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Gestion intégrée des ressources en eau et en sol et durabilité des systèmes de cultures en zone méditerranéenne

 

Couverture et table des matières

Partie 1. Stratégies de développement agricole durable en Méditerranée

Contraintes et perspectives de développement pour l’Agriculture Méditerranéenne, Le Grusse Ph.[article] [présentation]

Le « Plan Maroc Vert »: une stratégie de développement innovante pour l’agriculture marocaine, A. Hajjaji [présentation]

Water management towards sustainable food production, Hamdy A. [article] [présentation]

Les changements climatiques: Impacts sur l’agriculture au Maroc, Benaouda H. et Balaghi R. [article] [présentation]

L’Economie et la Valorisation de l’Eau en Irrigation au Maroc: Un Défi pour la Durabilité de l’Agriculture Irriguée, Arrifi E. [article] [présentation]

Partie 2. Gestion des ressources en eau, en sol et environnement

Wastewater recycling and reuse in Mediterranean region as a potential resource for water saving and sustainable agriculture, Choukr-Allah R. [article] [présentation]

Élaboration d’un scénario optimal pour la mise en place d’un périmètre irrigué de réutilisation des eaux usées épurées à Settat (MAROC), Beraud J., Cadillon M., Chibani A., Lacassin JC., Moulay R’Chid M., Zahry M. [article]

Pédologie, doses et type d’irrigation, salinité, fertilisation: prise en compte des enjeux agronomiques dans la mise en place d’un projet de réutilisation des eaux usées épurées à Settat (MAROC), Beraud J., Cadillon M., Chibani A., Lacassin JC., Moulay R’Chid M., Zahry M. [article] [présentation]

Gestion des petits barrages et interaction eau/écosystème: une Évaluation communautaire participative, Ait lhaj A., Mimouni A., Sedki M., Wifaya A., Rhajaoui M., Laamrani H., Boelee E., et Deplaen R. [article]

Caractérisation des pompages des eaux souterraines et étude de leurs performances techniques dans la zone côtière du Gharb, Hammani A. et Yechi H. [article] [présentation]

Évaluation de la qualité des eaux de la nappe de la côte orientale du Cap-Bon en Tunisie, Benalaya A., Chkirbene A., Jallali S., Harbaoui K. et Tarhouni J. [article] [présentation]

Partie 3. Relations Eau – Production agricole

Improving water productivity of crops in the Mediterranean region: case of cereals, Karrou M. and El Mourid M. [article]

Stratégies de valorisation de l’eau dans les systèmes de culture pluviale en zones arides au Maroc, Jouve Ph. [article] [présentation]

Valorisation des eaux usées traitées pour l’irrigation de complément de l’olivier (olea europaea): effets sur les comportements végétatif et productif de l’arbre et sur la qualité sanitaire des fruits, Trad Raïs M., Sifi S., Xanthoulis D. [article]

Systèmes d’irrigation et économies d’eau sous climat méditerranéen: Etude expérimentale et modélisation, Mailhol J.C., Ruelle P., Khaledian M.R., Mubarak I., Rosique P. [article]

Adaptation du modèle «Mosicas» de croissance de la canne à sucre aux conditions de la région du Gharb au Maroc, Aabad M., Martiné J F., Bouaziz A. et Falisse A. [article]

Simulation par le modèle «Mosicas_Ma» de scénarios pour améliorer l’Efficience d’Utilisation de l’Eau d’Irrigation «EUEI» par la canne à sucre au Gharb, Maroc, Aabad M., Martiné JF., Falisse A., Bouaziz A. et El-Messaoudia M. [article]

Besoins en eau de différentes variétés de blé dur en conditions semi-arides, Bouthiba A., Debaeke P. [article]

Pratiques d’irrigation du palmier dattier dans les systèmes oasiens du Tafilalet, Maroc, Renevot G ., Bouaziz A., Ruf T. et Raki M. [article] [présentation]

Partie 4. Cultures, itinéraires techniques et productivité

Le cactus opuntia, une espèce fruitière et fourragère pour une agriculture durable au Maroc, Arba M. [article] [présentation]

Comparaison de cultivars d’artichaut multipliés par semis et plantés sous quatre densités dans la région du Gharb au Maroc, Elattir H., Skiredj A., Ait-Ben Oussaiden R. et Chtaina N. [article] [présentation]

Compostage et valorisation des déchets oasiens pour l’amélioration des sols et de la productivité, Bouhaouach H., Culot M. et Kouki K. [article] [présentation]

Impact de l’intensification agricole sous irrigation sur la qualité physique du sol, Oussible M. et Bourarach E. [article] [présentation]

Le semis direct pour une agriculture pluviale de conservation, El Gharras O., ElBrahli A., ElAissaoui A. et El Hantaoui N. [article] [présentation]

Le Silicium; le levier minéral indispensable pour une agriculture Durable au Maroc, Bouzoubaâ Z.; Ait Lhaj A. et Mimouni A. [article] [présentation]

Biopesticides: Alternatives à la lutte chimique?, El Guilli M., Achbani E., Fahad K. et Jijakli H. [article]

Partie 5. Systèmes de culture et filières de production

Quels outils pour concevoir, conduire et évaluer des systèmes de culture adaptés à la contrainte hydrique ?, Debaeke P. [article] [présentation]

Les formes d’organisation des exploitations agricoles et les pratiques céréalières en milieu semi-aride de l’Est Algérien, Benniou R. et Aubry C. [article] [présentation]

Organic Farming in the World, and case study of Morocco: Achievements, Drawbacks and Future Perspectives, Alaoui SB. [article] [présentation]

Agronomie et conception de systèmes de production innovants: concepts, démarches et outils, Le Gal P.-Y. [article] [présentation]

Olive Value Chain Analysis in the Haouz Area, Serghini H., Arrach R. and Aw-Hassan A. [article]

Filière sucrière et Valorisation des Ressources au Maroc, Doukkali M.R, Redani L. et Lebailly Ph. [article] [présentation]

Améliorer les performances de la filière bovine laitière en irrigué au Tadla: de l’analyse de la valorisation de l’eau à l’accompagnement des acteurs, Sraïri M.T., Le Gal P.-Y. et Kuper M. [article] [présentation]

Posters

Effets de quelques itinéraires de travail du sol en zones semi-arides sur l’humidité du sol, Benfreha M. et Mederbal K. [article]

Germination et taux de survie chez trois espèces de médics annuels, Ayari A., Ben Mansoura A., Rejeb M-N. et Henchi B. [article]

Diversité des Rhizobia qui nodulent quelques légumineuses de la région orientale du Maroc, Guerrouj K., Benata H., Ourarhi M., Abdelmoumen H., Paul R. et Missbah El Idrissi M. [article]

Efficacité des herbicides sur l’ivraie raide (Lolium rigidum), Tanji A. [article]

Quelques résultats intéressants d’économie d’eau par l’utilisation du tube poreux: application à un verger de pommier en zone aride (Algérie), Benabdeli K. [article]

Détermination des coefficients culturaux de la variété d’oranger «Maroc late» au périmètre irrigué de Tadla, Bouazzama B. et Bahri A. [article]

Préparation des charbons actifs à partir des déchets de l’industrie oléicole, Ounas A., Bergach N., Ennaciri K., Yaacoubi A. et Bacaoui A. [article]

Analyse préliminaire de la pollution de quelques sols par les HAPs (hydrocarbures aromatiques polycycliques) pour une agriculture durable, Djellouli M., Esposito V., Taleb S., Benghalem A. et Tundo P. [article]

Fighting the urban-rural mismatch by modernizing and adapting periurban agriculture to today’s challenges and opportunities in the Casablanca Region, Helten F. and Ouchker J. [article]

Expérience du Programme Oasis Tafilalet pour le développement de l’agro-écologie, Haddouch M. [article]

Effet de l’irrigation supplémentaire et du génotype sur la production du blé tendre et l’efficience d’utilisation de l’eau dans la région du Saïs, Bendidi A., Dahan R., Daoui K., Hadarbach D. et Khalfi C. [article]

Fiche technique : La culture du tournesol

Introduction

Le secteur des oléagineux est stratégique pour le Maroc. Avec la libéralisation de la filière des oléagineux, initiée en Mai 1996, l’ASPOT (Association Nationale des Producteurs de Plantes Oléagineuses et Textiles) est appelée à jouer un rôle important pour les questions d’ordre social, technique et économique se rapportant à ce secteur. Ceci, dans le cadre d’une démarche collective et concertée avec tous les partenaires impliqués dans la filière (Organismes de recherche, de formation et de développement, semenciers, collecteurs, firmes phytosanitaires…).

Parallèlement aux efforts pour la fixation d’un prix rémunérateur des graines nationales et l’amélioration de la collecte, l’ASPOT considère que l’amélioration de la productivité des cultures oléagineuses, grâce à l’intensification des programmes de vulgarisation et de formation est prioritaire.

Cette fiche technique, fruit d’une collaboration exemplaire entre l’INRA, le CETIO et l’ASPOT, doit contribuer à faire évoluer sensiblement les techniques de production du tournesol sur nos exploitations dans les prochaines années.

Elle constitue une première action d’un programme de relance des cultures oléagineuses qui débute pour la campagne 1997-98 en collaboration avec les DPA/ ORMVA et les Chambres d’Agriculture qui sont invitées à soutenir les producteurs d’oléagineux pour améliorer leur productivité et faire face au nouveau contexte de production créé par la libéralisation de la filière.

Contexte de production: une culture prometteuse

Un déficit en huiles alimentaires de 80%

Les besoins du Maroc en huiles alimentaires s’établissent actuellement à 350 000 tonnes par an (moyenne 92-96), dont 20% sont couvert par la production nationale issue pour 60% de l’huile d’olive et 40% des graines oléagineuses, particulièrement le tournesol.

En plus de l’huile brute, les importations de graines oléagineuses sont de l’ordre de 160 000 tonnes/an (moyenne 1992-96).

A l’horizon 2020, les prévisions des besoins de consommation en huiles alimentaires se situeraient à 600 000 tonnes dont 400 000 tonnes à couvrir par les graines oléagineuses.

La production du tournesol peut rapidement doubler
  • Le potentiel de surface de production peut atteindre 400 000 ha.
  • Un niveau moyen de productivité de 15 à 20 qx/ha est réalisable.
Une culture rentable avec des débouchés assurés
  • Un niveau de charges moins élevé par rapport à d’autres cultures.
  • Un débouché assuré avec un prix garanti, fixé en début de campagne.
Un bon précédent
  • Le tournesol laisse derrière lui un sol bien ameubli et nettoyé des mauvaises herbes.
  • Les résidus de récolte, s’ils sont broyés et incorporés au sol, apportent une grande quantité d’éléments minéraux au profit des cultures suivantes.
 Phases clés de la culture
Levée                     Stade 4-5 feuilles                   Bouton floral    Début floraison     Maturité
Phase 1 Phase 2 Phase 3
Objectif:

Favoriser l’enracinement

Travail du sol adéquat: 3-4 passages maximum

Semis précoce

Maîtrise de l’installation (Semis en ligne, Levée régulière)

Objectif:

Favoriser la croissance pré-florale

Binages (Contrôle de mauvaises herbes, Démarrage de la culture)

Démariage (Maîtrise du peuplement (40 à 60 000 pieds/ha))

Objectif:

Mise en place du nombre de grains et leur replissage

Irrigation d’appoint à partir du début floraison (1 à 3 tours d’eau maximum)

Date de semis précoce (Eviter le déficit hydrique, Eviter les fortes chaleurs)

Travail du sol: Réduire le nombre de passages

Le tournesol a une racine pivotante se caractérisant par une sensibilité aux obstacles (semelle de labour, tassement, obstacles …). En sol profond et bien travaillé, le pivot racinaire exploite une grande profondeur de sol (jusqu’à 2 m) ce qui lui permet d’améliorer son alimentation en eau et en éléments nutritifs et de mieux résister à la verse.

Le semis direct ou le non labour peut être envisagé en vue de réduire les charges de travail du sol et d’économiser l’eau de pluie.

Le semis direct qui est adapté uniquement aux sol bien structurés (plus de 25% d’argile et à structure stable), est réalisé avec un semoir spécial.
Travail du sol
Après récolte du précédent Après retour des pluies  Avant semis (même en sec)
Labour (en juin sur 25 à 30 cm)

  • Charrue à disques ou à socs

ou

  • Chisel (2 passages croisés et en conditions sèches)
Émiettement grossier du sol (sur 10 cm) et incorporation d’engrais

  • Cover crop ou cultivateur (1 seul passage)
Préparation du lit de semences (sur 6 cm)

  • Cover Crop

ou

  • Herse ou vibroculteur (1 à 2 passages)

La taille longue du pêcher

La taille du pêcher n’est pas très complexe, les conditions préalables sont les mêmes que pour la plupart des arbres, en accord avec les principes de taille expliqués précédemment pour le pommier (cf. Nouvelles Scientifique 03/95 Pages 84,89). La connaissance pariétale facilite les opérations pour obtenir des arbres équilibrés reposant sur une bonne structure de manière à avoir une excellente production.

