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Chaîne de valeur de la pomme de terre au Maroc

Introduction

Au Maroc, où l’agriculture contribue de manière significative à l’économie nationale et emploie de nos jours 37% de la main d’œuvre, les politiques agricoles suivent la vision des institutions mondiales en termes d’amélioration des circuits de production, de commercialisation et de valorisation des produits alimentaires. Le Plan Maroc Vert (PMV), répondant dans sa première phase à un impératif majeur, celui de la sécurité alimentaire, l’ambition s’inscrit désormais dans une optique de développement économique, en s’intéressant à présent à promouvoir les circuits de post-récolte: la commercialisation et la valorisation. Pour la filière pomme de terre, les producteurs n’arrivent pas à être compétitifs sur le marché et à se dégager des niveaux de marge suffisamment rémunérateurs. Pourtant, au cours des dernières années, ce tubercule a acquis une place de choix dans le modèle de consommation alimentaire marocain aux côtés des céréales et du lait. La filière pomme de terre a donc acquis un poids considérable dans l’économie agro-alimentaire du pays, mais la construction d’une filière réellement performante reste encore inachevée.

Problématique

Ce travail de recherche vise à entreprendre une analyse complète de la chaîne de valeur de la filière pomme de terre dans les régions TTH et CS, afin de répondre à une problématique majeure: comment améliorer l’efficacité de la chaîne de valeur pour les producteurs de pomme de terre et s’assurer qu’ils génèrent de la valeur ajoutée régulière et durable ? En conséquence, les questions spécifiques qui se posent sont:

• Comment est structurée la filière «pomme de terre» et quelles sont les marges de gain des différents maillons de la chaîne ?

• Quel modèle d’organisation permet de renforcer le poids économique de la filière et d’assurer une meilleure équité dans la distribution de la plus-value ?
Les hypothèses de travail que nous voulons vérifier se présentent alors comme suit:

• H0: La chaîne de valeur de la pomme de terre se caractérise par une distribution inégale de la valeur ajoutée et une concentration sur un seul acteur qu’est l’intermédiaire commercial;

• H1: L’agrégation agricole garantit une valorisation et une rentabilisation de la culture.
Méthodologie

La première phase du plan méthodologique est la réalisation, au niveau des régions CS et TTH, d’un diagnostic de l’existant pour l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur de la pomme de terre. De la production à la commercialisation en passant par la valorisation, tout en indiquant le mode d’organisation et la structure actuelle de son marché. La deuxième phase s’intéresse à l’analyse approfondie de la chaîne et à la proposition d’un plan d’action pour le redressement de son état.

Des guides d’entretien et/ou des questionnaires d’enquêtes sont conduits auprès de chaque maillon pour la récolte des données. Ces outils ont porté sur les communes de Laouamra et Boulaouane respectivement sur 21 et 19 producteurs de pomme de terre et 2 coopératives. Le spectre de nos investigations compte également pour les intermédiaires commerciaux: 3 grossistes, 4 marchands /détaillants, 2 vendeurs ambulants, 2 distributeurs, 2 supermarchés, et 3 Grandes et Moyennes Surfaces (GMS). Nous avons pu toucher pour les autres maillons 3 unités frigorifiques, 2 transformateurs agréés (un pour les pommes frites et l’autre pour les chips), un transformateur de pommes frites opérant dans le circuit informel et enfin 17 ménages et 8 restaurateurs/hôtels pour la catégorie du consommateur.
Dans un premier lieu, nous réalisons le diagnostic de l’état actuel de ladite filière à travers la recherche bibliographique et nos investigations sur l’organisation de la filière, les acteurs, leurs pratiques et performances, les contraintes au développement des activités, les interventions des institutions, les atouts et potentialités et les perspectives d’évolution de la filière. Cette analyse descriptive des données primaires et secondaires a facilité la conduite de l’analyse fonctionnelle qui détermine le rôle de chaque agent dans le fonctionnement de la chaîne agricole et permet de schématiser les flux qui s’y opèrent sous forme de cartographie.

Dans un deuxième lieu, une analyse financière basée sur le calcul des coûts, des marges nettes le long de la chaîne, des valeurs ajoutées et des bénéfices est également effectuée. S’agissant d’un projet de développement rural, plus particulièrement d’un projet de développement d’une filière agricole et donc un «projet à produit valorisable», nous utilisons dans l’analyse financière la méthode coûts-bénéfices. Cette analyse se base sur une description des différents flux qui s’opèrent le long de la chaîne de valeur, d’où la nécessité de recourir au préalable à l’analyse fonctionnelle. Après avoir dessiné la structure de la filière, nous pouvons passer au raisonnement en valeur monétaire et à la quantification des opérations observées.

Par le biais du tableur Excel, nous calculons ainsi le/la:

• Coût de revient d’un kilogramme de pomme de terre en estimant des coûts par opération, et ce, en se basant sur la fiches technico-économique dressée à partie des enquêtes sur terrains avec les producteurs:
Coût de revient = Coût d’achat + Coût de production + Coût hors production
Coût d’achat = Prix d’achat + Frais d’approvisionnement
Coût hors production = Charges d’emballage + Charges de publicité + autres charges

• Marge de bénéfice/ Kg et bénéfices pour chaque agent:
Marge bénéficiaire = Prix de vente – Coûts de revient
Bénéfice = Marge bénéficiaire * Quantité

• Valeur ajoutée pour les différents acteurs de la chaîne de valeur:
Valeur ajoutée = Chiffre d’affaires – Consommations intermédiaires

• Analyse coûts-bénéfices du système de culture:
Valeur actuelle nette (VAN):
VAN=Nt = 0 [(Bénéficest – Coûtst)] / (1 + r)t

Et Taux de rentabilité interne (TRI):
Nt = 0 [(Bénéficest – Coûtst )] / (1 + r)t = 0

Dans un dernier lieu, une analyse SWOT est dressée pour déceler les forces et les faiblesses qui caractérisent la filière pomme de terre, ainsi que les opportunités et les menaces que l’on devrait prendre en considération pour la proposition d’un plan d’action pour son développement. Les principaux axes d’intervention sont accompagnés à la fin par deux plans d’affaires pour des projets d’agrégation de la filière pomme de terre dans chacune des régions d’étude.

Résultats et discussion

Au Maroc, la production de pomme de terre est passée de 1 536 mille tonnes en 2008 à 1 743 en 2016 (Figure 1), une indication qui témoigne de la hausse de la demande des consommateurs. La filière regroupe aujourd’hui entre 50000 et 60000 petits et moyens agriculteurs en irrigué, avec des parcelles allant de 0,5 à 3 ha. La superficie dédiée à la pomme de terre au niveau national compte à peu près 60000 ha en 2016, et génère de 2 à 2,5 milliards de dirhams pour 20 millions de journées de travail. Stimulés par l’évolution des habitudes alimentaires et le niveau de l’offre sur les marchés nationaux, la consommation du tubercule atteint aujourd’hui 1,5 millions de tonnes environ.

Ces tendances se projettent également sur le plan régional. En effet, la production de pomme de terre a connu une augmentation significative depuis le début du PMV. En effet, entre la campagne 2009/2010 et 2016/2017, la superficie emblavée dans la région TTH est passée de 3 745 ha à 10 459 ha, avec une production passant respectivement de 76 à 258 mille tonnes. Cette dernière représentait 15% et 14%, respectivement, de la superficie et la production nationale de pomme de terre. En ce qui concerne la région du centre, après avoir connu une tendance haussière entre 2009 et 2013, la production a demeuré quasi stable sur la période 2013 à 2016 avec une production moyenne de l’ordre de 431 mille tonnes. Pour la région de TTH, près de 82% de la production se fait dans la province de Larache, qui relève du périmètre d’intervention de l’Office Régional de la Mise en Valeur Agricole du Loukkos. Pour la région de CS, elle connaît une concentration de la production dans les provinces de Berrechid et El Jadida, avec 45,6% et 25,5% comme parts respectives de la production régionale.

Les deux régions comptent plusieurs petites unités de stockage et de transformation de pomme de terre dont la capacité et le niveau d’activité sont pour la plupart méconnus en raison de leur caractère informel. Néanmoins, les investigations faites permettent de déduire qu’environ 10% de la production est valorisée en des produits tels que les chips et frites surgelées ou sous vides, mais les techniques d’emballage, de stockage et de conditionnement restent peu développées.

L’analyse descriptive des différents agents, de l’agriculteur au consommateur, et des flux qui les lient nous conduit à l’analyse fonctionnelle qui permet de définir la structure et le fonctionnement de la chaîne. Ainsi, nous avons pu tracer une cartographie de la chaîne de valeur de la pomme de terre (Figure 1). Nous retrouvons sur le marché la production nationale aux côtés de la pomme de terre importée. Les producteurs nationaux, regroupés parfois en coopératives, conduisent leurs tubercules soit directement vers le marché, soit vers la valorisation. Dans le premier cas, la production passe généralement par la participation des courtiers puis des grossistes, qui à leur tour approvisionnent les autres intermédiaires commerciaux. C’est un parcours classique où la marchandise passe par le marché de gros, principal lien entre la production et la vente en gros et les détaillants d’autre part. Une partie de la marchandise est livrée par les intermédiaires directement aux marchés hebdomadaires et aux souks, où elle est revendue par les détaillants, une autre partie se dirige vers les autres catégories à savoir: les vendeurs ambulants, les supermarchés, les GMS, etc. Dans le deuxième cas, la valorisation se fait soit par le stockage des tubercules, soit par transformation. Les unités frigorifiques reçoivent la production de la part des exploitants agricoles ou des coopératives. Les transformateurs de la pomme de terre en frites ou en chips se ravitaillent également auprès des agriculteurs mais aussi du marché international; et dans des cas assez fréquents en circuit informel, les transformateurs de pommes frites ont comme fournisseurs de matières premières les grossistes et les détaillants. Nous retrouvons au bout de la chaîne le consommateur final, qui, consommant aussi bien de la pomme de terre fraîche que les produits dérivés, a le choix de se ravitailler auprès de plusieurs acteurs notamment les GMS, les supermarchés, les détaillants, les grossistes, les vendeurs ambulants et les restaurateurs.

Pour chacun des agents illustrés sur la cartographie, le calcul des coûts de revient, des marges bénéficiaires, des bénéfices et des autres indicateurs aide dans la compréhension de la transmission de la valeur ajoutée le long de la chaîne de la pomme de terre dans les régions TTH et CS.

D’une part, l’analyse financière a révélé un total de charges supportées par le producteur de 63 000 Dh/Ha en moyenne. Les amortissements des équipements utilisés dans les différentes étapes de l’itinéraire ne sont pas pris en compte car il nous a été difficile de déterminer avec exactitude la valeur de certains matériels et moyens d’irrigations. Pour un rendement moyen de 40 T/ha, le coût de revient par kilogramme de pomme de terre affiche près de 1,6 Dh/kg. Pour la catégorie des intermédiaires commerciaux, le coût de revient le plus élevé est supporté par le détaillant avec 3,80 Dh/Kg. Ceci est expliqué par le nombre d’intermédiaires qui le précède et dont les charges s’accumulent au passage. Avec un coût de revient de 3,15 Dh/Kg, nous retrouvons en deuxième lieu le grossiste qui, en plus du prix d’achat, doit rémunérer ses travailleurs, les transporteurs et payer ses taxes. Le courtier et le vendeur ambulant ne supporte généralement comme charge supplémentaire que le transport. Le coût de revient moyen supporté le long de l’année par le transformateur de pommes de terre en pommes frites est de 5,5 Dh/Kg.

D’autre part, les observations montrent que la commercialisation de la pomme de terre est bénéficiaire à la catégorie «détaillant» en premier lieu, qui réalise le plus grand pourcentage de marge avec 24%. En effet, les détaillants sont libres d’appliquer les prix qu’ils souhaitent, et qui sont en général relatifs à l’emplacement géographique et/ou la présence ou non de concurrence. Dans la période où seules les pomme de terre stockées se retrouvent sur les marchés, les prix pour les consommateurs atteint jusqu’à 7 Dh/Kg. Les détaillants enquêtés justifient ces prix fluctuants par le risque qu’ils assurent en commercialisant un produit périssable. Situés à la fin de la chaîne de commercialisation, ils reçoivent des tubercules parfois endommagés à cause du transport et de la manutention, du stockage, ou autre. Confrontés également à des consommateurs de différents niveaux de préférence, les détaillants essaient au mieux de couvrir les pertes physiques subies.

En ce qui concerne les bénéfices, pour un rendement moyen de 40 T/ha, l’agriculteur destine le quart de sa production au stockage frigorifique et en vend les trois quarts. Avec une marge bénéficiaire de 0,35 Dh/Kg et une quantité de 30 T/ha, le producteur réalise un bénéfice de 10 500 Dh/an à l’hectare. Avec une marge bénéficiaire de 0,20 Dh/Kg en moyenne et une quantité moyenne de 6 T vendue par jour, les grossistes réalisent des bénéfices de 438 mille Dh/an. Les détaillants enquêtés avancent qu’ils s’approvisionnent en pomme de terre chaque deux jours. Ils achètent quatre caisses de 30 Kg en moyenne. Ceci leur permet d’assurer un écoulement total de leur marchandise et de garder une bonne qualité du produit. De ce fait, près de 22000 Kg de pomme de terre est vendu par an, avec une marge de bénéfice estimée à 1,20 Dh/Kg, résultat: 26400 Dh/an de bénéfice.

