terfezia, Tirmania, Delastria, Picoa et Tuber, répandues dans quatre principales zones trufficoles: la région de l’Oriental, la forêt de la Maâmora, le Sahel Doukkala-Abda et le Sahara marocain. Les productivités sont variables entre les zones et à l’intérieur des zones. Elles sont influencées par la nature des sols et la répartition des précipitations. Les résultats obtenus sous forme cartographique, une carte de répartition géographique des truffes et une carte de productivité, constituent un premier pas vers la connaissance du potentiel truffier et l’amélioration de la prise de décision pour la valorisation des truffes marocaines. L’analyse SWOT a montré que la filière de la truffe jouit d’un nombre important de points de force dont la diversité des espèces et les grandes étendues de production; la contribution aux revenus des populations collectrices et le savoir-faire ancestral lié à l’activité de collecte. Les faiblesses concernent surtout l’organisation et la réglementation de la filière. Quant aux opportunités, on note la forte demande pour les truffes par les marchés extérieurs et la forte volonté de développement de cette filière traduite par des stratégies qui s’intéressent aux produits de terroir. Pour les menaces, il s’agit surtout de la diminution des précipitations et la succession des années de sécheresse liées au changement climatique. Des actions de valorisation de la filière sont proposées dont la promulgation d’une loi spécifique à la truffe, la création d’un marché typique, l’orientation vers la trufficulture pour soulager la production naturelle et le développement de la recherche scientifique relative aux truffes.

Introduction

Le Maroc, par sa position géographique particulière au nord-ouest de l’Afrique et au sud du détroit de Gibraltar, dispose d’une richesse importante en ressources naturelles, notamment végétales. Cette richesse offre diverses opportunités pour le développement socio-économique des zones rurales marocaines et pour l’amélioration du niveau de vie des populations locales. Ces ressources naturelles constituent des éléments fondamentaux pour l’augmentation des revenus des paysans et pour la création de l’emploi dans ces milieux fragiles et vulnérables. À ce sujet, les truffes du désert qui présentent un potentiel important incitant ainsi les décideurs à les classer comme produit de terroir.
L’expression truffe de désert ou «terfès» est utilisée pour désigner les champignons hypogés, saisonniers et comestibles appartenant aux Ascomycètes, qui se développent dans des zones à climats arides et semi-arides de la région méditerranéenne. Elle désigne surtout des espèces des genres Terfezia, Tirmania, Delastria et Tuber mais également des espèces moins connues tels que les genres Picoa, Mattirolomyces et Loculotuber.
La production naturelle des truffes du désert dépend d’une association symbiotique établie avec les racines de plantes hôtes appropriées, généralement des Cistacées annuelles et/ou pérennes principalement du genre Helianthemum. L’association entre ces plantes et leurs mycètes peut jouer un rôle majeur dans le maintien des arbustes méditerranéens et prairies xérophytes, et donc dans la prévention de l’érosion et de la désertification.
Les truffes du désert sont une source naturelle de plusieurs nutriments et composants chimiques tels que les protéines, les acides aminés, les vitamines, les composés aromatiques, les stérols, terpènes, acides gras, minéraux et glucides. Elles sont utilisées depuis longtemps comme source de nourriture, comme délice alimentaire et comme ressource d’urgence en période de carence alimentaire par les nomades du Sahara et du Moyen-Orient.
Quatre grandes zones ont été désignées comme étant trufficoles au Maroc, il s’agit de l’Oriental, la forêt de la Maâmora, le sahel de Abda-Doukkala et le Sahara marocain. À côté des truffes de désert, le Maroc connaît aussi la production des truffes appelées «vraies truffes» appartenant au genre Tuber et associées aux racines du chêne vert, et ce, selon deux types, spontanés et cultivés.

Les truffes du Maroc et leur répartition géographique 

Espèces existantes 

Au Maroc, on compte une dizaine d’espèces de truffes du désert connues sous le nom arabe de «terfès» (Tableau 1). Elles sont réparties sur le territoire marocain et constituent une source d’activité économique importante lors de la saison de production. D’autre espèces du genre Tuber, dites les vraies truffes, généralement de couleur sombre, ont été aussi signalées, mais leur production n’est pas régulière et elles ne sont pas abondantes.
La différenciation entre les espèces se fait sur la base de la couleur, la forme, la taille, la consistance et la texture des ascocarpes, la plante hôte et les conditions climatiques et édaphiques dans lesquelles elles se développent. L’analyse moléculaire reste le facteur déterminant de distinction entre les espèces, vu que plusieurs d’entre elles partagent des caractéristiques de forme et d’habitat qui se ressemblent.
Ainsi, durant toute l’histoire de la truffe, des espèces ont été confondues pendant longtemps et seules les analyses ont montré qu’il s’agit d’espèces distinctes. C’est le cas de Tuber asa et Tuber gennadii qui partagent des habitats similaires et coexistent dans les mêmes endroits, à quelques centimètres près, mais qui sont deux espèces morphologiquement très différentes. On note aussi le cas de T. olbiensis qui a été considérée comme une forme immature de Terfezea leptoderma et traitée comme synonyme par plusieurs auteurs. L’analyse moléculaire a montré plusieurs distinctions entre les deux espèces, auxquelles s’ajoute le fait que T. olbiensis est associé aux arbres et non aux plantes Cistacées comme Terfezea leptoderma.
Pour d’autres, les analyses ont montré qu’il s’agit de la même espèce alors qu’elles étaient considérées souvent comme deux espèces différentes. C’est le cas de Tuber aestivum et Tuber uncinatum (appelées respectivement truffe d’été et truffe de Bourgogne), que les analyses moléculaires n’ont montré aucune différence et ont conduit donc à ne considérer qu’une seule espèce avec des différences éco-physiologiques, vu que Tuber uncinatum pousse toujours dans des endroits ombragés alors que Tuber aestivum est généralement dans des endroits ensoleillés. Les différences de goût, d’odeur et de morphologie des spores sont dues à des facteurs écologiques.

Aires de répartition des truffes au Maroc

La production des truffes concerne de grandes étendues du territoire marocain du Nord au Sud. Les espèces rencontrées ainsi que leurs productivités sont intimement liées aux conditions écologiques de ces régions (climats, sols, végétations naturelles). L’analyse documentaire, les interviews et ateliers avec les personnes ressources ainsi que les observations de terrain nous permettent de distinguer quatre principales zones trufficoles au Maroc (Figure 1).

La forêt de la Maâmora

Elle est située sur la façade atlantique au Nord-Ouest du Royaume, sur la meseta côtière, entre les villes de Salé et Kénitra. Elle est limitée au Nord par la plaine du Gharb et au Sud par la vallée du Bouregreg et les contreforts du plateau central. Le relief est plat dans la zone ouest et ondulé dans la zone orientale. Du point de vue géologique, la Maâmora est une vaste plate-forme quaternaire. Elle constitue une séparation géomorphologique entre, au nord, la plaine du Gharb sédimentaire et argileuse liée au fonctionnement de l’oued Sebou drainant le Rif et le Pré-Rif schisteux/marneux et la plaine de la Chaouia, plutôt ancienne et issue du fonctionnement de plusieurs affluents de l’oued Oum Rabia et des oueds atlantiques drainant les eaux du Moyen Atlas calcaire et dolomitique.
La Maâmora est constituée en surface de dépôts éoliens sableux récents sur un plancher argileux ondulé, d’épaisseur et de profondeur variables. Les sols sont sableux, profonds, acides (pH = 6,5) et pauvres en matière organique (1%). La profondeur du plancher argileux détermine le bilan hydrique en surface et par conséquent la formation des «dayas» (marres) et le développement de la végétation. Le climat est subhumide à l’ouest (température modérée, forte hydrométrie) et semi-aride à l’est (période sèche plus longue). La végétation est constituée essentiellement de chêne liège avec des plantations de pins, d’Acacia et d’Eucalyptus introduits pour répondre aux besoins en bois de service.
La Maâmora joue le rôle de «truffier» pour 5 principales espèces: sous chêne liège clair et dans les vides, 3 espèces sont associées avec Helianthemum guttatum comme plante hôte (Hélianthème à gouttes) qui sont Terfezia arenaria, Terfezea leptoderma et Tuber asa et 2 espèces qui sont associées au Pinus pinaster var. atlantica reboisé et qui sont Tuber oligospermum et Delastria rosea. Deux autres espèces ont été mentionnées dans la forêt de la Maâmora mais ne sont pas aussi bien connues et répandues. Il s’agit de Tuber gennadii associé à H. guttatum et T. Borchii Var. sphaerosperma associée au pin d’Alep (Pinus halepensis) et aux pin pignon (Pinus pinea).

Le Sahel Doukkala-Abda

Le Sahel se situe sur la bordure occidentale de la Meseta marocaine comprise entre les latitudes 32°15’ et 33°15’ et entre les longitudes ouest 7°55’ et 9°15’. L’altitude varie de 15 m à Safi au Sud à 185 m à Sidi Bennour à l’Est. Le Sahel se présente comme une bande de 25 à 30 km de largeur et de 110 km de longueur couvrant la façade littorale du bassin hydrogéologique entre Safi et El Jadida. Sa surface est inclinée vers le Nord-Ouest. C’est un pays de dunes consolidées, allongées en longues crêtes parallèles au rivage.
Dans ce secteur, une étroite frange côtière sous forme de gouttières de quelques kilomètres de large contraste avec le reste du Sahel, c’est l’Oulja. Elle correspond à la plate-forme d’abrasion de la mer «Ouljienne» et est bordée à l’Est par une importante falaise morte et est protégée de l’océan par un cordon dunaire.
Le domaine du Sahel-Doukkala comprend deux entités géologiques distinctes, le socle d’âge précambrien et paléozoïque alors que la couverture est formée par des terrains secondaires, tertiaires et quaternaires. Il constitue par sa morphologie une barrière naturelle qui empêche tout écoulement superficiel vers l’océan. Les eaux des pluies sont collectées dans des dépressions interdunaires ou d’origine karstique. Ces eaux sont ensuite évaporées ou percolent vers la nappe. Il est constitué de plateaux de parcours du domaine atlantique des tribus Doukkala et Abda. Le climat est semi-aride à aride. On note un gradient pluviométrique d’ouest en est et du nord vers le sud, avec 396 mm/an à El Jadida, 330 mm/an à Safi et 270 mm/an à Boulaouane. Les sols sont calcaires (affleurement de la dalle calcaire).
L’analyse documentaire montre que l’espèce de truffe existante est Terfezea boudieri. Elle est associée avec H. lipii var. sessiliflorum et H. ledifolium dans la plaine d’Abda dans la région de «Had Hrara» située à l’Est de la ville de Safi. En outre, et selon nos observations de terrain en février 2021, on a pu voir une deuxième espèce, il s’agit de Tirmania pinoyi. Les collecteurs nous ont confirmés la présence d’une troisième espèce qui correspond à Tuber Oligospermum. Cette dernière se rencontre dans la forêt de Sidi M’Sahel à Had Hrara sous les reboisements de pin d’Alep. Ces deux espèces ont été trouvées et mentionnées aussi dans la région de Safi en 2005. Les truffes se trouvent dans presque tout le Sahel.

La région Nord-Est

La région comprend les Hauts Plateaux et les plaines pastorales de l’Oriental, la Haute Moulouya et une partie du Tafilalet. Elle s’étend sur plus de cinq millions d’hectares. Elle se caractérise par une diversité de climat, de sol et de végétation. Toutefois, les types de physionomie végétale sont limités: steppes d’alfa, steppes d’armoises, steppes à touffes végétales, boisements et terres arbustives.
Le gradient bioclimatique va du climat subhumide dans la zone de Debdou dans le Nord, au climat saharien dans le Sud (Bouaarfa 160 mm) et dans la vallée de la Moulouya à l’Ouest (Outat El Haj 157 mm). Cependant, le bioclimat aride avec des hivers froids (de 200 à 350 mm de précipitations annuelles) prévaut dans la plupart de la zone. Les sols dominants sont les lithosols et les régosols, calcaires, de textures limoneuses à limono sableuses et peu profond. Mais on trouve aussi des sols bruns de la steppe et des sols halomorphes. L’élevage s’appuie tout d’abord sur les ovins, puis sur les caprins. Les bovins ont quelque peu augmenté au cours des vingt dernières années mais restent d’une importance limitée.
La région est connue par la production de 5 espèces de truffes dont trois sont les plus répandues et qui sont Tirmania pinoyi et Tirmania nivea associées à H. hirtum et T. claveryi associée à H. lipii. Les deux autres espèces, sont rares et se produisent dans des sites précis et non pas dans toute la zone. Elles sont Terfezea boudieri associée à H. lipii var. sessiliflorum et H. ledifolium et Picoa juniperi associées à H. lipii.
Deux autres espèces moins connues dans la région, ont été rencontrées en 2013. Il s’agit de T. Olbiensis dans la forêt de Beni Yaala à Jerada sous Pinus halepensis et Terfezea leptoderma collectée à Ain Béni Mathar associée à Helianthemum sp.
Les truffes se répartissent sur presque toute la région Nord-Est. Elles s’étalent sur de vastes étendus d’Oujda comme limite Nord à Figuig comme limite Sud-Est et de la frontière algéro-marocaine à l’Est jusqu’à la province d’Errachidia au Sud. Et depuis Guercif au Nord-Ouest à la Haute Moulouya à l’Ouest.
La région connaît aussi une expérience de culture de la truffe noire Tuber Melanosporum par le Docteur Abdelaziz Laqbaqbi dans sa ferme à Debdou depuis l’an 2000. Des plants inoculés de chêne vert ont été importés de France et plantés dans une vallée semi-aride et sur sol calcaire. La truffe est cultivée dans des cuvettes autour des arbres taillés en têtards.

Le Sahara marocain

Situé au Sud du pays, le Sahara marocain est une grande étendue (46,5 millions ha) caractérisée par un climat typiquement saharien (précipitations moyenne de 50 mm/an), des sols calcaires, limoneux et peu profonds et une végétation steppique pastorales peu dense. Cependant, la zone présente une assez grande diversité d’écosystèmes, due à l’ampleur de la zone et aux variations géographiques (wadis, regs, hamadas, sebkhas, dunes). Cette diversité constitue la base des activités d’élevage, notamment pour les camelins, habitués à faire bon usage des différentes plantes sur de longs parcours.
Les enquêtes et les observations de terrain ont confirmé que la zone est connue par la production de 2 espèces de truffes: Tirmania pinoyi et Tirmania nivea associées à Helianthemum hirtum, H. lipii, H. ledifolium et H. apertum. Les observations de terrain ont montré que deux autres espèces de truffes sont aussi présentes dont le Sud du pays et qui sont T. claveryi et Picoa juniperi associées à Helianthemum lipii.

Autres zones productrices de truffes

La production des truffes au Maroc ne se limite pas à ces quatre grandes régions. En effet, d’autres zones de surfaces limitées et éparpillées sur le territoire national sont aussi productrices de truffes dont les productions sont rares et irrégulières selon les conditions climatiques. La quantité et la répartition des précipitations sont déterminantes pour la production des truffes.
Le Moyen Atlas est l’une de ces zones dont les forêts de chêne vert abritent des truffes appartenant à celles appelées «les vraies truffes» du genre Tuber. Les espèces existantes sont Tuber excavatum, Tuber brumale, Tuber rufum et Tuber uncinatum/aestivum récoltées en novembre 1960 et en mai 2014. La zone connait aussi une expérience de la culture de Tuber Melanosporum sous chêne vert à Imouzzer du Kandar depuis 2008.
Nos enquêtes viennent confirmer les observations de plusieurs auteurs que les truffes existent aussi dans les régions du Tangérois (Tanger), Loukkous (Larache), Souss (Agadir), Drâa (Ouarzazate) et les plantations de la ceinture verte au Sud de Rabat. Ces zones sont peu connues parce que les productions sont sporadiques et occasionnelles.

Productivité des truffes au Maroc

La productivité des truffes varie d’une région trufficole à l’autre, en relation avec plusieurs facteurs, dont principalement le type de sol et les précipitations annuelles qui déterminent le développement des plantes hôtes. Les observations et les enquêtes de terrain ont montré que cette productivité est intimement liée à la pluviométrie et sa répartition. Les pluies de fin été-début automne et celles hivernales sont déterminantes pour une bonne production. La productivité varie aussi à l’intérieur de la même région, où certaines zones sont très productives tandis que d’autres le sont moyennement ou rarement. Les enquêtes et les ateliers avec les personnes ressources et les collecteurs des truffes ont permis de classer, d’une manière relative, les zones en trois classes (Figure 2):
Fortement productive: la période de production s’étale sur tout le cycle des truffes (3 à 4 mois), les collecteurs estiment qu’ils ramassent des quantités importantes, le commerce des truffes est très développé durant la saison des truffes;
Moyennement productive: les truffes sont présentes durant une période moins longue (2 à 3 mois), les quantités ramassées sont moins importantes et le marché est moyennement développé;
Faiblement productive: sporadiquement les truffes se produisent dans la région, très irrégulières entre les années, les quantités ramassées sont très faibles, le commerce n’est pas intéressant et les truffes sont autoconsommées.
Les zones fortement productives au niveau du pays sont la forêt de la Maâmora, la partie Nord de la région Nord-Est, la partie Nord du Sahel Doukkala-Abda et le centre du Sahara marocain. Les zones moyennement productives sont la partie Sud du Sahel Doukkala-Abda, le centre et l’extrême Sud de la région Nord-Est et la partie Nord-Ouest du Sahara. La productivité devient de plus en plus faible en allant vers l’Ouest dans la région Nord-Est et vers l’Est et l’extrême Sud du Sahara marocain.
L’analyse des données recueillies indique que la production des truffes dans le Royaume du Maroc a connu ces dernières années une baisse remarquable, due à la succession des années de sécheresse, surtout dans la région du Nord-Est et dans le Sud et Sahara marocain. Cela montre que cette ressource est fortement vulnérable au changement climatique et qu’elle suit les variations inter et intra-annuelles des précipitations dans les zones trufficoles.

Analyse SWOT de la filière des truffes au Maroc

En appliquant la matrice SWOT (Strength, Weakness, Opportunity, Threats = Forces, Faiblesses, Opportunité, Menaces) à la filière des truffes marocaines, on a pu déterminer les caractéristiques positives et négatives internes et externes de la ressource elle-même et de la filière. Cette étape a permis de préciser les points sur lesquels toute intervention et toute action de valorisation pourra être basée afin d’être efficace. Une valorisation bien pensée et bien appliquée pourrait conduire à la protection de la truffe, à l’amélioration des conditions de vie de la population locale et à la préservation de l’environnement naturel producteur pour une durabilité de la ressource.

Diagnostic interne

Forces

Les truffes sont dotées d’un nombre très important d’atouts sur lesquels le développement de la filière peut être basé. Leur nomination en tant que produit de terroir peut augmenter la compétitivité des territoires producteurs en offrant à ces derniers une identité territoriale spécifique. Le lien tissé entre le produit et son terroir permettra de lutter contre la marginalisation spatiale et économique des espaces ruraux réputés désormais par l’originalité de l’un de leurs produits. Contrairement à d’autres produits dont le processus de production passe par plusieurs étapes et demande un traitement spécifique, la truffe constitue un produit offert par la nature sans aucune intervention humaine. Elle est adaptée aux conditions climatiques difficiles et constitue une composante importante de la flore mycologique des forêts et des parcours arides et semi-arides.
La diversité des espèces qui sont de l’ordre de 12 espèces de celles dites «truffes du désert» et de 5 espèces des vraies truffes, et les grandes étendues de production entre forêts, steppes et terrains de parcours garantissent une production élevée, ce qui permet de répondre à la demande des exportateurs en quantités et en espèces. Cette demande extérieure est déjà très élevée. Ainsi, les truffes participent aux entrées en devises étrangères à travers l’exportation de presque toute la production selon différentes catégories, dont les truffes séchées qui ne risquent pas d’être endommagées ou pourries.
Quant aux pays de destination, il s’agit surtout des pays du Moyen Orient (Arabie Saoudite, Koweït), Syrie et de l’Europe (France et Espagne). Cette importance des exportations est traduite par une dynamique économique dans les régions trufficoles permettant aux différents intervenants de la chaîne de commercialisation d’en tirer profit avec une différence de la marge bénéficiaire. Dans certaines zones, la collecte et la vente des truffes constituent pour certains la seule source de revenus, surtout pour les femmes qui s’en servent pour répondre aux besoins quotidiens de leurs ménages. Dans ce cas, l’argent gagné est dépensé le jour même du souk hebdomadaire où s’est passé la vente. Pour d’autres, cette activité constitue un complément de revenu. Dans certains endroits, où les quantités collectées sont assez élevées ainsi que le bon prix de vente, cette activité a permis à certaines familles d’en tirer une richesse.
La truffe constitue un symbole des relations entre l’homme, la nature et la tradition. Le savoir-faire lié à la connaissance et la différenciation entre les espèces en se référant à la couleur, la plante hôte et le lieu de provenance, à la collecte, au stockage et aux préparations culinaires et médicinales constitue un patrimoine culturel et présente une possibilité d’attraction sur laquelle la promotion de plusieurs types de tourismes peut être basée. Ainsi, on peut évoquer le tourisme rural, l’écotourisme, le tourisme culturel, le tourisme culinaire et de l’agritourisme. Ce dernier, peut être développé dans les zones qui connaissent actuellement la culture de la truffe noire Tuber melanosporum, à savoir, Debdou et Imouzzer Kandar. Cette expérience réussie, conjuguée à la forte demande pour les vraies truffes et leurs prix élevés encouragent l’extension des truffières cultivées et d’essayer la culture d’autres espèces existantes à l’état naturel dans les forêts du chêne vert du Moyen Atlas (Tuber aestivum, T. brumale et T. rufum). Le souci n’est pas purement matériel, mais surtout environnemental. Et ce, afin de faire face à la régression des espaces et des peuplements forestiers à travers le reboisement par une espèce locale adaptée aux conditions climatiques et édaphiques du pays et surtout résistante aux effets du changement climatique (chêne vert).
En effet, la truffe représente un organisme mystique portant à la fois des aspects culturels, commerciaux et sociaux. Sa capacité à faire partie des aliments des aristocrates et à assurer au même temps la nourriture des classes sociales les plus défavorisées en temps normal et durant les guerres est vraiment surprenante. Elle a été servie sur les tables les plus luxuriantes des pharaons, rois, présidents, empereurs et tsars. Elle a été utilisée par les nomades comme substituant de la viande. Et elle a assuré les besoins en alimentation de la population en Irak durant la guerre en 1970. Au Maroc, la truffe a été servie sur la table du grand vizir Sid Ahmed ben Mousa ben Ahmed au temps du Sultan Moulay-Ab-el-Aziz ben Hassen ben Mahomed. Al-Koni (1992) a dit: «Une fois qu’un homme a essayé de tels terfez, il passe le reste de sa vie à vouloir les goûter à nouveau». La médecine Prophétique témoigne de l’efficacité antimicrobienne des extraits des truffes contre les maladies oculaires. D’après Saïd Ibn Zayd (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit: «la truffe fait partie de la manne et son jus est une guérison pour l’œil» (Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°4478 et Mouslim dans son Sahih n°2049).