1. Tenir compte du flux de la sève

Conserver la longueur des branches principales sans les raccourcir.

Eviter de tailler la partie supérieure de l’arbre et veiller à ne pas laisser un nombre de fruit trop important dans la partie inférieure afin d’obtenir une distribution homogène et équilibré de la sève.

2. Respecter les besoins en lumière

Afin d’obtenir une luminosité optimale et équilibré dans toutes les parties de l’arbre la taille doit s’appliquer à préserver un nombre suffisant de feuilles pour favoriser la photosynthèse nécessaire au bon développement de l’arbre et du fruit. L’efficacité maximale de la photosynthèse ne peut être obtenu que grâce à une bonne répartition de la luminosité. Les branches qui n’ont pas suffisamment de feuilles ont une croissance faible, cela explique en partie le problème des branches dégarnies.

Il est facile de produire de bons fruits en pêcher si l’on possède une quantité de lumière optimale. Pour cela il est nécessaire de respecter les principes suivants:

  • Établir de bonnes bases et garder une bonne quantité de feuilles.
  • Uniformiser la longueur des branches principales et garantir le passage de la lumière dans la partie inférieure de l’arbre, en enlevant si nécessaire des fruits qui se trouveraient dans la partie supérieure.

Quelquefois, il faut enlever complètement une branche de manière à toujours avoir une luminosité optimale entre les arbres dans le verger.

3. Choisir une branche fruitière

En pêcher, le fruit se trouve toujours sur le bois d’un an, il y a trois sortes de bois qui confèrent des comportement différents et varient suivant la variété taillée.

a) Rameaux mixtes

Les bourgeons sur ce type de bois sont complexes et on trouve sur un même rameau un ou deux bourgeons fruitiers et un bourgeons végétatif qui donnera une croissance végétative.

b) Brindilles

Ce sont des petites branches très fines et courtes avec des bourgeons séparés et indépendants, on trouve ces dernières principalement dans la partie basique et médiane de l’arbre.

c) Bouquet de Mai

Ce sont des branches très courtes qui portent des bourgeons végétatifs et floraux très isolés.

4. Les principes généraux de taille

Il y a des principes essentiels de taille qui tiennent compte de la croissance de l’arbre, de la hauteur, du développement pour garantir une production importante et de qualité. Afin d’obtenir ceci on doit:

a) Connaître les caractères de chaque variété afin de garder les meilleures branches fruitières qui donneront la production optimale en quantité et qualité.

b) Donner une bonne direction au leader afin de garantir une bonne luminosité pour les fruits et ce quelque soit la forme de taille appliquée.

c) Conserver une assez grande quantité de bourgeons à la base de l’arbre qui donneront des pousses pour les années futures.

d) Ne jamais tailler une repousse, il est nécessaire de l’enlever totalement ou de la laisser intégralement.

e) Tailler l’arbre en tenant compte des distances de plantation.

5. Taille pour la mise à fruit

La taille de pêchers diffère en fonction des différents critères mentionnés ci-dessus. Deux types de forme de taille sont appliquées:

1) La taille classique ou dite de renouvellement, les beaux rameaux mixtes issus des branches principales sont conservés. (Il est nécessaire de tenir compte des caractères variétaux).

2) La taille s’effectue sur le bois de deux ans afin de permettre à la lumière de pénétrer. Le choix doit se porter sur les rameaux les plus forts, cette méthode de taille permet une floraison plus importante ainsi qu’un meilleur pourcentage de nouaison et donc une production plus importante. Ceci avec des variétés tel que Aline, Snowqueen et Indépendance.

En général, les rameaux mixtes qui se trouvent au bout des branches principales possèdent les meilleurs boutons floraux (Red-Diamond). Dans ce cas la taille doit être très sélective pour laisser les meilleures parties se développer (Dixired). Toutes les brindilles doivent être enlevées et les longues branches ainsi que les bourgeons doivent être conservées.

Comme nous avons vu il y a deux types de taille qui dépendent des caractères et des besoins variétaux. Nous pourrons choisir la première formule et tailler sur des rameaux forts d’un an ou bien suivre la seconde méthode et tailler sur du bois de deux ans.

Mission Agricole-Ambassade de France en Jordanie, Nouvelles Scientifiques (Juillet 1995)

Délimitation des zones à vocation Pistachier au Maroc

Dans le présent travail, une carte représentant quatre zones potentielles pour la culture du Pistachier au Maroc a été établie. Ces zones longent la chaîne montagneuse de l’Atlas et couvrent une vaste étendue du territoire national. Les risques de la non satisfaction des besoins en froid ainsi que les disponibilités en eau d’irrigation complémentaire sont à prendre en considération lors de la réalisation des choix des zones et des sites.

INTRODUCTION

Le pistachier est un arbre dioïque appartenant à la famille des Anacardiaceae. L’étude monographique du genre Pistacia montre que ce genre comprend 4 sections et 11 espèces. Pistacia vera est la seule espèce produisant des fruits comestibles. Il est probablement originaire d’Asie centrale. En 1985, la production mondiale de pistache a été de 127.000 t. L’Asie est la principale région de production, elle détient 85% de la production mondiale. Les principaux pays producteurs sont l’Iran (55%) et la Turquie (20%). La pistache est riche en huile (48.3-58.3%), en protéine (19.4-28.9%) et relativement pauvre en sucre (6.1-8.4%). La production moyenne par arbre sur une durée de 12-15 ans varie de 56.5 kg/an (poids frais) pour le cultivar « Kerman » à 11 kg pour « Red Aleppo ».

Au Maroc, le pistachier est présent à l’état spontané sous diverses conditions pédo-climatiques. Il se trouve représenté par des espèces sauvages et en particulier Pistacia atlantica, P. terebinthus, P. Lentiscus. L’aire du P. atlantica au Maghreb, et plus particulièrement en Algérie, a été décrite par Monjauze (1968). Le pistachier fruitier, bien que cultivé depuis des siècles dans la zone méditerranéenne, n’a été introduit au Maroc que vers le milieu du XXème siècle. Ces dernières années on assiste à une expansion de la culture du pistachier à travers le Maroc, répondant ainsi aux objectifs de développement des zones arides et semi-arides ainsi qu’à la préservation des sols contre l’érosion. Actuellement, la superficie plantée est estimée à 200 ha.

La présente étude a pour objet de délimiter les zones potentiellement favorables à la culture du pistachier au Maroc. Cela permettait de mettre à la disposition des horticulteurs et des planificateurs un outil facilitant le choix des sites adéquats pour la plantation de cette essence fruitière, sous réserve que les régions ne soient pas déjà utilisées de façon plus rentable.

EXIGENCES PEDO-CLIMATIQUES DU PISTACHIER

Afin de permettre la levée de dormance des bourgeons il est nécessaire que les besoins en froid du pistachier soient satisfaits. Les valeurs rapportées par la littérature varient selon les cultivars et les régions. Elles sont comprises entre 200 et 1000 heures de froid < 7°C. Considérant qu’au Merbein et au Wagga (Australie) où des minima moyens de 3-4°C ont été enregistrés et où les besoins en froid semblent être adéquats, MAGGS (1973) a recommandé de retenir l’isotherme 5°C comme limite pour la culture du pistachier. Par ailleurs, l’isotherme 2°C est retenue pour la délimitation des zones à vocation pistachier en Algérie. Il faut noter que cette espèce supporterait des températures de -17°C à -30°C. Cependant, cette espèce reste très sensible aux gelées printanières qui détruisent les fleurs.

Plusieurs symptômes semblent résulter d’une insuffisance en froid chez le pistachier. En cas d’hiver doux, le symptôme prédominant consiste en un développement incomplet des feuilles et des folioles. Un retard, une irrégularité de la floraison et de la feuillaison et une apparition de noix sur les pousses de l’année ont également été rapportés en cas d’insuffisance de froid.

En Iran (Kerman), en Turquie (Gazaintep) et en Syrie (Alep) le pistachier est planté respectivement à environ 1800, 900 et 400 m d’altitude. Le pistachier se trouve également planté à 250 m d’altitude en Sicile (Palerme) et même à 100 m en Californie (Fresno). Il semble que des altitudes comprises entre 600 et 1200 m permettent un meilleur développement du pistachier.

L’une des principales caractéristiques du pistachier est sa très grande résistance à la sécheresse. Cependant, la production reste étroitement liée à la quantité d’eau disponible. Au niveau des principales zones de culture où le pistachier est cultivé en sec, les pluviométries annuelles sont de 350 mm à Alep (Syrie) et de 420 mm à Gaziantep (Turquie). Le Pistachier semble également pousser sous une pluviométrie de moins de 127 mm au Sud et à l’Est de l’Iran et de 200 mm à Sfax, au sud Tunisien. En général des cultures très rentables ne sont pas à espérer en dessous de 400 mm de précipitations si des irrigations ne sont pas mises en place sauf en cas des sols légers et de forte hygrométrie. On peut retenir les isohyètes 200 et 500 mm pour délimiter les zones à vocation pistachier en Algérie.

Des étés secs et chauds sont nécessaires pour la maturation des pistachiers. En Syrie (Alep), la température maximale moyenne est de 36°C, avec des exceptions si les mois de Mai et Septembre sont rigoureusement secs. Si les expositions chaudes, ensoleillées et aérées sont considérées comme indispensables à la culture de cette espèce, le Maxima moyen de température recommandé par MAGGS (1973) est de l’ordre de 32°C.

Bien que le pistachier se trouve planté sur une large gamme de sols, cette espèce est réputée être gypso-calcicole préférant des sols profonds et bien drainés. Il faut également noter que le pistachier tolère des conditions de salinité et peut ainsi valoriser de larges zones des régions arides et semi-arides où le problème de salinité se pose avec acuité.

Enfin, il faut retenir que les zones de culture de l’olivier et de l’amandier paraissent être favorables à la culture du pistachier.

Rentabilité des élevages laitiers au Maroc: Cas du périmètre N’Fis (Haouz, Marrakech)

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Les principaux résultats de cette étude sur la rentabilité de ce type d’élevage laitier montrent que le revenu agricole moyen est de 147.000 dh par exploitation. La contribution de l’élevage est de 45%. La marge brute est de 1.415 dh par UGB bovine. Le taux de rentabilité est de 39% par rapport au chiffre d’affaires et de 30% par rapport au produit de l’élevage non compris la valeur du fumier. Cette rentabilité est influencée d’une part par les charges d’alimentation et les salaires qui représentent 93% des charges totales opérationnelles et d’autre part par la valeur du lait vendu, la moyenne économique (2.383 litres) et l’effectif des vaches laitières. La vente du lait représente la moitié du produit de l’élevage en ne prenant pas en compte le fumier. La contribution de la vente des animaux est de 33%. Cette dernière est liée à la conjoncture climatique. Le prix de revient du lait est de 2,02 dh par litre. Il est influencé par le coût de l’alimentation qui représente 77% des charges affectées au lait. La productivité des fourrages verts est inférieure au potentiel exprimé par les cultures pratiquées (100 T/ha pour la luzerne et le bersim). Le coût de l’unité fourragère varie entre 0,72 et 2,14 dh suivant l’espèce fourragère et sa productivité (28 à 55 T/ha). Le système végétal est caractérisé par la prédominance de l’arboriculture qui contribue à raison de 86% au revenu des cultures avec une moyenne de 89.000 dh par exploitation. Les céréales et les cultures maraîchères participent respectivement avec 12 et 2%, une partie de la production est destinée à l’autoconsommation, surtout pour les céréales.

Introduction

L’étude porte sur une vingtaine d’exploitations de taille moyenne situées dans le périmètre irrigué du N’Fis, couvert en grande partie par les plantations d’oliviers et situé à proximité de la ville de Marrakech. Il couvre une superficie d’environ 300 ha, soit 1,4% de la superficie agricole utile totale de ce périmètre. La superficie moyenne par exploitation est de 15 ha et la plupart des agriculteurs enquêtés possèdent entre 6 et 24 ha. Seules deux exploitations disposent d’une superficie supérieure à 30 ha. Les principaux statuts juridiques des terres sont le Melk et le Guich. Ce dernier domine dans les communes de Tnine Oudaya et de Tamesloht.