Le transformateur de pommes frites interrogé produit et écoule près de 1 T par jour. Pour une marge de 0,75 Dh/Kg, les bénéfices réalisés durant une année sont de 270000 Dh.

La valeur ajoutée brute est positive pour les quatre catégories d’acteurs. La plus grande richesse produite est concentrée au niveau du grossiste. Pour une meilleure interprétation de cet indicateur, nous calculons également le ratio VA/CA qui mesure la contribution de chaque maillon à la valeur de production. La plus grande valeur est de 0,24 et on la retrouve chez les détaillants (Tableau 1). Ce résultat s’aligne avec le raisonnement que nous avons eu pour la marge bénéficiaire de ce maillon.

En dressant une matrice SWOT, nous constatons que, en plus d’être un légume très convoité par le consommateur (1er légume avec environ 40 kg/hab/an en moyenne), la pomme de terre regorge d’un potentiel de développement important dans les deux régions avec le développement de l’irrigation localisée et l’amélioration des conduites culturales. La culture connaît également une évolution du rendement national et augmentation de la production avec un profil variétal important et diversifié.

Avec l’existence d’un important marché pour l’écoulement des produits de pomme de terre valorisée (frites, chips, etc.), les agriculteurs ont conscience de la nécessité de s’organiser en OPA pour répondre à la demande de pomme de terre au Maroc. Dans ce sens, L’État accorde pour les projets de développement des subventions et aides au secteur agricole.
L’analyse fait ressortir également les faiblesses de la filière pomme de terre que l’on peut résumer dans les capacités limitées des techniques agricoles des producteurs de pomme de terre, la dépendance de la filière des importations de semences, notamment celles à forte aptitude de valorisation, et leurs prix élevés (6 à 14 Dh/Kg), la faible utilisation des plants certifiés et le manque de diversification. Les difficultés de commercialisation que rencontrent les agriculteurs (Circuit de commercialisation non structuré avec un nombre important d’intermédiaires) en plus de la faible organisation de la filière et le manque d’infrastructure de stockage et de transformation forment un obstacle devant le développement de la filière.

Les opportunités que présente la filière sont principalement la forte croissante du marché international de la pomme de terre, avec notamment des possibilités d’exportation vers les marchés d’Afrique subsaharienne, et le développement du secteur de transformation au niveau national. Néanmoins, la culture reste encore menacée par les irrégularités des précipitations et la limitation des ressources en eau d’irrigation qui conditionnent l’accroissement de la production, notamment dans les zones de forte production. Nous citons également la concurrence des producteurs étrangers (l’UE et de l’Égypte en matière de produits transformés) et le changement des règles d’accès de produits agricoles marocains sur le marché européen.

À partir de l’analyse globale de la chaîne de valeur de la filière pomme de terre, nous sommes parvenu à proposer un plan d’action avec des interventions spécifiques pour permettre le développement de ladite filière. La feuille de route tracée en conséquence s’articule autour quatre axes. Le premier est le développement de l’amont agricole. Nous proposons deux actions, la première consiste à améliorer la productivité de la culture de la pomme de terre dans les deux régions étudiées et la seconde à l’amélioration de l’organisation de la filière. Le deuxième axe s’intéresse à l’aval de la filière, pour lequel nous proposons prioritairement de développer le secteur de stockage et de conditionnement du tubercule, et celui de la transformation. Le développement du marché intérieur et l’accroissement des exportations sont les actions qui définissent le troisième axe, celui de la commercialisation. Le quatrième et dernier axe agit dans le cadre de l’agrégation agricole, la première action est ainsi de promouvoir cette stratégie auprès des agriculteurs, la deuxième ambitionne de développer des projets d’agrégation.

Dans ce sens, nous proposons deux plans d’actions pour deux projets d’agrégation, un dans chacune des régions d’étude. De prime abord, vu le manque des structures de conservation frigorifique et le faible niveau d’absorption de la production régionale en pomme de terre par ses opérateurs, le projet d’une unité de stockage et de conditionnement dans chacune des régions nous a paru le plus pertinent. Or, dans la région du nord, l’ORMVAL a déjà prévu la réalisation d’une telle unité qui sera gérée par une coopérative. Nous avons donc pensé à la valorisation secondaire qu’est la transformation et avons proposé de mettre en place une unité de transformation de pommes frites. Pour la région du centre, nous avons gardé le raisonnement initial et avons évalué la faisabilité d’une unité de stockage et de conditionnement. L’étude financière a montré la viabilité et la rentabilité des deux projets proposés (VAN positives, et des TRI de 13,6 % et de 11,2% respectivement pour le projet de TTH et celui de CS).

Conclusion

En conclusion, il convient de dire que, malgré l’augmentation de production en pomme de terre, le problème de la qualité persiste et handicape les exportations de ce tubercule vers les marchés européens qui deviennent de plus en plus exigeants. Ce problème constitue un handicap pour la valorisation industrielle qui nécessite des variétés spécifiques. Pourtant, les opportunités qu’offre le secteur de la transformation industrielle sont importantes, surtout avec l’émergence et l’évolution de la restauration rapide et le changement des habitudes de consommation des ménages marocains.

La valorisation de la pomme de terre est une étape cruciale dans le développement de l’économie nationale, mais pour pouvoir développer des projets dans ce sens, il faut pallier aux contraintes qui se posent tout au long de la chaîne de valeur, de l’amont et de l’aval de la filière. L’agrégation agricole se définissant comme un partenariat gagnant-gagnant entre l’amont productif et l’aval industriel, boite encore dans le cas de la filière étudiée. C’est pourquoi nous faisons des propositions palliatives aux contraintes détectées et que les parties prenantes pourraient prendre en considération dans leur vision du redressement de la situation de la pomme de terre au niveau national. Nous avons surtout mis l’accent sur l’organisation de la filière, l’amélioration de la productivité et de la performance du secteur, la relance des exportations et l’adaptation de l’offre à la demande nationale.

En effet, l’analyse globale de chaîne de valeur nous a permis d’avoir une vision claire de la façon d’amener un changement durable et systémique, d’où la proposition de deux projets d’agrégation. Étant conscient que dans différentes zones agricoles les producteurs ne disposent pas nécessairement des mêmes moyens de productions ni des mêmes conditions socio-économiques, nous avons opté pour un projet d’unité de stockage et de conservation pour la région du nord, et une unité de transformation de frites dans celle du centre pour permettre de baliser le terrain à des investisseurs agricoles.

En intégrant le maillon «producteur» dans ces modèles d’agrégation agricole, les projets contribueront à l’encadrement des agriculteurs (agrégés) par la diffusion des bonnes techniques de culture, des pratiques de récolte et de conservation, un approvisionnement en plants de qualité et un écoulement de la production certain, et surtout, une meilleure organisation de la filière. Cependant, il est indéniable que l’adhésion totale des agriculteurs, l’accompagnement des partenaires institutionnels et le renforcement des capacités techniques des organes de gestion (coopératives, personnel de l’unité, etc.), seront indispensables pour assurer la réalisation, le bon fonctionnement et la qualité des produits/services de ces activités.

Par Majid BENABDELLAH, Maram EL HARRAK

Département des Sciences Humaines, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc

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La culture de riz et ses principaux problèmes phytosanitaires dans la région du Gharb

LE RIZ AU MAROC

Au Maroc, la consommation de riz est considérée comme l’une des plus basses au monde (1,2 kg de riz par habitant), ce qui représente une contrainte majeure pour le développement de la production de riz dans le pays (FAO, 2003). La production rizicole du Gharb estime le rendement moyen brut de l’ordre de 77,7 qx/ha correspondant à une superficie récoltée de 4999 ha (ORMVAG, 2013). En 2004, une étude réalisée sur le Gharb a montré que le secteur a réalisé un chiffre d’affaires de 200 millions de Dh, considéré trop faible par rapport au potentiel réel qui était de 600 millions de Dh. Le Plan Maroc Vert (PMV) vise l’exploitation de 9.000 ha à l’horizon 2020 (L’économiste, 2016).

L’ORMVAG (2013) a constaté certaines contraintes d’ordre technique, économiques et organisationnelles restent à lever ou, du moins, atténuer leurs effets pour une vraie mise à niveau de cette filière dans le cadre du Plan Agricole Régional.

D’après Lage (1997), les problèmes phytosanitaires qui pourraient freiner la production sont la présence de la pyriculariose, de l’helminthosporiose et des mauvaises herbes (Echinochloa crus-Galli, Panicum spp, Cyperus spp. et Typha spp.).

Filière rizicole du Gharb au Maroc

La filière riz revêt une importance socio-économique capitale dans la région de Gharb. Cette filière génère environ 1,5 millions de journées de travail annuellement dont environ 350 000 journées de travail en aval. Le Gharb compte environ 2100 riziculteurs.
Actuellement la superficie aménagée pour cette culture s’élève à 12 000 ha (Figure 1), mais les réalisations fluctuent d’une année à l’autre en raison essentiellement des possibilités de commercialisation du riz par les rizeries. La superficie moyenne emblavée pour les cinq dernières années s’élève à 5240 ha. Les zones de couleur vert représentent la superficie emblavée.

Sur la base des pratiques moyennes des riziculteurs, le Tableau 2 présente le coût de production moyen d’un hectare de riz. Il en ressort que les postes de charge les plus importants sont l’eau d’irrigation et la main d’œuvre. Mais il faut noter que le prix d’un mètre cube d’eau d’irrigation ne dépasse guère 0,37 Dh y compris la taxe de pompage, les droits de l’Agence du Bassin Hydraulique de Sebou et la TVA. Une diminution des charges est possible à des niveaux acceptables moyennant la reprise du nivellement (économie d’eau) et la maîtrise du désherbage chimique.

Évolution de la culture du riz dans le Gharb

D’après Tajani et al., (1997), la culture du riz a été introduite dans la région du Gharb au nord-ouest du Maroc en 1949. La superficie moyenne emblavée a oscillé entre 6209 ha en 2009 et 2524 ha en 2011.

Le rendement moyen enregistré entre 1996 et 2004 est de l’ordre de 54 qx/ha, tandis que celui enregistré entre 2004 et 2010 s’élève à quasi 73 qx/ha, soit une augmentation du rendement moyen de l’ordre de 35 % en 6 ans ce qui pourrait être considéré comme substantielle et met en évidence l’importance de la marge d’amélioration de la productivité et la rentabilité de cette culture sachant que ces niveaux de performance dépassent ceux de certains pays rizicoles et montrent en même temps le potentiel important de la région pour cette culture. La production maximale durant cette période a atteint 530 000 qx qui a été enregistrée durant l’année 1996 grâce à la superficie emblavée (plus de 9300 ha emblavées).

Mais depuis la mise en œuvre du Plan Maroc Vert et devant la nécessité de mettre à niveau cette importante filière au niveau régional, le gouvernement marocain s’est engagé à lui apporter l’appui requis dans le cadre d’un Contrat Programme le liant à une interprofession. La mise sur pieds d’une interprofession était la condition sine qua non de l’adoption du dit Contrat Programme.

Caractéristiques pédoclimatiques de la région du Gharb et impact sur la culture du riz
Le Maroc occidental présente des climats très variés, depuis l’étage bioclimatique aride jusqu’à l’étage bioclimatique sub-humide. Les principaux facteurs qui régissent la répartition des climats sont la continentalité et la latitude (Zidane et al., 2010).

Température et humidité

La température optimale pour le développement et la croissance du riz se situe entre 25 et 35°C avec des spécificités selon le stade phénologique (l’optimum pour le tallage est situé entre 25 et 31°C et 30 à 33°C pour l’épiaison). D’après l’ORMVAG (2013), des températures inférieures à 10°C ou supérieures à 45°C sont inappropriées pour le riz. Dans le Gharb les conditions thermiques en fin de printemps et le long de l’été sont adéquates pour cette culture.

Selon Tajani et al., (1997), la quantité de pluie annuelle est très variable, la pluviométrie annuelle moyenne varie entre 450 et 600 mm avec une concentration de 90 % entre octobre et avril. La température moyenne quotidienne varie de 11°C en hiver à 27°C en été. Le temps est favorable à la culture du riz de la mi-avril à la fin septembre. Cependant, le riz est généralement semé de juin à juillet en raison du manque de disponibilité en eau avant cette date.

Les sols

La quasi-totalité des types de sols bien structurés sauf ceux trop drainant (perméables) ou trop compacts. Dans le Gharb les tirs (vertisols) et les sols merjas (vertisols hydromorphes et hydromorphes) conviennent parfaitement à la riziculture (FAO, 2003). Leur teneur en calcaire total varie entre 0 et 49 % (Miège, 1951). Leur teneur en matières organiques oscille entre 0,74 et 2,88 % et leur pH est généralement basique, rarement franchement basique et rarement légèrement acide (6,75-8,57) (Zidane et al., 2010). De plus, la teneur de NaCl a varié entre 0,2 g/l et 1,7 g/l dans l’eau superficielle et entre 0,25 g/l et 3 g/l dans l’eau interstitielle (El Bildi et al., 2006).

Le riz au Maroc est conduit d’une façon intensive et mécanisée. Il est cultivé dans des clos aménagés pour assurer l’irrigation par submersion. Cette culture a permis une valorisation des terres hydromorphes de la région du Gharb (Lage, 1997).