Faiblesses

Les faiblesses peuvent être divisées en deux grands axes. Le premier concerne le champignon lui-même et le deuxième concerne l’organisation de la filière. En effet, la truffe constitue un produit sensible au contact à la main et aux odeurs et peut facilement pourrir. Certaines méthodes de collecte conduisent à briser la truffe, à déraciner la plante hôte et à perturber l’espace naturel de production. Au niveau de la Maâmora, et afin de collecter le maximum des quantités possibles, les gens ont commencé à utiliser des sapes pour chercher les truffes en relation avec des arbres, ces espèces sont difficiles à détecter en absence d’une plante hôte herbacée. Cette pratique affecte négativement la durabilité du produit en ruinant son habitat naturel et par destruction des spores en remuant la terre. Les connaissances individuelles disparates et contradictoires, surtout en ce qui concerne le cycle de vie et le processus de reproduction de la truffe représentent un mystère non déchiffré par la population collectrice et ne font qu’aggraver la situation. Certains collecteurs ne sont pas conscients des conséquences de leur façon de faire. La pourriture facile du produit constitue une contrainte majeure pour les collecteurs qui doivent garder les truffes en bon état durant 6 jours puisque la vente se fait aux souks hebdomadaires le 7ème jour. Pour cela, ils les mettent dans le sol et les couvrent avec de la terre (sable) comme dans leurs habitats naturels. Dans ce cas, la situation se complique aussi pour les grossistes qui doivent exporter les quantités achetées le jour même à leur destination finale. Dans certaines régions, telles que la région de l’Oriental et le Sahara marocain, les grossistes procèdent par l’achat auprès des collecteurs chaque jour dans les lieux de collectes afin d’exporter les truffes toutes fraîches. L’exportation des truffes séchées ou en conserve ne pose pas de problème.
En ce qui concerne la filière truffe, il est à noter qu’elle ne jouit d’aucune organisation ou réglementation. Le marché est contrôlé par les grossistes qui font les prix de vente des truffes selon la demande extérieure et la marge bénéficiaire qu’ils cherchent à gagner. Ceci rend les collecteurs le maillon le plus faible de la chaîne de commercialisation, alors qu’ils sont ceux qui sont le plus dans le besoin. L’espoir de grands rendements financiers ainsi que la concurrence entre les collecteurs d’un côté et des grossistes de l’autre ont favorisé un air de tromperie et de tricherie dans certains niveaux de la gestion de la filière, surtout qu’il n’y a pas de loi spécifique à la filière des truffes. En effet, toutes les étapes allant de la collecte à la commercialisation au niveau local ne suivent aucune réglementation. En fait, Les champignons dont fait partie la truffe sont gérés comme les autres produits forestiers non ligneux par le Dahir du 20 hija 1335 (10 Octobre 1917) sur la conservation et l’exploitation des forêts. Des amendes sont fixées contre l’extraction ou l’enlèvement non autorisé de matériaux, broussailles et des produits quelconques des forêts. Dans d’autres pays, conscients de l’importance de ce produit dans le développement socio-économique, les truffes bénéficient de textes législatifs spécifiques relatifs à la récolte, la commercialisation et l’exportation. En France par exemple, ces textes précisent même le matériel autorisé pour l’extraction de la truffe du sol et l’ouverture et la fermeture de la saison de récolte. Un code pénal a été mis en place en 2012 pour le vol des truffes dans les truffières des autres; le voleur est pénalisé de trois ans de prison et de 45 000 € d’amende.
Plusieurs tentatives d’organisation et de valorisation de la filière dans les quatre régions du Maroc ont été mises en œuvre, mais elles ont échoué. Ces tentatives ont consisté à la mise en place de dépôts de stockage et de conditionnement des truffes ainsi que la création de coopératives. Les raisons des échecs sont à la fois naturelles et humaines. L’irrégularité de la production, la divergence des opinions et les conflits d’intérêts entre les différents intervenants ont conduit au dysfonctionnement de toutes les actions mises en œuvre. Seules deux coopératives, de nature familiale, sont actives actuellement et dont les expériences peuvent être jugées de réussies, l’une est située dans la commune d’Oulad Ghanem, province d’El Jadida, et l’autre dans la ville de Laâyoune. La prise de conscience de l’importance économique des truffes a conduit à une augmentation remarquable du nombre d’intervenants (collecteurs, intermédiaires, grossistes), ce qui a engendré une forte pression sur la ressource.
Il est à noter aussi que les études qui ont abordé les truffes marocaines sont peu nombreuses et sont généralement d’ordre taxinomique, floristique et cytologique. Les truffes sont relativement bien connues sur leurs aspects botaniques et écologiques, mais elles sont très peu connues du point de vue répartition géographique aux échelles régionale et nationale, productions, commercialisation, rôles socio-économiques et possibilités de valorisation. Les études ayant porté sur ces aspects sont très rares et ne peuvent pas donner une vision globale et intégrée sur tous les aspects concernant les truffes à l’échelle nationale et encore moins à l’échelle régionale.
Tous ces points faibles rendent difficile de définir une stratégie commerciale et se projeter à l’avenir à propos de la filière des truffes.

Diagnostic externe

Opportunités

Les opportunités qui se présentent devant les truffes sont assez importantes. L’intérêt accordé dernièrement aux produits de terroir dont font partie les truffes est encourageant. Ainsi, plusieurs stratégies et plans de développement agricole ont été initiés par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, dont le Plan Maroc Vert. Une division des produits de terroir et une division de la labellisation ont été créées au niveau de la Direction de Développement des Filières de Production. Leur importance dans le développement a été encore soulignée par les nouvelles stratégies lancées par le Royaume du Maroc «Generation Green» et «Forêts du Maroc 2020-30» et mises en œuvre par le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts. Plusieurs textes juridiques ont été promulgués, parmi lesquels la loi n° 25-06 relative aux signes distinctifs d’origine et de qualité (SDOQ), la loi n° 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires et la loi n° 39-12 relative à la production biologique. Toutes ces actions témoignent de la volonté des institutions de développement pour la mise en valeur de ces produits de terroir.
La demande des truffes dans les marchés extérieurs est en croissance continue. Le fait que la truffe marocaine a conquis les marchés du Moyen Orient et d’Europe a conduit à une augmentation remarquable des prix de vente. Certains de ces pays importateurs sont aussi producteurs des mêmes espèces que le Maroc mais leurs productions ont diminué, pour les uns à cause de la sécheresse et pour d’autres à cause de la guerre qui a détruit les champs de production (Irak, Koweït). C’est dans ce sens qu’ils compensent leur production par l’importation. Une forte demande provient également de la communauté juive au Maroc et ailleurs.
Ces derniers temps et avec toutes les transformations que le monde a connu, on note une orientation mondiale vers les produits cosmétiques naturels ou biologique et un recours de plus en plus frappant à la médecine traditionnelle afin d’éviter les méfaits des substances chimiques synthétiques. Cet attrait pour les produits naturels constitue une opportunité majeure offerte à la truffe pour jouer un rôle dans la pharmacopée traditionnelle en faisant valoir les recettes des ancêtres. En effet, les recherches scientifiques qui se focalisant sur la valeur nutritive et les vertus médicinales de la truffe deviennent de plus en plus nombreuses.
Des études réalisées sur les truffes ont démontré que la plupart représentent des traitements nouveaux et efficaces contre différents types de cellules tumorales grâce aux effets anticancéreux de leurs composants. La capacité de la truffe à lutter contre les bactéries et à traiter les maladies des yeux tel que le trachome a aussi été confirmée. En médecine vétérinaire, la truffe a confirmé sa capacité à guérir centaines maladies chez le bétail. Ainsi, elle est utilisée pour traiter la métrite (inflammation de la paroi de l’utérus) et la mammite (inflammation des mamelles) ou d’autres inflammations extérieures. Des nomades rencontrés dans le Sahara marocain nous ont confirmé que la poudre de la truffe séchée est efficace pour guérir les tumeurs des mamelles de la chamelle, la vache et la chèvre.
Quant à la valeur nutritive, plus de 75% de la masse de la truffe est constituée d’eau et peut même atteindre 81%, tandis que le reste constitue la matière sèche composée de jusqu’à 60 % de glucides, 20 à 27 % de protéines, 3 à 7,5 % de matières grasses, 7 à 13 % de fibres et 2 à 5 % d’acide ascorbique. Cette composition moyenne peut varier selon l’espèce, l’âge, la région, le type de sol et les facteurs climatiques.
Consciente de ce changement dans les habitudes et leur vision vers l’utilisation des produits qualifiés de Bio, une coopérative nommée «Ahl Baganna» à Laâyoune a procédé à la fabrication de crèmes à base des truffes du désert et de la graisse de chèvre et de chameau et de la cire d’abeille pour soigner l’arthrose.

Menaces

Les menaces qui peuvent avoir un impact négatif sur la durabilité de la truffe sont à la fois naturelles et anthropiques. Pour ce qui est des naturelles, on note les effets des changements climatiques à travers des sécheresses fréquentes, de plus en plus intenses et longues engendrant une rareté de la pluie dont dépendent la production et la productivité des truffes. On note donc une diminution des quantités et de la durée de la période de production. En 2022, jusqu’à mars on a noté une absence totale de la truffe dans les souks hebdomadaires et chez des collecteurs dans la forêt de la Maâmora.
Pour ce qui est des menaces anthropiques, la croissance démographique traduite par l’augmentation de la population, surtout dans les zones rurales, la difficulté des conditions de vie dans ces régions et la rareté des offres d’emploi poussent de plus en plus les populations à s’orienter vers la collecte des truffes, ce qui engendre une forte pression surtout dans les zones où l’espace de production n’est pas assez grand et les quantités produites ne sont pas assez élevées. L’augmentation de la population est toujours accompagnée de pratiques dégradantes de l’environnement. Ainsi, on note la transformation des terres forestières et des terres de parcours en terres agricole. La déforestation et le déracinement des plantes hôtes perturbent l’habitat naturel de la truffe. En outre, elle ne se produit pas dans les terres labourées. La sédentarisation des nomades engendre aussi la disparition du libre accès aux parcours par l’appropriation de ces terres converties par la suite en des zones de culture. A ceci s’ajoute l’urbanisation qui engendre la fragmentation des écosystèmes forestiers et pastoraux qui sont exploités dans la réalisation de projets urbanistiques, industriels ou touristiques. Ainsi, les espaces forestiers et pastoraux sont en train de perdre leurs valeurs biologiques.
L’augmentation de la taille du cheptel représente aussi l’une des conséquences de la croissance démographique. Le risque de la présence du bétail dans les zones productrices réside dans le broutage de la plante hôte de la truffe, généralement de l’Helianthemum. Au niveau du Sahel Doukkala-Abda par exemple, depuis quelques années les collecteurs se plaignent du surpâturage causé par les troupeaux des nomades venant de Tan-Tan, Smara, Tiznit, Guelmim et Taroudant. Traditionnellement, les nomades avaient l’habitude de camper seulement dans les forêts où ils ébranchent les arbres pour nourrir le bétail durant l’été et les périodes de sécheresse. Actuellement, ils dressent leurs tentes partout dans la région (dans et hors forêts) et durant toute l’année. Les animaux broutent les plantes associées aux truffes ce qui réduit la régénération de la truffe dans la zone. La forêt de la Maâmora connaît aussi une forte pression du bétail appartenant à la population usagère, les troupeaux broutent la plante hôte de la truffe, surtout durant les années de sécheresse. Quand la pluviométrie est bonne, la strate herbacée devient très développée et donc les troupeaux trouvent d’autres espèces à brouter loin de l’hélianthème qui est peu palatable. Mais quand il ne pleut pas suffisamment, même l’Helianthemum est brouté.

Analyse SWOT

Forces

Faiblesses

  • Produit d’exception sur les plans alimentaire, médicinal et aphrodisiaque;
  • Produit de terroir porteur de développement;
  • Produit adapté aux bioclimats des zones arides et sahariennes;
  • Diversité des espèces et de grandes étendues de production;
  • Goût délicieux et valeur nutritive sans risque toxicologique;
  • Effets pharmacologiques;
  • Aliment à la fois paysan et aristocrate;
  • Contribution à l’amélioration des conditions de vie de la population collectrice par la création d’emploi dans des zones souvent marginalisées;
  • Participation aux entrées en devises étrangères à travers l’exportation de la grande partie de la production;
  • Possibilité de stockage des truffes séchées pour une longue durée;
  • Possibilité de culture réussie qui ouvre de nouvelles perspectives commerciales et de préservation de l’environnement;
  • Contribution à la reconstitution des paysages forestiers dégradés par la trufficulture;
  • Savoir-faire ancestral qui constitue une histoire locale et des expériences techniques transmises d’une génération à l’autre;
  • Opportunité pour reconstruire un lien au terroir;
  • Diversité des origines socio-professionnelles des intervenants dans la filière ce qui implique une diversité des connaissances;
  • Participation à la recomposition des territoires ruraux et à la construction identitaire des territorialités.
  • Patrimoine menacé par la pression anthropique;
  • Produit sensible et facile à la pourriture à l’état frais;
  • Productions irrégulières contrôlées par les apports pluviométriques;
  • Forte pression due à l’augmentation des nombres des intervenants: collecteurs, intermédiaires et grossistes;
  • Méthodes de collecte anarchiques destructive de l’habitat de la truffe;
  • Problèmes techniques au niveau de la collecte et le stockage de la truffe fraîche;
  • Manque de communication et de partage de l’information autour de la production et des zones productrices;
  • Filière fragile non organisée;
  • Absence de réglementation de la collecte à la commercialisation;
  • Connaissances individuelles disparates et parfois contradictoires;
  • La recherche de grands rendements financiers a favorisé un air de tromperie et de tricherie dans certains niveaux de la gestion de la filière;
  • Marché de la truffe non organisé et contrôlé par les grossistes;
  • Absence de structures de valorisation dans presque toutes les régions (coopératives);
  • Difficulté de définir une stratégie commerciale et se projeter à l’avenir;
  • Manque d’une stratégie de valorisation;
  • Rareté des recherches scientifiques au niveau du pays.

Opportunités

Menaces

  • De nouvelles stratégies de développement agricoles et forestières (GG, FM) ouvertes sur les produits naturels;
  • Les produits de terroir reçoivent de plus en plus d’importance au niveau institutionnel;
  • Volonté des institutions de développement pour leur mise en valeur en les intégrant dans les programmes de réhabilitations des terres dégradées;
  • Forte demande sur les truffes par les marchés extérieurs;
  • Orientation mondiale vers l’utilisation des produits cosmétiques et médicinaux naturels;
  • Recherches scientifiques de plus en plus développées, surtout sur la valeur nutritive et les vertus médicinales de la truffe.
  • Régression de la production à cause de la diminution et l’irrégularité des précipitations liée au changement climatique;
  • Une démographie en augmentation conduisant à une surexploitation de la ressource;
  • La transformation des terres forestières et de parcours en terre agricole détruisant les habitats des plantes hôtes (labour);
  • Augmentation du nombre de troupeaux aboutissant au surpâturage dans tous les écosystèmes forestiers et pastoraux à l’échelle nationale engendrant la dégradation des plantes hôtes;
  • L’émigration des jeunes ruraux vers les villes menaçant la durabilité du savoir-faire lié aux truffes.

Conclusion et recommandations

Le Maroc est parmi les pays les plus connus par la production des truffes dites du désert. Ainsi, on compte une dizaine d’espèces des genres Terfezia, Tirmania, Delastria, Picoa et Tuber qui se différencient par la couleur, la forme, la plante hôte, les condition climatiques et édaphiques et la zone de production. D’autre espèces du genre Tuber, dites les vraies truffes, généralement de couleur sombre, ont été aussi signalées, mais leur production n’est pas régulière et elles ne sont pas abondantes.
La production des truffes concerne quatre principales zones trufficoles du Royaume:
  • La forêt de la Maâmora connue par la production de 5 principales espèces, Terfezea arenaria, Terfezea leptoderma, Tuber asa, Tuber oligospermum et Delastria rosea;
  • Le Sahel Doukkala-Abda connu par la production de Terfezea boudieri, Tirmania pinoyi et de Tuber Oligospermum;
  • La région Nord-Est connue par la production de 5 espèces, Tirmania Pinoyi, Tirmania nivea, Terfezia claveryi, Terfezea boudieri et Picoa juniperi. Une expérience de culture de la truffe noire, Tuber Melanosporum, y a été introduite par le Docteur Abdelaziz Laqbaqbi dans sa ferme à Debdou depuis l’an 2000;
  • Le Sahara marocain connu par la production Tirmania pinoyi, Tirmania nivea, Terfezia claveryi et Picoa juniperi.
Pour les «vraies truffes» du genre Tuber, elles ont été récoltées dans les forêts de chêne vert dans le Moyen Atlas et les espèces existantes sont Tuber excavatum, Tuber brumale, Tuber rufum et Tuber uncinatum (/Tuber aestivum) récoltés en novembre 1960 par Malençon et en Mai 2014 par Laqbaqbi. La zone connaît aussi un essai de culture de Tuber Melanosporum par le Docteur Laqbaqbi à Imouzzer du Kandar depuis l’an 2008.
La connaissance des espèces des truffes existantes au Maroc, ainsi que leur répartition géographique précise et leur productivité peuvent contribuer à leur valorisation. En ce sens, les cartes produites de leur répartition spatiale et de leur productivité sont des outils qui vont aider à la prise de décision.
L’analyse SWOT effectuée sur la filière des truffes au Maroc a permis de constater que la truffe est caractérisée par de nombreuses qualités et points forts qui peuvent être exploités pour sa valorisation. Les opportunités viennent appuyer les atouts et ouvrent plusieurs horizons à suivre pour augmenter les chances et pour diversifier les chemins à prendre vers cette valorisation. Quant aux faiblesses, elles ne présentent pas de vrais dangers, une bonne gestion basée sur une bonne connaissance et qui impliquent les différents acteurs pourra diminuer, voire éliminer ces points négatifs et les transformer en points positifs. Et enfin, pour les menaces, elles peuvent être contrôlées et limitées sauf pour les menaces naturelles. Cependant, pour la raréfaction des précipitations liée au changement climatique, des mesures d’adaptation peuvent être identifiées dans le cadre du développement rationnel de la trufficulture.
À la lumière de cette analyse on propose:
  • Projet de loi spécifique à la truffe: l’adoption d’une loi spécifique à la truffe en tant qu’un produit forestier non ligneux indispensable à la durabilité de la biodiversité et en tant qu’un produit de terroir indispensable au développement local et régional du pays. Cette loi aura la capacité de faire face aux abus commis par les différents intervenants dans ce domaine et à tous les niveaux d’intervention, de la collecte à l’exportation;
  • Un marché typique de la truffe: la mise en place d’un marché typique propre à la truffe au niveau des zones les plus productives contribuera à l’organisation de la filière au niveau de la commercialisation et à la connaissance de la truffe auprès du public et des touristes. La vente des truffes au niveau des marchés typiques qu’on propose peut-être garantie par des coopératives et associations qui existent déjà ou à créer. Les unités agro-alimentaires peuvent approvisionner le marché en truffes de conserve. Le marché peut être organisé selon trois principaux pavillons: pavillon de la truffe à l’état frais, pavillon des produits dérivés de la truffe et pavillon de l’art culinaire;
  • Orientation vers la trufficulture: Une orientation vers la culture des truffes des deux catégories, les vraies truffes et les truffes du désert, pourra contribuer au développement durable du pays, en conciliant l’amélioration du niveau social de la population, le développement socio-économique et la protection de l’environnement en faisant partie de l’agro-écologie. Le développement du secteur touristique est aussi souhaité, et ce par la promotion de l’agritourisme, qui permettra aux visiteurs des exploitations de découvrir un savoir-faire particulier et de vivre l’expérience de cavage lors de la saison de production;
  • Développement de la recherche scientifique relative aux truffes: le développement de projets de recherche intégrée sur les truffes aux niveaux régional et national fédérant les universités et les instituts spécialisés permettrait d’identifier d’autres composantes et vertus des truffes diversifiées conduisant à une meilleur utilisation et valorisation de la ressource.

Principales destination export de la truffe Marocaine

Les truffes marocaines sont destinées aux pays du Moyen Orient et de l’Europe où elles sont très demandées et appréciées. Pour les pays du Moyen Orient, ce sont les truffes blanches appartenant au genre Tirmania présentes au Sahara marocain et dans la région de l’Oriental qui constituent les plus importantes quantités exportées.

Les pays les plus concernés par l’importation des truffes marocaines sont l’Arabie Saoudite, Koweït, Bahreïn, Emirats Arabes unis, Qatar, Syrie et Palestine. Plusieurs raisons résident derrière cette préférence. Ces pays sont aussi producteurs de ces espèces de truffe mais leurs productions ont diminué, pour les uns c’est à cause de la sécheresse et pour d’autres c’est à cause de la guerre qui a détruit les champs de production. C’est dans ce sens qu’ils compensent leur production par l’importation.

La considération de la truffe comme aliment de prestige contribue aussi à l’augmentation de la demande pour qu’elle soit sur les tables des familles riches de ces pays. La valeur nutritionnelle et la qualité aphrodisiaque attribuées aux truffes constituent également les raisons qui justifient la forte demande sur ce produit.

Les autres espèces appartenant au genre Terfezia sont demandées en Europe, et spécialement en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne pour garnir leurs plats. L’espèce de la Maâmora Tuber oligospermum du genre Tuber est le plus souvent exportée en Espagne et en Italie pour sa ressemblance à l’une des vraies truffes, Tuber magnatum, appelée la truffe blanche.