Les plantations occupent les deux tiers des superficies cultivées. Elles sont suivies des céréales et des fourrages avec respectivement 17 et 16%, le maraîchage couvre moins de 1% de ces superficies. Ces cultures sont principalement pratiquées en sous étage, en association avec les oliviers qui couvrent la moitié de la superficie arboricole, le reste est occupé par les abricotiers et les pommiers.

Les troupeaux sont composés en moyenne de 8 vaches laitières. Les valeurs extrêmes sont respectivement de 14 et de 5 têtes. 80% des éleveurs de l’échantillon possèdent entre 6 et 10 vaches. La structure génétique du troupeau est caractérisée par la prédominance des races améliorées avec 98% de l’effectif total (Pures: 62%; Croisées: 36%) contre 2% seulement pour la race locale.

Les bâtiments d’élevage sont plus ou moins adaptés aux conditions de la région. Ils sont dans la majorité des cas construits en pisé et en dur. Toutes les exploitations sont dotées d’au moins un puits, souvent équipé de motopompe (3 à 6 pouces). Ces puits sont destinés à un double usage: domestique et d’irrigation de complément. Les débits fournis se situent en moyenne entre 8 et 12 l/s.

La mécanisation des travaux agricoles est relativement avancée, à l’exception des petites exploitations (moins de 5 ha) qui forment 78% des unités de ce périmètre. Sur les vingt exploitations de l’échantillon, sept disposent d’un tracteur et de son matériel d’accompagnement (charrues à disques, cover crop). La majorité des agriculteurs louent des tracteurs auprès des particuliers à raison de 90 à 120 Dh par heure de travail effective. En revanche, la traction animale est particulièrement importante dans les petites et moyennes exploitations. Elle est utilisée dans le transport des fourrages verts ainsi que dans le binage.

Le mode de faire valoir direct est dominant. La conduite du troupeau et l’exploitation des fourrages est confiée à une même personne. Celle des cultures est attribuée à un membre de la famille. 60% des exploitations emploient un salarié permanent pour s’occuper de l’élevage.

Résultats techniques des élevages laitiers

Les données recueillies sur ces exploitations constituent seulement des ordres de grandeurs approximatifs, étant donné l’absence d’un système d’enregistrements des données (contrôle laitier). Elles permettent cependant d’en délimiter les grands traits.

Des élevages orientés vers la production laitière

La composition des troupeaux montre l’importance accordée à la production laitière. Le rapport entre le nombre de vaches laitières présentes et l’ensemble du cheptel bovin exprimés en UGB est de 72,4% (Tableau 1).

Tableau 1:Indicateurs de gestion des élevages laitiers (moyenne de l’échantillon)

Critères
Valeur
CV%
Caractéristiques  générales 
des  exploitations
Superficie totale
Sup. Fourragère
Nb d’ha année fourrage
Sup.fourrag/Sup totale (%)
Taux d’intensif. culturale
  14,9 
    2,7 
    1,8 
   20,0 
118,0
57
45
46
27
15
Taille des
troupeaux 
laitiers
Nbre vaches présentes
UGBVL (vache laitière)
UGBB (bovin)
UGBVL/UGBB %
8,0 
17,8 
24,4 
72,4 
31 
38 
35 
10
Critères de 
 reproduction
Age au 1er vêlage (mois)
Rang moy. de lactation
Taux de réforme
Taux de renouvellement
Taux de prolificité
Taux de mortalité veaux
Intervalle V-V (mois)
30 à 40 
 4,2 
13,0 
9,0 
96,0 
14,0 
14 à 16
  – 
15 
81 
107 
80 
– 
Coût de 
l’alimentation  en concentré
Concentrés /VP/an (kg)
Coût concentrés/VP/an (Dh)
Lait économique (l)
Concentrés/litre de  lait (kg)
Concentrés/litre de lait (Dh)
1.177 
2.474 
1.608 
0,5 
1,0
25 
30 
22 
19 
17 
Critères de 
productivité
Product annuelle de lait (l)
Moyenne économique (l)
19.640 
2.383
47 
22 
Critères chargement des 
superficies fourragères
Nb d’UGBB/SAU
Nb d’UGBB/HAF
Nb vaches présentes /HAF
Nb vaches présentes /SFP
1,9 
14,7 
4,8 
3,2
39
30
27
27

 

Les vaches laitières sont à leur la 4ème lactation, ce qui correspond à la phase où leur productivité est maximale. Cependant, l’âge au premier vêlage se situe entre 30 et 40 mois. Ceci montre que la composition des troupeaux est hétérogène du point de vue génétique.

Des taux de renouvellement et de réforme faibles et hétérogènes

L’analyse de la variation des effectifs des vaches laitières au cours de la campagne 1994-95 permet de faire un double constat: les taux de renouvellement et de réforme sont faibles d’une part et hétérogènes d’autre part. Le premier est en moyenne de 9% et le second de 13%. Ce dernier varie entre 0% et 41% (Tableau 1).

Les raisons invoquées par les agriculteurs pour la réforme des vaches laitières sont, en premier lieu, liées aux problèmes de reproduction des animaux, suivis de ceux de la production laitière et des disponibilités alimentaires. Ces problèmes sont fortement ressentis par les petits producteurs surtout en période de sécheresse, caractérisées par la flambée des prix des sous-produits (son de blé, pulpe sèche de betterave…).

Une fécondité et une mortalité des veaux peu maîtrisées

L’analyse des résultats de la reproduction montre l’existence de deux insuffisances:

 L’intervalle entre vêlages est relativement long. Il est de 14 à 16 mois au lieu de 12 mois selon la norme optimale, soit la production d’un veau par vache et par an.

 Le taux de mortalité est en moyenne de 14%. Il varie cependant entre 0 et 30%.

Seul, le taux de prolificité est satisfaisant. En moyenne, il est de 96%. Il traduit un bon déroulement des mises-bas chez la quasi-totalité des vaches laitières.

Une alimentation peu coûteuse, riche en fourrage et pauvre en concentrés

L’alimentation est basée sur l’utilisation des aliments grossiers. Ces derniers représentent 59% des apports énergétiques et 60% des charges d’alimentation. Les niveaux des chargements sont peu élevés en raison notamment de la faiblesse de la productivité des cultures fourragères. Trois aliments assurent l’essentiel de la ration de base: la luzerne, le bersim et la paille. Les fourrages de récupération comprennent les mauvaises herbes des céréales, celles qui poussent sous les arbres fruitiers et les chaumes. Ils sont pâturés par les animaux de trait. La paille mélassée est rarement utilisée. Les aliments concentrés sont composés du son de blé, de la pulpe sèche de betterave et occasionnellement des aliments composés.

La superficie moyenne occupée par les cultures fourragères est d’environ 2,7 ha par exploitation. La luzerne s’étend sur 1,4 ha, soit 54% de la superficie fourragère. Généralement, les fourrages sont distribués en vert. Cependant, certains producteurs déclarent qu’en bonne année climatique, une partie de la production des luzernières est utilisée sous forme de foin en période de soudure. Cette phase se situe entre novembre et février.

L’exploitation de la luzerne dure 10,5 mois et s’étend du milieu du mois de février à la fin de novembre. Le nombre de coupes dépasse souvent 8. Le bersim est coupé 5 fois par an. Il est récolté entre le milieu de novembre et la première décade du mois de mai. La distribution de la paille se fait tout au long de l’année en tant qu’aliment grossier ou en tant que litière. Sa contribution dans l’alimentation est importante en hiver.

Les niveaux de chargements sont moins denses que ceux qui sont pratiqués dans les élevages laitiers les plus intensifs. La stratégie adoptée par les éleveurs consiste à réguler la taille du troupeau en fonction du niveau de productivité des cultures fourragères afin de pouvoir satisfaire les besoins alimentaires au moindre coût, notamment en réduisant les achats d’aliments concentrés. Les chargements les plus faibles (0,64 à 1,33 UGBB/SAU) sont observés dans les exploitations dont une partie importante de la superficie fourragère est conduite en sous-étage.

Consommation de fourrages

Les quantités respectives de paille et de fourrages verts distribuées aux vaches laitières sont de 2 et 10,7 tonnes par vache présente (Tableau 2), soit l’équivalent de 5,5 kg de paille et de 29 kg de fourrages verts par jour et par vache présente. Les apports quotidiens peuvent varier, suivant les périodes, les exploitations et leurs disponibilités dans une fourchette qui va de 10 à 40 kg de bersim et de luzerne et de 4 à 8 kg de paille.

Tableau 2:Contribution des fourrages dans l’alimentation

Critères
Moyenne
CV%
Valeur minimale
Valeur maximale
 Valeur médiane
Critères de
chargement
UGBB/SAU
UGBB/HAF
VP/HAF
VP/SFP
1,9
14,8
4,8
3,2
39
30
27
27
0,6
5,8
1,9
1,3
3,3
24,7
8,4
5,0
1,7
15,2
4,8
3,1
Aliments grossiers/VP/an Paille (en kg) Four. verts (T)
1993
10,7
25
17
1525
8,0
3650
14,0
1832
10,8
Apports annuelsen UF des aliments grossiers par VP UFL:Fourrages
UF paille
Total (P+FV)
1268
359
1627
17
24
11
828
274
1288
1678
657
1998
1287
330
1657
Total UF UFALG/UFT %
59
12
46
70
60

 

Les apports énergétiques sont en moyenne de 1.268 UF par vache présente et par an pour les fourrages et de 360 UF pour la paille. Ce qui constitue respectivement 46% et 13% de l’énergie totale. L’importance des apports énergétiques d’origine fourragère s’explique par le souci des éleveurs d’être le moins dépendants possible du marché des aliments concentrés, en raison des fortes fluctuations des prix en période de pénurie.

Le coût des fourrages verts représente 29% des charges totales d’alimentation. Il s’élève à 1573 Dh par vache présente. Le coût de la paille est du même ordre de grandeur. Le coût de l’alimentation fourragère varie cependant fortement d’une étable à une autre. Il fluctue entre 745 Dh et 2.990 Dh. Cet écart s’explique à son tour par la variabilité des superficies fourragères (de 1,5 à 5 ha) et par celle des rendements des cultures (entre 35 et 53,5 T/ha).

La consommation des aliments concentrés

Les aliments concentrés (son de blé et pulpe sèche de betterave) servent à combler, en partie, le déficit alimentaire souvent observé durant la période hivernale (décembre-janvier). Pour la majorité des exploitations laitières, la pulpe sèche de betterave sert rarement à compléter la ration en été. Les aliments composés sont surtout utilisés dans le cadre des actions étatiques de sauvegarde du cheptel en année de sécheresse. Cependant, les dotations reçues par chacune des exploitations enquêtées sont relativement faibles et ne dépassent guère 5 à 6 qx.

En moyenne, chaque exploitation enquêtée utilise annuellement une dizaine de tonnes d’aliments concentrés soit un peu plus d’une tonne par vache présente ou près d’un millier d’unités fourragères par tête. Bien que ces moyennes cachent en fait une grande variabilité, cette consommation ne représente que la moitié de celle observée dans élevages les plus intensifs dans la même région. Elle se traduit par un coût inférieur par rapport à ces mêmes élevages. En moyenne, ce coût est de 2.474 Dh par vache (Tableau 1). Toutefois, le coût de l’unité fourragère est relativement élevé dans ces élevages non contrôlés. Il est de 2,20 Dh/UF contre respectivement 1,66 et 1,87 Dh/UF dans le cas des élevages pépiniéristes dans le Haouz et dans le Gharb. Cette différence peut être attribuée à la nature et à aux fluctuations des prix de ces aliments.

La quantité de concentrés consommés par litre de lait est également inférieure à celle enregistrée dans les élevages intensifs. Elle est de 0,5 kg soit un apport énergétique de 0,47 unités fourragères par litre de lait. Cet apport permet de satisfaire les besoins énergétiques nécessaires à la production d’un litre de lait avec un léger dépassement de 0,04 Ufcc/litre en supposant que les besoins d’entretien de la vache sont totalement couverts par la ration de base.