Les techniques de production du riz au Gharb

Le travail du sol et la période de semis

Le travail du sol débute au mois de Mai et dépend de la disponibilité du matériel et des conditions climatiques. Le sol doit être légèrement sec. Cette tâche est coordonnée par l’ORMVAG et financée par le Plan Maroc Vert (PMV). Avant que le travail ait lieu, un riziculteur dépose un cahier des charges au niveau de l’ORMVAG. Ce cahier est confirmé par le président de Coopérative des Riziculteurs.

Le travail de sol est effectué par la Société de Travaux Agricoles Marocains (STAM). Le labour de profondeur est de 14 à 15 cm et effectué à l’aide du stubble plow à un seul passage. Ensuite, deux passages du covercrop pour initier le nivellement et planage du sol. Ce dernier est complété en utilisant une surfaceuse ou planche car l’opération nivellement est importante pour toutes les opérations à suivre.

Le riz est semé à la main ou à la machine sur des champs secs; de nombreux agriculteurs sèment du riz, après l’avoir trempé dans l’eau, sur des champs submergés. Le sol est labouré 1 à 2 fois. Il est semé entre 140 et 200 kg/ha (Tajani et al.,1997).

Principales variétés

Les principales variétés utilisées dans la plaine du Gharb sont Elio, Megassa et Thaiperla pour les variétés du riz rond et Thaibonet, Lido, Arba et Puntal pour les variétés du riz long. D’après Chataigner, (1997) la variété la plus cultivée est Elio qui occupe 80 % de la superficie rizicole.

Selon FAO (2003), les génotypes de riz à grains courts sont les plus cultivés au Maroc en raison de leur résistance aux maladies, par rapport aux génotypes à long grain. Ces derniers sont en maturation précoce et ont une bonne capacité de rendement, mais nécessitent une bonne gestion de l’irrigation et un bon nivellement des terres.

Besoins en éléments fertilisants

La pratique courante dans cette région est l’application de l’engrais de fond juste après le travail du sol. Le phosphate de diammonium (DAP) à la dose de 3 qx/ha est appliqué soit manuellement (à la volée) soit par l’épandeur d’engrais.

En ce qui concerne l’application de l’engrais de couverture, l’urée à la dose de 10 qx/ha est repartie en 2 ou 3 apports durant la croissance de la culture en jours après semis (jas). Le rendement des céréales dépend de l’apport d’azote. Il est recommandé de maintenir au moins 15 jours entre des apports (Tajani et al., 1997).

Cependant, l’apport en excès d’engrais azoté entraîne souvent la pollution de l’environnement, la verse et les maladies surtout la pyriculariose du riz (Pyricularia oryzae), d’où une répartition judicieuse de cet engrais est jugée nécessaire.

Technique d’irrigation

Au Maroc, la culture est toujours faite par submersion, qui peut commencer même avant l’ensemencement et dès la préparation du sol. Le nivellement des terres est très important pour obtenir une submersion uniforme des parcelles recevant le riz.

Selon FAO, (2003) la disponibilité de l’eau est le facteur le plus limitant dans les rizières du Gharb. Les faibles précipitations (450-530 mm) entraînent un stockage de l’eau dans les barrages, limitant ainsi l’augmentation de la superficie du riz. Au cours de son cycle, 4 à 5 remplissages et vidanges sont obligatoire pour que le pied reste submergé. La première vidange s’effectue après la levée et le remplissage de 2 à 3 cm est nécessaire après deux jours.

La figure 2 montre aussi que la consommation durant les cinq dernières années (entre 2008 et 2012) est restée comprise entre 11 700 et 14 200 m3/ha, soit une moyenne arithmétique non pondérée équivalente à 12 950 m3/ha correspondant à 2059 m3/ha de moins par rapport à 2006 pour un rendement moyen équivalent. Cependant, le plus frappant au cours de la campagne 2011 est la faible consommation d’eau d’irrigation dont la moyenne a été ramenée à moins de 11 800 m3/ha, soit 3233 m3/ha de moins par rapport à la consommation moyenne de 2006.

Le principal avantage de ce système d’irrigation est la grande taille du bassin (2-2,5 ha), qui est l’un des plus importants au monde, qui nécessite l’entretien du nivellement des terres et un débit élevé d’approvisionnement en eau (45 l/ s) pour assurer une bonne efficacité d’irrigation.

Commercialisation

Le riz est un produit sous contrat entre le producteur et la rizerie. Cette dernière accorde aux riziculteurs, à crédit remboursable à la récolte, les facteurs suivants: les semences, les engrais et les avances pour le paiement de la main d’œuvre. La production réceptionnée est payée par les rizeries selon un barème d’agréage aux prix moyens allant de 280 à 380 Dh/q (ORMVAG, 2013). Ces volets relatifs au prix et au système d’agréage constituent un problème majeur entre les rizeries et les producteurs. Ces derniers accusent les usines de pratiquer des taux de défalcation trop élevés sur l’humidité et les impuretés.

LES PROBLÈMES PHYTOSANITAIRES DU RIZ

Dans la production de riz, les mauvaises herbes, les animaux nuisibles et les agents pathogènes, en particulier la pyriculariose du riz (Pyricularia oryzae) et l’helminthosporiose du riz (Helminthosporium oryzae), sont régulièrement d’une grande importance économique. Oerke (2006) a estimé les pertes potentielles de ces nuisibles à 37, 25 et 13 %, respectivement. Les prospections dans les rizières au Maroc ont permis (Tajani et al., 2001) d’identifier ces maladies fongiques dominantes mais leurs effets sur le rendement n’y sont pas connus.

Les principales maladies fongiques: La pyriculariose et l’helminthosporiose

La pyriculariose du riz

La pyriculariose de riz est répartie dans environ 85 pays dans tous les continents où la culture du riz est cultivée, tant dans les conditions de rizières que de hautes terres. C’est l’une des maladies les plus dévastatrices du riz (Oryza sativa L.) dans des conditions favorables (Miah et al., 2017; Ou, 1985). En plus du riz, Pyricularia oryzae infecte également d’autres cultures importantes sur le plan agronomique, telles que l’orge, le blé et le millet (Valent et al., 1991).

Agent causal

L’agent pathogène de la pyriculariose du riz a été connu comme Pyricularia oryzae Cavara en 1892, mais il est impossible de le distinguer de Pyricularia grisea, qui provoque des taches grasses sur d’autres graminées (Agrios, 2005). Le genre Pyricularia décrite pour la première fois en 1880 était Pyricularia grisea (Cooke) Sacc., le nom donné à l’anamorphe des isolats de digitaire. Selon Chauhan et al., (2017), Magnaporthe grisea (Hebert Barr) est le téléomorphe de la pyriculariose, un champignon ascomycète filamenteux et appartient à la famille des Magnaporthaceae. Le champignon produit plusieurs toxines, par exemple pyricularine et α-picolinique, qui semblent contribuer au développement de la pyriculariose du riz (Agrios, 2005)

Le cycle de la pyriculariose du riz

L’épidémiologie pyriculariose du riz est polycyclique selon les conditions météorologiques favorables. Selon Hamer et al., (1988), le processus d’infection par Pyricularia oryzae peut être résumé en cinq étapes de base: (1) la formation et dispersion des conidies, (2) la fixation d’une conidie sur une surface hôte, (3) la formation d’appressorium, (4) la pénétration de l’appressorium; et (5) la croissance des hyphes invasifs (Figure 3).
La pyriculariose du riz se caractérise par une caractéristique commune, la production de conidies pyriformes à trois cellules (Ou, 1985). Le pathogène passe des saisons sous forme de mycélium et conidie sur la paille de riz infectée et les graines, et éventuellement sur les hôtes de mauvaises herbes.

Le champignon produit et libère des conidies pendant des périodes de haute humidité relative (c’est-à-dire 90 % ou plus) et une température comprise entre 28-30°C (Kato, 2001; Miah et al., 2017). Lorsque les feuilles de riz ou les surfaces de la tige sont humides, les conidies germent et le tube germinatif produit un appressorium à travers lequel le champignon pénètre dans les surfaces végétales ou pénètre à travers les stomates (Agrios, 2005; Miah et al., 2017; Wilson et Talbot, 2009). Les conidies, disséminées par le vent, peuvent produire des symptômes dans les 4-5 jours d’infection et par le vent (Agrios, 2005; Chauhan et al., 2017; Kato, 2001).

Une seule lésion folle peut générer 20 000 conidies et un épillet de riz infectée peut produire jusqu’à 60 000 conidies dans une nuit (Kato, 2001; Wilson et Talbot, 2009) pour maintenir le cycle d’infection de la pyriculariose des feuilles. Il est également courant que l’incidence d’environ 5 % ou plus d’une infection par pyriculariose de feuilles peut entraîner une incidence de coups sur la même culture

Symptômes

Les symptômes initiaux apparaissent comme des lésions ou des taches blanches à gris-vert, avec des bordures vert foncé. La pyriculariose du riz peut infecter la plupart des organes de riz à l’exception du système racinaire (Lanoiselet, 2008).

Les graines infectées sont une source d’inoculum primaire. Les graines infectés mortes pourraient servir d’inoculum primaire lorsqu’elles sont placées sur le champ pendant le développement des semis (Hubert et al., 2015; Long et al., 2000). Si l’infection de la panicule se produit tôt, les grains ne se remplissent pas et la panicule reste érigée. Si la panicule est infectée tardivement, les graines deviennent partiellement remplies et, en raison du poids des grains, la base de la panicule se casse et la panicule baisse (Agrios, 2005).

L’helminthosporiose du riz

La maladie des taches brunes semble être plus sur le riz pluvial où le riz est cultivé dans des sols pauvres couplé avec des pluies irrégulières ou l’approvisionnement en eau et les déséquilibres nutritionnels, en particulier l’azote et le potassium disponible (Chauhan et al., 2017).
La maladie a été signalée dans tous les pays producteurs de riz (Ou, 1985). La maladie est plus sévère dans le riz semé directement. La maladie est d’une grande importance dans plusieurs pays et a été rapportée comme causant d’énormes pertes de rendement en grains (jusqu’à 90 %) (Sunder et al., 2014).

Agent causal

L’helminthosporiose du riz a été décrite pour la première fois par Breda de Hann en 1900 comme Bipolaris oryzae (anciennement Helminthosporium oryzae) (Téléomorphe: Cochliobolus miyabeanus) (Sunder et al., 2014). Cet agent pathogène s’appelait Drechslera oryzae en 1966. L’agent pathogène Bipolaris oryzae se réfère à la germination bipolaire des spores. Les tailles des conidiophores et des conidies varient respectivement de 68 à 688 × 4-20 μm et de 15-170 × 7-26 μm dans différents pays (Ou, 1985).

La symptomatologie et les conditions favorables

La maladie apparaît sur les coléoptiles, la gaine foliaire et le limbe foliaire sous forme de taches brunes à centre gris ou blanchâtre, de forme cylindrique ou ovale (Chauhan et al., 2017). Sur les glumes, des taches noires ou brunes foncées sont produites, ce qui entraîne des graines décolorées et ratatinées.

La température optimale pour la croissance et la germination des conidies est respectivement de 27-30°C et 25-30°C. Une inoculation réussie par des conidies nécessite une humidité relative supérieure à 89 % à 25°C et l›infection est favorisée par la présence d›eau sur la surface foliaire. Les conidies germent à une gamme de pH de 2,6-10,9 (Ou, 1985).

Le pathogène provoque également des lésions brunes à brun foncé sur la panicule. Ces lésions s’étendent généralement vers le bas sous la gaine, ce qui entraîne une forte pourriture humide (Figure 6) et l’apparition d’une croissance mycélienne grisâtre (Sunder et al., 2005).

Le cycle de l’helminthosporiose du riz

L’inoculum primaire est normalement initié par la graine infectée sous forme de lésions nécrotiques sur coléoptile et la gaine des premières feuilles. Les lésions subséquentes sur les feuilles résultent d’une infection secondaire par des spores aérogènes produites sur des lésions primaires (Ou, 1985).

Les adventices: Les principales adventices du riz

Il existe différents agroécosystèmes dans lesquels le riz est cultivé, c’est-à-dire des terres irriguées, des basses terres peu profondes, des terres moyennes, des eaux profondes et des hautes terres. Dans ces différents écosystèmes, différents types d’espèces de mauvaises herbes sont observés (Singh et al., 2008).

Selon la FAO (2003), les espèces des adventices du riz les plus répandues dans la région méditerranéenne appartiennent aux Poaceae et aux Cyperaceae. Echinochloa crus-galli (L.) P. Beauv et Cyperus difformis L parmi les annuelles et Scirpus maritimus L. et Scirpus rotundus parmi les plantes vivaces. Parmi les plantes adventices, les plus communes dans le Gharb sont les Panicum (P. repens L. obtusifolium Del.), les Typha (T. latifolia L., T. angustifolia L., T. marsii Bat.), les joncs, les Scirpus (S. maritimus L. S. frutescens Laub., S. lacustris), les Cyperus (C. aristatus R. C. distachyos AH., C. flavescens L…) et Echinochloa spp (Miège, 1951).

La famille des Poaceae

La famille des Poaceae est la famille qui a plus d’espèces des mauvaises herbes et aussi comprend plusieurs espèces des cultures importantes qui nourrissent les humains (Zimdahl, 2007). Les Poaceae et les Cyperaceae représentent 27 % des problèmes de mauvaises herbes au monde (Holm et al., 1977).

Le panic rampant (Panicum repens L.)