La trufficulture au Maroc

Introduction

La diminution de la production naturelle des truffes, ainsi que la demande de plus en plus importante, ont poussé les producteurs à travers le monde à s’orienter vers la trufficulture.
La truffe noire, Tuber melanosporum, à cause de ses vertus et sa grande valeur monétaire est l’une des truffes les plus prisées. Elle constitue la truffe la plus cultivée, même dans les pays non turficoles. Ainsi, à partir des année 50, la trufficulture devient commune et populaire dans plusieurs pays qui cherchent à améliorer leur production. Ainsi, en France, Italie et Espagne la production naturelle ne constitue plus qu’un faible pourcentage de la production totale.

Le Maroc est le premier pays d’Afrique du Nord à avoir introduit en 2000 la culture du Tuber melanosporum par le docteur Abdelaziz Laqbaqbi, un médecin qui a fait ses études en France. Après une étude de faisabilité de l’introduction de la truffe noire à Debdou, son village familial en pleine forêt de chêne vert sur sol calcaire, il a introduit et planté des plants de chêne vert produits et inoculés en France. Six ans après, en 2006, les premières truffes noires cultivées ont été récoltées au Maroc. La réussite de cette expérience a encouragé le Médecin pour l’installation de deux autres fermes truffières à Imouzzer Kandar, dans le causse moyen atlasique. Il est à mentionner que le Maroc connait la production naturelle de certaines espèces des vraies truffes dans les forêts de chênes verts au Moyen Atlas. Il s’agit de T. excavatum, T. brumale, T. rufum et Tuber uncinatum/aestivum.

Présentation des fermes truffières

La ferme de Tifezouine à Debdou

C’est la première ferme qui a reçu en l’an 2000 les 1000 plants de chêne vert produits et inoculés en France. Ces chênes ont été plantés sur 4,2 ha avec une densité de 238 plants/ha avec un espacement de 6m×7m. Elle est située dans la commune de Sidi Ali Belkacem au niveau de la province de Taourirt relevant de la région de l’Oriental. Elle est installée dans une enclave forestière sous forme d’une cuvette. Elle surplombe la ville de Debdou à l’amont de la vallée d’oued Sellawit, un affluent d’Oued Debdou. Le sol est de nature brun calcaire, profond et riche en matière organique. Le climat est semi-aride à variante fraiche et se classe parmi les climats continentaux. C’est un climat d’altitude modéré (900 – 1000 m) et pluvieux. La pluviométrie totale annuelle est de 400 à 550 mm lors des années normales et la température moyenne est de 18,1 °C.

La ferme dont la grande partie est couverte de chêne truffier, connait aussi la culture de certains arbres fruitiers, tels que le poirier et du maraichage. Elle est dotée d’une source d’eau qui a facilité l’irrigation des plantations, surtout durant les premières années. Autour de la ferme, il y a de vastes étendues du chênes verts forestiers naturels.

La ferme de Ain Jarrah

La ferme est située dans la commune rurale de Ait Sebaa Lajrouf, non loin de la municipalité d’Imouzzer Kandar au niveau de la province de Sefrou relevant de la région de Fès-Meknès. C’est la deuxième ferme installée après la réussite des plantations truffières de Tifezouine. Le terrain de 12 ha appartient à l’administration des eaux et forêts et il a été octroyé à M. Laqbaqbi sous forme d’occupation temporelle depuis 2008. Les condition climatiques et édaphiques proches de celles de Debdou ont fait de la région une zone de choix. Ainsi, les précipitations sont de 690 mm/an et les températures moyennes annuelles varient de 27 à 35°. Le terrain a connu une opération d’épierrage pour évacuer les grosses pierres. La ferme qui ne contient que des arbres de chêne vert truffier marocain est entourée d’un brise vent à base de cyprès commun (Cupressus sempervirens).

La ferme de Ain Chiffaa 

Non loin de la deuxième ferme, un terrain de 1000 ha appartenant au Habous a été loué par Dr. Laqbaqbi en 2015 pour installer la troisième ferme. La parcelle qui a les mêmes conditions climatiques et édaphiques que les précédentes se situe aussi dans la commune rurale de Ait Sebaa Lajrouf au niveau de la province de Sefrou.

Les chênes verts truffiers plantés sont d’origine marocaine et précisément de Debdou. Leur mycorhization a été faite en France. La ferme est entourée d’une haie mixte constituée d’oliviers et d’une murette en pierres issue de l’épierrage du terrain. Elle contient quelques pieds de palmiers nains et quelques grenadiers. Une parcelle de la ferme est destinée à la culture du Safran.

Opérations culturales

Installation de la truffière

  • Épierrage et nivèlement du terrain avant installation de la culture;
  • Trous de 50 x 50 x 50 cm avec espacement des arbres de 6 × 7 m en lignes;
  • Plantation de chênes verts truffiers inoculés;
  • Confection de cuvettes, de 1 m de diamètre, autour de chaque arbre pour les eaux d’irrigation et de pluie;
  • Les chênes truffiers entrent en production à partir de la 3ème ou la 4ème année après leur plantation.

Opérations annuelles

  • Irrigation intensive en été, 60 litres tous les quinze jours (mico-asperseurs);
  • Désherbage de la parcelle chaque printemps et chaque mois dans la cuvette des arbres;
  • Récolte (Cavage) commence début décembre et dure jusqu’à fin mars. Les chiens dressés reniflent la présence des truffes qui sont ensuite détérées manuellement;
  • Après récolte, binage à la sappe autour des arbres;
  • Après binage, ensemencement annuel des arbre (Confection de «pièges à truffes» soit des trous de 20 cm de diamètre et de profondeur, remplis d’un mélange de substrat amendé en carbonate de calcium et de spores de la truffe noire).
Prix de vente de la truffe noire: 12 000 dh/kg
Soukaina HAKKOU(1), Mohamed SABIR(2), Nadia MACHOURI(1)
(1) Université Mohamed V, Rabat, Maroc, (2) École Nationale Forestière d’Ingénieurs, Salé, Maroc

تثمين الماء في الزراعة السقوية

تثمين الماء في الزراعة السقوية

مشاريع هيكلية لمواجهة التحدي المائي للسيادة الغذائية

 

الفلاحة السقوية في المغرب: أولوية للسياسات العمومية

لقد حظي قطاع المياه في المغرب دائما باهتمام خاص من جانب السلطات العمومية، وكان في قلب اهتمامات السياسات الاقتصادية والاجتماعية للمغرب نظرا لدوره الحاسم في تحقيق الأمن المائي والغذائي للبلاد ودعم التنمية الاقتصادية والاجتماعية، وعلى وجه الخصوص الفلاحة المسقية.

تثمين الماء في الزراعة السقوية

لا يزال السياق الهيدرولوجي للمغرب متأثرًا بشكل رئيسي بعدم الانتظام السنوي، والتقلب الملحوظ للغاية في هطول الأمطار بين السنوات وعدم تجانس توزيعه. يعد تناوب تسلسلات الهيدرولوجية العالية وتسلسلات الجفاف ذات الشدة والمدة المتغيرة أيضًا سمة سائدة في الأنظمة الهيدرولوجية في البلاد.

وبحسب إحصائيات إدارة المياه، خلال فترة مراقبة تزيد عن 70 عامًا، بلغ حجم الأمطار السنوي 140 مليار م3. وتمثل الإمكانيات المائية القابلة للتعبئة، في ظل الظروف التقنية والاقتصادية الحالية، 16% فقط، أي 22 مليار متر مكعب، منها 18 مليار من المياه السطحية و4 مليار من المياه الجوفية. هناك تقلب قوي في هذا الحجم والذي يمكن أن يتراوح من 5 إلى 50 مليار متر مكعب حسب السنة.

إن سياسة السدود الكبرى، التي بدأت منذ أكثر من 50 عاما واستمرت بشكل متواصل، منحت المغرب تراثًا مائيًا يتكون من 154 سدًا كبيرًا بقدرة تخزين مياه تبلغ حوالي 20 مليار متر مكعب وبنية تحتية كبيرة للري مرتبطة بالسدود تبلغ مساحتها حوالي 700 ألف هكتار.  البنية التحتية للنقل المائي بين الأحواض بطول إجمالي يبلغ 785 كيلومترًا وبصبيب 175 مترًا مكعبًا في الثانية تضمن توزيعًا أكثر عدالة للمياه بين المناطق الغنية بالمياه والمناطق الأقل ثراءً بالمياه والمزودة بالمياه.

إن التجهيزات الهيدروفلاحية الجماعية للدوائر السقوية الصغرى والمتوسطة والمتمثلة في شكل مستجمعات المياه وعتبات تحويل المياه على طول النهر والخطاراة وإمدادات مياه الري وتوزيعها، تمكن توجيه المياه لري ما يصل إلى 440.000 هكتار  عبر كامل التراب الوطني، خاصة بالمناطق الجبلية والواحات.

بالإضافة إلى مشاريع الري الجماعية، هناك مشاريع ري فردية يتم تنفيذها بمبادرة خاصة، وذلك بشكل رئيسي في شكل معدات الولوج الى المياه الجوفية وتجهيز الضيعات.

كل هذه التجهيزات الهيدروفلاحية تجعل من الممكن ري ما يصل إلى 1.6 مليون هكتار، تم تجهيز ثلثيها من قبل السلطات العمومية.

ورغم أنها لا تغطي سوى 18% من المساحة الزراعية الإجمالية للبلاد، إلا أن الزراعة المسقية تساهم في تنويع واستقرار الإنتاج الزراعي وبالتالي تساهم الزراعة المسقية ​​بحوالي 45 إلى 50% من القيمة المضافة الزراعية، وقد تصل هذه المساهمة إلى 70% خلال سنوات الجفاف. وبالتالي، تلعب الزراعة المسقية دورا مركزيا في الأمن الغذائي، وتحسين مستوى المعيشة واستقرار سكان العالم القروي، والحفاظ على أسعار المنتجات الفلاحية الأساسية عند مستويات يمكن أن يتحملها المستهلكون، والمساهمة في تعزيز القدرة على الصمود في مواجهة الصدمات المناخية والاقتصادية، بما في ذلك الجفاف والأوبئة والصراعات الدولية. وتلعب الزراعة السقوية أيضًا دورًا اجتماعيًا واقتصاديًا رئيسيًا من خلال المساهمة بما يصل إلى 40% من فرص العمل في المناطق القروية وما يصل إلى 75% من الصادرات الزراعية.

الأمن المائي في مواجهة تحدي تغير المناخ

 على الرغم من التقدم والإنجازات المهمة في مجال بتعبئة الموارد المائية والتحكم في مياه الري، فإن ضمان توفير المياه للزراعة ومرونة أنظمة إمدادات مياه الري يشكلان التحدي الرئيسي أمام تنمية الزراعة المسقية.

وفي الواقع، واجهت الزراعة المسقية، منذ أكثر من أربعة عقود، ندرة متزايدة في الموارد المائية في ظل التأثيرات المجتمعة لحالات الجفاف المتعاقبة والطويلة والتنافس على المياه بسبب زيادة الطلب عليها من طرف قطاعات مياه الشرب والصناعة و السياحة.

وتتأثر إمكانات موارد المياه القابلة للتعبئة بقوة متزايدة مع انخفاضات تزيد عن 30% في إمدادات المياه إلى السدود مقارنة بالتنبؤات الواردة في وثائق تخطيط المياه.

وفي هذا السياق من التوتر الشديد على الموارد المائية والأراضي الصالحة للزراعة، والذي تفاقم بسبب تهديدات تغير المناخ وعولمة التجارة، تجد الزراعة المسقية نفسها في مواجهة متطلبات جديدة وتحدي إنتاج المزيد بمياه أقل وبطريقة مستدامة وتنافسية.

وأثرت هذه الضغوط بشكل خاص على مناطق الري من السدود. وقد أدى ذلك إلى تفاقم العجز المائي في المناطق السقوية، التي عانت إمداداتها من قيود صارمة في المدارات  السقوية بمولوية ودكالة وتادلة والحوز وسوس ماسة وتافيلالت وورزازات. إن القيود المفروضة على المياه والتي تم تطبيقها في المواسم الأخيرة على مدى عدة سنوات متتالية لم تعد مستدامة وتؤثر سلبا على سلاسل الإنتاج بأكملها، ولا سيما أسعار بعض المنتجات الفلاحية الأساسية وفرص العمل.

وكمثال على ذلك، بالنسبة للموسم الفلاحي 2023-2024، فإن المياه المخصصة للدوائر السقوية الكبيرة من السدود لم تتجاوز 900 مليون م3، أي بنسبة تغطية لا تكاد تتجاوز 17% من المياه المنصوص عليها في وثائق التخطيط المائي التي حددتها الحكومة ب 5300 م3/السنة في المخطط التوجيهي للتهيئة المندمجة للموارد المائية (PDAIRE). وخلافاً لبعض الأفكار المسبقة، فإن قطاع الري لا يستخدم الموارد المائية المتبقية من السدود إلا بعد تلبية الطلب على مياه الشرب والقطاعات الأخرى. ولذلك يظل القطاع الأكثر تأثراً بالقيود المفروضة على المياه. علاوة على ذلك، فإن هذه الطريقة في حساب استهلاك المياه تعني أن الأرقام التي يتم الاستشهاد بها غالبًا فيما يتعلق باستخدام المياه في الري تشمل جميع الخسائر على طول قنوات النقل، على عكس القطاعات الأخرى التي يتم فيها حساب المياه على مستوى الاستهلاك (أي بعد وصول المياه إلى هذه الوحدات، وبالتالي لا تؤخذ في الاعتبار الخسائر في أنابيب الإمداد).

سياسة استباقية لتعزيز القدرة على التكيف مع تغير المناخ

لمواجهة تراجع الموارد المائية المخصصة للفلاحة واستعادة التوازن بين الاحتياجات المائية الفلاحية والموارد المتاحة، تم وضع سياسات عمومية، لا سيما في إطار الاستراتيجية الفلاحية الجيل الأخضر والبرنامج الوطني للتزويد بالماء الشروب ومياه السقي 2020-2027 التي فعلت العديد من الروافع التكميلية لتطوير إمدادات المياه وتحسين كفاءة استخدام المياه.

تحسين كفاءة استخدام المياه وقدرة الزراعة المسقية على الصمود

وضعت الاستراتيجية الفلاحية لمخطط المغرب الأخضر 2008-2020 التحكم في استخدام المياه في الفلاحة السقوية في قلب التدابير الرامية إلى إزالة معوقات ندرة الموارد المائية ومواجهة التحدي المتمثل في إنتاج المزيدبكميات مياه أقل و بطريقة تنافسية ومستدامة.

وأظهرت نتائج مخطط المغرب الأخضر (2008-2020) أهمية الاختيارات المتخذة، خاصة فيما يتعلق بسياسة التحكم في المياه وترشيدها.

وقد مكنت هذه السياسة فلاحتنا من إنتاج المزيد في سياق محدودية موارد المياه والتربة مع تحسين القدرة على التكيف مع تغير المناخ والمخاطر.

وفي إطار الاستراتيجية الفلاحية الجديدة الجيل الأخضر 2020-2030، والبرنامج الوطني للتزويد بالماء الشروب ومياه السقي 2020-2027، الذي أطلقه صاحب الجلالة الملك محمد السادس نصره الله، والمنفذان في إطار توجيهاته السامية المستنيرة، تتواصل هذه الديناميكية مع جهد استثماري مهم في مجال الري بحوالي 50 مليار درهم. والطموح هو مضاعفة كفاءة استخدام المياه بحلول عام 2030 وجعل الزراعة المسقية رافعة للتنمية البشرية والتنمية المستدامة.

تُترجم سياسة التحكم وإدارة المياه في الري إلى أربعة برامج هيكلية:

برنامج توسيع الري بسافلة السدود

في إطار هذا البرنامج، من المقرر تنفيذ عدة مشاريع تنمية مائية فلاحية على المستوى الجهوي لتوسيع نطاق الري على مساحة 72 ألف هكتار. هذه المشاريع هي (i) في طور الإنجاز على مساحة 38.100 هكتار (مشروع سايس 30.000 هكتار، قدوسة 5.000 هكتار و3.100 هكتارPMSIAPو  (ii) في طور إطلاق الاشغال على مساحة 31.800 هكتارفي إطار مشروع التنمية المائية الفلاحية للمنطقة الجنوبية الشرقية لسهل الغرب المرتبط بسد كوديات بورنا على مساحة 30 ألف هكتار، ومشروع التنمية المائية الفلاحية للمدار السقوي سيدي محمد الشريف المرتبط بسد أولجيت السلطان على مساحة 1800 هكتار.

برنامج تحديث شبكات الري وتحويلها إلى الري الموضعي

يهدف هذا البرنامج إلى التخفيف من آثار ندرة الموارد المائية وتحسين كفاءة استخدامها في الزراعة، من خلال (1) تحديث شبكات نقل وتوزيع المياه لتحسين كفاءتها وتشجيع التحول نحو زراعة أكثر كفاءة وأكثر تكيفا مع ظروف تغير المناخ، وخاصة بالنسبة المستغلات الفلاحية الصغرى و(2) تطوير الري الموضعي للوصول إلى إجمالي المساحة  المجهزة لمليون هكتار بحلول أفق عام 2030.

ولتنفيذه، تدعم الدولة تحديث شبكات الري الجماعية والحوافز المالية الممنوحة للفلاحين من أجل تجهيز المستغلات بأنظمة الري الموضعي. ويمكن أن تصل هذه الحوافز إلى 100% في حالة صغار الفلاحين (أقل من 5 هكتار) أو المشاريع المنفذة في إطار مشاريع التجميع أو التحويل الجماعي إلى السقي الموضعي.

وحتى الآن، تم تجهيز ما يقرب من 850 ألف هكتار بتقنيات الري الموفرة للمياه على المستوى الوطني، بما في ذلك 600 ألف هكتار تم الوصول إليها في نهاية مخطط المغرب الأخضر و250 ألف هكتار منذ عام 2020، بداية الجيل الأخضر. ويستمر البرنامج ليتجاوز مليون هكتار في عام 2030.

برنامج إعادة التأهيل والمحافظة على الدوائر السقوية الصغرى والمتوسطة

يتكون هذا البرنامج من تحسين كفاءة ومردودية البنية التحتية للري التقليدي في الدوائر السقوية الصغرى والمتوسطة على مساحة 200.000 هكتار خلال الفترة 2020 إلى 2030 من خلال:

  • تحسين أنظمة تجميع المياه (المصادر، أشغال تحويل المياه، الخطارات، إلخ)؛

  • إعادة تأهيل وتهيئة الشبكات السقوية على طول 4.770 كلم؛

  • إعادة تأهيل 228 خطارة؛

  • حماية تجهيزات الري من الفيضانات؛

  • بناء تجهيزات تغذية المياه الجوفية؛

  • فتح واستقرار حركة المرور وطرق الولولج إلى الدوائر السقوية؛

  • دعم وبناء قدرات جمعيات الري (AUEA).

حتى الآن، تمت إعادة تأهيل ما يقرب من 80 ألف هكتار، أو 38% من الهدف الذي حددته استراتيجية الجيل الأخضر لعام 2030.

برنامج تعزيز الشراكة بين القطاعين العام والخاص لتنمية الري وموارد المياه غير التقليدية

ويهدف هذا البرنامج إلى تعزيز الشراكة بين القطاعين العام والخاص في مجال الري من خلال، على وجه الخصوص، تطوير مشاريع الري من خلال تحلية مياه البحر إلى جانب الطاقات المتجددة المنفذة في إطار الشراكة بين القطاعين العام والخاص.

وبالتالي، بالإضافة إلى مراقبة مشاريع الشراكة بين القطاعين العام والخاص الجاري تنفيذها حاليًا على مساحة 28.200 هكتار (مشروع الكردان على مساحة 10.000 هكتار، ومشروع أزمور-بئر جديد على مساحة 3.200 هكتار، ومشروع تحلية مياه البحر في اشتوكة على مساحة 15.000 هكتار)، ينص البرنامج على تطوير مشاريع جديدة – مشاريع الري بتحلية مياه البحر بكل من الداخلة (قيد الإنجاز) وسيدي رحال وطانطان وكلميم وبوجدور والجهة الشرقية وسوس-ماسة وأم الربيع-تانسيفت.

في الوقت الحاضر، بالإضافة إلى مشاريع تحلية مياه البحر مثل مشروع اشتوكة الذي يجعل من الممكن الحفاظ على حوض إنتاج الخضروات البواكر على مساحة 15.000 هكتار منجز حاليا و في الخدمة، ومشروع الداخلة الذي يجري تنفيذه حاليا على مساحة 5.000 هكتار باستخدام الطاقات المتجددة. ومن المقرر تطوير الري باستعمال المياه غير التقليدية من خلال 9 مشاريع إضافية تجري دراستها حاليا لتنويع وتأمين مناطق الإنتاج على مساحة إجمالية تناهز 120 ألف هكتار من تحلية مياه البحر بعدة مناطق مواتية ذات إمكانيات فلاحية.

لقد مكنت السياسة المتبعة فيما يتعلق بالتحكم في المياه زراعتنا من اكتساب الكفاءة والإنتاجية والمرونة على الرغم من محدودية موارد المياه والتربة وتأثيرات تغير المناخ.

تم تحقيق تقدم ملحوظ في التحكم في المياه والقدرة على الصمود والتكيف مع تغير المناخ بفضل العديد من الإنجازات والإصلاحات، وأبرزها اليوم ما يلي:

  • تعميم تقنيات الري المقتصدة للمياه في المناطق المجهزة بالري الموضعي والتي بلغت 850 ألف هكتار، أي بنسبة انتشار الري الموضعي 65% من المساحات المسقية مقارنة بـ 9% فقط عام 2008.

  • تطوير الفلاحة الصغيرة على مساحة تزيد عن 180.000 هكتار كجزء من نهج شامل وداعم يسمح لصغار الفلاحين بتحسين الكفاءة والإنتاجية وتثمين المياه ودخلهم.

  • إصلاحات جريئة تقوم على تعزيز الشراكة بين القطاعين العام والخاص لتمكين قطاع الري من تحقيق نقلة نوعية من حيث تحسين أداء المياه، وتحسين خدمة المياه للفلاحين، وتحسين كفاءة شبكات الري، وتحسين استرداد التكاليف واستدامة البنية التحتية للري واستخدام الموارد المائية غير التقليدية والطاقات المتجددة.