Le coût de cette alimentation est en moyenne de 1,01 Dh par litre de lait produit. Il représente 45% environ du coût alimentaire total contre 55% pour les aliments grossiers, soit 1,22 Dh par litre de lait produit. Il est du même ordre de grandeur que celui des élevages intensifs. Cependant, les valeurs extrêmes sont respectivement de 0,69 et 1,37 Dh par litre. L’ampleur de cet écart entre la valeur minimale et la valeur maximale s’explique par une mauvaise utilisation des aliments concentrés. La productivité par vache de l’exploitation qui dépense le plus en concentrés est de 2.301 litres. Elle est très proche de celle dont les dépenses sont les plus faibles (2.189 litres/1.506 Dh). La première dépense 3148 Dh alors que la seconde dépense deux fois moins. L’écart entre ces charges s’explique par une mauvaise valorisation des concentrés par les vaches laitières de la première exploitation due à une mauvaise adéquation entre les besoins et les apports selon les stades de lactation. Il reflète également le faible potentiel de production des animaux de cet élevage. Il correspond également à une ration alimentaire déséquilibrée (excès d’énergie par rapport aux MAD). Il est aussi le résultat de ruptures répétées en concentrés. Un renforcement des dotations distribuées après chaque cessation ne donne pas forcement lieu à une augmentation de la production dans l’immédiat, et encore moins à une compensation des pertes antérieures engendrées par les ruptures d’approvisionnement.

Une productivité insuffisante et hétérogène

D’une manière globale, la productivité des vaches laitières est insuffisante, compte tenu des opportunités offertes par le milieu (périmètre irrigué, proximité de la zone urbaine) et du potentiel du troupeau bovin exploité (98 % des vaches sont de race améliorée). Pourtant, la production du lait améliore le revenu global puisqu’elle représente 45% du revenu agricole et constitue une source de recettes régulières le long de l’année. Les recettes sont utilisées pour faire face aux achats d’aliments du bétail, aux dépenses des cultures et pour couvrir les besoins de la famille.

La production annuelle moyenne est de 20000 litres avec un écart élevé entre les valeurs extrêmes (Tableau 3). Celui-ci s’explique par les différences dans la taille et la composition des troupeaux, par des apports inégaux en aliments concentrés et par conséquent par des productivités différenciées. Le rendement en lait par vache présente de l’exploitation la plus performante est le double de celle qui est la moins efficiente.

Tableau 3: Indicateurs de productivité (en litre)

Indicateurs de productivité
Moyenne échantillon
CV en % 
Valeur minimale
Valeur maximale
Valeur médiane
Production 
par étable
19.641 
47 
8.694 
43.078 
18.074
Moyenne économique
2.383 
22 
1.450 
3.572
 2.397
Dépenses en concentrés en équivalent lait
775 
29 
490 
1.353 
768
Lait économique
1.608 
22 
926 
2.218 
1630

 

La production moyenne par vache présente de 2.400 litres. La valeur maximale est de 3.572 litres contre 1.450 litres pour la valeur minimale. La quantité moyenne du lait économique par vache présente est de 1.600 litres, avec une faible dispersion autour de cette moyenne (Tableau 3).

Rentabilité des élevages laitiers

L’étude de la rentabilité repose sur l’analyse des charges, des produits et des marges brutes par exploitation et par vache présente. Trois niveaux de marges ont été définis séparément: la marge brute lait, la marge brute de la production animale et la marge brute globale de l’élevage. La première correspond à la valeur du produit lait diminuée des charges variables liées à l’alimentation et à la main d’œuvre du sous atelier «vaches laitières». Le but étant d’effectuer une analyse isolée du «produit lait». La deuxième représente la différence entre la valeur de l’ensemble des produits des élevages laitiers, non compris le fumier, et des charges totales de l’élevage. Ce niveau de marge a été défini dans le but de comparer les résultats de ce travail avec ceux obtenus dans d’autres régions et dans lesquels le produit fumier n’a pas été pris en considération. La troisième marge tient compte de la totalité des charges et des produits des élevages laitiers y compris le fumier.

Les charges

Les charges variables moyennes par exploitation s’élèvent à 77000 Dh et à 9600 Dh par vache. L’alimentation absorbe 82% des charges opérationnelles, la main d’œuvre 16% (Tableau 4). La rentabilité du système laitier dépend par conséquent de la manière dont sont gérés ces deux postes. Les soins vétérinaires et les frais de l’insémination artificielle sont négligeables. Ils connaissent cependant la dispersion la plus forte.

Tableau 4: Produits et charges des élevages laitiers (moyenne par exploitation, par UGB et par vache)

par exploitation
par UGB
par vache
En Dh
En%
CV%
En Dh
    En Dh
PRODUITS
Ventes de lait
49.757 
38 
52 
1.981 
5.951
Ventes animaux
36.063 
27 
 43 
1.510 
4.551
Fumier
23.448 
18 
37 
965 
2.910
Naissances
13.500 
10 
43 
560 
1.688
Lait autoconsommé
4.202 
28 
178 
535
Cessions internes
5.586 
37 
233 
703
Produit total
132.556 
100 
39 
5.427 
16.338
CHARGES
Concentrés
23.433 
30 
51 
931 
2.830
Paille
18.803 
24 
27 
800 
2.435
Fourrages
16.738 
22 
65 
666 
2.007
Salaires
11.588 
15 
35 
501 
1.514
Lait distribué aux veaux
5.586 
37 
233 
703
Transport
550 
38 
24 
72
I.A.
161 
0,2
 143
6
20
Soins
199 
0,3 
169 
25
Charges totales
77.058 
100 
 
3.167 
9.606
Marge brute totale
55.498 
 
 
2.260 
6.730
Marge brute lait
7.368 
 
 
250 
746
Produit lait viande
109.108 
 
 
4.462 
13.428

 
 

Les charges d’alimentation comprennent les dépenses en concentrés, le coût de production des cultures fourragères et la valeur de la paille achetée ou produite sur l’exploitation. Les concentrés représentent le tiers des charges de l’élevage. La paille et les fourrages revêtent la même importance. Ils occupent chacun le quart de ces charges.

Les charges dues à l’utilisation de la main d’œuvre sont en moyenne de 11.600 Dh par exploitation et de 1500 Dh par vache. La majeure partie des éleveurs n’emploie qu’un seul ouvrier pour conduire à la fois le troupeau bovin (8 têtes en moyenne) et s’occuper des cultures fourragères.

Les charges dues à l’allaitement des veaux par leur mère sont en moyenne de 5600 Dh par étable et de 700 Dh par vache présente, ce qui représente un manque à gagner non négligeable. Les charges de transport des animaux achetés ou vendus, du lait et des aliments achetés sont de 500 Dh par exploitation.

Les produits

Le produit total de l’élevage comprend les recettes de la vente du lait et des animaux ainsi que la valeur des veaux et de celle du fumier. La variation de la valeur des effectifs n’a pas été prise en considération dans l’évaluation du produit total de l’élevage, en raison de l’absence d’informations précises concernant la valeur du cheptel entre le début et la fin de la campagne et en particulier celles relatives au poids des animaux.

Les recettes provenant de la vente du lait représentent près de 40% du produit brut de l’élevage. Elles sont en moyenne de 50000 Dh par exploitation et de 6000 Dh par vache (Tableau 4). Elles constituent une source de trésorerie régulière et essentielle pour le financement des achats d’aliments concentrés, de certains intrants et la satisfaction des besoins de la famille.

Les ventes d’animaux contribuent pour un plus du quart dans le produit total de l’élevage avec une moyenne de 36.000 Dh et une recette de 4500 Dh par vache. Elles concernent les vaches de réforme, souvent de race locale en vue d’introduire des races améliorées, et les jeunes animaux issus de l’élevage des veaux nés sur l’exploitation. Ces derniers se nourrissent essentiellement de la paille et des mauvaises herbes prélevées sur les champs de culture et des plantations, ce qui est loin de leur assurer une alimentation équilibrée adaptée aux besoins de leur engraissement.

Les ventes d’animaux sont destinées à couvrir les achats d’aliments de bétail surtout en en période de sécheresse ainsi qu’à financer les frais des cultures. Elles permettent également d’éviter de recourir à des emprunts bancaires jugés onéreux par les producteurs.

En moyenne, la valeur du fumier est estimée à 23000 Dh par exploitation et à 2900 Dh par vache, ce qui représente 18% du produit total de l’élevage. L’importance de ce produit vient de l’augmentation de son prix qui est passé en quelques années de moins 50 Dh à plus de 150 Dh la tonne dans la région. Cette évolution résulte de l’extension de l’arboriculture, des cultures en sous étage et de l’introduction de certaines cultures maraîchères très exigeantes en fumier organique telle que la pomme de terre. La valeur du fumier est estimée sur la base des normes avancées par Mazouz relatives Les quantités de fumier produites dépendent du mode de stabulation et de la catégorie des animaux.

La valeur des naissances est en moyenne de 13500 Dh par exploitation et de 1700 Dh par vache, ce qui représente 10% du produit total de l’élevage. Elle est évaluée sur la base des prix recueillis lors des enquêtes relatives aux prix des veaux. Ces derniers varient suivant la race, l’état et la conformation de l’animal. Le prix d’un veau de race locale varie dans une fourchette de 1.000 à 1.500 Dh, celui d’une race croisée entre 2.000 et 2.500 Dh, alors que celui d’un veau de race pure oscille dans un intervalle allant de 2.000 à 3.000 Dh.

La faiblesse de ce produit s’explique par un taux élevé de mortalité des veaux (16%) et par un long intervalle entre les vêlages (14 à 16 mois). De ce fait, le nombre des naissances est faible. Il est en moyenne de 5,5 veaux par étable pour un effectif de 8 vaches présentes, ce qui signifie que 30% des vaches n’ont pas vêlé durant la campagne agricole étudiée. Comparée à l’optimum technique – un veau par an et par vache – cette situation engendre des manques à gagner qui varient entre 2.500 et 7.500 Dh par exploitation selon qu’il s’agit des veaux de race locale, croisée ou pure. L’autoconsommation est évaluée à raison de 4.200 Dhs par famille sur la base de 3 Dh le litre.

Marges brutes
Marge brute lait

L’analyse des trois niveaux successifs de marges brutes a montré que la vente du lait est incapable à elle seule de permettre de dégager une rentabilité suffisante. Elle est complétée par la présentation des ratios de rentabilité. Ces derniers sont au nombre de deux: le premier met en rapport la marge brute avec le chiffre d’affaires, représenté par la valeur des ventes du lait et des animaux durant la campagne observée. Le deuxième correspond à la marge brute rapportée au produit brut.

La production laitière est insuffisante à elle seule pour procurer au producteur un niveau de marge satisfaisant en particulier dans les élevages à faible productivité (Tableau 4). En moyenne la marge brute par vache est de 730 Dh. Le coefficient de variation de cette dernière est relativement élevé (cv=169). Il dénote d’une grande variabilité dans la rentabilité des élevages étudiés. La marge la plus forte est de 3086 Dh par vache contre une perte de 1776 Dh pour l’exploitation la moins rentable. Sur les 20 élevages de l’échantillon, 6 enregistrent des marges brutes lait négatives. Ils se caractérisent à la fois par un faible rendement laitier et par un coût élevé des aliments concentrés par litre de lait. Leur moyenne économique est proche de 2.000 litres par vache. Au-delà de ce seuil de productivité, toutes les exploitations ont pu obtenir des «marges brutes lait» positives. Ainsi, il existe une relation étroite entre cette marge et la moyenne économique.

En outre, le coût des concentrés par litre de lait dans les élevages les moins productifs est compris entre 0,47 et 0,70 Dh. Il est plus faible dans les autres élevages. Les exploitations concernées présentent par conséquent un problème d’alimentation lié à une mauvaise valorisation des concentrés.

Marges brutes lait viande et marges brutes totale de l’élevage

En tenant compte de tous les produits de l’élevage à l’exception du fumier, la marge brute moyenne passe de 730 Dh à 3117 Dh par vache et de 302 à 1262 Dh par UGB bovine. Il est à remarquer qu’en moyenne la rentabilité des élevages non contrôlés est proche de celle des élevages pépiniéristes du Gharb (Boubkri,1995). Elle est cependant inférieure à celle observée dans les Doukkala avec 2.814 Dh/UGBB (Dahmane,1993). Par contre, elle est supérieure à celles des élevages du même types pratiqués dans les régions des Doukkala où elle est de 743 Dh/UGBB et dans le Tadla 1.020 Dh/UGBB (Kendadi,1992).

La marge brute s’améliore en incluant la valeur du fumier dans celle du produit brut. Elle est le double de la précédente avec 50000 Dh par exploitation et 6000 Dh par vache (Tableau 4).