Le genre Panicum possède des graines dures qui conservent pendant de longues années. Elles ressemblent étonnamment à la culture du riz et ne s’en distinguent que difficilement avec une grande facilité germinative. Panicum repens est l’une des espèces adventices les plus nuisibles dans la plaine du Gharb au Maroc (Tajani et al., 1997).

Le panic des marais (Echinochloa crus-galli)

Les espèces du genre Echinochloa constituent une des mauvaises herbes de pelouse les plus importantes et répandues dans le riz dans le monde entier (Holm et al., 1977). Echinochloa crus-galli (L.) Beauv. est parmi les mauvaises herbes les plus nocives du monde en raison de sa biologie supérieure et de sa grande adaptation écologique (Bajwa et al., 2015; Caton, 2010). Cette mauvaise herbe est un danger permanent pour la culture du riz dans la plaine du Gharb avec un degré d’infestation très élevé (Bouhache et al., 1983). Selon Bajwa et al., (2015), Echinochloa crus-galli a un fort potentiel allélopathique, ce qui favorise la concurrence des ressources pour causer des pertes de rendement. Au Maroc, les pertes de rendement en riz vont de 30 à 100 % sous de fortes infestations (FAO, 2003).

La famille de Cyperaceae

Les espèces de cette famille sont propagées par les graines et par les rhizomes. Les plantes vivaces Cyperus rotundus et C. esculentus sont fréquemment rencontrées sur des zones hydromorphes (Rodenburg et Johnson, 2009). Les tubercules et les graines peuvent rester inactifs pour survivre aux inondations périodiques ou aux saisons sèches. Ces espèces peuvent se multiplier rapidement à travers des tubercules qui peuvent être fortement accélérées par le travail du sol (Johnson et al., 2004).

Les ravageurs animaux: Les ravageurs les plus importants

Les principaux ravageurs vertébrés de riz restent les rongeurs et les oiseaux. Les dommages causés par les rats sont répandus dans les régions rizicoles du monde (Moody, 1990). Miège (1951) ajoute que les rats aussi peuvent causer d’importants dégâts sur le riz, de la pépinière à la récolte. Selon Oerke (2006), environ 25 % de la production mondiale de riz est perdue à cause des animaux nuisibles. Les oiseaux granivores, principalement le Quelea à bec rouge, Quelea quelea (de Mey et al., 2012), subsistent sur les cultures céréalières en Afrique et causent des dégâts considérables. De Grazio (1978) explique que les principaux granivores des céréales (riz et blé) et du tournesol au Maroc sont le moineau domestique (Passer domesticus) et le moineau espagnol (Passer hispaniolensis).

LA PROTECTION INTÉGRÉE DU RIZ DANS LE MONDE

Gestion intégrée des principales maladies fongiques

Plusieurs stratégies de gestion ont été proposées et évaluées pour minimiser l’incidence de la pyriculariose. Les pratiques culturales, la résistance des plantes hôtes et l’utilisation de fongicides synthétiques sont les trois stratégies adoptées pour lutter contre cette maladie (Ghazanfar et al., 2009).

Pratiques culturales

Le riz doit être semé à une densité optimale avec une bonne gestion du sol. Une utilisation équilibrée des engrais et une irrigation adaptée contribuent à la résolution de différents problèmes phytosanitaires (Lamrani et al., 2012). La culture intercalaire de variétés de riz augmente l’efficacité de la lutte contre la pyriculariose en réduisant la probabilité de son occurrence (Han et al., 2016). L’apport réduit d’azoté (Matsuyama, 1975) est la méthode de lutte la plus employée contre la pyriculariose de riz.

Au Maroc, la plupart des variétés de riz cultivées sont sensibles à plusieurs espèces fongiques (Lamrani et al., 2012). Les variétés Elio et Thaibonnet sont actuellement les variétés les plus cultivées par les riziculteurs marocains et elles ont un bon niveau de résistance partielle à la pyriculariose du riz (El Guilli et al., 2000).

Lutte biologique

Cette méthode de lutte n’est pas très adaptée à la riziculture dans le monde due à ses coûts, son efficacité et les conditions climatiques au champ. Des souches bactériennes comprenant Bacillus circulans, B. subtilis, B. megaterium et Pseudomonas fluorescens réduisent significativement la sévérité de la pyriculariose du riz par rapport au témoin, mais leurs efficacités restent inférieurs à celle obtenue avec un traitement fongicide (Padasht et al., 2004). Les antagonistes antifongiques sont également capables d’arrêter la croissance des hyphes de différents pathogènes fongiques. Le traitement de semences et la pulvérisation foliaire par Trichoderma harzianum ont démontré une réduction significative de la sévérité de la pyriculariose du riz (Khalili et al., 2012).

Lutte chimique

La lutte chimique contre la pyriculariose du riz

Pour limiter les pertes dues à ces champignons pathogènes, la lutte chimique demeure la méthode la plus efficace à effet immédiat. Selon Tajani et al., (2001), les applications des fongicides lors des premiers stades végétatifs (stades 5 feuilles et 7 feuilles) peuvent réduire considérablement les pertes en rendement. Le fongicide dont la matière active est le Tebuconazole contrôle les maladies foliaires en plein champ. Il peut donc être préconisé comme produit efficace contre les attaques de la pyriculariose au Maroc.

Parmi les fongicides utilisés avec succès contre la pyriculariose du riz, se trouve le Tricyclazole. Ce fongicide est très actif vis-à-vis de Pyricularia oryzae et Helminthosporium oryzae. Le tricyclazole permet de combattre la pyriculariose. L’application de ce fongicide systémique sur les semences, en pulvérisation foliaire ou sur le sol de la pépinière et en trempage des racines, donne des résultats efficaces et durables. Les semences traitées par le tricyclazole présentent un taux de germination élevé et donnent naissance à des plantules plus vigoureuses (Geetha et Sivaprakasam,1993). L’application du fongicide BEAM 75 WP (matière active; Tricyclazole 750 g/kg) lors des conditions favorables à l’apparition de la pyriculariose (Pyricularia oryzae) diminuera le dégât. Ce traitement s’effectue aux parties aériennes à la dose de 0,3 kg/ha (Lamrani et al., 2012). Le délai avant récolte (DAR) recommandé est de 15 jours (ONSSA, 2017).

La lutte chimique contre l’helminthosporiose du riz

L’utilisation des fongicides systémiques comme Propiconazole est également efficace contre la maladie (ONSSA, 2017).

Gestion intégrée des adventices dans les rizières

Pratiques culturales

L’établissement des cultures est un facteur clé dans la détermination des résultats des interactions entre mauvaises herbes et cultures et des mesures préventives de gestion des mauvaises herbes. L’établissement des cultures peut être amélioré grâce au labour du sol, au nivellement des terres, à l’utilisation de semences propres et certifiées, et à la gestion des nutriments en temps opportun. De telles pratiques de gestion intégrée de la culture du riz peuvent réduire les problèmes d’herbe dans les rizières des terres humides et ont montré qu’elles augmentaient leur productivité de 4 à 25 % selon le niveau de contrôle de l’eau (Becker et Johnson, 1999). Cependant, l’application d’azote sans gestion appropriée des mauvaises herbes améliore la vigueur et la capacité compétitive des mauvaises herbes (FAO, 2003). Selon Miézan et al., (1997), comparé au semis direct, le repiquage permet d’économiser les semences, de réduire la période que le champ sera occupé, et plus important, il offre à la culture un avantage. D’après Gitsopoulos et Froud‐Williams, (2004) pour la lutte contre E. crus-galli, l’inondation est une méthode recommandée de lutte contre les mauvaises herbes dans les rizières en raison de conditions anaérobies.

Désherbage mécanique et manuel

À condition que la main-d’œuvre requise soit disponible, le désherbage manuel reste une méthode efficace pour empêcher aux adventices de produire des semences. Le désherbage manuel est l’intervention la plus pratiquée contre les mauvaises herbes sur les petites fermes de riz en Afrique.

Le contrôle mécanique des mauvaises herbes peut être appliqué en tant qu’intervention dans la culture et comme mesure préventive dans le cadre de la préparation de la terre de pré-saison ou du travail du sol sec sur la saison sèche. Le travail du sol dans le travail du sol sec est souvent trop superficiel pour enterrer les graines de mauvaises herbes ou pour contrôler les espèces pérennes (Miézan et al., 1997), en particulier lorsque la mécanisation est limitée.

Lutte chimique

Les herbicides sont des méthodes de contrôle importantes dans les bas-fonds et dans les rizières (Miézan et al., 1997). L’utilisation d’herbicides est économiquement attrayante puisqu’il nécessite moins de temps de désherbage et permet aux riziculteurs d’utiliser des méthodes de plantation à l’aide du temps et du travail, telles que l’ensemencement direct.

Dans des rizières du Gharb, les herbicides CLINCHER (Cyhalofop butyl 200 g/l), RAINBOW (Penoxsulame, 25 g/l) et FESTIVAL (Oxadiazon 250 g/l ) à raison de 0,8 à 1 l/ha sont les principaux herbicides utilisés (ONSSA, 2017). D’après Gitsopoulos et Froud‐Williams (2004), les mauvaises herbes inondées pourraient être plus susceptibles et mieux contrôlées lorsqu’elles sont également traitées avec de l’oxadiargyl par rapport à la production de riz dans l’agriculture méditerranéenne. Ces auteurs suggèrent la dose de 75 g a.i./ha sur le riz à semis sec et de 25 g a.i./ha sur le riz prégermé.

Une bonne maîtrise de l’eau dans la riziculture de bas fond est essentielle en vue d’une utilisation efficiente des herbicides. L’association d’un herbicide de prélevée ajouté à une gestion efficace de l’eau peut conduire à lutter efficacement contre les adventices tout au long de la saison (Ampong-Nyarko, 1996). Dans les sols a inondation incontrôlés, à l’instar des zones hydromorphes et les bas fond non aménagés, l’efficacité des herbicides peut toutefois s’avérer être très faible (Akobundu, 1987).

Des applications en cuve mixte d’anilofos et de pendiméthaline ont été essayées pour réduire la dose de pendiméthaline car elle est beaucoup plus coûteuse que l’anilofos (Tableau 7). La pendiméthaline à la moitié de la dose recommandée en association avec l’anilofos à 400 g/ha a donné un résultat équivalent à la dose recommandée de pendiméthaline (1,0 kg ha-1). Ce mélange a pour avantage de contrôler ces adventices et d’augmenter ainsi le rendement.

Les herbicides sont probablement plus utiles dans les zones où la main-d’œuvre est rare. En vue d’une utilisation efficiente et sécurisée des herbicides, le produit approprié, l’équipement d’application et les taux d’application sont importants (Zimdahl, 2007).

La gestion intégrée des adventices pourrait associer des mesures préventives avec interventions (Figure 9), et des approches à court et à long terme en vue de réduire durablement les pertes de rendement induites par les adventices. Cela peut contribuer à la réduction des achats d’intrants et à la durabilité de la gestion des adventices.

Méthodes de contrôle des animaux nuisibles

Les agriculteurs indiquent que l’efficacité des méthodes traditionnelles est insuffisante, ce qui suggère que la surveillance et le contrôle des populations contre les invasions massives sont plus urgents que l’amélioration de l’efficacité moyenne des mesures curatives (de Mey et al., 2012). Au cours du stade laiteux de la production de riz, les oiseaux sont entraînés loin des fermes de riz pendant la journée (Ejiogu et Okoli, 2012). La protection directe implique l’utilisation de l’épouvantail, de la fronde et du canon pour effrayer les oiseaux granivores sont de différentes formes de bruits traditionnels.

L’application de répulsifs chimiques tels que Thiram, est effectuée pour repousser les canards et les oiseaux granivores qui endommagent les graines au moment du semis et à maturité (Ejiogu et Okoli, 2012).

CONCLUSION

Le riz est l’aliment de base de près de la moitié de la population mondiale, ce qui en fait une culture d’un grand intérêt. Sa production est confrontée à plusieurs contraintes biotiques. En effet, les adventices, les ravageurs vertébrés et les agents pathogènes impactent négativement son rendement.

La pyriculariose et l’helminthosporiose sont les deux maladies fongiques les plus redoutables du riz et les fongicides à base de triazole sont efficaces pour réduire leur sévérité.

La gestion des nutriments en temps opportun et les inondations régulières pour la riziculture irriguée peuvent réduire les problèmes des maladies et des adventices.

La lutte biologique contre les ravageurs vertébrés n’est pas prise en considération à cause de sa complexité.

Compte tenu de la mauvaise combinaison de ces différentes méthodes de lutte pratiquées par les riziculteurs, il est recommandé de renforcer les pratiques culturales et de surveiller le développement des organismes nuisibles afin de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires pour la protection de la culture de riz et minimiser ainsi leurs effets indésirables sur l’environnement.

Par A. MOININA, M. BOULIF, R. LAHLALI 

Département de Protection des Plantes et de l’Environnement, École Nationale d’Agriculture de Meknès

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التسميد الورقي البوتاسي والبوروني: تكنولوجيا واعدة في تحسين مردودية وجودة الشمندر السكري

يعتبر التسميد تقنية أساسية لتحسين مردودية وجودة الشمندر السكري، ومن اللازم إتقانها خصوصا منها التسميد البوتاسي والبوروني، فالشمندر السكري زراعة تحتاج إلى كميات كبيرة من البوتاسيوم وجد حساسة لأي نقص في مادة البور.