تطوير إمدادات المياه

ومن المخطط أيضًا تنفيذ العديد من المشاريع الهيكلية في قطاع المياه، لا سيما من خلال التعبئة المستمرة للموارد المائية التقليدية وغير التقليدية من أجل تعزيز مرونة أنظمة إمدادات المياه. هذا يتعلق بشكل خاص بما يلي:

  • مواصلة تطوير السدود الجديدة في الأحواض ذات إمكانات التعبئة (أحواض اللوكوس وسبو وأبي رقراق). ويجري حاليًا إنشاء 18 سدًا كبيرًا، مما سيزيد القدرة التخزينية إلى ما يقرب من 26 مليار متر مكعب؛

  • الربط بين الأحواض (سبو-أبي رقراق-أم الربيع-تانسيفت، لوكوس-طنجة) للاحتفاظ بالكمية القصوى من المياه المفقودة حاليا في البحر، مما سيمكن من تعبئة حجم يقارب مليار متر مكعب سنويا.

  • إمداد المدن الساحلية الكبرى بالمياه عن طريق تحلية مياه البحر، مما سيؤدي إلى تحرير الموارد لصالح الدوائر السقوية التي تعاني من عجز.

  • تطوير مشاريع الري النوعية بتحلية مياه البحر للحفاظ على الري وتوسيعه. وهذا سيجعل من الممكن في نهاية المطاف تعبئة حجم يقارب 1.7 مليار متر مكعب سنويًا.

من تعزيز القدرة على التكيف مع تغير المناخ إلى تأكيد السيادة الغذائية

إن برامج تعبئة الموارد المائية والري التي تم الانتهاء منها والجارية ستمكن في نهاية المطاف من تأمين واستدامة مخزون مائي استراتيجي في خدمة السيادة الغذائية الوطنية، مما سيساهم في:

  • تعزيز إنجازاتنا في مجال إنتاج الخضر والفواكه والزيت والسكر والحليب واللحوم وغيرها، وذلك من خلال إدامة إمدادات المياه للمناطق المسقية القائمة؛

  • تحقيق الاستقرار في مستوى إنتاج الحبوب، من خلال تطوير الري التكميلي لدورات الحبوب/البقوليات/البذور الزيتية. ويستهدف هذا البرنامج تخصيص مليون هكتار من الري التكميلي لأنظمة الحبوب في جميع أنحاء البلاد؛

  • تأمين إمداد مستدام ومنتظم للسوق الوطنية بالخضر والفواكه وتعزيز عرضنا التصديري للمنتجات الفلاحية وفق نهج متوازن (إمداد السوق الوطنية والتصدير)، مما يجعل من الممكن ضمان الاستثمارات اللازمة وجعلها مربحة.

مشاريع التجهيز الهيدروفلاحي لسهول سايس والغرب

مشروعان رئيسيان ذات بعد جهوي

يهدف مشروع حماية سهل سايس السقوي إلى تعزيز الموارد المائية لسهل سايس من خلال نقل وتوزيع ​​حجم سنوي قدره 125 مليون م3 من سد مداز لري مساحة 30 ألف هكتار مما يؤثر على حوالي 7300 إستغلالية فلاحية.

ويهدف هذا المشروع إلى تخفيف الضغط على الموارد المائية الجوفية واستعادة توازنها تدريجيا، حيث يبلغ متوسط ​​العجز السنوي 100 مليون متر مكعب، خاصة من خلال تزويد الفلاحين بموارد بديلة وبالتالي حماية الاستثمارات الفلاحية و التراث الشجري لهذا الحوض الإنتاجي الكبير.

يتكون هذا المشروع من إنشاء قنات رئيسية  بمعدل تدفق 15 م3/ثانية بطول 60 كم، ومنشئة أخد المياه من السد، و3 أنفاق هيدروليكية بطول 4 كم، بالإضافة إلى تجهيزات التنظيم والحماية و شبكة توزيع مياه الري لثلاثة مدارات بمساحة 10.000 هكتار لكل منها.

تم الانتهاء من أشغال إمدادات المياه لمساحة 30.000 هكتار، وشبكة التوزيع التي تغطي 10.000 هكتار في مرحلة الإنجاز للتشغيل المقرر بالتزامن مع تشغيل سد مداز، المقرر في عام 2024.

من حيث الانعكاسات، من المتوقع أن يستفيد من هذا المشروع 36.600 شخص من خلال استدامة وتكثيف التنمية الزراعية التي من شأنها أن تؤدي إلى (1) تحسين دخل المزارعين من 30.000 إلى 50.000 درهم للهكتار و (2) إنشاء واستدامة 8.7 مليون يوم عمل أثناء الأعمال و 10.000 فرصة عمل أثناء التشغيل.

يهدف مشروع التنمية المائية الفلاحية للمنطقة الشرقية والجنوبية لسهل الغرب إلى توسيع الري على مساحة 30 ألف هكتار مع توفير المياه بمعدل 72 متر مكعب في الثانية من سد كوديت بورنا على واد ورغة. تم تصميم هذا المشروع باستخدام نهج مبتكر يجمع بين تطوير أشغال إمدادات المياه وقنواتها الرئيسية من قبل الدولة من جهة والتمويل المشترك في إطار الشراكة بين القطاع العام و  الخاص لبناء وتشغيل شبكات التوزيع لثلاث دوائر بمساحة 10.000 هكتار .

وسيمكن هذا المشروع بشكل خاص من تعزيز السيادة الغذائية من المنتجات الغذائية الأساسية، لا سيما من خلال زيادة إنتاج السكر والحليب والزيوت النباتية بالشراكة مع الفاعلين البين المهنيين والفاعلين الوطنيين في مجال الصناعات الفلاحية.

 

 

Valorisation de l’eau dans l’agriculture irriguée

Valorisation de l’eau dans l’agriculture irriguée

des chantiers structurants pour relever le défi de l’eau pour la souveraineté alimentaire

L’agriculture irriguée au Maroc: une priorité des politiques publiques

 

Valorisation de l’eau dans l’agriculture irriguée
Le secteur de l’eau au Maroc a toujours bénéficié d’un intérêt particulier des pouvoirs publics et a été au centre des préoccupations des politiques économiques et sociales du Maroc en raison de son rôle déterminant pour réaliser la sécurité hydrique et alimentaire du pays et pour accompagner son développement socio-économique, notamment de l’agriculture irriguée.
Le contexte hydrologique du Maroc reste principalement influencé par une irrégularité annuelle, une variabilité interannuelle très marquées des précipitations et une hétérogénéité de leur distribution. L’alternance de séquences de forte hydraulicité et de séquences de sécheresse d’intensité et de durée variables est également un trait dominant des régimes hydrologiques du pays.
Selon les statistiques du département de l’eau, sur une période d’observation de plus de 70 ans, le volume annuel des précipitations est de 140 milliards de m3. Le potentiel hydrique mobilisable, dans les conditions techniques et économiques actuelles ne représente que 16%, soit 22 milliards de m3 dont 18 milliards à partir des eaux superficielles et 4 milliards en provenance des eaux souterraines. Une forte variabilité marque ce volume qui peut varier de 5 à 50 Milliards de m3 selon les années.
La politique des barrages et de la grande hydraulique, entamée il y a plus de 50 ans et poursuivie dans la continuité, a doté le Maroc d’un patrimoine hydraulique de 154 grands barrages d’une capacité de stockage d’eau de près de 20 Milliards de m3 et d’une infrastructure d’irrigation en grande hydraulique associée aux barrages de l’ordre de 700 000 hectares. Les infrastructures d’acheminement d’eau entre bassins d’une longueur totale de 785 km et d’une capacité de 175 m3/s permettent d’assurer une répartition plus équitable de l’eau entre les régions riches en eau et les régions moins pourvues en eau.
Les aménagements collectifs de petite et moyenne hydraulique principalement sous forme de captages et de seuils de dérivation pour le prélèvement au fil de l’eau, de Khettara et d’adduction et de distribution de l’eau aux parcelles permettent de canaliser l’eau et d’irriguer jusqu’à 440 000 Ha répartis sur l’ensemble du territoire national notamment dans les zones de montagne, de piedmont et dans les oasis.
Aux aménagements hydroagricoles collectifs, viennent s’ajouter les aménagements d’irrigation individuels réalisés à l’initiative privée sous forme principalement de captage d’eau souterraine et d’équipements de parcelles.
Toutes ces aménagements hydroagricoles permettent d’irriguer jusqu’à plus de 1,6 Million d’hectares dont les deux tiers ont été équipés par les pouvoirs publics.
Bien qu’elle ne concerne que 18% de la superficie agricole utile, l’agriculture irriguée contribue à diversifier et à stabiliser les productions agricoles et ainsi l’agriculture irriguée participe en année moyenne à environ 45 à 50 % de la valeur ajoutée agricole, cette contribution peut atteindre 70% pendant les années sèches. L’agriculture irriguée joue ainsi un rôle central dans la sécurité alimentaire, l’amélioration du niveau de vie et la stabilisation de la population rurale, le maintien des prix des produits agricoles de base à des niveaux supportables par les consommateurs et contribue au renforcement de la résilience face aux chocs climatiques et économiques notamment les sécheresses, les pandémies et les conflits internationaux. L’agriculture irriguée joue également un rôle socio-économique prépondérant par la contribution à l’emploi jusqu’à 40 % de l’emploi en milieu rural et à hauteur 75% des exportations agricoles.

La sécurité hydrique face au défi du changement climatique

Malgré les avancées et les acquis notables en matière de mobilisation des ressources en eau et de maîtrise de l’eau d’irrigation, la garantie de l’eau pour l’agriculture et la résilience des systèmes d’approvisionnement en eau d’irrigation constituent le principal défi au développement de l’agriculture irriguée.
En effet, depuis plus que quatre décennies, l’agriculture irriguée est confrontée à une raréfaction grandissante des ressources en eau sous les effets conjugués des sécheresses successives et prolongées et de la compétition sur l’eau du fait de l’augmentation de la demande en eau des secteurs de l’alimentation en eau potable, de l’industrie et du tourisme.
Le potentiel des ressources en eau mobilisables se trouve de plus en plus fortement impacté avec des réductions en année moyenne de plus de 30 % des apports d’eau aux barrages par rapport aux prévisions des documents de la planification de l’eau.
Dans ce contexte de forte tension sur les ressources en eau et sur les terres arables, accentuée par les menaces des changements climatiques et la globalisation des échanges, l’agriculture irriguée se trouve confrontée à de nouvelles exigences et au défi de produire plus avec moins d’eau et de manière durable et compétitive.
Ces tensions ont particulièrement affecté les périmètres d’irrigation à partir des barrages. Elles ont exacerbé les déficits en eau des périmètres irrigués dont l’approvisionnement a enregistré des restrictions drastiques dans les bassins agricoles irrigués de la Moulouya, Doukkala, Tadla, Haouz, Souss Massa, Tafilalet et Ouarzazate. Les restrictions hydriques opérées ces dernières campagnes sur plusieurs années successives, ne sont plus soutenables et affectent négativement toute la chaîne de valeur de la production, notamment les prix de certains produits agricoles de base et les emplois.
A titre d’illustration, pour la campagne agricole 2023-2024, la dotation d’eau allouée aux grands périmètres irrigués à partir des barrages n’a pas dépassé 900 Mm3 soit un taux de couverture d’à peine 17% de la dotation en eau prévue dans les documents de planification de l’eau fixée par les plans directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau (PDAIRE) à 5 300 Mm3/an.
Contrairement à certaines idées reçues, le secteur de l’irrigation, n’utilise que le reliquat des ressources en eau des barrages après satisfaction des demandes en eau potable et des autres secteurs. Il reste de ce fait, le secteur le plus impacté par les restrictions hydriques. Par ailleurs, cette façon de comptabiliser la consommation en eau fait que les chiffres souvent évoqués en matière d’utilisation de l’eau en irrigation comprennent toutes les pertes le long des canaux d’adduction contrairement aux autres secteurs où la consommation est comptabilisée au niveau de la prise de l’eau au niveau des unités de consommation (c’est-à-dire à partir de l’arrivée de l’eau à ces unités, donc les pertes dans les canalisations d’adduction ne sont pas comptabilisées).

Une politique volontariste pour renforcer la résilience climatique

Pour faire face à la baisse des ressources en eau allouées à l’agriculture et rétablir l’équilibre entre les besoins en eau agricole et les ressources mobilisables, les politiques publiques, notamment dans le cadre de la stratégie agricole Génération Green et du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation PNAEPI 2020-2027, ont actionné plusieurs leviers complémentaires pour développer l’offre hydrique et améliorer l’efficacité d’utilisation de l’eau.
Amélioration de l’efficacité hydrique et la résilience de l’agriculture irriguée
La stratégie agricole du Plan Maroc Vert 2008-2020, a placé la maîtrise de l’usage de l’eau en agriculture irriguée au cœur des mesures transverses visant à lever la contrainte de la raréfaction des ressources en eau et à relever le défi de produire plus avec moins d’eau et de manière compétitive et durable.
Les résultats du Plan Maroc Vert (2008-2020) ont démontré la pertinence des choix opérés, notamment en matière de politique de maîtrise de l’eau et sa rationalisation.
Cette politique a permis à notre agriculture de produire plus dans un contexte de ressources en eau et en sols limitées tout en améliorant la résilience aux aléas et changements climatiques.
Dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole Génération Green 2020-2030, et du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 lancés par SM le Roi Mohammed VI que Dieu L’Assiste, et déclinés sous Ses Hautes Orientations Éclairées, cette dynamique est poursuivie avec un effort d’investissement dans l’irrigation de l’ordre de 50 Milliards de Dh. L’ambition est de doubler l’efficacité hydrique à l’horizon 2030 et de faire de l’agriculture irriguée un levier de développement humain et de développement durable.
Cette politique de maîtrise et de gestion de l’eau en irrigation est traduite par quatre programmes structurants:
Programme d’extension de l’irrigation  à l’aval des barrages
Dans le cadre de ce programme, plusieurs projets d’aménagement hydro-agricole d’envergure régionale sont prévus pour l’extension de l’irrigation sur 72.000 ha. Ces projets sont (i) en cours d’achèvement sur une superficie de 38.100 ha (Projet Saïss 30.000 ha, Kaddoussa 5.000 ha et PMSIA 3.100 ha) et (ii) en cours de lancement des travaux sur une superficie de 31.800 Ha. Il s’agit du Projet d’aménagement hydro-agricole de la zone sud est de la plaine du Gharb associé au barrage Koudiat Borna sur une superficie de 30.000 ha et du projet d’aménagement hydroagricole du périmètre de Sidi Mohamed Chrif associé au barrage Ouljet Essoltane sur une superficie de 1.800 ha.
Programme de modernisation des réseaux d’irrigation et de reconversion à l’irrigation localisée
Ce programme a pour objectifs d’atténuer les effets de la raréfaction des ressources en eau et d’améliorer l’efficience de leur utilisation en agriculture, à travers (i) la modernisation des réseaux de transport et de distribution d’eau pour améliorer leur efficience et favoriser la transition vers une agriculture plus efficiente et plus adaptée au changement climatique notamment pour les petites exploitations agricoles et (ii) le développement de l’irrigation localisée pour atteindre une superficie totale nationale équipée de 1 Million d’hectares à l’horizon 2030.
Pour sa mise en œuvre, l’État prend en charge la modernisation des réseaux collectifs d’irrigation et les incitations financières accordées aux agriculteurs pour l’équipement des exploitations agricoles en systèmes d’irrigation localisée. Ces incitations peuvent atteindre 100 % dans le cas des petits agriculteurs (< 5 Ha) ou des projets réalisés dans le cadre de l’agrégation ou des projets de reconversion collective.
A ce jour, près de 850 000 ha sont déjà équipés en technique d’irrigation économes en eau à l’échelle nationale dont 600 000 ha atteints au terme du Plan Maroc Vert et 250 000 ha depuis 2020, début de Génération Green. Le programme se poursuit pour dépasser 1 million d’ha en 2030.
Programme de réhabilitation des périmètres de la petite agriculture irriguée
Ce programme consiste en la mise à niveau des aménagements hydro-agricoles des périmètres de la Petite et Moyenne Hydraulique sur 200.000 ha durant la période 2020 à 2030 principalement à travers:
  • L’amélioration des systèmes de captages d’eau (sources, ouvrages de dérivation au fils de l’eau, khettaras…);
  • La réhabilitation et revêtement des réseaux de séguias sur une longueur de 4.770 Km;
  • La réhabilitation de 228 Khettaras
  • La protection des ouvrages d’irrigation contre les crues;
  • La construction d’ouvrages de recharge de la nappe;
  • L’ouverture et stabilisation des pistes de circulation et d’accès aux périmètres.
  • L’appui et le renforcement des capacités des associations d’irrigants (AUEA).
A ce jour, près de 80 000 Ha ont déjà été réhabilités, soit 38% de l’objectif fixé par la stratégie Génération Green à l’horizon 2030.
Programme de promotion du partenariat public privé pour le développement de l’irrigation et des ressources en eau non conventionnelles
Ce programme a pour objectif la promotion du partenariat public privé en irrigation à travers notamment le développement de projets d’irrigation par le dessalement de l’eau de mer couplé aux énergies renouvelables conduits dans le cadre du partenariat public privé (PPP).
Ainsi, outre le suivi des projets PPP actuellement en exploitation sur 28 200 ha (projet de PPP El Guerdane sur 10 000 ha, Projet de PPP d’Azemmour Bir Jdid sur 3200 ha, Projet PPP de dessalement de l’eau de mer de Chtouka sur 15 000 Ha), le programme prévoit le développement de nouveaux projets d’irrigation par dessalement de l’eau de mer à Dakhla (travaux en cours), Sidi Rahhal, Tan-Tan, Guelmim, Boujdour, l’Oriental, Souss Massa et Oum Erbia-Tansift.
A présent, en plus des projets de dessalement de l’eau de mer comme ceux de Chtouka qui permet de sauvegarder le bassin de production des primeurs sur 15 000 ha actuellement achevé et mis en service et le projet Dakhla en cours de réalisation sur 5 000 ha avec le recours à l’énergie renouvelable, il est prévu de développer l’irrigation par les eaux non conventionnelles à travers 9 projets supplémentaires en cours d’étude pour diversifier et sécuriser les zones de production sur une superficie totale cible de l’ordre de 120.000 ha à partir de dessalement de l’eau de mer dans plusieurs régions favorables et disposant de potentialités agricoles.
La politique poursuivie en matière de maîtrise de l’eau a permis à notre agriculture de gagner en efficience, en productivité et en résilience malgré le contexte de ressources en eau et en sols limitées et les effets des changements climatiques.
Des avancées notoires en matière de maîtrise de l’eau, de résilience et d’adaptation aux changements climatiques sont réalisées grâce aux nombreuses réalisations et réformes dont les plus remarquables sont aujourd’hui:
  • La généralisation des techniques d’irrigation économes en eau avec des superficies équipées en irrigation localisée qui ont atteint 850 000 hectares, soit un taux de pénétration de l’irrigation localisée de 65% des superficies sous irrigation contre 9% seulement en 2008;
  • Le développement de la petite agriculture sur plus de 180.000 ha dans le cadre d’une approche inclusive et solidaire permettant aux petits agriculteurs d’améliorer l’efficience, la productivité et la valorisation de l’eau et leurs revenus;
  • Des réformes audacieuses fondées sur la promotion du PPP pour permettre au secteur de l’irrigation de faire un saut qualitatif en matière d’amélioration des performances hydriques, d’amélioration du service de l’eau aux agriculteurs, d’amélioration de l’efficience des réseaux d’irrigation, d’amélioration du recouvrement des coûts et de durabilité des infrastructures d’irrigation et d’utilisation des ressources en eau non conventionnelles et des énergies renouvelables.

Développement de l’offre hydrique

Plusieurs projets structurants dans le secteur de l’eau sont également programmés, notamment par la poursuite de la mobilisation des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles afin de renforcer la résilience des systèmes d’approvisionnement en eau. Il s’agit particulièrement de:
  • La poursuite du développement de nouveaux barrages dans les bassins qui disposent encre d’un potentiel de mobilisation (bassins du Loukkos, Sebou et Bouregreg). Actuellement 18 grands barrages sont en chantier, ce qui permettra d’élever la capacité de stockage à près de 26 Milliards de m3;
  • L’interconnexion des bassins (Sebou-Bouregreg-Oum Rbia-Tensift, Loukkos-Tangérois) pour retenir le maximum des eaux actuellement perdues en mer. Ce qui permettra de mobiliser un volume de près de 1 Milliard de m3 par an;
  • L’approvisionnement en eau des grandes villes côtières par dessalement de l’eau de mer. Ce qui permettra de libérer des ressources au profit des périmètres irrigué déficitaires;
  • Le développement des projets d’irrigation par dessalement d’eau de mer spécifiques pour la sauvegarde et l’extension de l’irrigation. Ceci permettra de mobiliser à terme un volume de près de 1,7 Milliard de m3 par an.

Du renforcement de la résilience climatique à l’affirmation de la souveraineté alimentaire

Les programmes de mobilisation des ressources en eau et d’irrigation réalisés et en cours permettront à terme de sécuriser et de pérenniser un stock hydrique stratégique au service de la souveraineté alimentaire nationale, qui contribuera à:
  • Consolider nos acquis en matière de productions de légumes, fruits, huile, sucre, lait, viande, etc., par la pérennisation des dotations en eau des périmètres irrigués existants;
  • Stabiliser un niveau de production en céréales, par le développement de l’irrigation de complément pour des assolements céréales/légumineuses/oléagineuses. Ce programme cible 1 million d’ha en irrigation de complément réservés aux systèmes céréaliers à travers le pays;
  • Sécuriser un approvisionnement durable et régulier du marché national en légumes et fruits et consolider notre offre export en produits agricoles selon une approche équilibrée (approvisionnement du marché national et export), qui permet d’assurer et de rentabiliser les investissements nécessaires.