Analyse des ratios de rentabilité

la rentabilité de l’élevage laitier est satisfaisante. Ainsi, en ne tenant pas compte de la valeur du fumier, en moyenne la part de la marge brute est de 39 % du chiffre d’affaires et de 30 % du produit brut d’élevage. Cette rentabilité est légèrement supérieure à celle des élevages pépiniéristes dans le Gharb, avec respectivement 33 % et 28%. Cette légère supériorité s’explique par l’importance de la valeur des ventes d’animaux qui augmente en année de sécheresse (comme ce fut le cas de la campagne 1994-95) pour faire face à la hausse des prix des aliments de bétail. En incluant le fumier, la part de la marge brute est de 68% du chiffre d’affaires et de 41% du produit total élevage.

Prix de revient du lait

Le prix de revient du lait dépend de la nature de la campagne agricole dans laquelle il a été étudié. La conjoncture climatique de 1994-95 s’est traduite par des ventes importantes d’animaux dont les entrées d’argent ont servi à sauvegarder le cheptel gardé sur l’exploitation, en lui assurant un approvisionnement en paille et en aliments concentrés.

Les coûts totaux affectés à la production du lait sont en moyenne de 4 Dh par litre (Tableau 5). Les charges d’alimentation et de main d’œuvre constituent à elles seules près de 94% des charges affectées au lait dont 47% pour les aliments grossiers 30% pour des concentrés. En déduisant la valeur des sous-produits de ces coûts, le prix de revient du litre n’est plus que de 2,02 Dh. Les charges d’amortissement relatives aux bâtiments n’ont pas été comptabilisées, car il s’agit souvent d’anciens locaux aménagés.

Tableau 5: Prix de revient par litre de lait

Charges affectées au lait
En Dh 
 En %
CV %
Fourrages verts
Paille
Concentrés
Main d’oeuvre
Autres charges (transport, IA, soins)
0,82
1,10
1,19
0,68
0,22
20
27
30
17
6
29
43
13
43
80
Charges totales
 4 
100 
18
Sous-produits (ventes animaux)
1,98
100
42
Prix de revient
2,02

 

La comparaison du prix de revient avec le prix offert par la coopérative (3,07 Dh/l) montre que les producteurs dégagent un gain qui varie de 0,72 Dh/l en haute lactation à 1,22 Dh en basse lactation.

Analyse de groupe

L’analyse de groupe suppose une homogénéité des conditions naturelles, des ressources utilisées et des systèmes de production. Elle n’exige pas par contre une uniformité dans l’utilisation des facteurs variables (intrants, main d’œuvre). Cette analyse a porté sur un groupe homogène d’exploitations situées dans le périmètre N’Fis (rive droite) et dotées d’appareils de production plus ou moins similaires. Il s’agit d’exploitations de polyculture élevage dont la superficie varie de 5 à 40 ha, dont la taille des troupeaux laitiers est comprise entre 5 et 15 têtes composées en grande partie de vaches de races croisée ou pure et cultivant entre 0,2 et 0,5 ha de fourrages par vache.

Ces exploitations ont été classées en trois groupes selon le niveau de marge brute globale de la production animale par unité de Gros Bétail bovine. Le premier est un groupe de tête constitué de 5 exploitations. La marge brute réalisée oscille dans une fourchette qui va de 2.885 à 3.635 Dh/UGBB avec une moyenne de 3.088 Dh. Le deuxième est un groupe intermédiaire formé de 10 exploitations. Il a pu obtenir un niveau de marge brute moyen de l’ordre de 2.350 Dh/UGBB, les valeurs extrêmes correspondantes sont respectivement de 2.044 et 2.638 Dh. Le dernier est le groupe de queue. Il est composé de 5 exploitations dont la marge brute varie entre 972 et 1.962 Dh/UGBB avec une moyenne de 1.570 Dh (Tableau 6).

Tableau 6: principaux produits et charges des élevages laitiers par groupe (en Dh/UGBB)

G. de
tête 
G. de
queue 
G.
inter-
méd.
Ecart 
entre G.
extrêmes 
Moyenne 
de 
l’échantillon
PRODUITS
Ventes lait (1)
2.644 
1.379 
2.038 
1.265 
1.981
Ventes animaux (2)
2.025 
1.333 
1.434 
692 
1.510
Total (1) +(2)
4.669 
2.712 
3.472 
1.957 
3.491
Produit brut
6.511 
4.333 
5.405 
2.178 
5.427
CHARGES
Aliments concentrés
1.106 
715 
952 
391 
931
Fourrages verts
855 
533 
638 
322 
666
Paille
783 
864 
779 
-81 
800
Charges totales l’alimentation
2.744 
2.112 
2.369 
632 
2.397
Charges totales
3.423 
2.763 
3.055 
660 
3.167
Marges brutes
3.088 
1.570 
2.350 
1.518 
2.260

 

Cette classification permet de dégager des normes clés à partir des résultats du groupe de tête et de mettre en relief les déficiences du groupe de queue ainsi que les marges de progrès dont il dispose. L’analyse des indicateurs technico-économiques de gestion des troupeaux permet de faire ressortir ces normes.

Facteurs de différentiation de la productivité des élevages laitiers

La capacité de production du groupe de tête est très proche de celles des autres groupes. L’écart entre les groupes extrêmes en termes de superficies cultivées est de 7 ha et de seulement d’un ha au niveau des superficies fourragères. La taille des troupeaux laitiers et leur composition (part des races locales) est quasiment la même pour les trois groupes. Pourtant, le volume de la production et la productivité des vaches laitières du premier groupe représentent le double de ceux du groupe de queue. Certes, la taille du troupeau laitier de ce dernier est de 6,45 vaches contre 8,1 vaches pour le groupe de tête (Tableau 7). Cet écart de 1,65 vache engendre une différence de production de 3.036 litres. Cependant, c’est la disparité en termes de productivité qui différencie le plus ces deux ensembles. La moyenne économique du premier dépasse de 1000 litres celle du groupe de queue. Elle est respectivement de 2.849 litres et de 1840 litres. Elle est à l’origine d’un écart de production d’environ 8.200 litres par exploitation. Le «lait économique» distingue également ces deux groupes. Celui du premier est de 1951 litres contre 1245 pour le dernier groupe, soit un écart de 706 litres par vache. Cet indicateur reflète à la fois un degré d’intensification plus élevé et une meilleure valorisation des aliments concentrés par les troupeaux laitiers du premier groupe. Celui-ci achète plus d’aliments concentrés que le dernier. Il distribue 1284 kg par vache contre 939 pour le groupe de queue. Cependant en raison de la faiblesse de la productivité des vaches du dernier groupe, il doit utiliser 0,52 kg de concentrés pour produire un litre de lait, contre seulement 0,45 kg par le groupe de tête.

Tableau 7: Tableau comparatif des indicateurs technico-économiques de gestion

Indicateurs
Unité
Critères
G. 
tête
G. 
queue
G. inter
-méd
Ecart G. extr.
Moy. 
échan-
tillon
Dimension ha
ha
VL
%
UGB
litre
SAU
SFP
nb.VL
%RL
UGBB
prd.lait
18,7
3,2
8,1
0,2
24,5
23.171
11,6
2,0
6,4
8,0
19,7
11.926
14,6
2,8
8,7
3,8
26,6
21.825
+7,1
+1,2
+1,6
-7,2
+4,8
11.245
14,9
2,7
8,0
2,0
24,4
19.640
Reproduction Année
%
%
RML
T.Réforme
Tx.mortalité veaux
3,7
18
9
4,8
9
17
4,1
12
14
-1,1
+9
-8
4,2
13
14
Chargement des superficies fourragères T/ha
nb
nb
nb/ha
Rdt fourrages
VL/HAF
UGBB/HAF
VL/SFP
45,7
4,8
14,6
2,98
35,5
5,1
15,3
3,17
43,7
4,7
14,6
3,36
+10,0
-0,3
-0,8
-0,19
42,2
4,8
14,8
3,20
Productivité litre
litre
kg
kg/l
Rendement/VP
Lait écon/VP
Qté cc/VP
Qté cc/l
2.849
1.951
1.284
0,45
1.840
1.245
939
0,52
2.422
1.618
1.243
0,52 
+1.009
+706
+345
-0,07
2.383
1.608
1.177
0,50
Coûts de production Dh/VP
Dh/l
Dh/l
Concentrés/VP
Concentrés/l
Prix revient lait
2.756
0,95
1,42
1.825
1,00
2,68 
2.450
1,00
2,00 
+931
-0,05
-1,26
2.474
1,01
2,02

 

La faiblesse de la productivité des vaches du dernier groupe s’explique également par un chargement plus élevé des superficies fourragères et par des rendements insuffisants de son système fourrager. Elle est le résultat d’une inadéquation entre la taille du troupeau bovin et les disponibilités en fourrages verts. En effet, le groupe de queue dispose de 5 vaches par hectare année fourrage contre 4,8 vaches pour le groupe de tête. Il produit 35,5 tonnes de matière verte par hectare contre 45,7 tonnes par le groupe de tête.

La faible rentabilité des élevages laitiers du dernier groupe est due également à un taux de mortalité des veaux particulièrement élevé: 17% contre 9% seulement pour le groupe de tête. Ce résultat traduit une mauvaise gestion en termes de prophylaxie et de soins apportés aux animaux, en particulier les jeunes.

L’âge moyen des vaches en lactation est relativement bas dans le groupe de tête (3,7 années contre 4,7 dans le groupe de queue). Il s’explique en partie par l’introduction de nouvelles races améliorées au détriment de la race locale qui ne dépasse pas 0,2% des effectifs bovins. Son taux de réforme des animaux est deux fois plus élevé que celui du groupe de queue. Cependant, il est à souligner que la réforme des animaux dépend étroitement de la conjoncture climatique et par conséquent de la trésorerie disponible pour faire face aux besoins d’alimentation des troupeaux (achats de paille et de concentrés). Il en résulte que les taux obtenus par chacun des trois groupes sont à considérer avec prudence, car il ne s’agit probablement pas de décisions stratégiques mais plutôt tactiques.

Facteurs de différentiation de la rentabilité des élevages laitiers

Le groupe de tête est le plus compétitif. Il obtient le prix revient du lait le plus bas. Celui-ci est seulement 1,42 Dh contre 2,68 Dh pour le groupe de queue. En haute lactation, les gains du premier groupe sont de 1,32 Dh par litre alors que le groupe de queue couvre à peine ses coûts de production. En basse lactation les gains sont respectivement de 1,82 Dh et de 0,56 Dh.

Les recettes du lait du premier groupe représentent le double de celles du dernier groupe. L’écart est plus faible dans les ventes d’animaux. Il provient de la vente d’un nombre plus important d’animaux de réforme et surtout de taurillons et de génisses produits à partir de veaux nés sur l’exploitation. Il est par conséquent le résultat direct d’un faible taux de mortalité des veaux, du remplacement des vaches de race locale par celles de race améliorée et d’une alimentation meilleure et par conséquent plus coûteuse.

Les frais d’alimentation du premier groupe dépassent de 632 Dh par UGBB celles du groupe de queue. Les concentrés et les fourrages connaissent les écarts les plus élevés. Les élevages du dernier groupe sont moins intensifs, la consommation de la paille y est la plus forte.

Par S. BAALI et M. RAKI

Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Le Chérimolier (Anonier): une culture fruitière tropicale prometteuse pour le Maroc

Parmi les cultures fruitières tropicales prometteuses pour le Maroc, nous avons déjà présenté l’ananas. Nous traiterons d’une autre culture fruitière qui est le chérimolier ou cherimoya, communément appelé chez nous ‘anonier’.

Origine et Importance de la culture

Les ‘‘anones’’ sont des fruits produits par plusieurs espèces du genre Annona ou de leurs hybrides, de la famille des Annonacées. Elles sont originaires de l’Amérique tropicale. Au Maroc, l’espèce plantée est le chérimolier, Annona cherimola Mill., une des principales espèces cultivées du genre Annona, et l’arbre est communément appelé ‘anonier’.

Le chérimolier vient en troisième position des cultures fruitières tropicales, après le bananier et l’avocatier. Actuellement il occupe près de 60 ha et sa production totale est estimée à près de 200 tonnes de fruits. Cette espèce est essentiellement plantée au niveau des régions de Rabat (27 %), de Benslimane (18 %) et de Moulouya (19 ha) (MAMVA, 1994).

Utilisations du fruit

Le fruit est cordiforme, et de couleur vert lumineux. La pulpe est blanc-crème, d’excellente qualité, est parfumée et sucrée et englobe généralement plus de dix graines très dures et de couleur brun foncé à noire. La pulpe du fruit est principalement consommée fraîche, mais peut être utilisée pour la préparation de jus. Le fruit est riche en hydrates de carbone (22-24 %), en phosphore (0,4‰) et en calcium (0.24‰) et contient aussi des protéines (1,3-2,1%) et des vitamines (particulièrement A et C). Sa valeur énergétique est de 92-94 calories.