تهدف هذه الدراسة إلى تقييم التسميد البوتاسي والبوروني، باعتباره تقنية واعدة لتحسين إدارة التسميد البوتاسي والبوروني في منطقتين منتجتين للشمندر السكري في المغرب (الغرب وتادلة)، وذلك لتقليص فوارق الإنتاج واستخدام التسميد بكفاءة عالية وكذا الحفاظ على جودة التربة. وتسعى هذه الدراسة أيضا إلى تحديد أمثل مرحلة وأفضل كمية للحصول على إنتاج مربح، وذلك من خلال القيام بتجارب ميدانية في ضيعات فلاحية بمنطقتي الغرب وتادلة، خلال الموسم الزراعي 2017-2018.

دور البوتاسيوم والبور في نمو الشمندر السكري

إن حاجيات الشمندر السكري من العناصر المعدنية رهينة عموما بمستوى الانتاج المتوقع، فضلا عن ذلك، فهذه الزراعة تستهلك بكثرة العناصر المعدنية خصوصا منها العناصر الكبرى كالبوتاسيوم والفسفور والآزوت، فمحصول الشمندر السكري يأخذ بالفعل من 4 إلى 4.5 كيلوغرام من الآزوت ومن 1.5 إلى 2.5 كيلوغرام من الفوسفور ومن 6 إلى 7 كيلوغرام من البوتاسيوم لكل طن من الجذور.

يلعب البوتاسيوم دورا مهما في نمو الشمندر السكري بتحسينه لإنتاج وتنقل الهيدروكربونات من الجزء السطحي للنبتة إلى الجذور، ما يمكن، في حالة إتقان التسميد البوتاسي، من الحصول على إنتاج جيد وبجودة مرضية. تتواجد أكبر حصة من البوتاسيوم الممتص (3/2)، عند الجني، على مستوى الأوراق. كما تستطيع نبتة الشمندر سحب كمية تصل إلى 800 كيلوغرام من البوتاسيوم (K2O) في الهكتار.

يتمثل الدور المفيد للبوتاسيوم، في زراعة الشمندر السكري، أساسا في إنتاج الهيدروكربونات، اعتمادا على التركيب الضوئي، وانتقالها إلى الجذور بفضل وظائفه التنافذية. يلعب البوتاسيوم أيضا دورا جليا في التحسين من التنظيم التنافذي لاستعمال الماء في التربة. بمساعدة عنصر البوتاسيوم تقوم نبتة الشمندر بتعديل مستمر لمستوى فتح مساماتها وذلك لأداء أفضل لوظائفها في ظل تغير كمية الماء المتوفر في محيطها.

يؤثر عنصر البوتاسيوم على الجودة التكنولوجية للشمندر السكري بتقليص كمية الصوديوم والآزوت الألفا الأميني في تكوين عصير الشمندر، ما يرفع من نسبة السكر المستخلص. يقوم البوتاسيوم، بتفاعله الإيجابي مع الآزوت، بخفض التأثير السلبي الذي يمكن أن يقوم به الآزوت على كمية السكرين المستخرجة وذلك بالحفاظ عليها في مستوى ملائم.

بينت دراسات أقيمت بالمغرب أن باعتماد تسميد بدون البوتاسيوم، يخفض الآزوت بشكل كبير من كمية السكرين. وكل إضافة ل 100 كيلوغرام من الازوت N في الهكتار تسبب في انخفاض متوسط كمية السكرين ب 0.62 بالمئة.

 البوتاسيوم و البور بالأراضي المنتجة للشمندر في المغرب

تتوفر معظم أراضي المناطق المنتجة للشمندر السكري بالمغرب، خصوصا تلك التي تعرف بنية تربتها سيادة الطين، على كميات كافية من البوتاسيوم لتلبية حاجيات الزرع. يبلغ متوسط كمية البوتاسيوم في هذه الاراضي 420 و540 و720 مليغرام في كيلوغرام من التربة بكل من تادلة والغرب وملوية.

باعتبار المعايير التفسيرية المعتمدة في ظروف مشابهة للتي في المغرب، وأيضا باعتبار 150 ملغرام في الكيلوغرام هو العتبة الحرجة لمحتوى التربة من البوتاسيوم (K2O)، تبين أن 98 بالمئة من أراضي منطقة تادلة هي غنية بالبوتاسيوم. علاوة على ذلك، وبحسب المخطط البياني الذي تم إعداده بالمغرب، فإن الاستجابة لكمية البوتاسيوم المقدمة للتربة تصبح غير مهمة عندما تتجاوز كميته 212 مليغرام في الكيلوغرام. وعندما يتعلق الأمر بالتسميد البوتاسي للتربة، يوصى عموما بعدم تقديم تسميد بوتاسي إضافي للشمندر السكري، باستثناء منطقة دكالة، شريطة عدم تجاوز الكمية الموصى بها والتي تبلغ 300 كيلوغرام من البوتاسيوم في الهكتار.

وفي الممارسات الزراعية، تتحتم معرفة حاجيات المزروعات من البوتاسيوم وكذا استجابتها للتسميد البوتاسي. لذلك تم الاعتماد في وضع التوصيات الخاصة بكميات السماد على تحاليل للتربة وأخرى خاصة بالنبات. في المستوى المثالي للبوتاسيوم، يقوم السماد البوتاسي بتعويض كمية البوتاسيوم الذي تم سحبه من طرف النباتات. لكن بالمقابل، عندما يكون معدل البوتاسيوم أقل من المستوى المثالي، يتوجب تطبيق السماد البوتاسي بكمية كبيرة. ويكون من البديهي تطبيق كمية ضعيفة من السماد البوتاسي إذا تجاوز مستوى عنصر البوتاسيوم المستوى المثالي في التحاليل.

يتسبب الامتناع عن التسميد البوتاسي، في الأراضي الزراعية ذات الإنتاج المكثف لسنوات عديدة، في تجريد التربة من البوتاسيوم. ما يتطلب، أثناء محاولة تعديل الخصوبة البوتاسية للتربة بعد سنوات من التوقف، اعتماد تسميد مكثف لعده سنوات بغرض تعديل الخصوبة. لكن من الأفضل نهج الأساليب الزراعية الجيدة والتي تنص على تطبيق كميات تعادل ما يقوم الزرع بسحبه من التربة سنويا.

يتسبب النقص في مادة البور عند نباتات الشمندر السكري في ظهور مرض عفن القلب الأسود، فتصبح الأوراق الحديثة الداخلية سوداء اللون وبشكل تدريجي يتحول لون الأوراق الخارجية إلى الأصفر، يصبح لون العنق أسودا وسرعان ما يتعفن لينتقل هذا العفن إلى الجذور. يزداد خطر الوصول إلى نقص في البور عندما تكون الزراعة جافة أو في حالات المعالجة الحديثة للتربة بالجير أو عندما تكون حموضة التربة عالية. ما ينتج عنه بعد ذلك تطور سيء للبرعم النهائي وتدميره في آخر المطاف، ما يترتب عنه نقص في الإنتاجية. باعتماد تسميد وقائي للتربة، بتطبيق 2 إلى 3 كيلوغرامات من البور في الهكتار أو رش الأوراق مرة واحدة أو مرتين بكمية 0.5 كيلوغرام في الهكتار، نكون بذلك قد وفرنا للشمندر السكري كميات كافية لتغطية كل حاجياته من عنصر البور.

نتائج تجارب التسميد الورقي البوتاسي والبوروني في الغرب وفي تادلة

تهدف التجارب المقامة إلى تقييم تأثير التسميد البوتاسي والبوروني على الإنتاجية وكذا على الجودة التكنولوجية للشمندر السكري. ولذلك تم إنجاز 4 تجارب حقلية عند مزارعين في منطقتين منتجتين للشمندر السكري بالمغرب (الغرب وتادلة) خلال الموسم الفلاحي 2017-2018 باعتماد تجربتين في كل منطقة.

تتعلق القياسات التي أجريت في هذه التجارب بمؤشرات النمو (الدليل الورقي، معدل اليخضور، مقاومة المسامات، المادة الجافة الورقية والجذرية) وبمردودية الجذور وأيضا بالجودة التكنولوجية للشمندر السكري. ولتقييم تأثير الرش الورقي على قدرة الأوراق على الامتصاص، تم تتبع محتوى الأوراق من البوتاسيوم ومن البور. في حين أن هذا المقال يقدم فقط النتائج المتعلقة بمردودية الجذور وبكمية السكرين التي تحتويها وكذا بإنتاج السكر.

تأثير التسميد الورقي البوتاسي والبوروني على مردودية جذور الشمندر السكري

ساهم التسميد الورقي البوتاسي والبوروني، بمنطقة الغرب، في ارتفاع مردودية الجذور في الاختبارين التجريبيين. تم تسجيل أعلى مردودية جذور وصلت إلى 81.7 طن في الهكتار في الاختبار الأول و109.2 طن في الهكتار في الاختبار الثاني (شكل 1) يبلغ متوسط ارتفاع مردودية الجذور المحصل عليها بفضل التسميد الورقي البوتاسي والبوروني 15 بالمئة.

تم الحصول على أعلى مردودية جذور باعتماد أقل كمية سماد ورقي (8 كيلوغرام في الهكتار) التي تم رشها مره واحدة في مرحلة 12 ورقة في الاختبار الأول وفي مرحلة 24 ورقة في الاختبار الثاني. تمكنا في الاختبار الثاني وبتطبيق واحد للسماد الورقي من الحصول على ربح بالغ الأهمية في مردودية الجذور والذي يصل إلى 15.4 طن في الهكتار.

بينت نتائج اختبارات تأثير التسميد الورقي البوتاسي والبوروني على مردود جذور الشمندر السكري، بمنطقة تادلة، على علاقة متميزة بين الاستجابة والكمية المستعملة في عملية التسميد الورقي البوتاسي والبوروني (شكل 1). فقد تم تسجيل أعلى معدلات مردودية جذور نتيجة لتطبيق أقل كمية سماد ورقي. وتم استعمال كمية 8 كيلوغرام في الهكتار في الاختبار الأول في تطبيقين اثنين في حين تم استعمال كمية أكبر في الاختبار الثاني (12 كيلوغرام في الهكتار) في تطبيق واحد. ما نتج عنه ارتفاع في مردودية الجذور يقدر ب 24 بالمئة ما يعادل 25 طن في الهكتار في الاختبار الأول. وارتفاع بنسبة 12 بالمئة في الاختبار الثاني أي ما يوافق 12 طن في الهكتار.

شكل 1: تأثير كمية السماد الورقي البوتاسي والبوروني (50.5 % من K2O، 44% من SO3، 0.9 % منB) على مردودية جذور شمندر السكري بالغرب وتادلة.

تأثير التسميد الورقي البوتاسي والبوروني على كمية السكرين في جذور الشمندر السكري

أظهرت تقنية التسميد الورقي البوتاسي والبوروني بمنطقة الغرب القدرة على الرفع، ولو بشكل طفيف، من كمية السكرين في الشمندر السكري. خصوصا في نتائج الاختبار التجريبي الثاني المقام بالمغرب، الذي عرف بإنتاج كمية سكرين ضعيفة. ويعتبر معدل 6 بالمئة من كمية السكرين في هذا الاختبار هو أفضل استجابة للمزروعات الي تعرضت لتطبيق مبكر للسماد الورقي بكمية 8 كيلوغرام في الهكتار أو 12 كيلوغرام في الهكتار (شكل 2).

في حين لم تتحسن كميات السكرين بعد التسميد الورقي البوتاسي والبوروني للشمندر السكري بمنطقة تادلة (شكل 2). لأنها كانت تسجل فيما قبل مستويات عالية (من 17.1 بالمئة إلى 17.7 بالمئة) مقارنة بمنطقة الغرب. إلا أننا سجلنا استقرارا في كمية السكرين في معظم الاختبارات التجريبية رغم الزيادة العالية المسجلة في مردودية الجذور.

شكل 2: تأثير كمية السماد الورقي البوتاسي والبوروني (50.5 % من K2O، 44% من SO3، 0.9 % منB) على كمية السكرين في جذور الشمندر السكري بالغرب وتادلة.

تأثير التسميد الورقي البوتاسي والبوروني على مردود السكر في الشمندر

يعتبر مردود السكر نتاجا عن مردودية الجذور وكمية السكرين. وتمت ملاحظة اتجاه مردود السكر نحو الزيادة بعد التطبيقات التسميدية الورقية للبوتاسيوم والبور للشمندر السكري في الاختبارين التجريبيين بالغرب. يتراوح مردود السكر في الغرب بين 11.4 و16.2 طن من السكر في الهكتار (شكل 3).

تمكنا من الحصول، من خلال استعمال كمية ضعيفة من السماد الورقي (8 كيلوغرام في الهكتار) التي تم تطبيقها مره واحدة في مرحلة مبكرة (12 إلى 24 ورقة)، على أفضل مردود من السكر في منطقة الغرب. تصل هذه الزيادة إلى 16 و17 بالمئة مقارنة مع الشاهد في الاختبارين 1 و2 تباعا. وتجدر الإشارة أيضا إلى أن الشاهد في غياب اي تسميد ورقي سجل أضعف مردود سكر في جميع الاختبارات سواء كانت في الغرب أو في تادلة (شكل 3).