Les projets d’aménagement hydro-agricole du Saïss et du Gharb

Deux projets phares d’envergure régionale
Le projet de sauvegarde de la plaine irriguée du Saïss vise à renforcer les ressources en eau de la plaine du Saïss par le transfert et la distribution d’un volume annuel moyen de 125 Mm3 à partir du barrage Mdez pour irriguer une superficie de 30.000 ha touchant près de 7 300 exploitations agricoles.
L’objectif de ce projet est de réduire la pression sur les ressources en eau de la nappe et de restaurer progressivement son équilibre qui accuse un déficit moyen annuel de 100 millions de m3, notamment en fournissant aux agriculteurs une ressource alternative et ainsi sauvegarder les investissements agricoles et le patrimoine arboricole de ce grand bassin de production.
Ce projet consiste à développer une grande adduction principale pour un débit de 15 m3/s  sur une longueur de 60 km, une prise d’eau sur le barrage, 3 tunnels hydrauliques de 4 km de longueur et les ouvrages de régulation et de protection ainsi qu’un réseau de distribution de l’eau d’irrigation en trois tranches de 10.000 ha chacune.
Les ouvrages d’adduction dominant 30 000 ha est achevé et le réseau de distribution portant sur 10.000 ha est en phase d’achèvement pour une mise en exploitation prévue en concomitance avec la mise en service du barrage Mdez, prévue en 2024.
En termes d’impacts, ce projet devrait bénéficier à 36.600 personnes à travers la pérennisation et l’intensification de la mise en valeur agricole qui entraîneraient (i) l’amélioration du revenu des agriculteurs de 30 000 à 50 000 Dh/ha et (ii) la création et la pérennisation de 8,7 Millions de journées de travail pendant les travaux et 10 000 emplois pendant l’exploitation.
Le projet d’aménagement hydro-agricole de la zone Est et Sud de la plaine du Gharb vise à étendre l’irrigation sur 30.000 ha moyennant une adduction d’eau de 72 m3/s à partir du barrage Koudiet Borna sur oued Ouergha. Ce projet est conçu selon une approche novatrice qui associe la réalisation des aménagements des ouvrages principaux d’adduction et d’amenée d’eau par l’État d’une part et le cofinancement, la construction et l’exploitation des réseaux de distribution en trois tranches de 10.000 ha dans le cadre du partenariat public-privé.
Ce projet permettra notamment de renforcer la souveraineté alimentaire en produits alimentaires de base, notamment par l’augmentation des productions de sucre, de lait et huiles végétales en partenariat avec les interprofessions et les opérateurs agro-industriels nationaux.

29 Juillet 2024: Soutenance du PFE de BOUMNIDEL Chada sur « Le pois chiche » en mode de semis direct

 

Projet de Fin d’Études pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur d’État en Agronomie
Ingénierie des productions, Management des Productions Végétales et de l’Environnement

État actuel de la culture du pois chiche (Cicer arietinum L.) dans la province de Sidi Kacem et effets du mode de semis direct, de la dose de semis et de l’application foliaire du mono-ammonium phosphate (MAP) sur la croissance et le rendement

BOUMNIDEL Chada, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc

 

Résumé

Face aux défis posés par les changements climatiques, l’agriculture de conservation émerge comme une solution prometteuse grâce à ses nombreux avantages tels que la réduction de l’érosion des sols, la conservation de l’humidité, l’amélioration de la structure et de la fertilité du sol, et la préservation de la biodiversité. En plus de l’agriculture de conservation, le choix d’une dose de semis plus réduite et l’apport en fertilisation sont deux techniques agricoles complémentaires qui peuvent contribuer à l’amélioration des performances des cultures. Cette étude vise à déterminer la dose de semis optimale du pois chiche, à évaluer l’effet du semis direct, et à apprécier l’intérêt de la fertilisation phosphatée sur cette légumineuse importante pour ses bénéfices agronomiques, notamment dans la rotation des cultures. Pour répondre à ces objectifs, une expérimentation a été conduite dans la région de Sidi Kacem, plus spécifiquement dans la commune rurale de Bir Taleb. L’essai a été réalisé durant la campagne agricole 2023/2024 selon un dispositif expérimental en split-split plot en quatre répétitions. Deux modes de semis (direct et conventionnel), deux doses de semis : 100 kg/ha et 150 kg/ha étant généralement adoptée par les agriculteurs de la région en plus d’une comparaison des effets de la fertilisation foliaire avec et sans apport de 5 kg/ha de MAP (Monoammonium Phosphate), ont été testés. Tout au long du cycle de la culture, plusieurs prélèvements ont été effectués pour suivre la croissance et déterminer le rendement et ses composantes, notamment le nombre de gousses/m2, le nombre de grains/m2 et le poids de mille grains (PMG). Des paramètres de croissance tels que la densité de peuplement, la hauteur de la plante, le taux de chlorophylle des feuilles et la matière sèche totale ont également été mesurés. Pour compléter cette étude, des enquêtes ont été réalisées auprès de 30 agriculteurs de la province de Sidi Kacem, répartis sur trois communes rurales : Jorf El Melha, Bir Taleb et Ain Dfali. L’objectif était de comparer les différents modes de semis et d’évaluer l’itinéraire technique du pois chiche. Les résultats obtenus ne montrent pas de grandes différences en rendement grains entre les différents traitements. La combinaison qui a donné le rendement grain le plus élevé est le semis conventionnel avec une dose de 150 kg/ha et un apport de 5 kg/ha de MAP, atteignant presque 13 qx/ha. En l’absence de fertilisation, sous semis direct, le rendement grain est d’environ 10 qx/ha pour la dose 100 kg/ha et de 11 qx/ha pour la dose 150 kg/ha. De même, pour le semis conventionnel, le rendement dépasse légèrement 10 qx/ha pour la dose 100 kg/ha et 12 qx/ha pour la dose 150 kg/ha, dépassant ainsi le semis direct d’un quintal par ha. Cependant, avec l’application foliaire de MAP, en semis direct, le rendement grains augmente à 12 qx/ha pour 100 kg/ha et d’environ 10 qx/ha pour la dose 150 kg/ha. Pour le semis conventionnel, le rendement est de 11 qx/ha pour à 100 kg/ha et presque 13 qx/ha pour la 150 kg/ha. En outre, les résultats des enquêtes montrent que le pois chiche est plutôt conduit en semis conventionnel par 54% des agriculteurs enquêtés, tandis que 46% le cultivent en semis direct. Une production moyenne de grain de 12 qx/ha est atteinte en semis direct, tandis qu’en semis conventionnel, elle dépasse légèrement 14 qx/ha.

Mots clés: Agriculture de conservation, semis direct, dose de semis, pois chiche, fertilisation phosphatée.

 

Master Thesis Project in Agronomy

Management of Plant Production and the Environment

Current status of chickpea (Cicer arietinum L.) cultivation in the province of Sidi Kacem and effects of direct seeding mode, sowing rate and foliar application of mono-ammonium phosphate (MAP) on crop growth and the yield 

BOUMNIDEL Chada, Hassan II Agronomic and Veterinary Institute, Rabat, Morocco

 

Abstract

To face the challenges posed by climate change, conservation agriculture emerges as a promising solution due to its numerous advantages, such as reducing soil erosion, conserving moisture, improving soil structure and fertility, and preserving biodiversity. In addition to conservation agriculture, choosing a lower seeding rate and applying fertilization are two complementary agricultural techniques that can contribute to improving crop performance. This study aims to determine the optimal seeding rate for chickpeas, evaluate the effect of direct seeding, and assess the benefits of phosphate fertilization on this important legume, especially for its agronomic benefits in crop rotation. To achieve these objectives, an experiment was conducted in the Sidi Kacem region, specifically in the rural commune of Bir Taleb. The trial was carried out during the 2023/2024 agricultural season using a split-split plot experimental design with four replications. Two seeding methods (no till and conventional), two seeding rates: 100 kg/ha and 150 kg/ha (commonly used by farmers in the region), and with or without foliar phosphate fertilization of 5 of MAP (Monoammonium Phosphate) were tested. Throughout the crop cycle, several samples were taken to monitor growth and determine yield and its components, including the number of pods/m2, the number of grains/m2, and the thousand-grain weight (TGW). Growth parameters such as population density, plant height, leaf chlorophyll content, and total dry matter were also measured. To complement this study, a survey was carried out with 30 farmers from the Sidi Kacem province, spread across three rural communes: Jorf El Melha, Bir Taleb, and Ain Dfali. The objective was to compare the different seeding methods and evaluate crop management of chickpea cultivation. The survey results showed that chickpeas are mainly grown using conventional seeding by 54% of the surveyed farmers, while 46% use direct seeding. An average grain yield of 12 qx/ha is achieved with direct seeding, while conventional seeding slightly exceeds 14 qx/ha. For the experimental trial, the obtained results do not show significant differences in grain yield between the different treatments. The combination that produced the highest grain yield is conventional seeding with a rate of 150 kg/ha and an application of 5 kg/ha of MAP, reaching nearly 13 qx/ha. In the absence of fertilization, under direct seeding, the grain yield is about 10 qx/ha for the 100 kg/ha rate and 11 qx/ha for the 150 kg/ha rate. Similarly, for conventional seeding, the yield slightly exceeds 10 qx/ha for the 100 kg/ha rate and 12 qx/ha for the 150 kg/ha rate, thus surpassing direct seeding by one quintal per ha. However, with the foliar application of MAP, under direct seeding, the grain yield increased to 12 qx/ha for 100 kg/ha and about 10 qx/ha for the 150 kg/ha rate. For conventional seeding, the yield is 11 qx/ha for 100 kg/ha and nearly 13 qx/ha for the 150 kg/ha rate.

Keywords: Conservation agriculture, no-till farming, seeding rate, chickpea, phosphate fertilization

L’Agriculture à travers l’oraliture (2003)

L’Agriculture à travers l’oraliture 

Ismaïl BOUJENANE, Professeur, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc

L’oraliture tient une place importante dans l’agriculture nationale. À ce propos, le fait de mettre en valeur cet aspect est une autre manière d’honorer notre paysannerie marocaine qui a su conserver et transmettre à travers plusieurs générations la connaissance technique agricole.

Le patrimoine culturel a été le souci de toutes les générations. Cela ne date pas d’aujourd’hui, bien au contraire. Nos ancêtres avaient, selon les moyens disponibles, adapté un mode de vie spatio-temporel le moins contraignant possible non seulement pour divulguer l’information, mais également pour mieux exploiter l’espace.

En ce qui concerne la période où l’oraliture était à son apogée, nos ancêtres s’en sont servis à différentes occasions et plus particulièrement pour tout ce qui touche leur subsistance à savoir l’agriculture et l’élevage, ainsi que les activités s’y rattachant comme les moussems et les fêtes.

L’ouvrage présenté par le Professeur Ismaïl BOUJENANE vient à point nommé pour rappeler, si besoin est, l’importance de la sauvegarde de notre patrimoine culturel au sens large.

Dans ce domaine, le meilleur exemple est donné par l’apprentissage de nos futurs cadres de l’agriculture à travers des stages, combien importants sur le terrain et par lesquels l’Institut Agronomique et Vétérinaire II a acquis une réputation internationale à travers le concept de « la pédagogie du réel ». C’est au cours de ces stages que les étudiants découvrent la campagne marocaine et se confrontent à la vraie ruralité.

D’ailleurs, cet ouvrage a été réalisé à partir des rapports du stage de ruralisme que les étudiants de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II ont effectué au cours de plusieurs années dans différentes régions du pays.

En préparant cet ouvrage, l’auteur cherche d’abord à compiler les proverbes, dictons et adages en relation avec l’agriculture et l’élevage au Maroc et, par-là à éviter qu’ils ne soient perdus. Une fois ces proverbes regroupés par thème (agriculture, horticulture, élevage, climat … ), puis par technique utilisée (travail du sol, semis, désherbage … ), l’auteur tente de les situer dans leur contexte, de les interpréter et d’expliquer leur contenu. En outre, chaque fois que cela est possible, il essaye de confronter ces proverbes avec les principes de l’agronomie et de l’élevage modernes pour montrer qu’il ne s’agit pas de slogans vides ou insensés, mais plutôt de paroles bien fondées, résultant de l’expérience séculaire des agriculteurs traditionnels marocains, de leur bon sens et des observations qu’ils ont pu faire.

Je voudrais rendre hommage au Professeur BOUJENANE pour le travail de compilation fastidieux qu’il a dû réaliser pour réunir toutes ces informations en un recueil agréable et facile à consulter. Par ce document, l’auteur réussit en même temps à valoriser un travail de terrain auquel ont participé plusieurs promotions d’étudiants de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II.

Je suis convaincu que le grand public plongera avec beaucoup de plaisir dans la lecture de cet ouvrage pour se remémorer notre patrimoine culturel et faire en sorte qu’il puisse rester vivant et constituer une référence forte à notre civilisation. Nos ancêtres nous ont légué un patrimoine. À nous de léguer quelque chose à nos descendants. Préserver notre culture sous toutes ses formes est le moins que l’on puisse faire.

Mohand LAENSER
Ministre de l’Agriculture et
du Développement Rural

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L’Agriculture à travers l’oraliture

خدمات المكننة الفلاحية بمنطقة الغرب

 

نتج هذا البحث عن استكشاف معمق لبيانات التحري الميداني الذي تم إجراؤه في إطار تدريب التنمية بالمدرسة بالمدرسة الوطنية للفلاحة بمكناس. الهدف من هذه الدراسة هو تقديم رؤية تفصيلية لقطاع تقديم خدمات المكننة الفلاحية في منطقة الغرب وكذلك التحديات وآفاق التنمية في هذا القطاع. ومن خلال 29 استمارة مباشرة مع مقدمي خدمات المكننة الفلاحية في منطقة الغرب، انخرط الفريق المسؤول عن الدراسة في نهج مبتكر لفهم استخدام الآلات الفلاحية من قبل المزارعين والشركات المحلية. يعرض البحث نتائج التحريات، ويكشف عن معلومات مهمة مثل وتصيف مقدمي الخدمات والمعدات التي في حوزتهم، والجوانب التقية والاقتصادية المرتبطة باستخدام هذه المعدات وفقًا للمحاصيل المزروعة في المنطقة والمشاكل والمعوقات التي تواجه مقدمي الخدمات والحلول المطروحة للتعامل مع هذه المشاكل. يقدم هذا التحليل وتوصيات مفيدة لصناع القرار لتطوير هذا القطاع الذي يشكل رافعة مهمة لتطوير المكننة الفلاحية.

خدمات المكننة الفلاحية بمنطقة الغرب

مقدمة

يشير قطاع تقديم خدمات المكننة الفلاحية إلى استخدام الآلات والمعدات الفلاحية التي تقدمها الشركات المتخصصة للفلاحين. توفر هذه الشركات خدمات تأجير أو شراء الآلات الفلاحية، بالإضافة إلى خدمات صيانة المعدات وإصلاحها وإدارتها.
لقد أدت المكننة الفلاحية إلى تحسين كفاءة وإنتاجية الفلاحة الحديثة بشكل كبير. الآلات والمعدات الفلاحية مثل الجرارات وأدوات الحرث والبذر وتوزيع الأسمدة والرشاشات وآلات مكافحة الأعشاب والحصادات تجعل من الممكن إنجاز المهام الفلاحية بسرعة والتي قد تستغرق وقتًا أطول وجهدًا يدويًا. وهذا يتيح للفلاحين العمل بفعالية أكبر وزيادة الإنتاج وخفض التكاليف. يقدم مقدمو خدمات المكننة الفلاحية عمومًا مجموعة من هذه الآلات والمعدات التي تتكيف مع العمليات الفلاحية المختلفة الخاصة بالإنتاج الفلاحي على المستوى المحلي أو الإقليمي أو الوطني.
يمكن للفلاحين الاستفادة من توفير خدمات المكننة الفلاحية بطرق مختلفة. أولاً، يتيح لهم الوصول إلى أجهزة باهظة الثمن دون الاضطرار إلى تحمل تكاليف الشراء والصيانة. ويمكنهم استئجار الآلات لفترة محددة، حسب احتياجاتهم الموسمية. بالإضافة إلى ذلك، يمكن لمقدمي الخدمات تقديم الخبرة التقنية والدعم لتحسين استخدام الآلات، مما يساعد في تحسين إنتاجية المحاصيل وجودتها. وفي المغرب، يلعب توفير خدمات المكننة الفلاحية دورا أساسيا في تنمية القطاع الفلاحي. تتمتع البلاد بتنوع زراعي، بدءًا من محاصيل الزراعات الكبرى كالحبوب إلى إنتاج الفواكه والخضروات، زيادة عن تربية المواشي.
يقدم مقدمو خدمات المكننة الفلاحية في المغرب مجموعة من المعدات والآلات التي تتكيف مع احتياجات الفلاحين. بما في ذالك الجرارات والحصادات والرشاشات والبذارات وآلات جني الفاكهة وما إلى ذلك.
وتتيح هذه الآلات تنفيذ وتسهيل العمليات الزراعية المختلفة مما يساعد على زيادة فعالية وإنتاجية الفلاح.
ويمكن للفلاحين المغاربة أن يطلبوا من مقدمي الخدمات استئجار الآلات والمعدات اللازمة لأنشطتهم الفلاحية دون الحاجة إلى تحمل تكاليف شراء هذه المعدات وصيانتها. بالإضافة إلى ذلك، يمكن لمقدمي الخدمات أيضًا تقديم خدمات المكننة الفلاحية عالية الجودة مما يؤدي إلى تحسين الإنتاجية وجودة الإنتاج الفلاحي.
تعمل الحكومة المغربية على تشجيع المكننة الفلاحية ودعم تنمية هذا القطاع. ويجري تنفيذ مبادرات لتعزيز حصول الفلاحين على معدات وخدمات المكننة الفلاحية. ويهدف ذلك إلى تحديث الزراعة وزيادة الإنتاجية وتحسين ظروف العمل للفلاحين.
ومع ذلك، فإن قطاع تقديم الخدمات ضعيف التنظيم ويظل غير رسمي في معظم الحالات. بالإضافة إلى ذلك، لا توجد عملياً أي دراسات ووثائق أو بيانات حول تقديم الخدمات في مجال المكننة الفلاحية، وهو ما يبرر أهمية هذا العمل.

منهجية العمل

الهدف من الدراسة
موضوع هذا العمل، وهو « تقديم خدمات المكننة الفلاحية »، ويتم معالجته لأول مرة في المغرب. هدف الدراسة هو فهم الوضع الحالي لقطاع تقديم خدمات المكننة الفلاحية بجهة الغرب، وتحديد التحديات التي يواجهها واقتراح مسارات تطويرية لتحسين أدائه.
اختيار منطقة الدراسة
إن اختيار منطقة الغرب للقيام بهذا العمل يبرره حقيقة أن هذه المنطقة معروفة بنشاطها الفلاحي وإنتاجها للحبوب والمحاصيل السكرية (الشمندر وقصب السكر) والبذور الزيتية والزيتون والفواكه والخضروات وغيرها. ويلعب تقديم خدمات المكننة الزراعية أيضًا دورًا حاسمًا في هذه المنطقة، حيث يوفر للفلاحين المعدات والخدمات اللازمة لتحسين إنتاجيتهم وربحيتهم. بالإضافة إلى ذلك، يمكن لمقدمي خدمات المكننة الفلاحية أيضًا تقديم الاستشارة الفلاحية للمزارعين في المنطقة وتبادل المعرفة معهم حول الممارسات الزراعية الحديثة والاستخدام الأمثل للآلات والأدوات الفلاحية بهدف المساهمة في تبني ممارسات زراعية جيدة ومستدامة تهدف إلى تحسين المردودية وحماية الموارد الطبيعية والبيئة.
لتحقيق الأهداف المحددة، استخدمنا منهجيًة تعتمد على تحليل وثائقي واستجواب مقدمي خدمات المكننة الفلاحية.
التحليل الوثائقي
تم إجراء مراجعة معمقة للدراسات السابقة والتقارير الحكومية والبيانات الإحصائية وغيرها من الوثائق ذات الصلة والمتعلقة بالمكننة الفلاحية في المنطقة.
للحصول على الوثائق اللازمة لدراستنا، قمنا بزيارة المؤسسات العمومية والخاصة بالمنطقة، وهي المديرية الجهوية للفلاحة الرباط سلا القنيطرة، المديرية الجهوية للمكتب الوطني للاستشارة الفلاحية، المركز الجهوي لفائدة المقاولين الفلاحيين الشباب (CRJEA-RSK)، ومركز الاستشارة الفلاحية (CCA) بحد كورت، وكذا مصانع كوسومار على مستوى الغرب. أتاحت لنا هذه التحقيقات جمع معلومات قيمة عن ممارسات واحتياجات الفاعلين الرئيسيين في مجال المكننة الفلاحية في المنطقة، وبالتالي إثراء فهمنا الشامل للموضوع. علاوة على ذلك، لاحظنا الغياب شبه الكامل للوثائق التقنية والعلمية المتعلقة بتقديم الخدمات في المغرب.
استجواب مقدمي الخدمات
ولتحقيق هدف الدراسة، تم إجراء استجوابات مباشرة في مارس 2024 مع مقدمي خدمات المكننة في جميع أنحاء منطقة الغرب. تم إجراء ما مجموعه 29 استمارة، تغطي مناطق مختلفة من منطقة الغرب (سيدي قاسم وسيدي سليمان والقنيطرة) وشملت تقريبًا مجمل مقدمي الخدمات العاملين بالمنطقة .
ولإجراء مسح لمقدمي الخدمات، قمنا بتطوير استبيان تفصيلي يتضمن الأسئلة المغلقة للحصول على البيانات الكمية والأسئلة المفتوحة لجمع المعلومات النوعية من مقدمي خدمات المكننة الفلاحية في الغرب. وتتعلق هذه الأسئلة بكل من حالة تقديم الخدمات في المنطقة، أي توصيف مقدم الخدمة، وجرد أسطول المعدات ووصف أنشطة تقديم الخدمة وطرق الدفع ،و كدا تحديات قطاع تقديم خدمات المكننة الفلاحية ومسارات تطويره.
تحليل البيانات
تم إدخال البيانات التي تم جمعها في قاعدة بيانات Excel. تم استخدام هذه البيانات لإنشاء تمثيلات رسومية من أجل تحديد الاتجاهات والعلاقات بين الإعدادات المختلفة التي تمت دراستها.
كما سمح لنا تحليل البيانات بإجراء تحليل SWOT (نقاط القوة والضعف والفرص والتهديدات) لتوفير خدمات المكننة الفلاحية في منطقة الغرب. وقد ساعدنا ذلك في صياغة توصيات واستراتيجيات لتحسين تقديم الخدمات في سياق هذه المنطقة.