Ce fruit est en réalité le résultat de la fusion de plusieurs petits fruits (carpelles), contenant chacun une graine, avec le réceptacle. La surface du fuit, sa forme, son poids, le nombre de graines et la composition de la pulpe sont parmi les paramètres qui dépendent de la variété.

Exigences pédo-climatiques

Le chérimolier est une culture des zones d’altitude des régions tropicales et s’adapte bien aux conditions de climat subtropical. Cependant, il est sensible aux gelées, à la chaleur et aux vents. L’ombrage des jeunes plants est recommandé après plantation. La température optimale semble être 21-27 ºC.

Le niveau de pluviométrie considéré comme optimal est de 1200 mm, chose qui traduit que cette culture doit nécessairement être irriguée sous nos conditions. Selon certains auteurs, des niveaux de précipitations nettement inférieures, mais régulières, suffisent pour assurer une production convenable. Il a aussi été rapporté qu’une période relativement longue lui est convenable pour assurer une production de fruits de qualité.

Différents types de sols conviennent à la plantation du chérimolier, mais ce sont les sols légers bien drainés, relativement profonds et moyennement riches en matière organique qui sont, généralement, rapportés comme étant les plus adéquats. Le pH optimal semble être 6, et des niveaux légèrement supérieurs (6,5-7,5) ont aussi été rapportés comme adéquats.

Cycle de la culture

L’arbre est de petite taille, pouvant atteindre 7 m de hauteur, et ses feuilles sont caduques. L’entrée en production a lieu à partir de l’âge de 3 à 4 ans pour les variétés greffées. La période allant de la pollinisation à la maturité des fruits dure environs 5 à 8 mois.

Contrôle de la floraison

Les fleurs du chérimolier sont hermaphrodites. Cependant, la durée de réceptivité des stigmates et de très courte durée (quelques heures), et le pollen n’est disséminé que lorsque les stigmates ne sont plus réceptifs (protogynie). Ceci traduit la nécessité de recourir à la pollinisation contrôlée pour favoriser la fructification et assurer une production convenable.

En l’absence de fécondation, la durée de survie de la fleur est limitée seulement à quelques jours. Il est à noter que la réceptivité des stigmates est aussi influencée par les conditions du milieu, notamment l’humidité de l’air et la température ambiante, et que le résultat de la pollinisation naturelle est fonction des variétés.

La pollinisation peut être effectuée par certains insectes mais les résultats sont généralement très aléatoires. En conséquence, le recours à la pollinisation manuelle est nécessaire en production commerciale pour garantir des taux de nouaison convenables et des productions conséquentes.

Il a aussi été rapporté que la pollinisation contrôlée permet d’améliorer le calibre des fruits et réduit la production de fruits déformés. L’un des effets qu’il faut prendre en considération dans le cas de pollinisation croisée est la métaxénie, en d’autres termes, l’effet de l’origine du pollen sur certaines caractéristiques du fruit.

Densités de plantation et origine des plants

Les arbres peuvent être plantés à des distances de 6 à 7 m, soient des densités de 200 à plus de 250 arbres/ha. Des densités plus élevées peuvent être pratiquées selon la variété et les conditions de culture.

Les plants peuvent être obtenues par semis des graines récoltées, mais pour une plantation commerciale, nécessitant l’utilisation de variétés intéressantes (production satisfaisante, fruits de qualité particulière, etc…). Il est recommandé de ne planter que des plants greffés.

Production

Les fruits sont de tailles variables et peuvent dépasser 500 grammes par unité. Certains auteurs ont rapporté un intervalle de variation de 100 à 2000 g.

La production est variable et dépasse généralement 100 kg/arbre en phase de pleine production, soit un rendement de plus de 20 tonnes/ ha.

Les fruits sont récoltés à maturité, quand ils sont encore fermes, et toutes les précautions doivent être prises pour ne pas endommager les fruits lors des opérations de récolte et de transport.

La culture de chérimolier au niveau de la région de Rabat

Certains vergers modernes sont plantés à des densités dépassant légèrement 300 arbres/ha. Cette densité est élevée et l’arrachage d’un arbre sur deux doit être considéré, après un certain nombre d’années de production, selon le niveau d’encombrement en verger. Mieux serait d’opter pour une seule densité optimale dès le départ.

L’irrigation est soit gravitaire ou localisée selon les exploitations. Une taille de formation est pratiquée les premières années après plantation. Un apport de matière organique et/ou de fertilisants N-P-K a aussi été noté. Concernant la taille de fructification, elle consiste seulement à supprimer les rejets, le bois mort, encombrant ou mal placé et les gourmands. Les maladies et les ravageurs de cette culture restent très limités.

L’opération la plus délicate, et qui nécessite une attention particulière reste la pollinisation. Certaines exploitations ont franchi un pas en avant et pratiquent déjà une pollinisation contrôlée, en utilisant un pulvérisateur manuel.

Concernant les rendements, ils sont variables selon le matériel végétal utilisé, la densité de plantation, l’âge, le niveau de réussite de la fécondation et bien d’autres facteurs (environnementaux, culturaux). Nous avons pu enregistrer, au niveau de certaines exploitations, des productions moyennes de 12 tonnes/ha. La récolte reste échelonnée sur plusieurs mois et s’étale, généralement, entre Octobre et Janvier.

Le prix de ventre, encore très intéressants, est variable selon l’année, le calibre et la forme des fruits. Lors de la réalisation de notre enquête, le prix exploitation à varié entre 14 et 20 dh/kg.

Le chérimolier reste une culture fruitière prometteuse pour certaines régions du Maroc, et des bénéfices importants peuvent être réalisés si la pollinisation est bien maîtrisée. Un choix judicieux du matériel végétal à planter permettrait d’optimiser les résultats obtenus.

Prof. Abdelhadi ABOUSALIM, Département d’Horticulture

Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Possibilités de rationaliser la quantité de produits phytosanitaires dans le traitement de la tomate sous abri

Au cours de son cycle végétatif, la culture de la tomate sous abri est continuellement menacée par les différents ravageurs et maladies obligeant ainsi l’agriculteur à traiter chimiquement. Ainsi compte tenu de l’impact de l’utilisation de pesticides sur l’environnement, sur la trésorerie de l’agriculteur et sur l’efficacité même de traitement, la présente étude a été conduite ayant pour objectif de rationaliser les quantités de produits employés en intervenant sur le nombre d’applications des pesticides et les quantités de bouillie par hectare. Pour cela deux types de matériel de traitement ont été utilisés, un à lance (le plus utilisé) et un pneumatique. Un suivi régulier de la culture a été effectué basé sur des observations concernant les maladies de la tomate, plus particulièrement le mildiou, le Botrytis et l’oïdium. Les résultats de cette étude ont montré que les différentes maladies ont été bien contrôlées en réduisant le volume de bouillie par hectare et le nombre d’interventions chimiques. De même, il ressort que le coût de l’opération chimique a été réduit significativement. Le coût des interventions pesticides qui représentait 18% du total de production de la culture selon le calendrier conventionnel, a été ramené à 2.5% lorsqu’on a réduit le nombre de traitements fongicides et le volume pulvérisé par hectare. 

Introduction

Au Maroc, la culture de la tomate sous abri (appelé communément sous serre) occupe une place prépondérante dans l’économie nationale, tant sur le plan des superficies que sur le plan de la production. La superficie cultivée est d’environ 5 500 ha en 1996 avec une production de 427 500 T dont 165 535 T sont exportées (MAMVA,1996). La tomate sous serre est concentrée essentiellement dans les régions d’Agadir, d’El Jadida et de Rabat.

Au cours de son cycle végétatif, cette culture est continuellement menacée par les différentes maladies et ravageurs (Jone et al, 1991) qui affectent aussi bien la qualité que la quantité de production. Parmi ces ennemis de cultures, on cite le mildiou, l’oïdium, la pourriture grise, et la mineuse. Devant cette situation, l’agriculteur se trouve obligé d’intervenir en utilisant des moyens chimiques.

Toutefois, les conditions d’application de ces produits phytosanitaires sont confrontées à plusieurs problèmes qui sont en relation avec l’efficacité, et une utilisation excessive des produits. Une enquête réalisée dans les principales régions productrices de la tomate sous abri a montré que les volumes de bouillie par hectare sont excessifs et sont en moyenne de 2000 l/ha (Moumen, 1993), Aussi, le nombre d’interventions peut atteindre dans certains cas jusqu’à 20. Ceci malheureusement entraîne des pertes énormes de produits, des traitements non justifiés et un coût élevé de l’opération.

Le présent travail a pour objectif de rationaliser les quantités de pesticides employées pour la protection phytosanitaire de la tomate, en intervenant sur le nombre d’applications et le volume de bouille par hectare.

Méthodologie

Protocole expérimental

Afin de répondre à notre objectif, des essais ont été menés dans une exploitation agricole dans la région de Rabat. La variété de la tomate est le Kiwat et l’abri utilisé sont de type SOCODAM de dimension 56x9x3 m. Le matériel d’application utilisé est de deux types:

Le pulvérisateur à lances: c’est un pulvérisateur à pression liquide à jet projeté d’une capacité de 2000l, muni généralement de deux lances et tiré par un tracteur. C’est l’appareil le plus utilisé au Maroc.

Le pulvérisateur pneumatique à dos: malgré la faible capacité de sa cuve, qui est de 15 l, ce type de pulvérisateur a été choisi pour le principe de pulvérisation qu’il offre. En effet, il permet d’obtenir des gouttelettes très fines et par conséquent une réduction du volume par hectare. Il est muni d’un ventilateur actionné par un petit moteur à deux temps.

Trois serres ont été choisies:

Serre I: correspond au traitement de l’agriculteur. L’appareillage utilisé est un pulvérisateur à lance et le calendrier adopté est celui de l’agriculteur.

Serre II: correspond à un traitement employant le pulvérisateur pneumatique à dos avec le calendrier de traitement adopté par l’agriculteur.

Serre III: correspond à un traitement employant le pulvérisateur pneumatique avec un calendrier de traitement raisonné.

Suivi du développement des maladies

Le suivi du développement des maladies et des ravageurs nous a permis de décider des interventions de traitement dans le cadre du calendrier raisonné et de comparer l’évolution des attaques parasitaires de la tomate dans les trois serres. Pour cela, nous avons effectué des contrôles hebdomadaires dans les trois serres. A chaque visite nous avons observé 120 plants par serre. Les observations ont consisté à compter le nombre de plants attaqués et la proportion de folioles infectées par chacune des maladies détectées. Pour le cas particulier de la pourriture grise, l’évaluation du degré d’infection est déterminée par le nombre moyen de feuilles et de fruits attaqués et, d’autre part par le nombre de lésions observées sur les tiges.

Etude économique

Le suivi détaillé de toutes les opérations effectuées a permis de calculer la part du coût des produits phytosanitaires, dans la charge globale de production de la tomate dans les trois serres étudiées.

Résultats

Les maladies et les ravageurs développés sur la culture de tomate dans notre expérimentation sont l’oïdium, la pourriture grise, le mildiou et l’acariose bronzée. La lutte contre ces ennemis de la culture a demandé des traitements répétés (Tableaux 1 et 2). Selon le calendrier de l’agriculteur, nous avons effectué au total 16 traitements, alors que le calendrier de traitement raisonné n’a demandé que 8 interventions.