إذا قمنا بمقارنة نتائج الشاهد في الحقول التي تم فيها التسميد الورقي البوتاسي والبوروني في منطقة الغرب، سنلاحظ ارتفاع مردود السكر في هذه البقع ب 15.6 بالمئة في الاختبار الاول وب 12.8 بالمئة في الاختبار الثاني بالنسبة لما سجله الشاهد الذي لم يتم تسميده (شكل 3).

كانت استجابة الشمندر السكري لرفع كمية السماد الورقي البوتاسي والبوروني جيدة بمنطقة تادلة بخلاف الغرب (شكل 3). وقد تم تسجيل أفضل مردود من السكر على مستوى الحقول التي تم تسميدها بأضعف كمية سماد ورقي (8 كيلوغرام في الهكتار) بتطبيقين اثنين أولهما مبكر في مرحلة 12 إلى 24 ورقة والثاني اعتمد بعد 40 يوم من ذلك (شكل 3). وعرف مردود السكر بتادلة ارتفاعا بنسب 17 بالمئة في الاختبار الأول و9 بالمئة في الاختبار الثاني (شكل 3).

شكل 3: تأثير كمية السماد الورقي البوتاسي والبوروني (50.5 % من K2O، 44% من SO3، 0.9 % منB) على مردود السكر في جذور الشمندر السكري بالغرب وتادلة.

الهامش الاجمالي من التسميد الورقي البوتاسي والبوروني

تبين من خلال الاختبارات التجريبية زيادة ملحوظة في الهامش الاجمالي لزراعة الشمندر السكري في البقع التجريبية التي حصلت على تسميد ورقي بوتاسي بوروني (جدول1). يحدد الهامش الاجمالي استنادا إلى الربح المادي الإضافي مقارنة مع المكاسب الاعتيادية للمزارعين، مع إزالة المصاريف المرتبطة بعملية التسميد الورقي. تشمل هذه المصاريف ثمن السماد الورقي ومصاريف التطبيق وكذا ثمن كراء الجرار. تم تحديد الهامش الاجمالي باعتبار التسميد الورقي تطبيقا يدويا.

في منطقة الغرب، مجرد تطبيق واحد للسماد الورقي البوتاسي والبوروني بكمية 8 كيلوغرام في الهكتار من السماد الورقي في مرحلة مبكرة من الموسم كان قادرا على أن يدر ربحا إضافيا بقيمة 5917 درهم في الهكتار مقارنة مع الأرباح الاعتيادية للمزارع. وهو ما قيمته 739 درهم للكيلوغرام من الإنتاج الورقي (جدول1).

أما بمنطقة تادلة، فإن القيام بتطبيقين ورقيين بنفس المنتج ونفس الكمية (8 كيلوغرام في الهكتار) أدر أعلى هامش إجمالي (6259 درهم في الهكتار) أي ربحا يعادل 428 درهم في الكيلوغرام من الإنتاج الورقي (جدول1).

في ضوء هذه النتائج يعتبر التسميد الورقي تقنية بالغة الأهمية من الناحية الاقتصادية.

جدول1: الهامش الاجمالي لمختلف برامج التسميد الورقي البوتاسي والبوروني بمنطقة الغرب وتادلة.

برنامج تطبيق السماد الورقي المنطقة الربح المادي

(بالدرهم في الهكتار)

الهامش الإجمالي

(بالدرهم في الهكتار)

تطبيق ورقي واحد بكمية 8 كيلوغرام من السماد الورقي في الهكتار في مرحلة مبكرة الغرب 6259 5917
تادلة 3137 2795
تطبيق ورقي واحد بكمية 12 كيلوغرام من السماد الورقي في الهكتار في مرحلة مبكرة الغرب 4277 3839
تادلة 5893 5455
تطبيقين ورقيين بكمية 8 كيلوغرام من السماد الورقي في الهكتار لكل تطبيق، الأول في مرحلة مبكرة والثاني 40 يوما بعد ذلك. الغرب 1967 1433
تادلة 7395 6861
تطبيقين ورقيين بكمية 12 كيلوغرام من السماد الورقي في الهكتار لكل تطبيق، الأول في مرحلة مبكرة والثاني 40 يوما بعد ذلك. الغرب 4609 3883
تادلة 3608 2882

خلاصة

تهدف هذه الدراسة بالأساس إلى تقييم تأثير التسميد الورقي البوتاسي والبوروني على المردودية والجودة التكنولوجية للشمندر السكري بمنطقة الغرب وتادلة. من خلال النتائج المحصل عليها، تمكنا من استنتاج أن:

  • التسميد الورقي البوتاسي والبوروني هو مصدر للعناصر التكميلية التي حسنت بنسب تتراوح بين 10 و20 بالمئة من مردود السكر في الشمندر. بغض النظر عن محتوى التربة من البوتاسيوم، فإن التسميد الورقي يحد من الفوارق بين التربة وبين حاجيات النباتات التي تنتج عن تحديات مرتبطة بالتربة أو بالعوامل المناخية.
  • حصول الزرع على تسميد ورقي بوتاسي وبوروني في آن واحد وفي مرحلة مبكرة بكمية 8 كيلوغرام في الهكتار من السماد الورقي كان كافيا لإنتاج مردود شمندر عال (109 طن في الهكتار) ومربح بمنطقة الغرب. وكان من الضروري، بمنطقة تادلة، اعتماد تطبيق إضافي بنفس الكمية 40 يوما بعد التطبيق الأول وذلك لتحقيق نفس المستوى من الإنتاج بمردود يصل إلى 126 طن في الهكتار.
  • فيما يخص الوقت الملائم للتسميد، يجب أن يتم الرش الورقي البوتاسي والبوروني في الأوقات التي تكون فيها النبتة في أمس الحاجة للبوتاسيوم لتكون الاستفادة كبيرة وفورية. وقد أبدى نبات الشمندر السكري في مرحلة 12 إلى 24 ورقة أهم النتائج في المنطقتين (الغرب وتادلة).
  • للتطبيق الورقي بكميات ضعيفة من السماد الورقي البوتاسي والبوروني فائدة اقتصادية كبيرة، حيث أنه مكن من خلق متوسط ربح مادي إضافي بقيمة 5686 درهم في الهكتار.

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La fertilisation foliaire potassique et borique : Une technologie prometteuse pour améliorer le rendement et la qualité de la betterave sucrière

Introduction

La filière sucrière est une composante essentielle de la politique de développement du secteur agricole marocain et a bénéficié d’importants investissements publics. En effet, le Maroc fournit d’énormes efforts afin de réaliser une autosuffisance relative en sucre, une denrée alimentaire de base.

Actuellement, la demande locale en sucre est satisfaite en moyenne à près de la moitié par la production nationale. Le reste est essentiellement satisfait par les importations de sucre brut qui est raffiné localement.

Par son poids social, les cultures sucrières fournissent annuellement l’équivalent de 9 millions de journées de travail saisonnier dans l’agriculture et 3 000 emplois permanents dans l’agro-industrie.

Malgré les atouts de la filière betteravière, qui sont une organisation autour d’un opérateur national et une grande marge de productivité, plusieurs contraintes limitent encore son développement et cela est en partie reflété par une productivité moyenne au niveau national de près 60 T/ha contre un potentiel de plus de 100 T/ha chez les agriculteurs performants des périmètres betteraviers du Maroc.

Pour augmenter la productivité de la betterave sucrière, plusieurs techniques doivent être améliorées au niveau de toutes les opérations culturales. Ceci est particulièrement vrai pour la fertilisation du fait qu’elle est une technique déterminante pour le rendement et la qualité de la betterave sucrière. En effet, il est fondamental de maîtriser la fertilisation, notamment potassique et borique, puisque la betterave sucrière exige des grandes quantités en potassium et est très sensible à une carence en bore.

La présente étude vise à évaluer la fertilisation foliaire potassique et borique, une technique très prometteuse, pour optimiser la gestion de la fertilisation potassique et borique dans deux régions betteravières du Maroc (Gharb et Tadla) en vue de réduire les écarts de rendements, de maîtriser la fertilisation avec efficience et de préserver la qualité du sol. L’étude vise également à déterminer le stade et la dose optimums pour obtenir un rendement rentable à travers des essais chez les agriculteurs de deux régions betteravières du Maroc, Gharb et Tadla, durant la campagne 2017-2018.

Rôles du potassium et du bore pour la betterave sucrière

Il est admis que les besoins de la betterave sucrière en éléments minéraux dépendent du niveau de production escompté. Par ailleurs, la betterave sucrière est très consommatrice en éléments minéraux, particulièrement les macroéléments, à savoir le potassium, phosphore et l’azote. En effet, une récolte de betterave à sucre prélève par tonne de racines 4 à 4,5 kg d’azote, 1,5 à 2,5 kg de phosphore et 6 à 7 kg de potassium.

Le potassium joue un rôle bénéfique dans le développement de la betterave sucrière puisqu’il améliore la production et la translocation des hydrates de carbone de la partie aérienne vers la partie racinaire permettant ainsi, en cas d’une bonne maîtrise de la fertilisation potassique, d’obtenir un rendement satisfaisant en quantité et en qualité. A la récolte, la grande partie du potassium absorbée (2/3) se trouve au niveau des feuilles et les exportations de la betterave peuvent atteindre 800 Kg de K2O/ha.

Le rôle bénéfique du potassium pour le rendement de la betterave à sucre est essentiellement au niveau de la production des hydrates de carbone par photosynthèse et leur transfert vers la racine. En raison de ses fonctions osmotiques, le potassium a également un rôle bien connu dans l’optimisation de la régulation stomatique en vue d’une utilisation efficience de l’eau du sol. A l’aide du potassium, le niveau d’ouverture des stomates est continuellement ajusté au niveau de la plante pour optimiser son fonctionnement dans un environnement hydrique variable.

Concernant la qualité technologique de la betterave à sucre, le potassium entraîne une diminution de la teneur en sodium et de l’azote alpha aminé dans la râpure, ce qui améliore la teneur en sucre extractible. Par son interaction positive avec l’azote, le potassium réduit l’effet négatif que l’azote peut avoir sur la richesse saccharine, en la maintenant à un niveau convenable. Des recherches au Maroc ont montré que sans apport de potassium, l’azote réduit fortement la richesse saccharine et chaque apport de 100 kg N/ha cause une diminution moyenne de la richesse de 0,62 %.

Le potassium et le bore dans les sols betteraviers du Maroc

Les recherches au Maroc concernant la dose optimale de potassium permettant de maximiser le rendement quantitatif et qualitatif ont montré que la plupart des sols des périmètres betteraviers, notamment ceux ayant une texture à dominance argileuse, ont une teneur suffisante en potassium pour répondre aux besoins de la culture. Les teneurs moyennes en potassium dans ces sols sont de 420, 540 et 740 mg/kg de sol respectivement aux périmètres irrigués du Tadla, du Gharb et de la Moulouya.

Selon les normes d’interprétation établies dans des conditions proches de celles du Maroc, et en considérant 150 mg/kg comme seuil critique de teneur du sol en K2O, il s’est avéré que 98 % des sols du Tadla sont riches en potassium. Également, d’après l’abaque établie au Maroc, la réponse aux apports potassiques au sol n’est pas significative au-delà des teneurs en K2O qui sont supérieures à 212 mg/kg. Sur la base de ces résultats de fertilisation potassique au sol, la recommandation est généralement de ne pas apporter de fertilisation potassique supplémentaire à la betterave sucrière, sauf pour la région du Doukkala où la dose optimale recommandée est de l’ordre de 300 kg K2O/ha.

En pratique agricole, il est impératif de connaître les exigences en potassium des cultures et leur réponse à l’application de l’engrais potassique. Les recommandations devraient être basées sur les analyses du sol ainsi que sur des analyses de plantes. A un niveau optimum en potassium, l’engrais potassique devrait compenser la quantité exportée par la culture. A des taux de disponibilité en potassium pour les plantes inférieurs à l’optimum, l’application de l’engrais potassique doit être plus élevés.  Lorsque des niveaux de potassium sont supérieurs à la valeur optimale, une dose faible d’engrais potassique devrait être appliquée.

En n’apportant pas de fertilisation potassique durant plusieurs années, particulièrement dans un environnement agronomique de productivité élevée, conduit à l’appauvrissement du sol en potassium. La correction de la fertilité potassique du sol après plusieurs années d’impasse exigera une fertilisation de redressement importante à apporter sur plusieurs années. La bonne pratique agronomique de fertilisation devrait tendre vers des apports annuels proches de la fertilisation d’entretien, qui vise à remplacer les exportations de la culture.

Une carence en bore chez la betterave sucrière cause l’apparition de la maladie de la pourriture du cœur noir de la betterave. Les jeunes feuilles du cœur noircissent, puis progressivement les feuilles extérieures jaunissent. Le collet noircit et finit par pourrir et cette pourriture gagne la racine. Les risques de carence en bore sont accrus en cas de culture sèche, de chaulage récent ou de pH élevé du sol. Il en résulte par la suite un mauvais développement du bourgeon terminal puis sa destruction, ce qui engendre une réduction de la productivité. Une application préventive au sol de 2 à 3 kg/ha de bore ou une à deux applications foliaires de 0,5 kg/ha seront suffisants pour couvrir les besoins de la betterave sucrière.