النتائج والمناقشة

توصيف مقدمي الخدمة
سن مقدمي الخدمة
تظهر نتائج الاستطلاع أن عدد مقدمي الخدمة الذين شملتهم الدراسة هم من الشباب نسبيا لأن غالبية مقدمي الخدمة، أي ما يقرب من 69٪، تقل أعمارهم عن 51 عاما. 48% منهم تتراوح أعمارهم بين 39 و51 عامًا، و21% تتراوح أعمارهم بين 27 و39 عامًا. 3٪ فقط من المستفيدين تزيد أعمارهم عن 63 عامًا.
المستوى التعليمي لمقدمي الخدمة
وتكشف المستويات التعليمية لمقدمي خدمات المكننة الفلاحية عن تنوع تعليمي من المستويات الابتدائية إلى الدراسات العليا (الشكل 1). ويسلط هذا التنوع الضوء على شمولية القطاع، حيث يساهم الأفراد ذوو المؤهلات التعليمية المتنوعة بشكل كبير في هدا القطاع. توجه هذه النتائج فرص التكوين الضرورية لتعزيز المهارات وتعزيز الاستدامة في مجال المكننة الفلاحية. نسبة كبيرة من مقدمي الخدمات، أي 20.7%، يتوفرون على مستوى البكالوريا، مما قد يشير إلى وجود أساس متين من المعرفة والمهارات الأكاديمية ضمن هذا القطاع. نفس نسبة مقدمي الخدمة، أي 20.7%، لديهم مستوى الدراسة المتوسطة، و17.2% لديهم مستوى الدراسة الثانوية، و13.8% لديهم مستوى قرآني، و10.3% من مقدمي الخدمة لديهم مستوى ابتدائي. علاوة على ذلك، فإن 6.9% من مقدمي الخدمات لديهم مستوى تقني و3.5% لديهم مستوى جامعي لا يقل عن البكالوريا زائد 3. ويسلط وجود هاتين الفئتين الأخيرتين الضوء على مساهمة الأفراد ذوي المؤهلات التقنية والخبرة المحددة التي يمكن أن تلعب دورا رئيسيا في تطبيق التقنيات الجديدة في المكننة الفلاحية.
التوزيع الجغرافي لمقدمي الخدمات
يتوزع مقدمو الخدمة الذين شملهم الاستطلاع أساسا على الأقاليم الثلاثة سيدي قاسم وسيدي سليمان والقنيطرة، مع تمركز (72,4%) في إقليم سيدي قاسم حيث تتواجد غالبية الأنشطة الفلاحية الممكننة والمرتبطة بشكل خاص بالزراعات السكرية. أما باقي مقدمي الخدمات فيتواجدون بإقليمي القنيطرة وسيدي سليمان بحصة تبلغ 13,8% لكل منهما.
حالة مقدمي الخدمات
تظهر نتائج الاستطلاع أن غالبية مقدمي الخدمات، أي 65,5%، هم شركات تتكون أساسا من مقدمي خدمات متخصصين في مكننة المحاصيل السكرية بموجب اتفاق مع شركة كوسومار. ويعمل باقي مقدمي الخدمات، أي 34.5%، كمقدمي خدمات مستقلين يضمون مجموعة متنوعة من الفاعلين الذين يعملون بشكل غير رسمي في مجال تقديم الخدمات. تؤكد هذه النتائج على الهيمنة الملحوظة للهياكل التنظيمية الرسمية في مجال توفير المكننة الفلاحية في منطقة الغرب. وهذا يشير للاتجاه إلى مزيد من الاحترافية في هذا القطاع، حيث تلعب الشركات المتخصصة دورًا مركزيًا في تقديم خدمات المكننة للفلاح. يمكن لهذه الازدواجية بين الشركات والأفراد أن تقدم وجهات نظر مثيرة للاهتمام حول طبيعة وهيكل سوق المكننة الفلاحية. كما يسلط الضوء على الحاجة إلى اعتماد مناهج مختلفة لدعم وتنظيم وتطوير هذين النوعين من الجهات الفاعلة، من أجل تعزيز نظام بيئي فلاحي مستدام ومزدهر.
سنة إنشاء التنظيمات الخدماتية
تحليل الشكل 2، الذي يمثل سنوات إنشاء تنظيمات تقديم الخدمات الذين شملتهم الدراسة، يسلط الضوء على تطورات مع مرور الوقت. تم إنشاء غالبية تنظيمات تقديم خدمات المكننة الفلاحية، أي 55٪، بين عامي 2016 و 2021. وتتميز هذه الفترة بتوسع ملحوظ في مبادرات ريادة الأعمال في المجال الذي تمت دراسته، وهو ما يفسره الحوافز الممنوحة في إطار استراتيجية المغرب الاخضر لإنشاء الشركات واقتناء المعدات الفلاحية (صندوق التنمية الفلاحية).
دعم الدولة لإنشاء هيئات تقديم الخدمات
تظهر نتائج الاستطلاع أن 6.9% فقط من مقدمي الخدمات استفادوا من دعم الدولة لإنشاء تنظيماتهم. ويشير هذا الجزء الصغير نسبياً إلى أن التمويل الحكومي لا يستخدم على نطاق واسع في قطاع توفير خدمات المكننة الفلاحية. وفي المقابل، قامت الغالبية العظمى من مقدمي الخدمات، أي 93.1%، بإنشاء هيئاتهم من خلال تعبئة مواردهم المالية الخاصة. تسلط هذه الملاحظة الضوء على الاستقلال المالي والقدرة على الاستثمار الذاتي السائد بين رواد الأعمال، مما يشير إلى الاعتماد القوي على الأموال الخاصة بدلاً من دعم الدولة.
العضوية في جمعية فلاحية
أظهرت النتائج أن غالبية مقدمي الخدمة (65.5%) يعملون بشكل مستقل، دون الانتماء إلى التعاونيات الفلاحية. ومن ناحية أخرى، فإن 34.5% من مقدمي الخدمات هم أعضاء في هذه الأخيرة. ويشير هذا التوزيع إلى التنوع في الأساليب التنظيمية لمقدمي خدمات المكننة الفلاحية، بين الاستقلال والانتساب إلى الهياكل التعاونية.
أنشطة مقدمي الخدمات
تكشف نتائج الدراسة أن تقريبًا جميع مقدمي الخدمات الذين شملهم الاستطلاع ، أي 96.6%، يمارسون أيضًا أنشطة فلاحيةو24% يمارسون تربية المواشي. ويمارس ما يقرب من 17% من مقدمي الخدمات أنشطة أخرى، ولا سيما تجارة المنتجات الفلاحية ومنتجات الصحة النباتية. وهذا التنوع في أنشطة مقدمي الخدمات يبرره تنويع دخل مقدمي الخدمات، مما يدل على أن هذه المهنة وحدها لا يمكن أن تضمن دخلاً كافياً ومستداماً لمقدم الخدمة. وبهذا المعنى، يوضح الشكل 3 أن الدخل من تقديم الخدمات متغير للغاية وأن غالبية مقدمي الخدمات، أي 58.6%، لديهم دخل من تقديم الخدمات أقل من 40%. 34.5% فقط من مقدمي الخدمة لديهم دخل من تقديم الخدمة يزيد عن 60%.
وظائف العاملين في هيئات تقديم الخدمات
تظهر نتائج الدراسة أن تقديم الخدمات يولِّد فرص عمل في المنطقة، خاصة لمهن سائقي الجرارات والميكانيك واللحام والمحاسبين وغيرها.
تكوين مقدمي الخدمات
أظهرت النتائج أن غالبية مقدمي الخدمات، أي 65.5%، لم يستفيدوا من تكوين خاص في هذا المجال. ومن ناحية أخرى، استفادت نسبة كبيرة من مقدمي الخدمات، أي 34.5%، من التكوين في مجالات مختلفة مثل استخدام الآلات الفلاحية، والتحول الرقمي، وتأهيل البستنة التسويقية، والزراعة المحافظة. تظهر هذه النتيجة الحاجة الكبيرة للتكوين وبناء القدرات لمقدمي خدمات المكننة الفلاحية.
أسطول المعدات الفلاحية لمقدمي الخدمات
الجرار الفلاحي
عدد الجرارات
بلغ إجمالي عدد الجرارات التي تم تحديدها في عينة مقدمي خدمات المكننة الفلاحية التي شملتها الدراسة 122 جراراً، ويظهر توزيعها حسب مقدمي الخدمات أن الأغلبية، أي 24% من مقدمي الخدمات، يمتلكون جراراً واحداً، في حين أن 4 من مقدمي الخدمات فقط من أصل 29، أي أن 13% من العينة التي شملتها الدراسة لديهم اثنان. يمتلك مقدم خدمات واحد اثني عشر جرارًا واثنان يمتلكان 10 جرارات. ويفسر هذا التوزيع بالاختلافات في القدرة المالية بين مقدمي الخدمات لشراء الجرارات الفلاحية.
ماركة الجرار
تم تحديد العديد من العلامات التجارية للجرارات بين مقدمي الخدمات الذين شملهم الاستطلاع، ولكن برزت علامتان تجاريتان، وهما Landini وDeutz اللتان تمثلان على التوالي 38.5% و23.8% من العينة التي تمت دراستها. تمثل العلامات التجارية Massey Ferguson، وJohn Deere، وNew Holland، وFord، وFiat، وClaas، وMcCormick،على التوالي 10.6%، %6.6، و5.7%، و3.3%، و3.3%، و2.5% ، و2.5% من إجمالي عدد الجرارات. يُظهر هذا التنوع في العلامات التجارية للجرارات تنوع عرض الجرارات في السوق وفقًا للسعر والخصائص التقنية.
قوة وعدد العجلات الدافعة للجرارات
يوضح الشكل 4 توزيع الجرارات التي تم تحديدها أثناء الاستطلاع وفقًا لقوتها الحصانية الفعلية (CV). في المرتبة الاولى، 37 جرارًا، أو 30% من إجمالي عدد الجرارات في العينة، تتراوح قوتهابين 100 و109 حصان، مما يمثل الفئة السائدة. وفي المركز الثاني تشتمل فئة القوة بين 80 و89 حصاناً على 27 جراراً بنسبة 22% من العدد الإجمالي. في المركز الثالث تأتي فئة القوة 90-99 حصانًا مع 24 جرارًا، أو 20% من إجمالي الجرارات. كما نلاحظ وجود جرارات ذات قوة منخفضة (60 إلى 80 حصان) بنسبة 9% وعالية القوة نسبيا (أكبر من 120 حصان) بنسبة 15%. بشكل عام، نستنتج أن مجموعتي الجرارات ذات القوة الأقل من 100 حصان وما فوق تشتركان في نفس النسبة البالغة 50٪ تقريبًا لكل منهما.
أظهرت النتائج أن غالبية الجرارات المستخدمة من قبل مقدمي الخدمات، أي 91%، هي جرارات ذات دفع رباعي.
وتظهر هنا أهمية الجرارات ذات الدفع الرباعي والتي تزيد قوتها عن 100 حصان، لمتطلبات منطقة الغرب من المكننة الفلاحية، وخاصة بالنسبة للمحاصيل السكرية.
تاريخ وحالة اقتناء الجرارات
وأظهرت نتائج المسح أنه تم شراء ما يقرب من 61% من الجرارات خلال الفترة 2016-2023 و22% خلال الفترة 2009-2015، وهي المرحلة الأولى من استراتيجية مخطط المغرب الأخضر. علاوة على ذلك، تم شراء 6% فقط من الجرارات قبل عام 2008. ونستنتج أن أسطول الجرارات المستخدمة من قبل مقدمي الخدمة حديث نسبيا حيث لا يتجاوز عمره 15 عاما بالنسبة لـ 84% من الجرارات. وتفسًّر هذه النتيجة بالحوافز الممنوحة لاقتناء الجرارات في إطار استراتيجية مخطط المغرب الأخضر (صندوق التنمية الفلاحية) وتسهيلات الاقتناء الممنوحة لمقدمي الخدمات المتعاقدين مع شركة كوسومار.
ومن ناحية أخرى، تكشف النتائج أن الغالبية العظمى من الجرارات، أو 67% من العدد الإجمالي، يتم شراؤها جديدة بدعم من الدولة بالنسبة لـ 95% من المقتنيات. أما الباقي، أي 33% من الجرارات، فيتم شراؤها مستعملة، إما من السوق المحلي أو عن طريق الاستيراد. وتبين هذه النسبة الكبيرة تفضيل مقدمي الخدمات لشراء جرارات مستعملة لأسباب تتعلق بالتكلفة بشكل رئيسي. وتجدر الإشارة أيضًا إلى أن 54% من الجرارات يتم شراؤها نقدًا و46% عن طريق القروض. وترجع هذه الحالة الى تنوع القدرات المالية لمقدمي الخدمات لإقتناء الجرارات الفلاحية.
معدات تهيئة الارض
الأدوات التي تم رصدها عند مقدمي الخدمات أثناء التحريات هي المحاريث القرصية والمطرحية والشيزل وآلة «كنديان» والأجهزة القرصية الخفيفة (covercrop) او الثقيلة (ستابل نلو) والمشط الدوارة(herse rotative). يلخص الجدول 1 العدد والخصائص التقنية والاقتصادية لأدوات تهيئة الارض المستخدمة من قبل مقدمي خدمات المكننة في منطقة الغرب.
وفيما يتعلق بالمحراث القالبي المطرحي، بلغ إجمالي عدد الوحدات في العينة المدروسة 28 وحدة، كما أن غالبية مقدمي الخدمة (73%) لديهم محراث مطرحي واحد على الأقل. أما البقية، 27%، فهم غير مجهزين بهذه الآلة. من ناحية أخرى، يبلغ متوسط ​​عرض العمل لهذه الآلة 1.4 متر، مما يدل على استخدام المحاريث ثلاثية الجسم، ومتوسط ​​وقت العمل 3 ساعات للهكتار الواحد، ومتوسط ​​استهلاك الديزل 23 لترًا للهكتار الواحد. وتغطي التكلفة الإجمالية للخدمة، المقدرة بـ 480 درهم للهكتار، الصيانة والوقود ومصاريف أخرى. ويصبح متوسط ​​سعر الخدمة للفلاح بـ 730 درهم للهكتار مما يوفٍر هامشا صافيا يقدر ب 250 درهما، مما يشير إلى الربحية المحتملة.
بالنسبة للمحراث القرصي، يبلغ إجمالي عدد الوحدات 25 وحدة، وأغلبية مقدمي الخدمة (72%) لديهم وحدة واحدة على الأقل، في حين أن 24% من مقدمي الخدمة لا يملكون أي وحدة. يبلغ متوسط ​​عرض العمل للمحاريث القرصية 1.2 متر، مما يشير إلى الاستخدام الواسع النطاق للمحاريث ثلاثية الأجسام ووقت العمل لكل هكتار هو 3 ساعات. ويبلغ متوسط ​​استهلاك هذه الأدوات من الوقود 21 لترا للهكتار الواحد، وتبلغ تكاليف الحرث بالمحراث القرصي في المتوسط ​​419 درهما للهكتار. ويبلغ متوسط ​​سعر خدمة الحرث باستخدام المحراث القرصي 622 درهم للهكتار، ويبلغ هامش العملية في المتوسط ​​203 درهم للهكتار.
وفيما يتعلق بالشيزل، بلغ إجمالي عدد الوحدات في العينة المدروسة 23، و50% من المزودين لديهم وحدة واحدة فقط، و40% ليس لديهم أي وحدة، و10% لديهم 2 إلى 4 وحدات. يبلغ متوسط ​​عرض العمل لهذه الأداة 2.3 مترًا، مما يوضح قدرتها على تغطية مساحة كبيرة مقارنة بالمحاريث القرصية والمطرحية وبالتالي تثمين الوقت والموارد. متوسط ​​الوقت اللازم لحرث هكتار واحد بالشيزل هو ساعة واحدة. ويبلغ متوسط ​​استهلاكه للديزل 17 لترًا للهكتار الواحد، مما يجعله مقتصدا الطاقة مقارنة بالمحراث المطرحي أو القرصي. ويبلغ متوسط ​​تكلفة العملية 313 درهما للهكتار الواحد. و متوسط ​​سعر الخدمة هو 478 درهماً للهكتار مما ينتج عنه ​​هامشا للربح يقدر ب 165 درهماً للهكتار.
يبلغ عدد أجهزة الكنديان ب 28 و66% من مقدمي الخدمة لديهم واحد على الأقل. أما البقية، أو 34% من مقدمي الخدمات، فليس لديهم أي جهاز الكنديان. متوسط ​​عرض العمل لهذه الأداة هو 3.2 متر. ويؤكد هذا الحجم الكبير قدرتها على تغطية مساحة سطحية كبيرة نسبيًا أثناء كل تمريرة، وبالتالي تحسين الكفاءة التشغيلية والإنتاجية الإجمالية. ويبلغ متوسط ​​الوقت اللازم لخدمة الهكتار الواحد نصف ساعة، مما يبرز فعالية تشغيلية ملحوظة في تنفيذ الأعمال الفلاحية. ويقدر متوسط ​​استهلاك الديزل بـ 9 لترات للهكتار الواحد. وتقدر ​​تكلفة استغلال الهكتار الواحد بـ 129 درهما و متوسط ​​سعر الخدمة 242 درهم للهكتار الواحد، مما يوفر قدرة تنافسية كبيرة للخدمات في السوق. ويقدر هامش الربح ب 113 درهم للهكتار.
فيما يتعلق الكوفير كروب، يبلغ العدد الإجمالي للوحدات 28 وأغلبية مقدمي الخدمة لديهم وحدة واحدة على الأقل. ويبلغ متوسط ​​عرض عمل هذه الآلة 3 أمتار ومتوسط ​​زمن عملها ساعة واحدة للهكتار، يمكن لهذه الأداة تغطية مساحة كبيرة نسبياً خلال كل تمريرة وبكفائة تشغيلية أحسن في تنفيذ الأعمال الفلاحية مقارنة بالمحاريث. ويبلغ متوسط ​​استهلاك الديزل 8 لترات للهكتار الواحد، ومتوسط ​​تكاليف استغلال الهكتار الواحد 130 درهما. يبلغ متوسط ​​سعر الخدمة لهذه الأداة 250 درهم للهكتار الواحد. ويبلغ الهامش الصافي في المتوسط ​​120 درهم للهكتار، مما يدل على الربحية والجدوى الاقتصادية لتقديم الخدمات لهذه الآلة.
أما بالنسبة للجهاز ذات الاسطوانات الثقيل (ستابل بلو)، فإن عددها محدود نسبياً حيث تم تحديد 19 وحدة فقط. 59% من مقدمي الخدمة لديهم جهاز واحد على الأقل و41% ليس لديهم أي أداة من هذا النوع. يبلغ عرض عمل الآلة 2.5 متر في المتوسط ​​ووقت العمل 1.2 ساعة في الهكتار مما يؤكد الكفاءة التشغيلية لهذه الأداة مقارنة بالمحاريث. ويبلغ استهلاك الديزل في المتوسط ​​17 لتراً للهكتار الواحد، مما يشير إلى استخدام معتدل للطاقة مقارنة بالمحاريث والشيزل، ولكنه أعلى من استهلاك الكوفير كروب. وتبلغ تكلفة خدمة الهكتار الواحد في المتوسط ​​286 درهما ومتوسط ​​سعر الخدمة لهذه الأداة 472 درهما للهكتار. وأخيرا، يبلغ متوسط ​​هامش الربح الصافي 186 درهما للهكتار، وهي قيمة أعلى من الكوفير كروب.
وأخيرا، فيما يتعلق بالمشط الدوار، المستعمل أساسا لتحضير فراش بذور الشمندر السكري، فهو موجود أساسا لدى مقدمي الخدمات بمنطقة الغرب المعتمدين من قبل شركة كوسومار بمجموع 26 وحدة. 41% من مقدمي الخدمة لا يملكون هذه الأداة، بينما 14% لديهم مشط دوار واحد، 21% لديهم وحدتان، 7% لديهم 3 وحدات، ومقدم خدمات واحد فقط من أصل 29 لديه 4 وحدات. يبلغ متوسط ​​عرض عمل هذه الآلة 2.6 متر، والوقت اللازم لخدمة هكتار واحد هو في المتوسط ​​ساعة و30 دقيقة. ويقدر متوسط ​​استهلاك الديزل بـ 18 لترا للهكتار الواحد، ومتوسط ​​تكاليف خدمة الهكتار الواحد 285 درهما. متوسط ​​سعر الخدمة هو 450 درهم للهكتار ومتوسط ​​الهامش الصافي 165 درهم للهكتار. تظل هذه القيمة أعلى نسبيًا من تلك الخاصة بآلات الأقراص الخفيفة او الثقيلة.
معدات توزيع الأسمدة
إجمالي عدد أدوات توزيع الأسمدة التي تم رصدها عند مقدمي الخدمات الذين شملهم الاستطلاع هو 29. ما يقرب من 45% من مقدمي الخدمة لديهم موزٍع أسمدة واحد فقط و38% ليس لديهم أي موزٍع. من ناحية أخرى، يمتلك 14% من المشاركين موزعين للأسمدة.
علاوة على ذلك، فإن الأغلبية، أي 55%، من آلات توزيع الأسمدة المستخدمة في تقديم الخدمات هي من النوع الطارد المركزي ثنائي القرص. وتمثل آلات نثر الأسمدة بالطرد المركزي من النوع أحادي القرص أيضًا حصة كبيرة، أي 41%، من الإجمالي. الموزعات الهوائية، على الرغم من أنها أقل شيوعًا، لا تزال تمثل 4٪ من الإجمالي. يمكن ربط هذا الاختيار بمتطلبات محددة أو شروط معينة حيث يكون كل نوع من الموزعات أكثر ملاءمة.
بالنسبة لآلات توزيع الطرد المركزي ذات القرص الواحد، متوسط ​​عرض العمل هو 12 مترًا ووقت العمل لكل هكتار هو في المتوسط ​​27 دقيقة (الجدول 2). ويبلغ استهلاك الوقود في المتوسط ​​3 لترات للهكتار الواحد ومتوسط ​​تكلفة الخدمة 59 درهما للهكتار. ويبلغ متوسط ​​سعر الخدمة 121 درهما للهكتار ومتوسط ​​الهامش الصافي 62 درهما للهكتار. وقد لوحظت نفس الخصائص التقنية والاقتصادية تقريبًا بالنسبة لآلات توزيع الأسمدة ذات القرص المزدوج او الهوائية (الجدول 2).
معدات البذر
إجمالي عدد آلات البذر التي تم تحديدها من بين مقدمي الخدمات الذين شملهم الاستطلاع هو 71، بما في ذلك 41 آلة بذارة دقيقة (58٪)، و17 آلة بذارة تقليدية (24٪)، و13 آلة بذارة مباشرة (18٪). ويمكن تفسير انتشار آلات البذر الدقيقة باستخدامها بشكل رئيسي في زراعة الشمندر السكري الموجود في منطقة الغرب. تستخدم آلات البذر التقليدية لزراعة الحبوب والبقوليات والبذور الزيتية والمحاصيل العلفية. علاوة على ذلك، بدأت البذارة المباشرة تكتسب أهمية في المنطقة نتيجة لتوسع نظام الزرع المباشر بين الفلاحين. وعموما، فإن غالبية مقدمي الخدمات، ما يقرب من 41%، لديهم بذارتان و21% فقط لديهم بذارة واحدة. أما الباقي، 38٪، يتوفرون على 2 إلى 5 بذرات.
توضح الخصائص التقنية والاقتصادية للأنواع الثلاثة من آلات البذر المذكورة أعلاه أن الأدوات الثلاثة لها خصائص تقنية متشابهة جدًا (الجدول 3). في الواقع، يتراوح متوسط ​​عرض العمل من 3.0 متر لآلة البذر الكلاسيكية إلى 3.4 متر لآلة البذارة الدقيقة، ويبلغ وقت العمل في المتوسط ​​ساعة واحدة في الهكتار للأنواع الثلاثة من آلات البذر. ويبلغ متوسط ​​استهلاك الديزل 9 لتر/هكتار للأنواع الثلاثة من آلات البذر، ويتراوح متوسط ​​تكلفة الخدمة من 171.0 درهم/هكتار لآلة البذارة الكلاسيكية إلى 179.5 درهم/هكتار لآلة البذارة الدقيقة. أما بالنسبة لأسعار تقديم الخدمات، فهي في المتوسط ​​333 درهم/هكتار للبذارة الكلاسيكية، 349.0 درهم/هكتار للبذارة المباشرة و352.6 درهم/هكتار للبذارة الدقيقة. ويتراوح متوسط ​​الهامش الصافي من 153.0 درهم/هكتار لآلات البذر الكلاسيكية إلى 160.5 درهم/هكتار لآلات البذر الدقيقة.
معدات مكافحة الآفات والأعشاب
إجمالي عدد أجهزة الرش التي تم جردها عند مقدمي الخدمات خلال المسح هو 44. غالبية هذه المعدات، أو 88%، هي رشاشات ذات ذراع أفقي للمحاصيل المنخفضة (الزراعات الكبرى). وفي المركز الثاني نجد الرشاشات المروحية بحصة 10% من مقدمي الخدمات يستخدمونها في معالجة محاصيل الأشجار. وتفسر هذه النتيجة بأهمية المحاصيل الحقلية مقارنة بالمحاصيل الشجرية في منطقة الغرب. توجد وحدة واحدة فقط من الرشاش الهوائي بذراع لدى مزود الخدمات. علاوة على ذلك، تجدر الإشارة إلى أن ما يقرب من 66% من مقدمي الخدمات لديهم آلة رش واحدة، و28% لديهم 2 إلى 5 و7% ليس لديهم أي رشاش.