Tableau 1: Calendrier des traitements dans les serres I et II

Trai-tement
Tx+1-Tx
Date 
Produit 
Matière active 
Dose/hl
maladie ou ravageur
T1
0 jours 17/9/95 Décis  
DithaneM45 
Deltaméthrine  
Mancozèbe 
40 cc  
200 g 
Noctuelles  
Mildiou
T2
4 jours  21/9/95  Décis  Deltaméthrine  40 cc  Noctuelles
T3
18 jours 09/10/95 Anvil  
Décis
Hexaconazole  
Deltaméthrine
40 cc  
50 cc
Oïdium  
Noctuelles
T4
9 jours  18/10/95 Décis  
Anvil
Deltaméthrine  
Hexaconazole
40 cc  
40 cc
Noctuelles  
Oïdium
T5
14 jours  01/11/95  Anvil  
Tamaron
Hexaconazole  
Methamidophos
40 cc  
150 cc
Oïdium  
Noctuelles
T6
19 jours  20/11/95 Ronilan  
Dithane M45
Vinchlozoline  
Mancozèbe
100 g  
200 g
Botrytis  
Mildiou
T7
4 jours 24/11/95 Galben M8-65 Benalaxyl et Mancozèbe 250 g Mildiou
T8
5 jours 29/11/95 Kelthane Dicofol  125 cc Acariose   bronzée
T9
7 jours 06/12/95 Sumisclex  Procymidone 100 g Botrytis
T10 
7 jours  13/12/95 Dithane M45  
Euparéne
Mancozèbe  
Dichlofluanide
200 g  
250 g 
Mildiou  
Botrytis
T11
7 jours  20/12/95 Bavistine Carbendazinne 250 g Botrytis
T12
9 jours 29/12/95 Sumisclex Procymidone 100 g Botrytis
T13
9 jours 07/01/96 Anteor C3  
DithaneM45
Cymoxanil+Folpel+Cuivre  
Mancozèbe
250 g  
200 g 
Mildiou
T14
5 jours  12/01/96 Anteor C3  
DithaneM45 
Cymoxanil+Folpel+Cuivre  
mancozèbe
250 g  
200 g 
Mildiou
T15
5 jours  17/01/96 Bavistine  
Karaté
Carbendazine  
Lambda-cyhalothrine 
250 g  
20 cc
Botrytis  
Noctuelles
T16
12 jours 29/01/96 Organil 166  
Decis 
Thiophanate-methyl+manèbe  
Deltaméthrine
250 g  
40 cc
Mildiou  
Noctuelles

 

Tableau 2: Calendrier des traitements dans la serre III

Trait-
ement
Tx+1-Tx
Date 
Produit
Matière active
Dose/hl
maladie 
ou 
ravageur
T1
0 jours 18/10/95 Anvil Hexaconazole 40 cc Oïdium
T2 
14 jours 03/11/95 Anvil Hexaconazole 40 cc Oïdium
T3 
26 jours 29/11/95 Kelthane Dicofol 125 cc Acariose bronzée
T4
8 jours 06/12/95 Anvil Hexaconazole 40 cc Oïdium
T5
14 jours 20/12/95 Bavistine Carbendazinne 250 g Botrytis
T6
9 jours 29/12/95 Sumisclex
Anvil
Procymidone
Hexaconazole
100 g
40 cc
Botrytis
Oïdium
T7
19 jours 17/01/96 Bavistine
Sumi 8
Carbendazine
Diniconazole
250 g
50 cc
Botrytis
Oïdium
T8
27 jours 14/02/95 Galben M8-65
Sumisclex
Benalaxyl et Mancozèbe
Procymidone
250 g
100 g
Mildiou
Botrytis

 

Concernant le volume de bouille par hectare, il a été raisonné en fonction de type de matériel. Pour le pulvérisateur à lances, nous avons utilisé les mêmes réglages que l’agriculteur donnant ainsi, en fonction du débit des lances et de la vitesse d’avancement, des volumes de bouillie variant de 1670 au premier traitement à 4316 l/ha pendant les 16 traitements. Pour le pulvérisateur pneumatique, le volume de bouillie par hectare a été raisonné en fonction de la végétation. Faute de données sur l’indice foliaire de la variété de la tomate étudiée, une méthode basée sur le calcul du volume de feuillage a été employée (El Hadri, 1993). Le volume de bouillie a varié dans notre cas de 520 à 975 l/ha.

La période de traitement de la pourriture grise et de l’oïdium s’est étalée du mois de novembre jusqu’au mois d’avril. Quant au mildiou, il est apparu vers fin février. Il a nécessité un traitement dans le cas du calendrier raisonné, alors qu’aucun traitement anti-mildiou n’a été utilisé selon le calendrier de l’agriculteur.

En ce qui concerne les rendements obtenus, nous avons relevé que malgré les différences au niveau des volumes de bouillie et du nombre d’interventions, aucune différence significative de rendement n’a été observée. En effet, ces rendements étaient respectivement de 2572 kg, 2560 kg et 2545 kg pour les serres I, II et III. Ceci montre d’une part que parmi les traitements effectués certains sont inutiles et d’autre part que les volumes de bouillie par hectare et par conséquent les quantités de pesticides utilisés sont sur-dosées par rapport aux quantités requises. Aussi, il convient de signaler que le pulvérisateur pneumatique, par le courant d’air qu’il engendre, permet des gouttelettes fines et une bonne pénétration (Houmy et al, 1993) permettant ainsi au produit d’atteindre toutes les parties de la plante.

L’évaluation comparée du coût de l’opération relative aux traitements phytosanitaires est présentée dans le tableau 3. D’après ce tableau, Il ressort que l’utilisation du pulvérisateur à jet projeté est quatre fois plus chère que l’utilisation du pulvérisateur pneumatique à dos en suivant le même calendrier de traitement, celui adopté par l’agriculteur. De plus, l’utilisation du pulvérisateur à lance revient 8 fois plus chère par rapport à l’utilisation du pulvérisateur pneumatique et l’adoption en même temps du calendrier du traitement raisonné.

La part des traitements phytosanitaires dans le coût global de la tomate sous l’abris III (pulvérisateur pneumatique à dos + calendrier du traitement raisonné) n’a guère dépassé 2.5%, comparée à 18% dans le cas de la tomate sous abri II (pulvérisateur à lance + calendrier de l’agriculteur ) (tableau 4 ).

Tableau 3: Prix total de l’opération du traitement phytosanitaire dans chaque serre étudiée

Serre I Serre II Serre III
Prix de revient d’utilisation du matériel de traitement (dh/ha)
7.215
1.372
767
Coût des produits phytosanitaires utilisés (dh/ha)
21.179
5.381
2.935
Total (dh/ha)
28.384
6.753
3.702

 

Tableau 4: Part des traitements phytosanitaires dans le coût global de production de la tomate dans les serres I, II et III

Serre I
Serre II
Serre III
Valeur
(Dh/ha)
%
Valeur
(Dh/ha)
%
Valeur
(Dh/ha)
%
Produits phytosanitaires
21.179,0
20,8
5.381,0
6,3
2.935,4
3,5
Autres charges
80.521,7
79,2
80.521,7
93,7
80.521,7
96,5
TOTAL
101.700,7
100
85.902,7
100
83.457,1
100

 

Conclusion

Il ressort de cette étude que les différentes maladies développées sur la tomate ont été bien contrôlées tout en réduisant le volume des traitements par hectare et le nombre d’interventions. Ceci s’est traduit par une réduction assez significative du coût de production de la tomate par l’utilisation du pulvérisateur pneumatique à dos et l’adoption du calendrier de traitement raisonné, sans perte de rendement.

 Références bibliographiques

Jone J.B, STALL R.E and ZiTTER T.A (1991) .Compendium of tomato diseases. APS Press, St Paul, USA.

El HARDI, K (1993). Atomiseur: Techniques d’application. 673704- F-93/10.

HOUMY K., AMMATI M., MOUMEN N (1993). Techniques de traitement de la tomate sous serre au Maroc, Journée nationales de protection des plantes, Rabat.

MAMVA (1996). Cultures maraîchères de primeurs: Bilan de la campagne 1995/1996.

MOUMEN N (1993). Etude des techniques d’application utilisées pour le traitement de la tomate sous serre au Maroc. Mémoire de fin d’études, IAV Hassan II, Rabat.

Par
Houmy, K, Ezzahiri B. et EL Hadri K.
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Utilisation et réglage des outils de travail du sol

La charrue à disques

Tout d’abord, le chauffeur doit s’assurer du bon état de la charrue. Le bâti et les étançons ne doivent être ni déformés, ni cassés. En cas de réparation, il faut s’assurer que les alignements et les angles initiaux ont été respectés. Vérifier que les disques sont tranchants; et qu’ils ne sont pas usés (un disque de moins de 60 cm de diamètre est à réformer). Les diamètres des disques ne doivent pas être trop inégaux (une différence de diamètre de plus de 20% induit une différence de profondeur de 5 à 7 cm). Si la charrue est réversible les chandelles devront être fixées à la même longueur. La profondeur de travail est réglée en premier lieu selon les exigences agro-pédologiques. Ensuite, on procède au réglage de l’horizontalité, l’aplomb, la largeur de la 1ère bande et le dévers. La vitesse d’avancement du tracteur est choisie de la manière suivante: elle doit être suffisamment élevée pour assurer un bon émiettement et retournement mais suffisamment modérée afin d’éviter toute instabilité (4 à 6 km/h est l’intervalle de vitesses conseillé).

Le chisel

L’opérateur doit s’assurer d’abord du bon état des dents et des socs. Les ressorts de compression doivent être serrés à la même tension. Les seuls réglages requis ici sont: l’horizontalité transversale (chandelles du relevage de même longueur) et longitudinale (longueur du bras supérieur pour que la profondeur des dents avant et arrière soit identique). La vitesse doit être la plus élevée possible pour bénéficier de l’effet des vibrations et des chocs (6 à 8 km/h). Le sol devrait être plus près de l’état friable que de l’état sec. En tout cas le travail en conditions humides du sol est déconseillé.

Le stubble-plow (pulvériseur dissymétrique lourd)

La vérification du bon état des disques et des paliers est un préalable pour un travail correct. L’ouverture des deux trains de disques (avant et arrière) est fixée en fonction de la qualité du travail souhaitée et du type et de l’état du sol. La vitesse de travail adoptée doit être relativement élevée pour assurer un bon déchaumage (4 à 6 km/h est typique). En tout cas, la vitesse est généralement limitée par la puissance du tracteur.

Le cover-crop (pulvériseur dissymétrique léger)

La vérification du bon état des disques et des paliers est un préalable pour un travail correct. L’ouverture des deux trains de disques (avant et arrière) est fixée en fonction de la qualité du travail souhaitée, du type et de l’état du sol. En plus de l’ouverture des trains, deux autres réglages sont nécessaires: la hauteur d’attelage du timon côté cover-crop (pour que la profondeur de travail du train avant et celle du train arrière soient identiques; réglage du timon (ligne de traction) de manière à assurer la stabilité du tracteur et du cover-crop (le tracteur ne doit tirer ni à droite ni à gauche). La vitesse d’avancement doit être relativement élevée pour assurer un bon émiettement et un bon brassage du sol; mais pas très élevée pour éviter de déstabiliser l’outil et de diminuer anormalement la profondeur de travail. Le vitesse de 5 à 7 km/h est conseillée. En tout cas, la vitesse est généralement limitée par la puissance du tracteur et de l’état du terrain.

La herse combinée

En premier lieu l’opérateur doit s’assurer du bon état de l’outil, particulièrement les dents et leur bonne disposition (position des dents les unes par rapport aux autres),  les effaceurs de traces et leur position par rapport aux pneus du tracteur. Ici, seuls deux régales sont nécessaires: l’horizontalité transversale (chandelles du relevage de même longueur) et l’horizontalité longitudinale (les éléments avant et arrière doivent travailler à la même profondeur). Le mode opératoire requiert la vitesse la plus élevée possible permise par la puissance du tracteur et l’état du terrain (7-9 km/h).

Le rouleau

Le bon état de l’outil doit être vérifié. En particulier les paliers, les anneaux (risque de casse, libres en rotation (pas de terre collée ou de ficelles enroulées autour de l’axe de rotation), et doivent être contrôlés. Le rouleau étant un outil qui demande une faible puissance, l’intervalle de vitesse conseillé est de 6 à 8 km/h.

Le rotavator

L’opérateur doit s’assurer du bon état de l’outil, particulièrement celui des pièces travaillantes (dents, lames,…). et du bon état des systèmes de transmissions (état et niveau d’huile dans les carters et de l’état des paliers). La qualité du travail dépend du rapport de la vitesse de rotation du rotor et de la vitesse d’avancement du tracteur. Ainsi, si le tracteur avance à faible vitesse et le rotor tourne à la vitesse la plus élevée, la structure obtenue sera fine. Par contre, si la vitesse d’avancement du tracteur est élevée et la vitesse de rotation du rotor est faible alors la structure sera grossière. Le type de lame ou de dent, le nombre de lames ou de dents par flasque et la position du volet arrière jouent également sur la qualité du travail obtenue. Cette machine, comme l’ensemble des outils animés par la prise de force, nécessite une bonne maîtrise d’utilisation, à défaut les risques d’accidents et erreurs de travail sont multiples. Ainsi, il y a un risque de création de semelle et de gâchage de la structure en conditions humides du sol et de création de terres fines dans le cas de sol battant.