La fertilisation foliaire potassique et borique: un moyen de booster les rendements

La fertilisation foliaire est une pulvérisation ou une application par voie foliaire d’un ou plusieurs éléments nutritifs essentiels afin de compléter la fourniture du sol et répondre aux besoins de la plante. La capacité des feuilles des plantes à absorber l’eau et les nutriments a été reconnue il y a trois siècles et l’application de solutions nutritives au feuillage des plantes comme un moyen alternatif à la fertilisation au sol, a été notée au début du 19ème siècle.

La pratique de la fertilisation foliaire est largement répandue pour les cultures à grande valeur ajoutée, comme l’arboriculture fruitière et les cultures maraichères, particulièrement pour apporter certains oligoéléments ou pour rapidement remédier aux carences observées.

La fertilisation foliaire aux macroéléments (N, P, K, Ca, Mg, S) a commencé à être testée depuis les années 1980 sur les grandes cultures, notamment le soja et le blé, avec des résultats variables qu’on peut attribuer aux multiples facteurs dont dépend l’efficacité des pulvérisations foliaires. Pour le potassium, des améliorations de rendement ont été enregistrées, particulièrement pour les cultures ayant des besoins importants en cet élément, dont la pomme de terre, la betterave à sucre ou le coton.

Le but de la fertilisation foliaire aux macroéléments n’est pas de remplacer la fertilisation au sol, vues les faibles quantités de fertilisants apportées face aux besoins des plantes, mais plutôt de la compléter et d’améliorer son efficacité. La fertilisation foliaire aux macroéléments est particulièrement efficace dans les conditions où le sol ne peut satisfaire les besoins des plantes durant les périodes critiques de grand besoin.

La fourniture du sol en éléments fertilisants, notamment le potassium, peut ne pas être optimale même lorsque le sol en est normalement fourni. Durant certaines périodes d’intense croissance, la demande des plantes en potassium peut dépasser la fourniture du sol. D’autres facteurs dont les conditions climatiques (ex. basses températures), le type de sol ou le dysfonctionnement racinaire peuvent aussi limiter l’acquisition et le transfert du potassium du sol vers la plante. Sous ces conditions, un moyen de pallier à la faible fourniture du sol en potassium est de l’apporter par pulvérisation foliaire.

Parmi les principaux avantages de la fertilisation foliaire on note qu’elle peut être appliquée tout au long du cycle de la culture, ce qui permet de pulvériser les fertilisants avec de faibles quantités, seuls ou en combinaison avec d’autres produits, en fonction des besoins spécifiques aux différentes phases de croissance. Elle permet également une utilisation plus rapide et efficace des éléments nutritifs avec une correction des carences en moins de temps que ne le nécessiterait l’application au sol. Cette pratique permet aussi d’économiser les quantités de fertilisants à apporter au sol, vue son efficacité d’application, ce qui permet de réduire les pertes et les pollutions de l’environnement.

Parmi les conditions à satisfaire pour une fertilisation foliaire efficace, en plus du choix du stade optimal d’application, il y a lieu de souligner l’importance des conditions météorologiques correctes lors et après l’application et la possibilité d’apparition de brûlures foliaires lorsque la concentration du fertilisant dans la solution pulvérisée est élevée.

Résultats d’essais de fertilisation foliaire potassique et borique chez les agriculteurs au Gharb et au Tadla

Méthodologie

L’objectif des essais est d’évaluer l’effet de la fertilisation foliaire potassique et borique sur la productivité et la qualité technologique de la betterave sucrière. Pour cela, quatre essais au champ chez des agriculteurs ont été réalisés dans deux régions betteravières marocaines (Gharb et Tadla) durant la campagne agricole 2017-2018, à raison de deux essais par région. Les zones où les essais ont été installés sont Dar El Gueddari au Gharb et Dar Ouled Zidouh au Tadla. Les sols des parcelles d’essais sont à caractère argileux et riches en potassium avec des teneurs en potassium échangeable entre 215 et 290 ppm. Les variétés de betterave des parcelles d’essais sont Cigogne et Garrot, respectivement pour l’essai 1 et 2 du Gharb, et Sporta pour les deux essais du Tadla.

Les traitements expérimentaux étudiés ont consisté en un témoin représentant la pratique de l’agriculteur et des doses croissantes d’un engrais foliaire composé de sulfate de potasse et de bore ((50,5 % K2O, 44 % SO3 et 0,9 % B). Les doses d’engrais testées ont été de 8, 12, 16 et 24 Kg/ha. Les doses de 8 et 12 kg/ha ont été appliquées aux stades 12 ou 24 feuilles selon les essais. Les doses de 16 et 24 kg/ha correspondent à une deuxième application foliaire des doses précédentes quarante jours après la première pulvérisation foliaire. Les pulvérisations de l’engrais foliaire ont augmenté la teneur en potassium des limbes de betterave dans les deux régions. Ces teneurs ont augmenté de 0,5 à 1,55 % MS pour le Gharb et de 1 à 2,8% MS pour le Tadla en passant du témoin à la plus forte dose de l’engrais foliaire. Le dispositif expérimental est un bloc aléatoire complet à 4 répétitions. La taille de la parcelle élémentaire est de 80 m² comportant 15 lignes de betterave sucrière, de 10 m de longueur chacune.

Les mesures effectuées sur les essais ont concerné les paramètres de croissance (Indice foliaire, taux de chlorophylle, résistance stomatique, matière sèche foliaire et racinaire), le rendement racine et la qualité technologique de la betterave sucrière. Pour évaluer l’impact des applications foliaires sur l’absorption foliaire, un suivi des teneurs des feuilles en potassium et en bore a été réalisé. Dans cet article, seuls les résultats relatifs au rendement racine, à la richesse saccharine et au rendement sucre sont présentés.

Effet de la fertilisation foliaire potassique et borique sur le rendement racine de la betterave à sucre

Dans la région du Gharb, la fertilisation foliaire potassique et borique a engendré une augmentation du rendement racine dans les deux essais expérimentaux. Les meilleurs rendements racines obtenus ont été de 81,7 T/ha et 109,2 T/ha, respectivement pour le premier et le deuxième essai (Figure 1). L’augmentation moyenne du rendement racine engendrée par la fertilisation foliaire K-B a été de 15%.

Les rendements en racines les plus élevés ont été obtenus suite à la faible dose de l’engrais foliaire (8 kg/ha) appliquée une seule fois, soit au stade 12 feuilles pour l’essai 1 ou au stade 24 feuilles pour l’essai 2. Le gain de rendement de 15,4 T/ha, engendré par cette seule application foliaire au niveau de l’essai 2, a été statistiquement hautement significative.

Au niveau de la région du Tadla, les résultats de l’effet de la fertilisation foliaire K-B sur le rendement racine de la betterave montrent un effet dose nettement remarquable pour les traitements ayant reçu une application foliaire potassique et borique (Figure 1). Les valeurs du rendement en racines les plus élevées ont été enregistrées suite à l’application de la faible dose de l’engrais foliaire (8 kg/ha) en deux fois et en forte dose (12 kg/ha) en une seule fois, respectivement pour le premier et le deuxième essai, soit une hausse du rendement de d’ordre 24 % et 12 %. Ces augmentations de rendement racine correspondent respectivement à 25 T/ha (essai 1) et 12 T/ha (essai 2).

Figure 1 : Effet de la dose de l’engrais foliaire potassique et borique (50,5 % K2O, 44 % SO3 et 0,9 % B) sur le rendement racine de la betterave sucrière au Gharb et au Tadla

Effet de la fertilisation foliaire potassique et borique sur la richesse saccharine des racines de la betterave à sucre

Au Gharb, la fertilisation foliaire potassique et borique a montré une tendance à très légèrement améliorer la richesse saccharine de la betterave sucrière, particulièrement pour le deuxième essai expérimental du Gharb où cette richesse a été déjà faible (Figure 2). La meilleure réponse dans cet essai a été une hausse de 6 % de la richesse saccharine observée dans les traitements ayant reçus une application d’engrais foliaire précoce à la dose de 8 kg/ha ou 12 kg/ha (Figure 2).

Au niveau de la région du Tadla, La fertilisation foliaire potassique et borique de la betterave sucrière n’a pas amélioré la richesse saccharine (Figure 2) qui a été déjà à des niveaux importants (17,1% à 17,7 %) par rapport à la région du Gharb. Cependant, on note une stabilisation de la richesse saccharine pour la quasi-totalité des traitements expérimentaux, malgré les augmentations enregistrées au niveau du rendement racine.

Figure 2 : Effet de la dose de l’engrais foliaire potassique et borique (50,5 % K2O, 44 % SO3 et 0,9 % B) sur la richesse saccharine des racines de betterave sucrière au Gharb et au Tadla

Effet de la fertilisation foliaire potassique et borique sur le rendement en sucre de la betterave

Le rendement en sucre est le produit entre le rendement racine et la richesse saccharine. Une tendance à l’augmentation du rendement en sucre a été observée suite aux applications foliaires potassiques et boriques de la betterave sucrière dans les deux essais expérimentaux du Gharb. Le rendement sucre au Gharb a varié entre 11,4 et 16,2 tonnes de sucre/ha (Figure 3).

La faible dose de l’engrais foliaire (8 kg/ha), appliquée une seule fois à un stade précoce (12 à 24 feuilles), a donné le meilleur rendement en sucre au Gharb, soit des augmentations de 16 % et 17 % par rapport au témoin, respectivement pour l’essai 1 et 2 (Figure 3). Il faut également signaler que le témoin, qui n’as pas reçu de fertilisation foliaire, a toujours eu le plus faible rendement en sucre, et cela pour tous les essais, que ce soit au Gharb ou au Tadla (Figure 3).

En comparant le témoin aux parcelles ayant reçu une fertilisation foliaire potassique et borique, on note que le rendement en sucre de ces traitements est de 15,6% et 12,8% supérieur à celui du témoin n’ayant reçu aucune application foliaire, respectivement pour l’essai 1 et l’essai 2 au Gharb (Figure 3).

Au niveau de la région du Tadla, le rendement sucre de la betterave a mieux répondu à l’augmentation de la dose de la fertilisation foliaire potassique et borique que la région du Gharb (Figure 3). Le meilleur rendement en sucre a été enregistré au niveau des parcelles qui ont reçu une faible dose de l’engrais foliaires (8 kg/ha) en deux applications, la première au stade 12 à 24 feuilles et la deuxième quarante jours plus tard (Figure 3). L’augmentation du rendement sucre a été de 17 % et 9%, respectivement pour le premier et le deuxième essai du Tadla (Figure 3).

Figure 3: Effet de la dose de l’engrais foliaire potassique et borique (50,5 % K2O, 44 % SO3 et 0,9 % B) sur le rendement en sucre de betterave sucrière au Gharb et au Tadla

Marge brute de la fertilisation foliaire potassique et borique

Les traitements expérimentaux qui ont reçu une fertilisation foliaire potassique et borique ont montré des effets positifs sur la marge brute de la culture de la betterave sucrière (Tableau 1).

La marge brute a été calculée à partir du gain monétaire supplémentaire, par rapport à la pratique de l’agriculteur, moins les charges directement liées à l’application foliaire. Ces dernières incluent le prix de l’engrais foliaire, les charges d’application et la location du tracteur. Le calcul de la marge brute a été fait en considérant qu’il s’agit d’une application manuelle.

Pour la région du Gharb, une seule application foliaire potassique et borique de 8 kg d’engrais foliaire par hectare, tôt dans la saison, a généré un revenu supplémentaire de 5917 dh/ha par rapport à la pratique de l’agriculteur, soit 739 dh par kg de produit foliaire (Tableau 1).

Pour la région du Tadla, deux applications foliaires du même produit à la même dose (8 kg/ha) ont généré la plus important marge brute (6259 dh/ha), soit un gain de 428 dh par kg de produit foliaire (Tableau 1).

À la lumière de ces résultats, l’application foliaire est largement justifiée du point de vue économique.

Tableau 1 : Marge brute des différents programmes de fertilisation foliaire potassique et borique dans les régions du Gharb et du Tadla
Programme d’application de l’engrais foliaire Région Gain monétaire (Dh/ha) Marge brute (Dh/ha)
Une seule application foliaire de 8 kg d’engrais foliaire/ha à un stade précoce Gharb 6259 5917
Tadla 3137 2795
Une seule application foliaire de 12 kg d’engrais foliaire/ha à un stade précoce Gharb 4277 3839
Tadla 5893 5455
Deux applications foliaires de 8 kg d’engrais foliaire/ha chacune, l’une à un stade précoce et l’autre 40 jours plus tard Gharb 1967 1433
Tadla 7395 6861
Deux applications foliaires de 12 kg d’engrais foliaire/ha chacune, l’une à un stade précoce et l’autre 40 jours plus tard Gharb 4609 3883
Tadla 3608 2882

Conclusions

L’objectif principal de la présente étude était d’évaluer l’effet de la fertilisation foliaire potassique et borique sur le rendement et la qualité technologique de la betterave sucrière dans les régions du Gharb et du Tadla. Les résultats obtenus ont permis de conclure que :

  • La fertilisation foliaire potassique et borique est un mode d’apport complémentaire qui a amélioré le rendement sucre de la betterave de 10 à 20%, quel que soit la richesse du sol en potassium, puisqu’elle intervient pour limiter les écarts entre les fournitures du sol et les besoins des plantes causés par des contraintes édaphiques ou climatiques ;
  • Une fertilisation foliaire potassique et borique en une seule fois, à un stade précoce à la dose de 8 kg/ha de l’engrais foliaire, a été suffisante pour réaliser un rendement de betterave plus élevé (109 T/ha) et rentable dans la région du Gharb. Une application supplémentaire à la même dose, 40 j après dans la région du Tadla, a été nécessaire pour arriver au même le même objectif avec un rendement de 126 T/ha ;
  • En ce qui concerne le stade d’application, la pulvérisation foliaire potassique et borique devrait être faite au moment de fort besoin de la plante en potassium pour qu’elle profite immédiatement des éléments apportés. Le stade 12 à 24 feuilles de la betterave sucrière semble avoir les meilleurs résultats dans les deux régions ;
  • L’application foliaire de faibles doses d’engrais foliaire potassique et borique est largement justifié économiquement et permet d’obtenir un gain monétaire moyen supplémentaire de 5686 Dh/ha.