عرض العمل هو 12 مترًا بالنسبة للرشاشات ذات الأذرع الأفقية والرشاشات الهوائية ذات الأذرع و6 أمتار للرشاش المروحي (الجدول 4) ومتوسط ​​وقت العمل للهكتار الواحد هو 30 دقيقة للرشاشات ذات الأذرع الأفقية، و40 دقيقة للرشاش المروحي وساعة واحدة للرش الهوائي بذراع . يبلغ متوسط ​​استهلاك الديزل 4 لتر/هكتار للرشاشات ذات الذراع و7 لتر/هكتار للرشاش المروحي. ويتراوح متوسط ​​تكلفة الخدمة من 40 درهم/هكتار لآلة رش ذات ذراع إلى 163 درهم/هكتار لآلة للرشاش المروحي ومتوسط ​​سعر الخدمة هو 142 درهم/هكتار لآلة رش ذات أذراع أفقية، و120 درهم/هكتار للرشاش الهوائي ذو أذرع. و 250 درهم/هكتار للرشاش المروحي. ويبلغ متوسط ​​الهامش الصافي 75 درهم/هكتار لآلة الرش ذات الذراع الأفقي، و80 درهم/هكتار لآلة الرش الهوائية ذات الذراع و87 درهم/هكتار لآلة الرش المروحية (الجدول 4).
وفيما يتعلق بآلات إزالة الأعشاب، كان هناك 18 وحدة من بين مقدمي الخدمة الذين شملهم الاستطلاع. ويتم استخدام نوعين من هذه المعدات، الكلاسيكية التي تمثل 28% من إجمالي الألات، والجهاز المدمج مع توزيع الأسمدة الموضعية بنسبة 72%. يُستخدم هذا النوع الأخير بشكل رئيسي في إزالة الأعشاب والتسميد النيتروجيني للزراعا ت السكرية، وتحديدًا الشمندر السكري. علاوة على ذلك، فإن ما يقرب من 55% من مقدمي الخدمات ليس لديهم أي آلات إزالة الأعشاب. تتوافق هذه الفئة من مقدمي الخدمات بشكل أساسي مع أولئك الذين يعملون في المناطق البورية للغرب. 28% من مقدمي الخدمات لديهم آلة واحدة لإزالة الأعشاب و4% لديهم آلتين. تعمل هاتان الفئتان الأخيرتان من مقدمي الخدمات بشكل رئيسي في المناطق المسقية حيث تزرع المحاصيل الصفية.إن الخصائص التقنية والاقتصادية لنوعي آلات إزالة الأعشاب، الموضحة في الجدول 4، متشابهة تقريبًا. يبلغ متوسط ​​عرض العمل حوالي 4 أمتار ويتراوح وقت العمل من ساعة و15 دقيقة إلى ساعة و30 دقيقة. ويبلغ متوسط ​​استهلاك الديزل حوالي 9 لتر/هكتار. متوسط ​​تكلفة الخدمة هو 115 درهم/هكتار للآلة الكلاسيكية و128 درهم/هكتار للآلة مع توزيع الأسمدة ومتوسط ​​سعر الخدمة هو 200 درهم/هكتار للكلاسيكية و217 درهم/هكتار للمدمجة. ويبلغ متوسط ​​الهامش الصافي 85 درهما للهكتار للكلاسيكية و 89 درهما للهكتار للمدمجة.
معدات الحصاد
العدد الإجمالي للحصادات الدراسات التي تم تحديدها من بين مقدمي الخدمة الذين شملهم الاستطلاع هو 9. الغالبية العظمى، أي 23 مقدما لخدمات المكننة (79٪)، لا يملكون حصادات دراسات، مما يسلط الضوء على لجوء الفلاحين إلى استئجار هذه الآلات من مناطق أخرى من البلاد، على وجه الخصوص الشاوية. ومن ناحية أخرى، اختار خمسة مقدمي الخدمات فقط، أو 17% من المجموع، شراء آلة حصاد دراسة واحدة. وبشكل استثنائي، يمتلك مقدم خدمة واحد أربع آلات من هذا النوع، مما يدل على تخصصه في حصاد الحبوب والبقوليات والبذور الزيتية.
تهيمن العلامة التجارية Deutz Fahr على أسطول الحصادات، حيث تمثل حوالي 67% من أسطول هذه الآلات، تليها العلامة التجارية John Deere التي تمثل حوالي 22% من الأسطول وأخيرًا العلامة التجارية Claas بحصة 11% من الأسطول الحصادات.
تتمتع غالبية الحصادات الدراسات (5 وحدات) بقوة تتراوح بين 100 و149 حصانًا،2 بقوة تتراوح بين 150 إلى 199 حصانًا و2 آخرين بقوة 250 إلى 300 حصان. تم شراء الحصادات بين عامي 2016 و2023، بشكل أساسي مستعملة (75%).
يبلغ متوسط ​​عرض العمل للحصادات 4.5 متر ومتوسط ​​وقت العمل للهكتار الواحد هو ساعة واحدة (الجدول 5). ويبلغ استهلاك الديزل في المتوسط ​​16 لترا للهكتار ومتوسط ​​تكلفة الخدمة 300 درهم. يبلغ متوسط ​​سعر الخدمة 450 درهم للهكتار والهامش الصافي لعملية الحصاد 150 درهم للهكتار (الجدول 5).
بالنسبة لحصادات الأعلاف، تم تحديد ست وحدات من بين مقدمي الخدمات الذين شملهم الاستطلاع. وهي تنتمي إلى فئة حصادات الأعلاف ذاتية الدفع من ماركة John Deere، وتتراوح قوتها من 150 إلى 800 حصان. وتم شراء آلات حصاد الأعلاف هذه، وجميعها مستوردة ومستعملة، في الفترة ما بين 2016 و2023.
يبلغ متوسط ​​عرض العمل لحصادات الأعلاف المحددة 4 أمتار ومتوسط ​​وقت العمل ساعتين/هكتار. يتم تفسير هذه المدة الطويلة نسبيًا مقارنة بعمليات المكننة الأخرى بتعقيد عملية السيلاج، حيث تتطلب وقتًا أطول لضمان الجودة المثلى. ويقدر متوسط ​​استهلاك الديزل بـ 43 لتراً/هكتار، مما يعني أن هذه العملية هي الأكثر استهلاكاً للطاقة من بين عمليات المكننة الفلاحية، بالإضافة إلى عملية الحرث. متوسط ​​تكلفة عملية السيلاج للهكتار الواحد حوالي ​​1500 درهم. تتضمن هذه النفقات تكاليف مختلفة مثل الوقود والصيانة والعمالة والنفقات الأخرى المرتبطة بعملية السيلاج. سعر خدمة السيلاج هو في المتوسط ​​2425 درهم للهكتار. ويولد هذا التسعير هامشا صافيا متوسطا قدره 925 درهم للهكتار مع تباين قوي (76%). وتوضح هذه الربحية الجدوى الاقتصادية لخدمة السيلاج على الرغم من ارتفاع تكاليف التشغيل.
أما بالنسبة لآلات حصاد الشمندر السكري، فقد تم تحديد 42 وحدة في المنطقة من مقدمي الخدمات الذين شملهم الاستطلاع. تم العثور على نوعين من الآلات، الجني قي مرحلتين منفصلتين ، والتي تشكل غالبية أسطول آلات جني الشمندر السكري، 86٪، والجني في مرحلة واحدة بآلة مندمجة التي تشغل حصة 14٪ من إجمالي أسطول هذه الآلات. يتم تفسير غلبة الآلات ذات المرحلتين باعتبارات تقنية واقتصادية مثل التكيف مع الظروف المحلية للإدارة التقنية للشمندر السكري وحجم قطع الأراضي المقسمة والمرونة التشغيلية والسعر المنخفض نسبيًا لهذه الآلات مقارنة مع الآلات المندمجة. ومن ناحية أخرى، فإن الاستخدام المحدود للآلات المندمجة يرجع إلى التعقيد التقني لهذه الآلات، وتجزئة الأراضي وارتفاع أسعار هذه الآلات.
فيما يتعلق بالعلامات التجارية لآلات حصاد الشمندر السكري، فإن العلامتين التجاريتين MACI وUCI تمتلكان الأغلبية بحصص تبلغ 25% و20% على التوالي. العلامات التجارية الأخرى (فلاها، كروز، فيرغسون، كومباني ماروكاين، ومورسو) موجودة بنسب أقل. ويعكس هذا التنوع في آلات الحصاد أهمية عملية الحصاد الآلي للشمندر السكري في منطقة الغرب وتنوع العرض من حيث الجودة وسعر الخدمة.
تم شراء غالبية آلات حصاد الشمندر السكري، ما يقرب من 60٪، بين عامي 2018 و 2022، ومعظمها في حالة جديدة (95٪). وتفسر هذه النتيجة بتسهيلات الاقتناء التي منحتها شركة كوسومار لمقدمي الخدمات من أجل اقتناء هذه الآلات.
وفيما يتعلق بالخصائص التقنية والاقتصادية لآلات حصاد الشمندر السكري (الجدول 5)، فإن متوسط ​​عرض العمل هو 2 متر ووقت العمل للهكتار الواحد هو في المتوسط ​​ساعتين. ويبلغ متوسط ​​استهلاك الديزل 30 لترا للهكتار الواحد ومتوسط ​​التكلفة الإجمالية للخدمة تصل إلى 700 درهم للهكتار. وتبلغ أسعار الخدمات في المتوسط ​​1500 درهم للهكتار والهامش الصافي لعملية الحصاد 800 درهم للهكتار في المتوسط.
بالنسبة لآلات حصاد قصب السكر، تم جرد 23 آلة حصاد ذات صف واحد من John Deere وCase IH. وتم اقتناء حصادات قصب السكر هذه خلال الفترة ما بين 2010 و2022، وجميعها بحالة جديدة ومستوردة. وتم الحصول على هذه الآلات الباهظة الثمن (ما بين 3.000.000 إلى 3.500.000 درهم للوحدة) بدعم من كوسومار وصندوق التنمية الفلاحية في إطار الاستثمارات الفلاحية الاستراتيجية لقطاع السكر.
وتتميز هذه الآلات بمتوسط ​​وقت عمل يصل إلى ساعة و30 دقيقة لحصاد هكتار واحد من قصب السكر ومتوسط ​​استهلاك للديزل يبلغ حوالي 60 لترا للهكتار الواحد. وتم تحديد ثمن خدمة الحصاد بـ 2300 درهم للهكتار. وتسلط هذه المؤشرات الضوء على كفاءة وربحية عملية حصاد قصب السكر مقارنة بالحصاد اليدوي المستخدم تقليديا.
الآلات والمعدات الأخرى
تم تحديد الآلات والأدوات الفلاحية الأخرى، الموجودة بعدد قليل نسبيًا عند مقدمي الخدمات، خلال المسح الذي أجريناه، وهي حصَّاداة الاعلاف المجرورة (5 وحدات)، وآلات اللف (7 وحدات)، والمكبسات (5 وحدات)، وأجهزة فك الضغط (3 وحدات)، والآلات الدوارة (3 وحدات)، دراس ثابت، آلة تسوية التربة، حصادة زيتون. ويمكن ربط قلة وجود هذه المعدات باحتياجات محددة أو ظروف زراعية معينة.
نطاق نشاط مقدمي الخدمة
ويبين الشكل 5، الذي يوضح أنماط تنقل مقدمي الخدمات عند تقديم الخدمات للفلاحين، أن أكثر من نصف مقدمي الخدمات (55٪) يعملون ضمن دائرة قطرها 20 إلى 100 كيلومتر. ومع ذلك، فمن المثير للاهتمام ملاحظة أن نسبة كبيرة من مقدمي الخدمات (34%) يمكنهم السفر لتقديم الخدمات على مسافات أكبر نسبيًا تتراوح بين 100 و180 كيلومترًا. ويمكن أن تكون هذه الحركات الأوسع مدفوعة بفرص محددة، أو بمطالب معينة من الفلاحين، أو باستراتيجية للوصول إلى أسواق أكبر.
فترات تقديم الخدمات
يتبين من هذه الدراسة أن فترات الذروة لأنشطة خدمة المكننة الفلاحية هي من أكتوبر إلى ديسمبر والموافق لأنشطة زرع المحاصيل الخريفية وأهمها الحبوب والبقوليات والشمندر السكري، ومن إبريل إلى يونيو الموافق لفترة الحصاد لهذه المحاصيل. في المقابل، يشهد نشاط مقدمي الخدمات انخفاضا ملحوظا خلال الفترة من يناير إلى مارس وبدرجة أقل خلال الفترة من يوليو إلى سبتمبر. ويسلط هذا التحليل الزمني لأنشطة تقديم خدمات المكننة الفلاحية الضوء على أهمية موسمية هذه الأنشطة اعتمادا على الدورات المحصولية ويبرر استعانة مقدمي الخدمات بأنشطة زراعية أو غير زراعية أخرى لتعويض انخفاض النشاط في فترتي الشتاء والصيف .
معوقات وتحديات تقديم الخدمات
أتاحت لنا هذه الدراسة التعرف على مختلف المعوقات والتحديات التي يواجهها مقدمو خدمات المكننة الفلاحية في منطقة الغرب، والتي يمكن تلخيصها على النحو التالي:
· المنافسة الشديدة بين مقدمي الخدمات: يؤدي تزايد الطلب على الخدمات الفلاحية إلى خلق منافسة شرسة، واختبار قدرة مقدمي الخدمات على جذب قاعدة من العملاء المخلصين والحفاظ عليها. يمكن أن يؤثر هذا التنافس على الأسعار وهوامش الربح، مما يتطلب استراتيجيات مبتكرة للتميز في سوق ديناميكي.
· ارتفاع تكلفة الديزل: يشكل مصدر قلق كبير لمقدمي الخدمات الذين يعرفون احتياجات طاقية مهمة لعمليات المكننة الفلاحية. يمكن أن تؤثر التغيرات المتكررة في أسعار الوقود بشكل كبير على التكاليف التشغيلية للخدمات. وتصبح الإدارة الفعالة لاستهلاك الوقود أولوية استراتيجية للحفاظ على هوامش ربح مستقرة على الرغم من هذه التقلبات الاقتصادية.
· إدارة مخاطر التقلبات المناخية: يمكن أن يؤثر تغيُّر المناخ والظواهر الجوية القصوى على العمليات الفلاحية. يجب على المقاولين تطوير استراتيجيات إدارة المخاطر للتعامل مع الظروف الجوية غير المتوقعة، مثل الفيضانات أو الجفاف أو العواصف، والتي يمكن أن تعطل جداول العمل.
· عدم توفر قطع الغيار: يمكن أن تؤدي الأعطال غير المخطط لها إلى توقف المعدات الفلاحية، مما يؤدي إلى فترات توقف طويلة وارتفاع تكاليف الإصلاح. ويتفاقم هذا الوضع بسبب عدم توفر قطع الغيار اللازمة لإجراء الإصلاحات المطلوبة.
· ولاء العملاء: غالبًا ما يبحث الفلاحون عن خدمات زراعية مفيدة اقتصاديًا، مما يجعل من الصعب على مقدمي الخدمات إنشاء قاعدة عملاء مستقرة والحفاظ عليها. يصبح من الضروري تطوير علاقات قوية مع العملاء مع تقديم خدمات عالية الجودة لضمان استمرارية الأعمال.
· الوصول إلى التمويل: يواجه مقدمو الخدمات صعوبات في الحصول على تمويل ميسور التكلفة لشراء معدات جديدة أو لتوسيع أنشطتهم. أسعار الفائدة المرتفعة أو الإجراءات المعقدة تحد من إمكانيات نمو القطاع.
· تدريب وتأهيل العاملين: يمثل توفر العمالة المؤهلة والمدربة في مجال المكننة الفلاحية تحديًا حقيقيًا. يجب على مقدمي الخدمات الاستثمار في التكوين المستمر لمشغليهم لضمان الاستخدام الأمثل للمعدات وضمان رضا العملاء.
· الصيانة الوقائية: الصيانة الدورية للمعدات ضرورية لضمان عملها بشكل سليم. يمكن أن تكون التكاليف المرتبطة بالصيانة الوقائية مرتفعة، ويشكل توفر التقنيين المؤهلين لأداء هذه المهام عائقًا.
· الابتكار التكنولوجي: يتطور قطاع المكننة الفلاحية بسرعة مع إدخال تقنيات جديدة. يجب أن يكون مقدمو الخدمات على استعداد للإستثمار في المزيد من المعدات الحديثة ليظلوا قادرين على المنافسة، الأمر الذي قد يشكل تحديًا ماليًا.
· الإطار القانوني والتنظيمي: قد تؤدي التغييرات المتكررة في القوانين المتعلقة بالفلاحة والبيئة إلى خلق تحديات تتعلق بالمطابقة مع القوانين لمقدمي الخدمات.
· تغير احتياجات الفلاحين: تتطور احتياجات الفلاحين بناءً على التغيرات في الممارسات الفلاحية أو تفضيلات السوق أو العوامل الاجتماعية والاقتصادية. ويجب أن يتمتع مقدمو الخدمات بالمرونة والقدرة على التكيف بسرعة مع هذه التطورات لتلبية التوقعات المتغيرة لعملائهم.
· موسمية الأنشطة الفلاحية: تؤدي موسمية الأنشطة الفلاحية إلى تقلبات كبيرة في الطلب على الخدمات. يجب أن يكون مقدمو الخدمات مستعدين للتعامل مع فترات النشاط المكثف خلال مواسم الزرع والحصاد، مع التعامل أيضًا مع الفترات الأكثر هدوءًا عندما تكون الخدمات أقل انشغالًا.
· الضغوط الاقتصادية المحلية: قد يتعرض مقدمو الخدمات لضغوط اقتصادية محلية، بما في ذلك التقلبات في أسعار المنتجات الفلاحية وتكاليف المدخلات والسياسات الحكومية. إن القدرة على الحفاظ على أسعار تنافسية مع ضمان الربحية المستدامة تمثل تحديًا مستمرًا.
· إمكانية الوصول إلى المناطق القروية: قد يتعرقل تقديم الخدمات في مجال المكننة الفلاحية بسبب محدودية إمكانية الوصول إلى المناطق القروية. ومن الممكن أن تؤدي الطرق دون المستوى أو البعد الجغرافي إلى زيادة التكاليف اللوجستية وجعل تقديم الخدمات أكثر تعقيدا.
· تجزئة الأراضي: تشكل عائقاً كبيراً أمام القيام ببعض العمليات الفلاحية، لاسيما حصاد محاصيل الزراعات السكرية.
· تغير معايير الاستدامة: تتطلب مقتضيات الاستدامة المتزايدة والمعايير البيئية الأكثر صرامة من مقدمي الخدمات التوافق مع الممارسات الصديقة للبيئة. وقد يتطلب ذلك إجراء تعديلات على أساليب العمل واستثمارات إضافية في المعدات الصديقة للبيئة.
آفاق مستقبلية لتطوير تقديم الخدمات في مجال المكننة الفلاحية
تتأثر الآفاق المستقبلية لتطوير قطاع خدمات المكننة الفلاحية في منطقة الغرب بعدة عوامل رئيسية تشكل المشهد الزراعي والاقتصادي للمنطقة:
· الخدمات الاستشارية الفلاحية القائمة على البيانات: يمكن أن يؤدي استخدام تقنيات مثل تحليلات البيانات الفلاحية والذكاء الاصطناعي وأجهزة الاستشعار المتصلة إلى تمكين مقدمي الخدمات من تقديم خدمات استشارية أكثر تخصيصًا. ويمكن أن يشمل ذلك توصيات بشأن أفضل الممارسات الفلاحية واختيارات المحاصيل وجداول المحاصيل.
· برامج التكوين المتخصصة: إن تطوير برامج التكوين المتخصصة للمزارعين ومشغلي المعدات يمكن أن يحسن كفاءة وسلامة العمليات الفلاحية و يشجع على اعتماد تكنولوجيات جديدة.
· المكننة التي تتلائم مع محاصيل محددة: يمكن أن يكون تكييف المعدات مع الاحتياجات المحددة لمختلف المحاصيل المزروعة في المنطقة منظورًا مهمًا، كما أن تصميم آلات زراعية متعددة الاستخدامات وقابلة للتخصيص يمكن أن يزيد من الكفاءة والربحية.
· الإدارة المتكاملة للموارد: يمكن أن يساعد دمج التقنيات من أجل إدارة أكثر كفاءة للمياه والأسمدة والمبيدات الحشرية على الاستخدام الأمثل للموارد. ويمكن أن يشمل ذلك أنظمة الاستشعار عن بعد لتقييم احتياجات المحاصيل وتقنيات الزراعة الدقيقة للتطبيق المستهدف للموارد.
· الشراكات مع مؤسسات البحوث الزراعية: يمكن للتعاون مع معاهد البحوث الزراعية أن يسمح لمقدمي الخدمات بالبقاء في طليعة التقدم التكنولوجي وأفضل الممارسات. ومن الممكن أن تسهل هذه الشراكات الابتكار في قطاع خدمات المكننة الفلاحية.
· تطوير التقنيات المناسبة للمزارع الصغيرة: نظرًا لأن العديد من المزارع في منطقة الغرب صغيرة، فإن تطوير التقنيات والمعدات المناسبة لهذه المزارع يمكن أن يكون وسيلة مهمة للتنمية. ويمكن للآلات الأصغر حجمًا وبأسعار معقولة أن تلبي الاحتياجات المحددة لهؤلاء المزارعين.
· أنظمة الدفع المرنة: يمكن أن يؤدي إنشاء أنظمة دفع مرنة، مثل عقود الخدمة أو دفع الأقساط أو نماذج الاشتراك، إلى تعزيز إمكانية الوصول إلى خدمات المكننة الفلاحية، وخاصة بالنسبة الاستغلاليات الصغيرة التي تعاني من قيود مالية.
· اعتماد تقنيات مبتكرة: يمكن لمقدمي الخدمات الاستثمار في تقنيات مثل الطائرات الفلاحية بدون طيار لرصد المحاصيل، وأجهزة استشعار إنترنت الأشياء لجمع البيانات في الوقت الآني، وأدوات الزراعة الدقيقة لتحسين استخدام المدخلات. ويمكن لهذه التكنولوجيات أن تحسن الإنتاجية وتخفض التكاليف وتعزز القدرة التنافسية للخدمات.
· التكوين المستمر: يعد التكوين المستمر للمشتغلين في ميدان الخدمات أمرًا بالغ الأهمية للبقاء على اطلاع بالمعرفة والمهارات التقنية. ويمكن أن يشمل ذلك برامج التدريب على صيانة المعدات، واستخدام التكنولوجيات الجديدة، وأفضل الممارسات الفلاحية. يعد المشتغلون المدربون جيدًا ضروريين لضمان جودة الخدمات.
· تنويع الخدمات: يمكن أن يشمل تنويع الخدمات عروضًا مثل استئجار المعدات الفلاحية، أو تقديم الإستشارة في مجال الإدارة الفلاحية، أو توفير مدخلات عالية الجودة، أو حتى خدمات إدارة المياه. إن فهم الاحتياجات المحددة للفلاحين محلٍيا من شأنه أن يسمح لمقدمي الخدمات بخصوصية عروضهم.
· الشراكات الإستراتيجية: يمكن للشراكات مع الفاعلين الرئيسيين في الصناعة الفلاحية أن تخلق فرصًا للتآزر. ويمكن لمقدمي الخدمات أن يتعاونوا مع التعاونيات لتوسيع نطاق عملهم، أو العمل مع مموني المدخلات لتقديم حزم متكاملة، أو حتى إقامة تحالفات مع الشركات الفلاحية لدعم سلسلة التموين.
· الحلول الصديقة للبيئة: إن التركيز على الممارسات الفلاحية المستدامة، مثل تناوب المحاصيل، وإدارة النفايات الفلاحية، والاستخدام المسؤول للمدخلات، لا يمكن أن يلبي المعايير البيئية فحسب، بل يجذب أيضا المزارعين والمستهلكين الذين لديهم حساسية تجاه هذه القضايا.
· برامج الدعم المالي: يمكن لبرامج الدعم المالي، مثل التسهيلات الائتمانية أو الإعانات لشراء المعدات، أن تساعد في التغلب على العقبات المالية التي يواجهها العديد من الفلاحين. وهذا يمكن أن يعزز اعتماد خدمات المكننة ويعزز ربحية المزرعة.
· تكامل البيانات وسلسلة التموين: يمكن أن يؤدي تكامل البيانات الفلاحية إلى تمكين إدارة المزارع بشكل أكثر كفاءة، وتخطيط أفضل للمحاصيل، وزيادة إمكانية تتبع المنتج. إن إنشاء سلاسل تموين شفافة يمكن أن يبني ثقة المستهلك ويخلق فرصًا متباينة في السوق.
· تعزيز الاستدامة: يمكن أن يكون تعزيز الممارسات الفلاحية المستدامة ذريعة قوية. ويمكن أن يشمل ذلك إصدار شهادات الزراعة البيولوجية، وإدارة المياه بكفاءة، وتعزيز التنوع البيولوجي. ويمكن لمقدمي الخدمات الذين يدمجون الاستدامة في خدماتهم أن يجتذبوا قطاعاً متزايداً من السوق.
· دعم الطاقة للمكننة الفلاحية: يمكن للدعم الفلاحين أن يحفزهم على اعتماد التقنيات والمعدات الآلية في مزارعهم. ومن الممكن أن يؤدي هذا الدعم إلى خفض التكاليف المتعلقة باستخدام الطاقة في الأنشطة الفلاحية.
ومن خلال دمج هذه التوجهات في التخطيط الاستراتيجي، يمكن لمقدمي خدمات المكننة الفلاحية توقع تطورات السوق، والاستجابة للاحتياجات المتغيرة للفلاحين والمساهمة بشكل كبير في التنمية المستدامة للفلاحة في منطقة الغرب.