Le semoir

Le semoir est une machine qui nécessite beaucoup de soins. L’opérateur doit s’assurer du bon état de la machine, particulièrement du système de distribution, des transmissions et des éléments de mise en terre des semences. Tout d’abord, le réglage du débit à l’hectare est impératif car c’est lui qui conditionne le peuplement pieds. Ensuite, il doit vérifier les distances entre éléments (interligne constant), la position des effaceurs de traces derrière les roues du tracteur (ornières) et le réglage des traceurs pour éviter les manques entre deux passages consécutifs. La profondeur de semis est réglée au champ. Pour ce, la pression des éléments de mise en terre (socs ou disques) sur le sol (tension des ressorts individuels et/ou position de la manivelle collective) est choisie en fonction de la profondeur souhaitée et de l’état du sol (cohérent ou friable). La vitesse conseillée en fonction de l’état du terrain et du lit de semences est de 5 à 7 km/h.

Le vibroculteur

Le vibroculteur est un cultivateur à dents moyen utilisé comme outil de reprise, en particulier en conditions humides du sol tout en facilitant le ressuyage du sol. Il peut remplacer le cover-crop. Lors de son utilisation, il faut s’assurer du bon état des dents, des socs, ainsi que de la bonne disposition des dents sur le bâti. Il faut régler en premier lieu les effaceurs de traces (ornières), ensuite la longueur des chandelles et l’horizontalité longitudinale (3ème point). L’intervalle de vitesse le plus propice est 5 à 3 km/h. Eviter de l’utiliser si les chaumes sont trop longues (risque de bourrage).

Par  Pr. M. Oussible (1) et Pr. E-H Bourarach (2)
(1)Département d’Agronomie et d’Amélioration des Plantes
(2)Département de Machinisme Agricole
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

Installation précoce des cultures d’automne: Cas des céréales

INTRODUCTION

Le Maroc est importateur de céréales depuis le début des années soixante. Le rendement moyen enregistré actuellement oscille autour de 11 q/ha. Il est loin de répondre aux besoins d’une population sans cesse croissante et loin du potentiel moyen (20 q/ha) qu’offre l’environnement de production. Toute tentative d’augmentation de cette production doit considérer le besoin urgent d’améliorer significativement le peuplement pieds à la levée qui fait actuellement grand défaut et qui est déterminant pour l’élaboration du peuplement épis et par conséquent du rendement en grains. Malgré les grands efforts fournis par le Ministère de l’Agriculture pour redresser cette situation, les récents changements climatiques et la poussée démographique ont rendu cette tâche très difficile. C’est ainsi, la forte poussée démographique que connaît le pays depuis les 3 dernières décennies, nécessite l’extension et l’élargissement de l’environnement de production céréalière à d’autres régions semi-arides et arides où l’eau est généralement facteur limitant par la quantité et la disponibilité (répartition) durant le cycle de production de la culture.

Durant cette même période, le climat a subi une évolution relativement défavorable avec une grande variabilité dans les précipitations aussi bien intra que inter-annuelles. Malheureusement, les techniques de production utilisées pour la relance de la mise en valeur dans ces nouveaux milieux de production n’ont généralement pas tenu compte de ces changements dans le milieu et le climat.

Ainsi, l’approche traditionnellement utilisée en matière de préparation du sol, aussi bien par les agriculteurs que par les chercheurs/développeurs dans les milieux irrigués ou très favorables, ne peut être appliquée avec succès dans les milieux semi-arides et arides où la variation du facteur eau est très importante et très peu prévisible. L’utilisation des systèmes « conventionnels basés sur la combinaison d’outils à disques pour accomplir des perturbations (« retournements ») primaires, souvent partielles et hétérogènes, suivies de multiples passages de reprises et associés dans 60 à 80% de semis à la volée, ne peuvent être extrapolés aux milieux semi-arides et arides sans nuire à la rentabilité, à la production et à la productivité.

QUEL RAISONNEMENT PEUT-ON UTILISER ?

Différentes approches sont utilisées pour raisonner la préparation des sols pour les cultures:

  • Une approche très simpliste qui ne tient compte ni du milieu pédo-climatique, ni des systèmes de culture pratiqués, ni de l’espèce ou de la variété à cultiver. C’est l’approche la plus utilisée surtout pour les céréales, les légumineuses et les cultures de remplacement comme le tournesol et les cultures fourragères.
  • Une approche restreinte qui considère la technique de travail du sol comme une simple succession d’outils qui n’intègre aucune notion de management, notamment de résidus organiques, ni l’utilisation d’autres technologies (contrôle chimique des adventices). C’est une approche incomplète qui ne facilite pas l’introduction de nouvelles technologies. Par exemple, l’introduction du travail de conservation (« conservation tillage ») basé sur l’utilisation du chisel ou du semis direct n’a pas connu de succès malgré le grand potentiel de son utilisation existant dans les zones semi-arides et arides du pays.
  • Des approches intermédiaires résultant de l’association partielle des 2 approches citées ci-dessus.
  • Une approche globale ou « approche système » qui considère la technique de travail du sol comme un système dont la séquence d’outils ne constitue qu’une composante, elle même raisonnée entre autres sur la base des exigences de la culture en matière de travail du sol.

En effet, cette approche que nous utilisons considère les exigences des cultures en matière de travail du sol comme étant la charpente déterminant l’état structural principal autour duquel s’articulent d’autres exigences qui ne manquent pas d’importance agro-économique. La préparation du sol, pour une culture dans une parcelle donnée, doit donc aboutir à la création d’états structuraux dont l’évolution doit répondre aux exigences de différentes composantes:

  • Exigence propres à la culture (charpente principale) qui obligatoirement doit associer à la fois l’installation et l’élaboration du rendement final. En d’autres termes, la préparation du lit de semence ne peut être dissocié de la préparation de l’ensemble du profil cultural.
  • Des exigences évaluées à partir de l’état structural initial dans lequel se trouve la parcelle à cultiver au moment de réaliser le travail primaire (passage du premier outil). Bien entendu, cet état est le résultat de l’effet cumulatif de l’histoire culturale dont le précédent cultural et l’interaction pédo-climatique avec la conduite de la parcelle, après la récolte du précédent. Le résultat d’évaluation de cet état (favorable ou défavorable) est pris en compte dans le raisonnement global de la création du profil structural à mettre en place.
  • Des exigences pour réaliser des objectifs souvent ignorés ou superficiellement considérés dans le raisonnement global. Ces objectifs sont généralement qualifiés de secondaires; alors que selon des situations, certains de ces objectifs peuvent même déterminer le choix de l’espèce ou de la variété. Il s’agit de:
  • La conservation de l’eau: élément important dans la réussite du peuplement à la levée et de l’élaboration du rendement, surtout dans les régions céréalières qui sont souvent situées en zone semi-arides et arides.
  • La conservation du sol qui prend de l’importance dans les terrains en pente comme le Saïs, Zaer, et les collines pré-rifaines.
  • La nécessité de gérer différemment le devenir des résidus organiques selon des stratégies (encore absentes chez la majorité de nos agricultures) de conservation (eau, sol, productivité) qui n’exclut pas l’intensification ou la coexistence d’une production mixte, végétale et animale.
  • Faut-il enfouir ces résidus profondément, les mélanger ou les laisser partiellement ou totalement en surface? Le système de travail du sol doit tenir compte de l’objectif fixe.
  • La mise en place dans le profil cultural des produits organiques et/ou chimiques de pré-émergence (fumier, fertilisants chimiques, insecticides, herbicides) doit également être intégrée comme exigence à combler par le système de préparation du sol.

C’est la prise en considération de l’ensemble de ces composantes qui détermine l’élaboration de la préparation du sol devant répondre aux exigences d’une culture dont celles relatives à son installation.

Gestion de la contrainte pluviométrique pour l’amélioration de la production végétale et de l’efficience d’utilisation de l’eau

INTRODUCTION

Dans les zones arides et semi-arides du bassin méditerranéen, la pluviométrie annuelle est faible (200 à 400 mm) et variable en quantité et en distribution durant la saison. Au Maroc, ces régions occupent 87% des terres agricoles sur lesquelles 54% de la population est établie.

Les systèmes de culture de ces régions sont basés sur les céréales d’automne (blé et orge), en rotation avec les légumineuses (fève et lentille), selon les disponibilités en eau. Le long d’un gradient d’aridité, de l’aride au semi-aride, la superficie occupée par les légumineuses augmente, celle de la jachère diminue alors que le blé remplace progressivement l’orge. A l’étage supérieur des zones semi-arides, et sur des sols lourds et profonds, les cultures de printemps (Maïs et pois chiche) sont pratiquées. Globalement, l’assolement des zones arides et semi-arides est constitué de 72% de céréales, 8% de légumineuses et 23% de jachère.

Dans les zones arides et semi-arides, le principal facteur qui limite la productivité des cultures est l’eau. Les cultures sont souvent soumises à la sécheresse intermittente à n’importe quel moment de leur cycle, selon la distribution saisonnière de la pluviométrie, mais sont dans tous les cas soumises à la sécheresse de fin de cycle, surtout pour les cultures à cycle long.

Tenant compte de la limitation imposée par le régime pluviométrique en zone aride et semi-aride, il est nécessaire de développer des techniques agricoles qui permettent d’utiliser au mieux les faibles ressources en eau disponibles pour une amélioration et une stabilisation de la production.

RÉGIME PLUVIOMÉTRIQUE DES RÉGIONS ARIDES ET SEMI-ARIDES

Dans les zones arides et semi-arides, la pluviométrie annuelle est faible par rapport aux besoins des cultures et présente une variabilité inter-annuelle et intra-annuelle importante. l’étude du régime pluviométrique de ces régions est souvent considérée comme étape importante des études préliminaires à l’aménagement agricole et à l’utilisation efficiente des ressources en eau disponibles.

Aridité du climat

La plupart des plaines agricoles marocaines sont classées dans l’étage bioclimatique aride à semi-aride. Ces étages sont définis et classés à l’aides d’indices d’aridité climatiques. L’indice le plus classiquement utilisé au Maroc est le « quotient pluviothermique » d’Emberger. L’UNESCO utilise l’indice d’aridité (P/ETP) pour définir les zones arides (0,03<P/ETP<0,20) et semi-arides (0,20<P/ETP<0,50). La FAO a utilisé la durée de la période de croissance permise par le climat pour définir les étages bioclimatiques. La période de croissance étant définie par le nombre de jours dans l’année où la pluviométrie est supérieure à la moitié de l’ETP. Les régions ayant une période de croissance de 1 à 74 jours sont considérées comme arides et les zones à période de croissance de 75 à 119 jours sont classées semi-arides.

Variabilité de la pluviométrie annuelle

Pour illustrer la variabilité de la pluviométrie annuelle en zone aride et semi-aride, prenons le cas de quatre stations d’observation situés sur une ligne d’aridité croissante: Meknès, Settat, Safi et Marrakech. Le tableau 1 présente pour ces stations la pluviométrie annuelle moyenne sur une longue période, son coefficient de variation, et les extrêmes.

Tableau 1: Pluviométrie moyenne annuelle au niveau de quatre principales régions agricoles du Maroc (6,8)

Station
Période
Pluviométrie 
moyenne 
(mm)
Coefficient
de variation
(%)
Maximum
(mm)
Minimum
(mm)
Meknès
1960-1990
558
25
904
351
Settat
1915-1987
386
33
743 
187
Safi
1960-1990
341
37
642
 147
Marrakech
1926-1980
245
29
427
119

 

 
Dans ces conditions de grande variabilité de la quantité annuelle de pluie, les valeurs moyennes même assorties de coefficients de variation, ne permettent pas à elles seules d’appréhender les risques de sécheresse. on est alors amené d’analyser le régime pluviométrique en termes de probabilité.

Le tableau 2 montre, pour les mêmes stations et périodes précédentes, les quantités de pluie annuelles attendues par niveau de probabilité.

Tableau 2: Pluviométrie annuelle attendue par niveau de probabilité (6,8)

Région
Probabilité
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
———————————–mm———————————–
Meknès
389
415
475
512
531
557
630
652
798
Settat
230
270
308
340
375
408
438
485
563
Safi
171
245
293
313
327
377
441
497
598
Marrakech
153
176
197
218
242
264
285
308
340

 

Pour interpréter le tableau 2, on peut considérer la probabilité présentée comme étant celle d’une valeur minimale. Ainsi, en prenant la pluviométrie de 293 mm à Safi et correspondant à la probabilité de 0,30, on peut dire que pour cette région, une pluie annuelle d’au moins 293 mm est reçue sept années sur dix. Autrement, nous avons 70% de chance de recevoir une quantité de pluie annuelle supérieure à 293 mm. On peut aussi conclure que trois années sur dix on a au plus 293 mm de pluviométrie annuelle.

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