Bamouh A., Salhi R. et Nakro A.

Département de Production, Protection et Biotechnologie Végétales, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat

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زراعة الزعفران

المقدمة

يتكون الزعفران الحقيقي هن سمات زهرة بصلة الزعفران. فهو تابل نادر وذو قيمة تجارية عالية. تستخدم هذه المادة الثمينة كتابل في تحضير الأكلات التقليدية وكملون للأنسجة، ويتوفرعلى عدة مزايا طبية. تختلف زراعته من منطقة إلى أخرى حسب الظروف المناخية والبيئية والتقنيات الزراعية المعتمدة. يجب اتباع التقنيات الزواعية الملائمة لضمان إنتاج جيد لمزرعة الزعفران.

المتطلبات المناخية والبيئية

يزرع الزعفران في المناطق المرتفعة. وينبت بصفة عامة في المرتفعات التي يتراوح علوها مابين 650 م و 1200 م. يعتبر الزعفران نبتة ريفية تتحمل ظروفا مناخية قاسية جدا نظر لمورفولوجيتها وفزيولوجيتها. كما يعتبر نبتة الأيام القصيرة، يامكانها مقاومة حرارة تقل عن 10- بل وحتى عن 15- درجة مئوية ، أو حرارة تفوق 40 درجة لعدة أيام، شريطة ألا تصادف هذ ه الحرارة إحدى المراحل الحساسة للنبتة.

تحميل

تعتبر البصلة عضوا هشا يتضرر بالاختناق في التربة الطينية والكتومة. كما تتضرر من الجفاف في التربة الرملية. توضح أغلب الدراسات المنجزة عن الزعفران تلاؤم هذه الزراعة مع مجموعة كبيرة من أنواع التربة، شريطة أن تكون عميقة وسهلة الصرف. ولا تتناسب زراعة الزعفران مع التربة ذات المحتوى العالي من الطين ولا مع التربة الخفيفة، إلا أن الزعفران يمكن أن يتحمل تربة ذات المحتوى العالي نسبيا من الكلس (أحيانا أكثر من 20 %). لايتأثرالزعفران بالحموضة الموجودة في التربة إذ ينمو في التربة الحمضية وفي التربة القاعدية على السواء.

وبالرغم من كون حاجيات النبتة من الماء تبقى نسبيا متوسطة (600 إلى 700 مم في السنة)، فإن حصص الماء يجب أن تتوزع بشكل جيد طوال دورة النبتة. فإذا كان السقي في بعض المناطق الرطبة غير مجد، فإنه لا يمكن زراعة الزعفران في المناطق المتوسطية والجافة وذات الأمطارغير المنتظمة إلا في المساحات المسقية.

Formation sur l’Olivier (Octobre 2019 et Février 2020)

Le Centre de Formation et de Recherches de Providence Verte

 Organise

 Une formation sur l’Olivier

 Session I : LOUATA- Séfrou – 15, 16 et 17 Octobre 2019

Session II : OLEA Capital-Fquih Ben Salah – 25, 26 et 27 Février 2020

Destinée

Aux Producteurs d’olives, Ingénieurs, Conseillers et Jeunes Enseignants des Écoles Agronomiques

 Coordinateur : Dr Adil Asfers
Modérateur : Dr A. Aït Houssa

Si cette formation vous intéresse, prière de vous inscrire auprès du Centre de Formation

avant le 30 septembre 2019 pour la session I et
avant le 20 Janvier 2020 pour la session II

Dr A. Asfers, tél : 0661 45 48 30; E-mail: asfersadil@gmail.com

Prière aussi de nous fournir les informations suivantes : Nom et Prénom, N° CIN, Organisme, fonction, E-mail et Tél

Programme des journées

1ère Journée

 8h30 à 9h30 : Accueil et petit-déjeuner

9h30 à 10h30 : Le secteur de l’Oléiculture au Maroc : État des lieux et Perspectives d’Avenir, MR Ben ALI et MR ZAZ –InterProlive Maroc

10h30 à 11h 30 : Choix du système de production en oléiculture moderne, Raphael Moreno- OLEA Capital / Olivo-noble

10h30 à 11h 45 : Pause-Café

11h45 -14h : Choix Variétal, Dr SIKAOUI Hassan – INRA-Maroc.

14h00 –15h30 : Déjeuner

15h30-17h00 : Raisonnement de la Fertilisation et de la Fertigation de l’Olivier, MR KHALKI Yassine-OLEA Capital

2ème Journée

 8h30 à 9h30 : Accueil et petit-déjeuner

9h30 à 11h30 : Protection phytosanitaire de l’Olivier, Dr Asfers- Providence Verte/OLEA Capital

11h30 -13h00 : Besoins en eau, Irrigation de l’Olivier et Gestion de la salinité, AMLAL Fouad et BOUAMANE Bakr. Providence Verte/OLEA Capital

13h00-14h00 : Gestion de la taille de l’Olivier moderne, Raphael Moreno-OLEA Capital/Olivo-noble

14h00-15h30 : Déjeuner

15h30-17h00 : Gestion de la Récolte, BENBAKHOUCH Salah

3ème Journée

8h30 à 9h30 : Accueil et petit-déjeuner

9h30 à 11h30 : Valorisation de l’Olive au Maroc, ELYACOUBI Abderrahmane, OLEA Capital

11h30-12h00 : Rentabilité de l’Olivier moderne, MM. KHALKI Yassine, OUBAKI Lahoucine et Dr. Abdelhadi AIT HOUSSA. Providence Verte/OLEA Capital

Recommandations

12h00-14h30 : déjeuner et clôture

Dispositif de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle agricoles

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SOMMAIRE

A. DISPOSITIF DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AGRICOLE

I. Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II
II. École Nationale d’Agriculture de Meknès
III. École Nationale Forestière d’Ingénieurs-Salé
IV. Centre des Études Doctorales à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II
V. Insertion professionnelle des lauréats de l’Enseignement Supérieur Agricole

B. DISPOSITIF DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE AGRICOLE

I. Généralités sur le dispositif de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Agricole
II. Atouts de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Agricole
III. Organisation du dispositif de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Agricole
IV. Annexes

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Le secteur agricole marocain: Tendances structurelles, enjeux et perspectives de développement

Le secteur agricole marocain: Tendances structurelles, enjeux et perspectives de développement

L’agriculture revêt une importance économique et sociale indéniable au Maroc, avec une part autour de 38% dans l’emploi total au niveau national et environ 74% en milieu rural. Cette activité contribue, par ailleurs, pour près de 13% du PIB, sachant que cette contribution est variable selon les territoires. Pour certaines régions, le secteur agricole représente une part prépondérante de l’activité économique.
La place de choix du secteur agricole a été le fruit des différentes politiques agricoles déployées par le Maroc depuis son Indépendance. Ainsi, jusqu’à la fin des années 2000, tout en opérant un passage d’une politique interventionniste de l’Etat dans le secteur (soutien des prix à la production de produits stratégiques dans le cadre de sa politique d’autosuffisance, soutien des productions de substitution aux importations…) vers une politique plus libérale (libéralisation des assolements, remplacement du soutien aux prix à la production par un soutien à l’investissement agricole), des actions stratégiques de grande envergure ont été engagées à l’instar de la politique des barrages, la mise en place d’infrastructures hydro-agricoles, le renforcement de la production végétale et animale ainsi que l’encadrement des agriculteurs.
Ces efforts ont permis au secteur d’enregistrer plusieurs acquis dont en particulier l’édification d’infrastructure hydro-agricole, la diversification de la production végétale et animale, la capitalisation d’un savoir-faire ancestral reconnu (pratiques culturales et d’irrigation…) ainsi que le développement d’avantages comparatifs avérés, notamment dans la filière des fruits et légumes.
Néanmoins, certaines contraintes subsistaient et entravaient l’efficacité du modèle de développement agricole marocain. Ces contraintes portaient, notamment, sur un déficit de gouvernance (inefficacité des interventions publiques avec une faiblesse institutionnelle à l’échelle territoriale, faiblesses en termes de partenariat public-privé et d’organisation professionnelle, centralisation accrue au détriment de la territorialisation de l’action publique…), un traitement inadapté de la problématique foncière entravant l’essor de l’investissement agricole (sachant que les petits exploitants représentent 70% des exploitations), un capital humain insuffisamment préparé pour contribuer à la modernisation du secteur (taux d’analphabétisme élevé, faible adoption des technologies), une gestion de la ressource hydrique insuffisamment rationalisée (faible efficience de l’irrigation à la parcelle dominée par les systèmes gravitaires), ainsi que la faible organisation de certaines filières.

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES
DIRECTION DES ÉTUDES ET DES PRÉVISIONS FINANCIÈRES

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Maroc: Agriculture en chiffres 2018

AGRICULTURE EN CHIFFRES 2018 Edition 2019

Faire de l’agriculture un moteur de croissance économique et un outil efficace de lutte contre la pauvreté rurale ; tel est l’objectif de la stratégie Plan Maroc Vert. L’agriculture est réellement au centre des préoccupations de développement durable et de sécurité alimentaire. En plus de sa contribution à l’économie de près de 14 %, son impact socio-économique réel est largement supérieur grâce, notamment, à ses effets d’entrainement à l’amont, à l’aval et à travers la consommation finale des ménages.

Par son mode de gouvernance structuré et responsable, le Plan Maroc Vert a créé une nouvelle dynamique dans le secteur agricole. Depuis la mise en oeuvre du Plan Maroc Vert (2008) l’investissement privé dans le secteur agricole est estimé à près de 56 milliards DH.

En outre, une valeur ajoutée additionnelle moyenne de plus de 31 milliards DHS a été réalisée entre la période 2003-2007 et la période 2008-2018 avec toutes ses implications sur l’amélioration du niveau de vie des populations rurales.

L’agriculture en chiffres 2018, présente, à travers les statistiques par filière de production, l’évolution des principaux indicateurs du secteur agricole.

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Effet à moyen et à long terme du Semis direct sur la matière organique, la stabilité structurale et la compaction des sols argileux au Maroc

Au Maroc, les effets des changements climatiques couplés à la dégradation des ressources en sol constituent des facteurs majeurs limitant le développement socio-économique. Parmi ces facteurs, le labour intensif pratiqué par les agriculteurs marocains provoquent l’appauvrissement des sols en matière organique (MO) et affectent leurs propriétés physiques (stabilité structurale, densité apparente) ce qui favorise leur érosion. L’objectif de ce papier est d’évaluer dans quelle mesure le semis direct (SD), peut être utilisé pour remédier à ces divers défis précités. La méthodologie adoptée consiste à suivre les teneurs en MO à différentes profondeurs dans deux sites sur des sols du Maroc Central ayant des conduites contrastées de labour sur le moyen et le long terme: semis direct (SD) et semis conventionnel (SC). En complément, nous avons étudié l’effet du SD sur deux propriétés physiques du sol à savoir : la stabilité structurale et la densité apparente (Da). Les résultats obtenus ont montré les effets favorables du système du SD sur ces propriétés du sol. Des différences entre les deux traitements ont été enregistrées, d’une part, à la surface du sol après 10 et 11 ans d’essai (premier site) et d’autre part, en profondeur après 32 ans d’essai (deuxième site). Ces différences ont été significatives (P-value <0,05) pour tous les paramètres à l’exception de la Da. On en conclut que le SD a amélioré la qualité du sol sur le moyen et le long terme, ce qui contribue à réduire sa vulnérabilité à l’érosion.

Mots Clés: semis direct, matière organique, stabilité structurale, densité apparente, Maroc Central

Medium and long-term effect of direct sowing on organic matter, structural stability and compaction of clay soils in Morocco

In Morocco, the effects of climate change coupled with the degradation of soil resources are major factors limiting socio-economic development. Among these factors, intensive plowing practiced by Moroccan farmers causes depletion of soil organic matter (OM) and affect their physical properties (structural stability, apparent density) which promotes their erosion. The purpose of this paper is to assess the extent to which no-till (SD) can be used to address these various challenges. The adopted methodology consists of monitoring the OM contents at different depths in two sites on soils of Central Morocco with mixed plowing practices in the medium and long term: direct seeding (SD) and conventional seeding (SC). In addition, we studied the effect of SD on two physical properties of the soil: structural stability and apparent density (Da). The results obtained showed the favorable effects of the EA system on these soil properties. Differences between the two treatments were recorded on the one hand on the soil surface after 10 and 11 years of testing (first site) and on the other hand, at depth after 32 years of testing (second site) . These differences were significant (P-value <0.05) for all parameters except Da. It is concluded that EA has improved soil quality over the medium and long term, which contributes to reducing its vulnerability to erosion.

Keywords: direct sowing, organic matter, structural stability, apparent density, Central Morocco

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