الاستنتاجات و التوصيات

بعد التحليل المتعمق للبيانات التي تم جمعها خلال التحريات التي أجريت مع مقدمي خدمات المكننة الفلاحية بمنطقة الغرب، يمكن وضع الاستنتاجات التالية:
· بجهة الغرب، شهد إقليم سيدي قاسم، بين عامي 2016 و2021، نموا ملموسا في قطاع المكننة الفلاحية، تميز بإحداث 16 شركة، مدعومة أساسا بالموارد المالية الخاصة لمقدمي الخدمات، ليبلغ مجموعها 93,1% من الحالات . وقد أدى هذا التوسع إلى أقصى قدر من التوزيع لمقدمي الخدمات في المنطقة، مع هيمنة قوية للهياكل التنظيمية الرسمية. بالإضافة إلى ذلك، فإن التنوع الملحوظ في المستويات التعليمية لمقدمي الخدمات هو ما يميز هذا القطاع المزدهر.
· يكشف تحليل الجرارات المدرجة في عينة شركات خدمات المكننة الفلاحية عن توزيع متنوع للعلامات التجارية، حيث تتصدر العلامة التجارية Landini تليها شركة Deutz. تتمتع حوالي 30% من الجرارات بقوة تتراوح بين 100 و109 حصان، ويتم شراء الأغلبية (67%) جديدة. وفي الفترة ما بين 2016 و2023، تم إقتناء 75 جرارا، أو 61% من الإجمالي، مما يعكس فترة استثمار كبيرة. معظم الجرارات المستخدمة مدعومة من طرف الدولة ويتم الحصول عليها من السوق المحلية، مما يسلط الضوء على الاعتماد القوي على الموارد والأسواق المحلية في هذا القطاع المتنامي.
· وفيما يتعلق بأدوات تهيئة الارض، لوحظ وجود تنوع كبير في المعدات مع وجود عدد كبير من المحارث القرصية والشيزل والممعداث القرصية الخفيفة والثقيلة وكذا المشطات الدوارة.
· وفيما يتعلق بآلات توزيع الأسمدة، فقد لاحظنا هيمنة نوعين من موزعات الطرد المركزي ذات القرص الواحد والمزدوج.
· وفيما يتعلق بالبذارة، نلاحظ وجود ثلاثة أنواع من البذارة، وهي البذارة الدقيقة، والبذارة الكلاسيكية للحبوب، وبذارة الزرع المباشر، مع سيطرة البذارة الدقيقة بسبب الزراعات السكرية في المنطقة.
وفيما يتعلق بمعدات المعالجة، لاحظنا سيادة الرشاشات ذات الذراع الأفقية.
· وفيما يتعلق بمعدات الحصاد، لاحظنا انتشار آلات حصاد الشمندر السكري، وهو ما يبرره أهمية هذا المحصول في منطقة الغرب.
· يسلط تحليل أنشطة تقديم الخدمات في منطقة الغرب الضوء على اتجاه مثير للاهتمام، وهو أن غالبية مقدمي الخدمات لا يقتصرون على نشاط تقديم الخدمات فحسب، بل يشاركون أيضًا في أنشطة زراعية أخرى. ويعكس هذا التنوع تعدٌّد مصادر الدخل واستراتيجية تهدف إلى توسيع الفرص التي يوفرها القطاع الزراعي في المنطقة. وفي الواقع، فإن الجمع بين أنشطة تقديم الخدمات والأنشطة الفلاحية نفسها يوفر مرونة مالية لمقدمي الخدمات. ويمكن ملاحظة ذلك من خلال تنوع العمليات، بدءًا من المكننة الفلاحية وحتى الإنتاج الزراعي نفسه. وقد يكون هذا النهج المتكامل مفيدا، لأنه يسمح لمقدمي الخدمات بتنويع مهاراتهم، والتكيف مع التقلبات الموسمية، والاستجابة بشكل كلي لاحتياجات الفلاحين.
· كشف الفحص المتعمق للقضايا المتعلقة بطريقة وتوقيت الدفع وقضايا التحصيل عن اتجاهات مثيرة للاهتمام بين مقدمي خدمات المكننة الفلاحية في منطقة الغرب. ومن الجدير بالملاحظة أن غالبية مقدمي الخدمات يختارون في البداية الحصول على القروض، وخاصة لشراء جرارات وآلات باهظة الثمن. ومع ذلك، هناك ملاحظة مهمة وهي أن هذا التفضيل الأولي للقرض غالبًا ما يتبعه تسوية نقدية لاحقًا.
· بعد التحليل المعمق للقدرات التشغيلية وإدارة الطلب والخدمات اللوجستيكية، بالإضافة إلى التحديات الموسمية التي يواجهها مقدمو خدمات المكننة الفلاحية في منطقة الغرب، ظهرت العديد من الملاحظات المثيرة للاهتمام. ومن المثير للاهتمام بشكل خاص ملاحظة أنه في معظم الحالات، يُظهر مقدمو الخدمات قدرة تشغيلية كافية لإدارة احتياجات الإستغلاليات الكبيرة بمفردهم.
· علاوة على ذلك، تجدر الإشارة إلى أن الوضع الحالي لمقدمي الخدمات من حيث المعدات يتأثر بشدة بالظروف المناخية، وخاصة الجفاف. ويمكن أن يعزى الانخفاض الملحوظ في الطلب إلى التأثير المباشر للجفاف على الأنشطة الفلاحية. وخلال فترات الجفاف، يلجأ الفلاحون إلى تقليص حاجتهم من خدمات المكننة، مما يؤثر على حجم أنشطة مقدمي الخدمات.
· ويظل التحدي المتمثل في الاستحقاقات الغير المدفوعة حقيقة واقعية بالنسبة لعدد من مقدمي خدمات المكننة. وتسلط هذه القضية الضوء على أهمية الإدارة الصارمة للقروض الممنوحة وزيادة اليقظة في مراقبة المدفوعات. ويمكن أن تكون أسباب هذا التأخير أو عدم السداد متعددة، تتراوح بين الصعوبات المالية التي يواجهها العملاء إلى المشكلات الأكثر تعقيدًا المرتبطة بالتقلبات في السوق الفلاحية.
· إن الاستكشاف المتعمق للتحديات التي يواجهها مقدمو خدمات المكننة الفلاحية في منطقة الغرب يكشف عن فهم عميق للواقع المعقد الذي يواجهه هؤلاء المهنيون. وفي طليعة هذه التحديات، يبرز الجفاف كقضية سائدة، ويمارس ضغوطا كبيرة على الدورات الزراعية ويؤثر بشكل مباشر على طلب الخدمات الآلية.
· التحدي الرئيسي الآخر الذي يبرز من هذا التحليل هو ارتفاع تكلفة الديزل، مما يشكل عاملاً مالياً هاماً يؤثر على مقدمي الخدمات. ويؤدي الاعتماد على الوقود الأحفوري في قطاع المكننة الفلاحية إلى تفاقم العجز الاقتصادي لمقدمي الخدمات، مما يتطلب إدارة استراتيجية للتكاليف للحفاظ على الجدوى المالية.
· في مواجهة التحدي المتمثل في تغيُّر المناخ، يعتمد مقدمو الخدمات تدابير تكيف مختلفة. ويعمل البعض على تنويع أنشطتهم من خلال دمج تربية الماشية، والبستنة ، وغير ذلك من الممارسات الفلاحية ذات الصلة، مما يجعل من الممكن تثبيت دخلهم والتخفيف من آثار الجفاف. بالنسبة لصغار مقدمي الخدمات، يصبح بيع رؤوس أموالهم في بعض الأحيان استراتيجية للبقاء، على الرغم من أن ذلك قد يضر بقدرتهم التشغيلية على المدى الطويل.
ركزت هذه الدراسة على قطاع تقديم خدمات المكننة الفلاحية بمنطقة الغرب ومكنت من التعرف على المعدات والآلات الفلاحية المستخدمة في هذه المنطقة من ناحية، ومن ناحية أخرى التعرف على المعوقات والتحديات التي تعيق تنمية هذا القطاع وآفاق تحسينه.
وأخيرا، بسبب غياب الدراسات حول قطاع تقديم خدمات المكننة الفلاحية، فإننا نقترح التوصيات التالية:
تكرار هذه الدراسة في مناطق زراعية أخرى بالمملكة للحصول على صورة أكثر عمومية لهذا القطاع على المستوى الوطني.
· تطوير شراكة متعددة الجهات الفاعلة والمؤسسات لإجراء الدراسات وبرامج البحث.
· وضع برنامج بحثي حول المكننة الفلاحية بشكل عام وتقديم الخدمات بشكل خاص.

تحليل SWOT

نقاط القوة

نقاط الضعف

الطلب المتزايد: منطقة الغرب منطقة فلاحية مهمة في المغرب، وهناك طلب متزايد على خدمات المكننة الفلاحية لزيادة فعالية وإنتاجية الاستغلاليات الفلاحية.
الوصول إلى التكنولوجيا: مع التقدم التكنولوجي في مجال المكننة الفلاحية، من الممكن الوصول إلى المعدات والآلات الحديثة التي يمكٍنها تحسين العمليات الفلاحية وتقليل تكاليف العمالة.
الخبرات المتخصصة: هناك فرصة لتطوير الخبرات المتخصصة في تقديم خدمات المكننة الفلاحية بمنطقة الغرب، من خلال تكوين التقنيين المهرة وتقديم الخدمات الاستشارية للمزارعين.
شبكة التوزيع: من شأن إنشاء شبكة توزيع قوية في منطقة الغرب أن يساعد في توفير خدمات المكننة الفلاحية للفلاحين بسرعة، مما يضمن تغطية واسعة النطاق.
تكلفة أولية مرتفعة للغاية: يمكن أن يمثل شراء المعدات والآلات الفلاحية استثمارًا ماليًا كبيرًا، مما قد يثني بعض مقدمي الخدمات عن الالتزام بشكل مستدام بهذا النشاط.
التحسيس المحدود: قد لا يكون بعض الفلاحين في منطقة الغرب على دراية بفوائد المكننة الفلاحية والقيمة المضافة التي يمكن أن تقدمها لمستغلاتهم.
البنية التحتية المتدهورة: البنية التحتية الكافية، مثل الطرق الجيدة الصيانة ومراكز الإصلاح المحدود في بعض مناطق الجهة،  قد يشكل تحديات لوجستيكية أمام تقديم خدمات المكننة الفلاحية.
الحاجة إلى التمويل: يمكن أن يشكل التمويل المحدود للفحين عائقاً أمام اعتماد خدمات المكننة الفلاحية. ومن الممكن أن يعاد النظر في خيارات التمويل المرنة أو الشراكات مع المؤسسات المالية للتغلب على هذا الضعف.
الصيانة والإصلاح: يعد ضمان الصيانة الدورية وخدمات الإصلاح في الوقت المناسب للمعدات الفلاحية أمرًا ضروريًا. إن إنشاء شبكة من مراكز الإصلاح والتقنيين المؤهلين في المنطقة يمكن أن يساعد في حل هذه المشكلة.
قطع الغيار: قد تؤدي مشاكل توفر قطع الغيار وارتفاع تكلفتها إلى إعاقة حسن سير عمل المعدات الفلاحية، مما قد يعيق أنشطة مقدمي الخدمات.

 

نقاط الفرص

نقاط التهديد

إدخال آلات جديدة: يمكن أن يوفر إدخال آلات جديدة فرصة قيمة للقطاع الفلاحي، مع فوائد مثل زيادة الفعالية، وخفض التكاليف، وتحسين جودة الخدمات. وهذا يمكن أن يحفز الابتكار ويخلق فرصا اقتصادية وفرص عمل. ومن المهم دعم هذا التبني بشكل فعال لتحقيق أقصى قدر من الفوائد للفلاحة والمجتمع ككل.
الدعم الحكومي: تقدم الحكومة المغربية في كثير من الأحيان الدعم والحوافز المالية للفلاحين لتبني التقنيات الفلاحية الحديثة، والتي يمكن أن تشجع استخدام خدمات المكننة الفلاحية.
الشراكات الإستراتيجية: يمكن للشراكات مع الشركات المصنعة للمعدات الفلاحية والجهات الفاعلة الأخرى في الصناعة أن تساعد في تحسين الوصول إلى المعدات وتوسيع نطاق خدمات المكننة الفلاحية في المنطقة.
التوعية والإرشاد: هناك فرصة لتوعية الفلاحين في منطقة الغرب بفوائد المكننة الفلاحية من خلال برامج التوعية وأوراش العمل والعروض التطبيقية.
دعم ريادة الأعمال لدى الشباب: من أجل الاستثمار في تقديم الخدمات، تتاح للشباب العديد من الفرص للدعم والتمويل والتدريب كجزء من استراتيجية الجيل الأخضر.
تغيُّر المناخ: يمكن أن تؤثر الظروف الجوية والمخاطر المناخية، مثل الجفاف أو الفيضانات، على العمليات الفلاحية. ويمكن تكييف خدمات المكننة الفلاحية للمساعدة في مواجهة هذه التحديات.
ارتفاع تكلفة الوقود: يؤثر ارتفاع تكلفة الوقود بشكل مباشر على مقدمي خدمات المكننة الفلاحية من خلال زيادة نفقات الوقود وتقليل ربحيتهم. بالإضافة إلى ذلك، يمكن أن يستغني الفلاحين عن استخدام خدمات المكننة بسبب التكاليف الإضافية، وبالتالي تقليل الطلب على هذه الخدمات.
الافتقار إلى ثقة الفلاحين: يشكل الافتقار إلى ثقة الفلاحين لمقدمي خدمات المكننة الفلاحية تهديدا كبيرا. قد يتردد الفلاحون في اعتماد المكننة بسبب تجارب الماضي السلبية أو الخوف من فقدان السيطرة على مستغلاتهم. وللتخفيف من هذا التهديد، يجب تقديم خدمات عالية الجودة، وبناء الثقة، وتوفير المراجع والشهادات، وتنوير الفلاحين حول فوائد المكننة.
المنافسة: من الممكن أن يعمل مقدمو خدمات المكننة الفلاحية الغير المحليين في منطقة الغرب، مما قد يؤدي إلى منافسة شديدة لجذب العملاء.

تشكرات
يشكر المؤلفون كل من ساهم في إنجاز هذا العمل. شكر خاص للقيادات المؤسسية والمهنية لجهة الغرب. ونشكر بشكل خاص السيد محمد سيكماني وفريقه من DRA-RSK على دعمهم والمعلومات والوثائق المقدمة، والسيد بوبكر بوعمامة والسيد عدنان برحماني من CRJEA-RSK على دعمهم وعلى الوثائق المقدمة. ونتوجه بالشكر أيضًا إلى السيد عبد الحكيم محسن، رئيس CCA-Had Kourt لمساعدته في تحديد مقدمي الخدمات في مجال نفوده. كما نود أن نشكر مسؤولي ومستشاري كوسومار بالغرب، ولا سيما السيد عصام بنخاي والسيدة ريم صالحي، على حسن استقبالهم وتواجدهم ودعمهم طوال فترة إنجاز عملنا. نود أن نعرب عن خالص شكرنا للسادة ماجد بوتخيل وعبد الحليم بوتخيل من المعمل الصناعي للمواد الفلاحية بالعرائش (UCI) على الترحيب وجودة المعلومات المقدمة. ومن الضروري أيضًا تسليط الضوء على كرم مقدمي الخدمة الذين وثقوا بنا، حيث قدموا معلومات مهمة لعملنا. ونعرب عن امتناننا الخاص للسادة إدريس لمين، وسعيد بلهواري، وأحمد المسيح، الذين سهّل تعاونهم الفعال مهمتنا إلى حد كبير.

أبودرار عبد الله(1)، سعد الدريسي(2)، المهدي رائد(2)، فاطمة الزهراء بومية(3)، ندى الشامي(3)، وصال العلوي الإسماعيلي(3)، أميمة العيسالي(3)، عبد القدوس زهيد(3)
(1)وحدة المكننة الفلاحية، المدرسة الوطنية للفلاحة بمكناس (aaboudrare@enameknes.ac.ma)،
(2)قسم الزراعة وتحسين النباتات، المدرسة الوطنية للفلاحة بمكناس، (3)المدرسة الوطنية للفلاحة بمكناس

 

 

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